samedi 31 mai 2008

Jusqu'où peut s'acheminer, parvenir*, s'étendre, la connaissance d'un esprit , curieux bