dimanche 30 mars 2008

Musiques des rues , ou exemple de leçon de manipulation des esprits : d'où la nécessité de posséder un esprit critique et plein de présence d'esprit !

, Le joueur de vielle , Peinture de Georges de la Tour ( XVIIe siècle) .
Le Joueur d'Orgue de Barbarie, Barbéri . Dessin d'Honoré Daumier (XIXe siècle .

Concert ambulant

Extrait du texte de Louis-Sébastien Mercier : Le Tableau de Paris , 1790 , véritable résurrection de la société française à la veille de la Révolution . Cet écrivain français, 1740-1814, théoricien du théâtre, a exercé, après Diderot, une influence indéniable sur l'évolution du drame réaliste, national et populaire . Il a été un Observateur des mœurs et du langage de son époque . Ce court passage de l'ouvrage publié en 12 volumes , cité ci-dessous, a été choisi pour les " sous-entendus " (voir notre billet sur le texte de Boileau , du 15 Septembre 2007 , concernant le bruit et les embarras à Paris) .

"Un étranger, le lendemain de son arrivée , entend sous ses fenêtres quelques airs ( chants ) exécutés sur la basse et le violon . La curiosité lui fait ouvrir sa croisée qui donne sur la cour : quelle est sa surprise ? il ne voit qu'un homme qui accompagne sur un instrument l'air qu'il joue sur un autre ; et voici comment un seul homme compose l'orchestre adossé contre la muraille . Il tient en main son violon, une basse est étendue devant lui, et par le moyen d'un archet attaché à son pied droit il en tire une sorte de ronflement continu, qui du moins suit quelquefois la mesure de l'air qu'il joue avec ses mains .
Cet étranger, en sortant de chez lui, entend de loin les sons aigres d'un hautbois (instrument de musique) ; ces sons s'élèvent du milieu d'une foule de manouvriers (manoeuvres) et de servantes, et sont marqués par des coups de tambour frappés avec assez de justesse d'après le mouvement de l'air : en approchant il ne voit que l'homme qui tient son hautbois à deux mains ; mais, sous son manteau renflé par l'extension de ses bras, il a un tambour attaché sur la hanche : c'est un enfant de dix ans, qu'on aperçoit pas, qui bat cet instrument à mesure que son père joue sur le sien .
Plus loin passe un autre musicien; mais il ne marche point sur ses pieds, car il n'en a plus . le malheureux est assis les jambes croisées sur un petit cheval qu'une jeune fille conduit par la bride, en avançant la main gauche pour recevoir la monnaie qu'on voudra lui jeter des croisées . Le contraste de cet homme qui joue du violon et qui chante, après avoir perdu ses pieds, touche les coeurs; et la piété filiale de la jeune fille détermine l'aumône incertaine à tomber des fenêtres . Les gros sous de cuivre, très beaux et mieux frappés ( qui reçoit une empreinte entre deux matrices par percussion : frapper la monnaie, créer des pièces par ce procédé) que les écus, pleuvent autour du petit cheval, qui semble deviner que sa course doit être lente .
Toute cette musique, que le peuple paye avec la plus vile ( indigne, méprisable) monnaie, est intolérable pour quiconque a de l'oreille ; mais le Parisien n'a point d'oreille musicale ( ! ) .
Quand les Quinze-vingts (actuellement, Centre Hospitalier National d'ophtalmologie à Paris . A l'époque de L.S. Mercier, Hospice qui fut fondé en 1260 par Saint-Louis [ le roi Louis IX de France) au retour de la 7e Croisade qu'il mena et où certains Croisés eurent les yeux crevés par les Maures ] ) étaient réunis en corps de communautés, il y avait un jour de la semaine où quelques-uns d'entre eux s'acheminaient à tâtons sous les portes cochères, pour y chanter des cantiques pieux . Leur chant étaient si lamentable que les laquais (serviteurs) avaient ordre de se hâter de leur donner quelques liards (petite monnaie de cuivre trois deniers, le quart d'un sou et un peu plus qu'un centime) pour qu'ils allassent plus loin promener leur pitoyable ( déplorable, triste) musique . Elle était vraiment crucifiante (insupportable, source d'un véritable supplice) .
Lorsqu'il y a ( avait ?, à l'époque de l'auteur) quelque mécontentement parmi le peuple, la police fait (faisait ...? ; actuellement utilise-t-elle ce genre de moyen !) doubler la musique des rues, et elle se prolonge deux heures plus tard que de coutume . Quand la fermentation s'accroît, alors que la musique ambulante ne désempare pas ( se fait entendre sans relâche , sans cesse) des carrefours ; le tambourin résonne du matin au soir ; des fusils d'un côté, des clarinettes de l'autre ! , des soldats montant la garde autour du palais, des chanteurs faisant monter leurs voix jusqu'aux sommets des maisons, voilà comme on apaise (rassurer, calmer) les esprits, par les plus singuliers contrastes (surprenantes oppositions) ; on rouvre les académies de jeux qui avaient été fermées ; on concède (accorde, donne) un peu plus de licence ( autorisations, permissions ) aux filles (des rues !) ; on allonge les parades des boulevards, et le peuple qui chante, qui joue librement, qui voit de nouvelles prostituées, oublie les fusils, ne les aperçoit plus, et tout étourdi ne songe qu'à la jouissance ( satisfactions) du moment ".

Belle leçon , toujours d'actualité dans de nombreuses circonstances de notre vie de tous les jours et dans de très nombreux domaines , qu'avait malicieusement présenté avec beaucoup d' humour , Louis-Sébastien Mercier . Sa grande présence d"esprit , exacerbée, aiguisée, en faisait un redoutable observateur de ses contemporains . Il nous a laissé dans ses nombreux ouvrages un témoignage de son époque hors du commun .
Plongez-vous dans son oeuvre, vous en ressortirez plein de richesses !

Bien à vous , Gerboise.

jeudi 27 mars 2008

Avoir la sensation qu'une partie de l'espace "saisie" (vue) , correspond à telle chose,tel être "perçu", telle réalité construite : est-ce la vision ?

Je vois, je constate l'existence d'une forme sélectionnée , dont les différentes parties (plages lumineuses) interfèrent (interagissent) différemment avec certaines vibrations lumineuses du "visible" (de l'infrarouge à l'ultraviolet) . En fin de compte, mon "esprit" perçoit, attribut une signification à cette chose qu'il a déjà entrevue (analysée) et retrouvée dans ses souvenirs et qui correspond à une réalité "entreposée" quelque part dans le cerveau !


A l'aide du sens de la vue (comme avec les autres sens) , notre esprit est informé sur le monde extérieur, et peut en reconstruire une représentation par l'instrument des yeux et du système nerveux . Dans ce processus de la vue, l'esprit, l'œil et le système nerveux sont associés intimement pour former une entité autonome, un seul tout . Quel que soit le facteur qui affectera l'un des élément de ce tout, l'ensemble sera atteint , modifié et influencé . Dans la réalité, il n'est possible d'agir que sur les yeux (source de la sensation) et l'esprit (le système de l' interprétation, de la perception) . Le système nerveux qui les met en rapport, qui établit les passerelles nécessaires au bon fonctionnement de l'ensemble , ne peut être influencé qu' indirectement .

Le processus de la vue peut être décomposé par l'analyse en trois processus complémentaires : la sensation, la sélection et la perception .

Ce qui est "senti " (décelé, détecté) est un ensemble de sensa (structures qui possèdent la faculté d'être sensible aux stimulations, aux impressions produites par les objets sur les sens) par une série de détecteurs de la rétine (cônes et bâtonnets, ainsi que d'autres neurones, cellules visuelles) à l'intérieur du champ de vision ; un sensum visuel est l'une des taches colorées qui forment pour ainsi dire la matière première de la vue . Le champ visuel représente la totalité de ces taches susceptibles d'être à l'origine d'une sensation à chaque instant (les mécanismes moléculaires de la vision ne seront pas envisagés dans ce billet).


La sensation est immédiatement suivie d'une sélection, processus par lequel une partie du champ visuel est discriminée (distinguée) , séparée du reste . Ce processus est basé (repose sur) physiologiquement sur le fait que l'œil enregistre ses images les plus précises au point central de la rétine, la région de la macula (tache : dépression de la rétine au pôle postérieur de l'œil, dite aussi tache jaune à l'endroit où l'axe optique aboutit) avec sa petite fovea centralis (partie centrale de la rétine où l'acuité visuelle est la plus élevée) , point de la vision la plus aiguë (intense, vive) . Il existe également, cela va s'en dire (c'est une chose tellement incontestable, qu'il est inutile de l'expliquer) , une base psychologique pour la sélection de la "scène" apparue , car en toute occasion il y a quelque chose (un élément particulier) dans le champ visuel qu'il nous importe (qu'il convient) de distinguer plus clairement que toute autre partie de ce champ .
Le processus final comporte la perception . Ce processus amène la reconnaissance du sensum senti et sélectionné, comme l'apparence d'un objet physique existant dans le monde extérieur . Il est nécessaire de rappeler que les objets physiques ne sont pas donné comme une réalité primordiale ; ce qui est donné, c'est seulement une série de sensa , et un sensum (qui résulte du balayage de la totalité de l'image formée sur la rétine) qui est quelque chose , un élément "qui n'a pas de substratum "(ce qui, présent derrière les phénomènes, leur sert de support) .
Dans une autre façon de dire, le sensum comme tel n'est qu'une simple tache de couleur sans rapport avec un objet physique extérieur . Cet objet physique extérieur ne fait son apparition que lorsque nous avons distingué par sélection le sensum en l'utilisant pour le percevoir . C'est notre esprit qui interprète le sensum comme l'apparence d'un objet physique dans l'espace extérieur .
Cela ne fait pas de doute, à en juger par le comportement (les agissements) des petits enfants, que nous n'entrons pas dans le monde des perceptions toutes faites des objets . Le nouveau-né commence par sentir une quantité de sensa vagues, indéterminés, qu'il ne sélectionne même pas et qu'il perçoit encore moins comme des objets extérieurs . Petit à petit, ( peu à peu, par degrés peu sensibles) , il apprend à discriminer (mettre à part, cataloguer) les sensa qui ont le plus d'intérêt et de signification pour lui et à l'aide de ces sensa sélectionnés, il arrive graduellement à percevoir les objets externes, à travers un processus d'interprétation convenable .
Cette faculté d'interpréter les sensa sous la forme d'objets extérieurs physiques est probablement innée (que nous apportons en naissant ?) ; mais elle exige pour se manifester convenablement une quantité d'expériences accumulées et une mémoire capable de retenir ce lot (cet assortiment) d'expériences . Cette interprétation, cette explication de sensa sous forme d'objet physiques extérieurs ne devient rapide et automatique qu'au moment où l'esprit peut tirer parti (exploiter) de son expérience passée de sensa similaires, heureusement interprétés de la même façon (sauf lorsqu'il existe des "artefacts " : des éléments qui ne sont pas naturels.
Chez les adultes, ces trois processus de sentir, de sélectionner et de percevoir sont simultanés dans toute activité visuelle . Nous n'avons connaissance que de l'ensemble , dans sa totalité, des trois processus décrits ci-dessus, et non de chacun d'eux isolément, dont la coordination seule culmine (domine, est enregistrée dans une image non décomposable dans des conditions normales, perceptible par notre entendement) dans l'acte de voir .

Voici encore une autre étape, qui va vous permettre de comprendre comment se construit à un moment donné une nouvelle structure qui va favoriser des acquisitions inédites et autoriser la possession d'une compréhension de notre environnement plus complète, et ainsi , d'être en mesure d'acquérir de nouvelles potentialités .

Bien à vous, Gerboise .

mardi 25 mars 2008

Musique et spiritualité : esprit, abstraction ; apports à la maîtrise et à la passion des savoirs et de la connaissance .



Nous avions découvert, à l'époque où l'un d'entre nous, avait construit et présenté devant des milliers d'étudiants de première année de plusieurs universités scientifiques , des leçons intitulées :


"Enseignement de Réflexion, de Communication, de Culture scientifique" ,

que l'étude de la Musique n' appartenait pas seulement au champ des connaissances de la Physique (émission, propagation , interactions et réception des ondes sonores ) , que nous connaissions bien, mais concernait également et surtout celui des Sciences Humaines (interactions avec les diverses sensibilités humaines) et en particulier, "touchait à la spiritualité" , c'est-à-dire aux qualités de ce qui est immatériel , symbolique ( qui ne doit pas être pris dans son sens littéral, à la lettre [qui a rapport au fond, à l'idée ou à l'esprit] , mais dans son sens caché) .

La question que nous nous étions posé était : N' existe-t-il pas une interaction de même nature que celle qui lie l'harmonie des sons avec les tréfonds de sensibilité humaine et les mécanismes qui existent entre l' acquisition du savoir et la personnalité de chaque être ? Ne devions nous pas découvrir, essayer de comprendre, ce qui était à l'origine de cette osmose ( interpénétration, influence réciproque) ? Pour cela, il était nécessaire dans un premier temps de nous initier aux rapports entre la musique et la sensibilité humaine ; musique, qualifiée " d'âme sonore " ( principe des facultés morales, sentimentales, intellectuelles ; siège des émotions, de la sentimentalité, de la pensée et des passions ) par Alfred Colling .

Nous avions découvert à l'époque son petit livre passionnant qui nous a permis de comprendre certaines valeurs à l'origine de ces rapports :
MUSIQUE ET SPIRITUALITÉ de Alfred Colling, préfacé par Alfred Cortot, édité en 1941 dans la collection " Présences" à la Librairie PLON .
Nos recherches ne nous ont pas permis de savoir si des rééditions récentes de cet ouvrage étaient disponibles . Vous pouvez le rechercher dans les bibliothèques , dans le cas contraire , ou essayer de l'acquérir sur les sites de vente de livres sur l' Internet .
Voici l' Avant-Propos de " Présences " :

" Qu'est-ce que la musique? Quel rôle joue-t-elle dans notre vie? Expression de l'homme, dans quelles terres profondes (aux fins fonds de la conscience) de la nature humaine puise-t-elle tant de sève ( image, métaphore : de vitalité, d'énergie, de force) par tant de mystérieuses racines ( sources) ? Voici ce que Présences, en demandant à Alfred Colling d'écrire ce livre, a cherché à élucider (faire la lumière sur , clarifier) .

On dit souvent que la musique est par excellence l'art de la sensation . Quelle erreur ! Si le pouvoir des sons sur l'âme humaine est aussi absolu, si leur action apparaît si bouleversante, ce n'est pas seulement parce qu'elle fait vibrer en nous cette sensualité superficielle à quoi on prétend la réduire, mais parce qu'elle procède du souffle spirituel le plus intime, qu'elle participe aux mystères les plus grands de notre être .
On ne comprend pleinement la musique que si l'on pénètre sa spiritualité : tout le livre d' Alfred Colling procède (découle) de cette conviction et en donne les preuves .
Suivons-le . Il nous montre d'abord que la musique met en cause l'être humain tout entier : par sa chair et par l'âme . Puis il analyse la lente prise de conscience de la musique par elle-même, cette révélation de soi par soi qui, de l'ordre du simple jeu aux plus hautes transcendances, a fait d'elle l'art de Mozart ou de Jean-Sébastien Bach . De combien de liens n'a-t-elle pas dû se libérer? Serve (réservoir naturel, conservation) de la représentation , elle se dégage, se sublimise, mais c'est pour tomber sous une nouvelle menace, celle du mot . " De la musique avant toute chose, " disait Verlaine ; Alfred Colling nous assure ici qu'il y a, pour la musique elle-même, un danger à vouloir s'identifier à la poésie !
La musique est un tout, par soi-même . Parce qu'elle procède de l'homme tout entier, les plus hautes manifestations humaines lui sont subtilement accordées . Elle touche à la sainteté ; il lui advient de frôler la folie ; et telles de ses grandes pages entretiennent avec la mort une sorte de familiarité fascinante ( troublante) . On pourrait même dire qu'il existe une sociologie de la musique ; un pays qui cultive le goût musical le plus sûr progresse dans le sens de la civilisation véritable .

Voici tout ce qu'Alfred Colling a à nous dire . Il le fait avec un ton retenu, d'une grande pudeur (avec délicatesse et modestie) . Un des plus grands musiciens de France, Alfred Cortot, a bien voulu marquer, au seuil (au tout début, dès le commencement) de ce volume, la sympathie qu'il porte à cet effort ".
Nous reviendrons sur le contenu de cette préface et également sur la substance de l'ensemble de ce livre .

Nous nous sommes , Gerboise , nous également posé la question : Qu'est-ce que la musique ? en vue de l'intégrer dans notre Réflexion . Pour le physicien qu'est l'un d'entre nous, la musique demeure un phénomène acoustique ( sonore) , pour un théoricien, elle correspond à un problème mélodique ( suite de sons reconnaissables et agréables) , harmonique (dont toutes les parties sont en accord) , rythmique (répartition des sons dans le temps qui sont soumis à une cadence, un rythme régulier) , pour les mélomanes (être qui aime vraiment la musique avec passion) , elle est une "envolée de l'âme ", l'éveil et la réalisation des rêves et des désirs qui nous poursuivent, auxquels nous aspirons de tout notre être .

Il existe de nombreuses analogies entre les caractères énoncés ci-dessus, et ce que doivent être nos rapports au Savoir et à la Connaissance, car les relations avec les structures profondes de nos pensées sont de même nature : la passion de connaître et de comprendre en vue de dominer, là également, harmonieusement , tous les contextes de la communication dans ce monde où nous vivons et évoluons durant toute notre vie .

Bien à vous, Gerboise .






dimanche 23 mars 2008

Géographie illustrée de notre France ... par Jules Verne, Bibliothèque d'Education, Editeur Jean HETZEL, Paris .

Ne pas oublier, comme toujours, d'agrandir l'image puis la carte par un clic gauche, et ensuite revenir par un clic gauche également, sur page précédente !

Aubusson , sous-préfecture et chef-lieu d'arrondissement, est situé dans une vallée très pittoresque sur les bords de la Creuse (doit sans doute son nom au profond encaissement de son lit) , dont toutes les sources des rivières affluentes de son bassin hydrographique , sont situées en son sein (à l'intérieur de) à 43 km de Guéret . Son industrie de tapisseries , a fait sa richesse et sa réputation . De splendides tapisseries de haute lisse ou haute lice (terme de manufacture : assemblage de plusieurs longs fils de soie ou de laine étendus sur les métiers de tapisserie de haute ou de basse lice . Quand la chaîne est horizontale, tous les fils de la trame sont également dans un même plan horizontal, ce qui fait la basse lice ; et, si la chaîne est verticale, les fils de la trame forment aussi un plan vertical, d'où la haute lice . Le roi Henri IV établit des manufactures de haute lice, en laine et en soie rehaussée d'or [ voir Le Littré, Éditions Garnier, Paris, 2007, projet développé par le Journal Le Figaro, Paris , pour toutes les autres techniques de tissage] ) , et les tapis, sont les produits les plus remarquables de sa manufacture impériale .


Carte du Département de la Creuse, préfecture et chef-lieu du département est situé au pied d'une montagne, à 345 km de Paris .
Jules Vernes avait puisé aux sources des informations les plus récentes de l'époque, celles du recensement de 1866 imprimé au Bulletin des Lois , pour réaliser son ouvrage publié en 1879 , Géographie Illustrée de la France et de ses colonies, édité à la Bibliothèque d'Education par , l' Éditeur J. Hetzel , Paris et illustré par Clerget et Riou, gravé par J. Sedille, 78 rue Montmartre, Paris .

" Jules Vernes qui s'était fait un renom de géographe dans ses excellents livres de voyages, abandonnant cette fois les domaines d'imagination, où il a si rapidement passé maître, pour celui de la réalité la plus stricte, s'est chargé de la description de chaque département (...) .
La géographie, maintenant (1879), est une science dont la base et l'ensemble n'ont plus rien de conjectural , et sont fixés avec une précision géométrique . Sur une boule de quelques pouces de diamètre, sur une feuille de papier, à l'aide de quelques signes conventionnels, de quelques instruments, création de son esprit, l'homme peut représenter, décrire avec une suprême exactitude, le monde, dont il est l'éphémère habitant ... " .

J. HETZEL

Nous nous permettrons de vous présenter, pour chaque département , dans les billets qui suivront , quelques fragments du texte que Jules Vernes avait présenté dans son oeuvre pour mettre en exerbe les particularismes de notre pays à cette époque , ensemble de caractères singuliers qui ont distingués , et été , une nouvelle fois à l'origine d'un nouvel essor de la France. Dans le billet d'aujourd'hui, nous avons choisi le département de la Creuse, car la ville d'Aubusson est un symbole de la créativité et de l' inventivité française dans les sciences, les techniques et le développement de notre industrie.
Il est important de connaître quelles sont les faits essentiels et les facteurs primordiaux de toute nature , qui ont fait progresser notre pays au cours des siècles et participés à ce qu'il est de nos jours.
Bien à vous, Gerboise .

samedi 22 mars 2008

Réflexions.


" Chacun porte en soi(1) sa conception(2) du monde dont il ne peut se défaire(3) si aisément . Il faut bien, par exemple, que nous nous servions du langage, et notre langage n'est pétri (4) que d'idées préconçues (5) , et ne peut l'être "d'autre chose" (6) . Seulement ce sont des idées préconçues inconscientes (7) , mille fois plus dangereuses (8) que les autres ".

Henri Poincaré, 1854-1912, mathématicien, théoricien de génie, physicien et philosophe français .

(1) - porte en soi : intrinsèquement, c'est-à-dire qui est au-dedans de quelque chose et qui lui est propre par nature .
(2) - conception : opinion, jugement, façon de considérer les choses.
(3) - se défaire : s'affranchir de, renoncer à .
(4) - n'est pétri : pénétré de, plein de, façonné .
(5) - idées préconçues : toutes faites, à priori, d'opinions adoptées avant tout examen ou toute expérience, qui ont été imaginées ou admises d'avance, c'est-à-dire préjugées, prononcées sans posséder tous les éléments du problème, présumées ...
(6) - ne peut l'être d' autre chose : puisqu'il a servi au fur et à mesure de l'évolution de notre rapport aux connaissances, d'unité de stockage dans l'entendement, la pensée .
(7) - idées inconscientes : machinales, irréfléchies, irraisonnées .
(8) - dangereuses : malsaines, redoutables, pernicieuses, nuisibles .

Ce commentaire de Henri Poincaré doit être pris en considération si vous ne voulez pas "vous laisser abuser par vous même" (comme la plus grande partie d'entre nous subissent ce phénomène, lorsque notre attention s'affaiblit), vous libérer de vos expressions malencontreuses , venues du fond de votre conscience et, si vous désirez dominer le langage que vous [et que tous les hommes ont construit , avec ces défauts ] avez vous également édifié, forgé depuis votre enfance.

Ceci demande du réalisme (avoir le sens des réalités, être capable de regarder les choses en face : cela aussi ça s'apprend !) et une profonde réflexion . Bien à vous, Gerboise .




vendredi 21 mars 2008

Faire preuve de " Présence d'esprit "(*) ,de vivacité, d'à-propos, de pertinence , de réactivité , de finesse malicieuse .


(*) promptitude ( qualité qui consiste à entreprendre et à exécuter rapidement) , vivacité d'esprit qui fait faire ou dire sur-le-champ , ce qu'il y a de mieux à effectuer ou à dire, surtout dans les circonstances difficiles et pressantes .


Acquérir et ensuite posséder ces biens très précieux, ces armes redoutables , en vue de dominer les situations les plus complexes et les plus dangereuses , est absolument nécessaire dans de nombreuses circonstances de la vie.


L'ensemble des " honnêtes gens " , s'entend, convient de reconnaître la présence d'esprit lorsqu'elle est manifeste, incontestable, visible de tous les " esprits ouverts " .

Cet esprit voulu, conscient, cette présence d'esprit , quand on veut les définir, on ne sait plus en quoi consiste la différence spécifique qui les sépare du comique et de l'humour . Ils supposent la vivacité et la spontanéité . Ils sont , la plupart du temps, ennemis de la réflexion, de l'hésitation .


Dès que la tension devient visible, l'effort, la concentration ont été inutiles ; " l'esprit cherché " ne peut pas plus passer pour de" l'esprit trouvé " , que la propriété possible recherchée d'un cristal , ne peut passer pour celle qu'une manipulation accidentelle, mais géniale, fait apparaître !

Les locutions (manières de parler) populaires montrent bien que c'est là une conception générale : on dit " pétiller d'esprit " !

La forme la plus caractéristique de l'esprit, dans la présence d'esprit, apparaît dans la répartie qui " jaillit "comme une étincelle dès que la remarque et/ou l'observation qui la provoquent ont été formulées ou perçues . Nous refusons la qualité de présence d'esprit, de spiritualité instantanées, à tout ce qui est visiblement composé de longue main, forcé, ou qui se manifeste à retardement, "quand nous avons déjà le pied sur la marche de l'escalier de sortie " !

C'est, cela va de soi , au cours de la conversation, de ses échanges d'idées imprévisibles, devant une remarque inattendue, que l'esprit doit se manifester : et il semble, par conséquent, que nous ne devrions pas user des expressions présence d'esprit et attitude spirituelle pour ce qui est écrit .Cependant, nous pouvons les appliquer parfois à un récit, à une description, même pour une explication, à un dialogue théâtral que nous avons parsemés de mots heureux, de réflexions fines et piquantes, où nous avons eu tout loisir de polir ( parfaire, fignoler, leur donner la dernière touche ) nos phrases, de choisir nos mots et de rechercher ses effets .
C'est qu'elles sont, ces expressions, la reproduction écrite de genres parlés, qui ne diffèrent guère dans leur fond, leur construction et dans leur forme , de la conversation et du discours improvisés. Nous pouvons les juger comme si nous aurions été amené à juger un récit, un dialogue ou un exposé impromptus ( à l'improviste) , et qu'en présence de la verve ( l'éloquence, l'inspiration) et de l'ingéniosité de l'auteur, de son aptitude à comprendre et à juger, nous lui aurions fait inconsciemment crédit et, que nous aurions supposé qu'il montrerait le même à-propos s'il avait parlé au lieu d'écrire .

Les meilleurs " traits d'esprit " qui mettent en relief des rapport ou des oppositions insoupçonnées inattendues, subites ( soudaines) , entre des idées que nous associons habituellement sans y prendre garde, même s'ils sont le fruit de réflexions antérieures, révèlent des qualités auxquelles nous ne pouvons pas refuser le mérite de la présence d'esprit .
Mais dans le cas d'un professionnel de la scène, nous ne pourrions pas dire qu'il a de la présence d'esprit, car ses " mots "( d'esprit) , ses "expressions " et ses " boutades "( plaisanteries, mots d'esprits!) sont préparés d'avance ( sauf parfois, où, abandonnant son texte, il laisse fuser [ jaillir ] une improvisation heureuse, présence d'esprit due à un regard furtif [rapide, passager, fugitif ] posé sur un visage de la salle !) et " placés " à l'avance au bon endroit et au bon moment . Nous lui accorderons néanmoins cette qualité s'il est notoire ( connu, évident, de notoriété) qu'il compose lui-même les textes des pièces qu'il dit en public, et s'il donne la preuve qu'il sait se renouveler et improviser (inventer, imaginer ) avec le même bonheur .
L'esprit et cette présence d'esprit sont un comique d'idées . Ils se servent fréquemment de l'équivoque des mots, mais ils comportent un " fond " ( un contenu, une substance) qui a sa valeur propre, facile à découvrir si nous dépouillons le trait de la contradiction superficielle et factice ( de commande) qui sont à l'origine (qui lui ont donné) son caractère de finesse , ludique et original .

Cet esprit, cette présence d'esprit, d'à-propos, consistent donc dans la découverte subite ( foudroyante), naturelle, d'oppositions naturelles inattendues et artificiellement provoquées entre les idées ou les mots qui les expriment .
Par le charme que nous retirons de la conciliation ludique des inconciliables, il leur donne un éclat qu'elles n'auraient pas si elles étaient exprimées simplement . Mais cette parure recouvre un corps vivant et non un simple mannequin comme dans le comique d'esprit pur .
Nous devons remarquer maintenant que le " champ de l'esprit " est plus étendu que les faits définis ici -ou, pour s'exprimer plus exactement : les faits que nous avons coutume de " porter au crédit " de l'homme d'esprit (qui possède de la présence d'esprit) et qui concourent à lui valoir sa réputation, débordent un peu le domaine propre de l'esprit tel que nous venons de le définir .

Nous jugeons l'homme d'esprit autant sur les qualités de subtilité et de vivacité dont témoignent ses propos que sur le caractère intrinsèque ( constitutifs) de ceux-ci .

En premier lieu, l'esprit dérivant directement de l'originalité, cette dernière contribue dans une large mesure à motiver notre opinion .Nous ne demandons pas à un homme d'esprit de trouver continuellement des saillies ( des bons mots) brillantes, et lui faisons mérite aussi de toutes les pensées fines et simplement originales dont ses discours ou ses oeuvres sont parsemés .

En deuxième lieu, il est évident que, doué de la faculté de percevoir les rapports délicats entre les choses qui paraissent se joindre ou s'opposer, il ne manquera pas de voir les occasions de comique pur et de réactions qui le sauvegardent , le mettent à l'abri d'un danger immédiat, matériel et/ou intellectuel . De plus, il ne les dédaignera pas, dans des circonstances familières qui ne demandent pas de fortes pensées, de réflexions, et dans des situations où elles ne détonnent ( contrastent, ne sont pas en opposition frappante) pas .

Gerboise vous laisse réfléchir à cette" présence d'esprit ", portée par un esprit fort et vous souhaite de tirer profit, d'exploiter, les concepts développés ci-dessus . Bien à vous .










jeudi 20 mars 2008

Le Printemps va-t-il arriver bel et bien (!) en ce 20 Mars ; le froid dans Lutèce n'a pas dit encore son dernier mot... malgré ... ?






Que signifie ces sous-entendus ? Devons-nous " absorber " ("gober", croire sans une once , une miette d'esprit critique ) ce que certains nous clament à chaque instant ? Ne pouvons-nous pas , même un court instant , "revenir sur Terre" , et entrevoir subrepticement ou au grand jour (nous sommes des scientifiques ! ) , exhaustivement , toutes les autres éventualités , avant de mettre un point final dans les dédales ( [du nom de l'architecte qui construisit le labyrinthe de Crète] , désigne quelque chose de plus abstrait que labyrinthe, lieu plein de détours et construit de telle manière qu'il est la plupart du temps, une fois qu'on y est entré, difficile d'en sortir ) de nos pensées ?




Il nous faut revenir à " notre printemps " , après cette digression (parenthèse) cependant indispensable .




Ces deux poèmes , le premier de Théodore Bainville (1823-1891) ; et le deuxième de Sully Prudhomme ( 1839-19O7) chantent les joies et les peines liées au renouveau .




Les Roses du printemps




Le printemps rayonnant, qui fait rire le jour


En montrant son beau front, vermeil comme l'aurore,


Naît, tressaille, fleurit, chante et dans l'air sonore


Éveille les divins murmures de l'amour .




O sylphes ingénus (1) , vous voilà de retour !


De mille joyaux d'or la forêt se décore,


Et blanche, regardant les corolles éclore,


Titania (2) folâtre au milieu de sa cour .




A travers l'éther pur dont elle fait sa proie (3),


Tandis que la lumière, éclatante de joie


Frissonne dans la bleue immensité des cieux .




Beauté qui nous ravis avec tes molles poses,


Dis, n'est-ce pas qu'il est doux et délicieux


De plonger follement ta bouche de roses ?




Flux du printemps




La rose éclora tout à l'heure,


Et l'on attend qu'elle ait souri,


Éclose, on attend qu'elle meure .


Elle est morte, une autre a fleuri .




(1) Sylphes, elfes, génies, lutins (les esprits) ;


(2) Titania, nom d'un des satellites de la planète Uranus .


(3) image , il s'agit de l'oxygène de l'air absorbé par la chlorophylle des feuilles .




Nous voici donc au printemps ; nous devrions être pleins d'illusions ; nous sommes inexorablement optimiste ... Pourquoi ? Parce que l'optimiste se trompe autant que le pessimiste, mais il est beaucoup plus heureux ! mais cependant réaliste .




Bien à vous, Gerboise .

mercredi 19 mars 2008

Une conférence de l'Amopa en cette veille de la journée mondiale de la Francophonie .

Rappel :Pour pouvoir lire chaque page du texte suivant et celle , située ci-dessus, il est nécessaire de l'agrandir en réalisant un clic gauche sur elle, puis sur page précédente ou (reculer d'une page) pour revenir sur le texte de taille normale ; et ainsi de suite pour toutes les pages suivantes de la revue reproduites ici .

Nous remercions la direction de la Revue de l' AMOPA , qui nous a donné l'autorisation le reproduire le texte de la conférence donnée le 15 octobre 2007 par le Vice-président de l'association, l'inspecteur général Jean Auba .

Voici les adresses électroniques et téléphoniques de l'Association des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques , dont le Président est M. l'inspecteur général Treffel, membre correspondant de l'Institut de France :

Mél : amopa@wanadoo.fr
Site internet : http://www.amopa.asso.fr
Tél. du secrétariat national 01 45 54 50 82
Télécopie 01 45 54 58 20

Nous avons éprouvé le besoin de vous présenter le texte de cette conférence donnée sous l'égide de la section AMOPA Paris XV, car la présentation de ces deux livres " Le tour de la France par deux enfants " et " La petite histoire de Lavisse " , par l'inspecteur général Jean Auba est remarquable .
D'autre part, en cette veille de la journée mondiale de la Francophonie , ces textes seront opportuns car ils relatent, tous les deux, bien sûr d'une manière différente, l'histoire de notre douce France , le rayonnement de son peuple épris de liberté et de soif de connaître et de comprendre , lui qui a toujours éprouvé la nécessité d'apporter ses "Savoirs" dans le monde .

Première page
Deuxième page

Troisième page

Quatrième page

Cinquième page


En vous souhaitant une bonne lecture, nous espérons que vous éprouverez ensuite le besoin de lire ces deux livres . Nous reprendrons leur analyse par la suite . Bien à vous, Gerboise .

lundi 17 mars 2008

Embrasement à Bordeaux en 1863 : pétrole en feu sur la Garonne .


La gravure ci-dessus représente de nombreux voiliers : des trois-mâts , en flammes au milieu du fleuve, la Garonne, et en premier plan en bas de la vue, à gauche, la foule sur les quais et toutes les petites embarcations surchargées de naufragés .

Ce fut un spectacle d'apocalypse ( fin du monde, tragédie irréelle) , de voir l'incendie du port de la ville . Sa description à posteriori ( à la suite de l'évènement, après, ultérieurement ) ne peut se réaliser sans qu'une poignante (bouleversante) émotion surgisse encore dans les esprit, malgré des souvenirs vieux de presque un siècle et demie . La grande conflagration (embrasement, explosion violente) allumée sur la Gironde par des navires chargés de Pétrole fut dantesque . Des flammes, qui semblaient sortir des eaux, enveloppaient les silhouettes des bâtiments condamnés, qu'on avait abandonnés à leur voracité .
Elles s'élançaient jusqu'aux nuages avec d'affreux grincements sinistres, en quelque sorte ironiques, comme si elles tournaient en ridicule les moyens restreints dont disposait la ville pour combattre de si épouvantables calamités (malheurs) .
Entassée, ramassée sur les quais, la population suivait d'un oeil épouvanté cet effrayant et impressionnant brasier en observant les péripéties (rebondissements ) de ce drame insolite, inattendu et déconcertant . Elle regardait, avec un morne désespoir, les pompes à vapeur arrosant sans relâche les maisons, que la chaleur intense et extraordinaire des foyers allumés dans le voisinage avait à moitié carbonisées .

L'histoire des causes de la catastrophe est aussi instructive que lamentable . Le 28 septembre, un navire belge, le Comte-de-Hainaut, entrait en rade, chargé de 1400 caisses d'essence et de cent barils d'huile . Un chaland, la Sainte-Trinité, était bord à bord, occupé au transbordement du Pétrole . La nuit survenant, le douanier qui était chargé de donner le permis de circulation demande une lumière . Un mousse de la Sainte-Trinité s'empresse de le satisfaire . Pour y parvenir, l'enfant frotte une allumette sur sa vareuse . Aussitôt éclate une explosion formidable. Mousse, patron et douanier sont précipités dans le fleuve .
Ce qui était sage, c'était de remorquer la gabarre (embarcation généralement plate, servant au transport des marchandises, au chargement et au déchargement des navires) incendiée dans le bas du fleuve, où elle aurait brûlé sans danger .
Le capitaine du port s'avise d'échouer le brûlot (bâtiment chargé de matières inflammables et explosives, et destiné à porter l'incendie et la destruction à d'autres vaisseaux) sur un banc de sable . Mais la Sainte-Trinité brûlait encore quand la marée se mit à monter . Voyant que la Sainte-Trinité va être mise à flot, et remonter vers Bordeaux, le capitaine du port ordonne de saborder ( faire sauter pour envoyer par le fond, détruire, couler) le navire . Hélas ! au lieu d'un seul brûlot il y en eu ( il s'en produisit) une multitude, qui portèrent partout la désolation . Toute la flotte commerciale qui garnissait la Garonne aurait disparue si les Abeilles ( petits remorqueurs) n'avaient fait évader ( tirer au loin ) une multitude de navires, et si des héros, dont le nom est resté inconnu, n'avaient affronté le fleuve de feu pour couler une à une les caisses encore intactes qui nageaient (flottaient , entraînées par le courant) dans l'eau du fleuve .

Voici une narration circonstancielle de ces évènements terribles , qui ont fait partie des annales recensant les grandes catastrophes des débuts de l'aventure du Pétrole .
Elle constituera un exemple, pour certains des lecteurs de notre site, d'une description équilibrée d'évènements séquentiels, et pour les autres, elle permettra de constater que les débuts de l'aventure pétrolière ne furent pas dépourvus d'incidents majeurs, aux effets et aux conséquences considérables . Bien à vous, Gerboise .

dimanche 16 mars 2008

Avoir conscience des interfaces( frontières) où se réalisent, ou non, les associations et la communication,des êtres vivants et des milieux matériels

Continu ---ESPACE ---Discontinu

Constance ---TEMPS ---Variation

Longue ---DURÉE--- Courte

----------- Accélération ----------->

Régulier -----> Irrégulier

Stabilité ----> Instabilité

Stagnation ----> Progrès


HOMOGÈNE ----> HÉTÉROGÈNE

Inertie -------------------> Dynamisme

Uniforme ---------------> Différenciation

Simple ----------------> Complexe

---------->
Association ----------------- Notion de Relativité -
----------->
Communication

Désordre -------> Ordre
Moins ordonné-------------> Plus ordonné


RELATIONS

Dépendance ------> Indépendance
/milieu convivial-------------> /milieu à risques

Ignorance --------> Connaissance
Perception uniforme ------------>Perception différenciée

Cellules nerveuses non spécialisées ---->Système nerveux central de plus en plus différencié


Différenciation

Écarts compensés-------------> Accélération des écarts
instantanément-------------> durées très longues de compensation

Uniformité ----------> Hétérogénéité

Inertie -------------> Dynamisme

CONFORMISME --------> ORIGINALITÉ

Le milieu n'incite pas à évoluer ------->Nécessité pour survivre, sinon on
disparaît


Facilité ---------> Difficultés

FRONTIÈRES

Simple --------> Complexe
Précis ----------> Imprécis

Immobilisme -----> Interactions -Actions


Egoïsme- Individualité --> Association- Symbiose

----------->
Frontière franchissable au prix d'efforts
Continu ------------------------------>Discontinu

Milieu pauvre ------------------>Milieu enrichissant, plus performant

Milieu neutre ou négatif ------>Milieu exigeant ou positif (bénéfique)

PAS DE CHOIX ------------> LIBERTÉ
Automatisme ------------------------------->Initiatives possibles

Conscience
Communication
Connaissance

LANGAGE
Information

Soumission au milieu ------->Domination positive du milieu

On subit-----------------------------> On agit

Gerboise vous laisse réfléchir à toutes les conséquences de ces oppositions ! Bien à vous .

samedi 15 mars 2008

"Escoliers" du Moyen-Age : Les règles de l' Enseignement et de l'éducation .


Vue de Saint-Germain des Prés et du Pré aux Clercs sous le règne du Roi Charles V (1364-1380) . En premier plan l'enceinte de L'abbaye de Saint-Germain des Prés sur la rive gauche de la Seine . On peut voir derrière, remontant le fleuve , un bateau halé (tiré) à l'aide d'une corde de halage depuis la berge, sur la rive droite . Sur cette rive, vers la gauche de la gravure, se situe la bâtisse majestueuse du Château du Louvre de l'époque, avec ses multiples donjons élancés ; sur cette même rive, en amont on aperçoit le petit Bourbon . Dans le lointain , on découvre la butte Montmartre avec à son sommet, l'ancienne église . C'est dans les jardins de l'Abbaye que se réunissaient les "escoliers" du " quartier latin " !
Fac-similé (reproduction exacte d'un dessin) réduit d'une gravure de l'Histoire de Saint-Germain des Prés, par dom Bouillart, 1724 .

Les " Maîtres " de cette époque, les régents , jouissaient de nombreux privilèges pécuniaires et honorifiques . Pour être considéré comme régent, il fallait donner des leçons ordinaires dans les écoles possédées ou louées par la nation (regroupement d'écoliers) dont il faisait partie .
Aussi bien que les bons professeurs, une bonne méthode de travail était nécessaire . " On a répété bien des fois " , disait-on, " que tout système de l'enseignement se réduisait alors à l'argumentation, à la formule du syllogisme (raisonnement) . Ce n'était là, comme on va pouvoir en juger, qu'un des rouages du mécanisme intellectuel mis en pratique . Un des maîtres les plus compétents, Robert de Sorbon, a tracé aux écoliers un plan fort justement conçu et raisonné, qui nous initie à leurs exercices et à leurs occupations journalières . En voici l'analyse :

" L'écolier qui veut profiter doit observer cinq règles essentielles :

" 1° Consacrer une certaine heure à une lecture déterminée, comme le conseille Saint-Bernard dans sa lettre aux frères du Mont-Dieu ;

"2° Arrêter son attention sur ce qu'il vient de lire, et ne point passer légèrement . Il y a entre la lecture et l'étude, dit encore Saint-Bernard, la même différence qu'entre u hôte et un ami, entre un salut échangé dans la rue et une affection inaltérable ;

"3° Extraire de sa lecture quotidienne une pensée, une vérité quelconque et la graver dans sa mémoire avec un soin spécial . Sénèque (homme politique, écrivain et philosophe romain [+4 à + 65] , exilé en Corse pour ses allusions à la vérité ! ) à dit : Lorsque tu auras beaucoup lu en un jour, choisi quelques points de ta lecture à méditer ;

"4 ° En écrire un résumé, car les paroles qui ne sont pas confiées à l'écriture s'envolent comme la poussière au vent ;

"5° Conférer avec ses condisciples (camarades d'étude) dans les disputationes (discussions vives et critiques) ou dans les entretiens familiers . Cet exercice est encore plus avantageux que la lecture, parce qu'il a pour résultat d'éclaircir tous les doutes, toutes les obscurités que celle-ci a pu laisser : nul savoir n'est parfait qui n'a été éprouvé par la dent de la discussion ."

" Certains écoliers agissent comme des écervelés, déploient de la subtilité dans les niaiseries et se montrent dénués d'intelligence dans les choses capitales . Pour ne point paraître avoir perdu leur temps, ils assemblent les feuilles de parchemin, en forment d'épais volumes, remplis d'intervalles blancs à l'intérieur, et les recouvrent d'élégantes couvertures en peau rouges ; puis ils reviennent à la maison paternelle avec un petit sac bourré de science et avec un esprit complètement vide . Mais qu'est-ce que cette science qui peut être dérobée par un malfaiteur, rongée par les rats ou par les vers (termites!) , détruite par le feu ou par l'eau ? La méditation ne convient pas seulement au maître : le bon écolier doit aller se promener le soir sur les bords de la Seine, non pour y jouer, mais pour y répéter ou y méditer sa leçon " .

Voici un objet de réflexion important . Il nous fait apercevoir une des vérités éternelles : C'est que de tous les temps, les mêmes comportements existaient, c'est un impérissable recommencement qui se reproduit inlassablement chez certains écoliers, élèves de nos jours, étudiants .

Essayez de profiter de cette leçon , venant de ces temps mémorables, car c'est le seul moyen de se laisser imprégner profondément par les Savoirs de toute nature et de parvenir à une maîtrise de leurs conséquences et de leurs applications , tendant vers la perfection (!) .

Nous reviendrons souvent sur ce thème porteur de toutes nos espérances , en ce qui concerne votre relation à la connaissance , telle que nous l'envisageons . Bien à vous, Gerboise .


vendredi 14 mars 2008

La somptuosité, le panache de la rose .


La poésie est prodigue de roses , elle s'empare de chaque aspect de leurs beautés en vue de le comparer à tout ce que la nature a fait de plus parfait .

"Qui veut de belles roses dans son jardin doit avoir de belles roses dans son coeur . Il doit apprendre à les aimer, pour toujours (...). Il lui faut non seulement l'admiration éperdue, l'enthousiasme et la passion, mais aussi toute la tendresse, la prévenance et les attentions de l'amour ."

S. Reynolds Hole

mercredi 12 mars 2008

Décrire (*), expliciter (**), expliquer (***).


(*) Décrire, c'est-à-dire représenter, raconter, exposer, esquisser .
(**) Expliciter , c'est-à-dire rendre plus clair, plus compréhensible .
(***) Expliquer, c'est-à-dire éclaircir ce qui est obscur, faire comprendre une chose en l'exposant en détail .


Dans toute réalisation scientifique, technique ou concernant les occupations de la vie de tous les jours , nous sommes amenés par nécessité à expliquer des faits, des évènements, c'est-à-dire :

-des états de choses ,
-des situations ,
-des manières d'être .

Qu'est-ce que nous voulons dire, que voulons nous laisser entendre par " expliquer " ?

Expliquer suggère trois significations qui se complètent :

Expliquer : C'est faire connaître ,

Expliquer : C'est rendre clair, faire comprendre en développant ,

Expliquer : C'est faire connaître les raisons, les causes, les conséquences, les fonctions, les
rapports entre les faits et les évènements .

1. -Nous pouvons faire connaître quelque chose : un problème (résistance d'une roche) , un état de choses (sa désagrégation) , un "fait" (impossibilité de construire un barrage) [ objet (un minéral) , propriété (sa fragilité) , phénomène ( son altérabilité) , facteur (la température) ] , un concept (résistance des matériaux) , une théorie (déformations sous les contraintes dues à la pression) , en le décrivant ;

2. - Nous pouvons rendre clair quelque chose , en l'explicitant ;

3. - Nous pouvons faire connaître les causes de quelque chose en le situant par rapport à ce qui n'est pas lui, en l'explicitant par son environnement .

L'explication par les causes fait entrer en ligne de compte les points de vue suivant :


a/-celui de la cause efficiente , de la genèse , de l'origine , et de la production ;

b/-celui des causes matérielle et formelle , de la structure , et de la texture ;

c/- celui de la cause finale , de la fonction , de l'utilité et de la finalité


En un mot, on explique un évènement, un fait, on attribue une signification à un sens , en le décrivant et/ou en l'explicitant , et/ou en le situant par rapport à son origine , et/ou par rapport à sa structure , et/ou par rapport à sa fonction .

Décrire , expliciter , expliquer par l'origine, par la structure, par la fonction , voilà autant de formes de l'explication , voilà autant de modes d'attribution d'une signification . Toute la procédure d'explication , la stratégie, peut-être envisagée comme l'ensemble des questions qui peuvent être posées par rapport à un évènement, un fait quelconque :



- Qu' est-ce que c'est ? (substance, nature, caractère,, constitution, genre, condition, état ...) ;

- Qu'est-ce que cela veut dire ? (signification, sens, portée ...) ;

- D' où cela vient-il ? (origine, provenance, commencement, germe, source ...) ;

- Comment est-ce fait ? (description, construction, caractère, organisation, fabrication ...) ;

- A quoi cela sert-il ? (usage, emploi, fonction, destination ...) ;

- Quelle est l'importance [ durée , quantité , influence ...] ? l' intérêt ? (l'ampleur dans le temps, l'espace ; la portée, le prestige, le développement, le sérieux, l'essentiel, "le nœud de l'affaire" ! , le fondamental ...) ;

- Quelles sont les conditions d'existence , de stabilité, d'extinction ? (de présence, d'équilibre, de permanence, de disparition, d'absence ...) ;

- A quelle époque cela est intervenu ? (croissance, décroissance, durée, dans le passé, de nos jours, siècle, ère , sous quel règne, gouvernement ,quand cela interviendra t-il dans le futur ...) ;

- Dans quel cadre cela est-il intervenu ? (environnement, domaine technique... , dans quelle discipline, spécialité, privé, public, personnel, associatif ...) ... etc ...


Chacune des formes de l'explication, considérée comme une réponse à une question sur la nature de l'évènement, le fait à expliquer, est rendue matériellement possible par sa référence à un
" explicateur " ( l'ensemble des facteurs qui permettent de fournir, présenter la cause , la nature ... d'une chose) qui fournit aussi bien le cadre de réflexion mentale par rapport auquel l' " expliqué " ( ce qui fait l'objet d'une explication ) est situé, que le contenu de la réflexion dans les termes duquel l'explication proprement dite, la signification est exprimée .


Ces diverses formes de l'explication mettent chaque fois l'accent sur un autre aspect de l'expliqué :

a/- La description traite d'objets, de faits, d'états de choses, de structures (d'agencement, d'organisation, de disposition, de configuration) et de textures (de trame, de consistance);

b/- L'explication traite d'objets de réflexion, d'expressions verbales ;

c/- L'explication par les causes traite d'évènements, de situations, sous l'aspect de leur origine, de leur structure, de leur fonction .

Décrire vise ce qui est , expliciter vise ce qui est dit sur ce qui est .

Décrire un " fait ", un évènement consiste à prendre en considération, à privilégier tel ou tel ensemble de prédicats (attribut, caractère propre que l'on prête à un être, à une chose dans une proposition ou dans un jugement) , en posant ce que sont ces prédicats qui révèlent le " fait " , l'évènement pour ce qu'il est vraiment, que ce sont ces prédicats qui sont pertinents .

Décrire un " fait ", un évènement revient à le situer dans un domaine théorique . La description du sens du fait, de l'évènement à expliquer doit dessiner, dès l'abord, l'extension et les limites de son domaine d'explication . C'est dire que la description, quand elle vise l'explication, est sélective : elle choisit les prédicats qui lui semblent pertinents pour l'explication . C'est ce choix qui est essentiel, pour la connaissance réelle du fait, de l'évènement ; c'est la partie la plus difficile à réaliser dans l'acte de décrire en vue d'expliquer .

Nous vous présenterons , dans une deuxième partie, qu'est-ce que signifie expliquer par les causes , ainsi que le rôle et les qualités de celui qui explique .
Bien à vous, Gerboise .










mardi 11 mars 2008

Réflexion

" La qualité n'est jamais un accident . Elle est toujours le résultat d'une haute intention, d'un effort sincère, d'une direction intelligente et adroitement exécutée ; elle représente le choix le plus judicieux entre plusieurs possibilités "

Editions Athéna

lundi 10 mars 2008

De la description(*) ou de la mise en valeur exacte de lieux, de personnages,d'événements,d'expériences, dans un récit,un exposé,un compte-rendu(**) .

(*) partie du discours qui consiste à caractériser par la clarté, la précision et le pittoresque , ce que l'on croie être utile et/ou agréable au lecteur et/ou à l'auditeur, en vue de lui faire connaître les points essentiels du sujet, de la chose , des personnages .
(**)ainsi que dans toute relation, concernant l'état d'une situation (manière d'être des objets concernés, en eux-même, et par rapport à ce qui les entoure ).

La description est une peinture vive et exacte des objets et des êtes à connaître . Elle consiste à composer une sorte de tableau dont la lecture rende présente aux yeux la "chose" que l'on s'est proposé de faire connaître .

La description oratoire est la " peinture " que l'on fait d'un objet, en choisissant tous les traits capables d'en former par leur réunion une image nette, vive et ineffaçable .
Un des plus parfaits modèles de description qu'offre la prose française est la peinture du bonheur des âmes justes dans les Champs-Elysées, que Fénelon (archevêque et duc de Cambrai, précepteur du duc de Bourgogne, petit-fils du Roi Louis XIV ) , a introduite dans le Télémaque .

http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9nelon#T.C3.A9l.C3.A9maque

Une description bien faite doit être fidèle et vraie, mais esquissée à grands traits . L'écrivain doit surtout éviter de se perdre dans des détails inutiles ; la prolixité est le plus grand écueil de la description .
Elle a été formellement condamnée en ces termes par Boileau : Art poétique , célèbre poète satirique et didactique français du XVIIème siècle .

Un auteur, quelquefois trop plein de son objet,
Jamais sans épuiser n'abandonne un sujet .
S'il rencontre un palais, il m'en dépeint la face ;
Il me promène après de terrasse en terrasse ;
Ici s'offre un perron; là règne un corridor ;
Là ce balcon s'enferme en un balustre d'or .
Il compte des plafonds les ronds et les ovales ;
"Ce ne sont que festons, ce ne sont d'astragale ."
Je saute vingt feuillets pour en trouver la fin,
Et je me sauve à peine au travers du jardin . (1)

(1) - que dire (!) de la situation présentée ci-dessus par l'auteur ; est-ce que cette analyse est valable dans tous les cas, en particulier pour les descriptions en vue de découvrir l'existence des objets et/ou des phénomènes scientifiques originels jusqu'ici masqués à la connaissance des spécialistes ? Pour arriver à convaincre, n'est-il pas nécessaire "d'aller au fond des choses" ? Dans ce cas aucun élément de description n'est superflu (inutile) !

Boileau Despréaux (1636-1711), fils d'un greffier au parlement de Paris, fut destiné au barreau qu'il abandonna bientôt pour les belles-lettres . En 1666 il débuta par des Satires . Puis il écrivit successivement ses Epîtres, le Lutrin , poème héroï-comique , et l' Art poétique .
Les Satires de Boileau , roulant le plus souvent sur des questions littéraires, ont rendu au goût français un très grand service, en corrigeant nos auteurs de l'enflure et de l'amour des pointes qui régnait alors et que nous avions emprunté, comme on l'a vu, à la littérature italienne.
Le bon sens est la qualité dominante des Epîtres de Boileau . La langue en est éminemment correcte et le style naturel . On y désirerait seulement un peu plus de chaleur . Dans l'épître qui célèbre le passage du Rhin, l'auteur prend le ton de l'épopée ; mais on y sent plus l'effet de l'art que l'inspiration .
L' Art poétique , qui est avec le Lutrin , le meilleur ouvrage de Boileau, fut composé de 1669 à 1674 . L'auteur avait 33ans à la première date, et était dans toute la maturité de son talent . Un de nos critiques a dit que l'Art poétique était la profession de foi littéraire d'un grand siècle . Beaucoup plus étendu que celui d' Horace, l'Art poétique se compose de quatre chants .
La critique de Boileau, aussi exacte que sévère, exerça la plus heureuse influence sur des écrivains contemporains .


Décrire, expliquer, représenter, transmettre à autrui, lui raconter uniquement les choses essentielles (voir la réflexion de Boileau ci-dessus) que tous nos sens perçoivent , en vue de lui remettre, de lui confier les éléments avec lesquels il va pouvoir se construire une représentation qui sera en coïncidence la plus parfaite possible avec la réalité qu'il veut faire sienne, c'est cela dont il s'agit . La tâche n'est pas facile ! Nous nous en apercevrons lors de nos observations futures dans les nombreux contextes que nous explorerons et passerons en revue .

Bien à vous, Gerboise .


dimanche 9 mars 2008

Dès que l'aventure minière prit son expansion, elle provoqua le progrès des idées, des activités humaines, et en particulier celui de la métallurgie .

L'extraction et la fonte des métaux précieux . Toutes ces gravures (qui précèdent et succèdent ce paragraphe ) représentent les détails du collier de cérémonie du doyen des orfèvres de Gand, dans les Flandres (Belgique), au XVe siècle . Ci-dessus l'entrée de la mine et l'outillage des mineurs en surface .
Rappel : faire un clic gauche sur chaque gravure pour l'agrandir, puis sur page précédente pour revenir sur le texte .
A cette époque , seule l'utilisation de l'énergie humaine et celle des chevaux , sources essentielles de toutes les activités, permirent l'exploitation de la mine . Rien n'aurait été possible sans l'ingéniosité de ces précurseurs qui par leurs pratiques et leur réflexion firent évoluer les savoirs faire aux prix d'efforts et d'intelligence dans leur labeur (peine que donne un ouvrage, ne se dit qu'à propos d'un travail remarquable, pénible ou long)
La métallurgie est une activité qui exige réflexion, échanges de toutes natures, et rigueur .

Les progrès techniques vont permettre l'élaboration de fours de plus en plus performants pour réaliser la réduction des minerais oxydés et la fusion des alliages des métaux .

La Métallurgie avait fait peu de progrès pendant le Moyen Âge (siècles de l'essor des Cathédrales Gothiques en Europe) . Héritiers des Romains, quant aux procédés d'extraction, les Occidentaux furent obligés de renoncer aux travaux commencés dans les Alpes et les Pyrénées, soit à cause de l'air irrespirable qu'ils y rencontraient, soit par suite des infiltrations d'eaux dont ils ne savaient pas se débarrasser . La principale raison, dit un auteur du XVIe siècle, pour laquelle la plupart des mines de France et d'Allemagne ont été abandonnées tient à l'existence des "esprits métalliques" (les gaz toxiques de toutes natures) qui se sont fourrés en elles .
Au XVe siècle, grâce aux travaux des alchimistes, la métallurgie fit des progrès rapides ; les princes conféraient (attribuaient) aux exploitants toutes sortes de privilèges . C'est ainsi que Charles VII accorda, en 1457, à Jacques Coeur le droit de rechercher le plomb, le cuivre et l'argent dans les montagnes du Lyonnais ; et Lois XI créa, en 1479, la charge de Maître général des mines (voir les figures ci-dessus) .

Le XVIe siècle va s'ouvrir, siècle rénovateur où la science, de quelque côté qu'elle se dirige, travaille à se débarrasser des vielles routines du moyen âge (ne devrait-on pas agir de même de nos jours !) et s'efforce de trouver une voie nouvelle où elle puisse avoir la raison pour appui et l'observation pour flambeau (lumière, guide) . Chose surprenante, c'est la fantastique alchimie qui va prendre, comme de haute lutte, l'initiative de la réforme scientifique .
A la tête de ce mouvement se placent Paracelse (nous réserverons un billet de notre blog , à ce grand précurseur : Théophraste Bompast de Hohenheim, dit Paracelse, 1493-1541, ce personnage vraiment extraordinaire qui peut être considéré comme le type le mieux caractérisé des alchimistes de son temps . Il y avait pour ainsi dire, deux hommes en lui : d'une part , le réformateur audacieux qui bouleversa toutes les idées reçues en médecine depuis Hippocrate, médecin grec ~ -460 à ~ -377 , et qui, par ses incessantes manipulations, offre aux arts, les ressources les plus inattendues ; d'autre part , le théosophe, disons même le charlatan, s'éloignant de l'exégèse commune et prétendant se faire passer pour un de ces êtres privilégiés chez qui, selon l'opinion du vulgaire, les connaissances innées venaient directement de Dieu, par simple émanation .) , Georges Agricola (dont nous avons déjà parlé) et Bernard Palissy (dont nous parlerons) .

C'est surtout aux médecins que Paracelse s'adresse ; car ses écrits sur l'alchimie ne contiennent presque rien qui n'est été mille fois répété par ses devanciers .
" Vous , s'écrit-il , qui , après avoir étudié Hippocrate , Galien (médecin grec ~ 131 à 201 à Rome) , , Avicenne (ibn Abdallâh ibn Sinâ, médecin philosophe d'origine iranienne, 980 à 1037) , croyez tout savoir , vous ne savez encore rien ; vous voulez prescrire des médicaments et vous ignorez l'art de les préparer . La chimie nous donne la solution de tous les problèmes de la physiologie, de la pathologie et de la thérapeutique : en dehors de la chimie, vous tâtonnerez dans les ténèbres . "

Il s'élève avec véhémence contre les praticiens qui, dans leurs prescriptions barbares, rassemblent une foule de substances contraires, qui se combattent et s'entre-détrisent .


La présentation aujourd'hui de ces gravures , nous permet simplement de vous faire connaître un sujet passionnant dont l'analyse minutieuse nous permettra de faire progresser votre réflexion sur les "précurseurs" de toutes les activités qui ont conduit l' Humanité à ce qu'elle est actuellement , et particulièrement de tous ces grands hommes cités ci-dessus .

Bien à vous, Gerboise .

samedi 8 mars 2008

Ce pétrole dont les cours mondiaux montent au " ciel " ! Une passionnante aventure de l'inventivité humaine (1ère partie)

Une forêt de derricks s'est substituée , en quelques décennies (10 années) , parfois même en quelques décades (10 jours) à des forêts majestueuses que la nature avait patiemment édifié au cours des siècles et des millénaires, voire des millions d'années . Cela , avait été proclamé , être le renouveau , le progrès, ce fut surtout une grande aventure humaine .


Toute cette aventure mena à l'apparition de ces paysages " dantesques", qui ont le caractère sombre et sublime de l'œuvre de Dante ; sur ces gravures, vignettes sur bois réalisées par Jules FERAT, en particulier sur celle-ci, où l'on peut se rendre compte des conditions d'exploitation des premiers " champs pétrolifères" : les puits d'huile de Pensylvanie aux États-Unis, ex Nouvelle-Angleterre, illuminés par des jets de gaz naturels .

Nous poursuivrons la narration , les récits de ces péripéties dans les parties qui vont se succéder, parmi d'autres thèmes , car nous pourrons ainsi vous faire comprendre le rôle du courage devant l'adversité, de l'inventivité, de la persévérance de ces pionniers du nouveau monde et de toute l'humanité . Bien à vous, Gerboise .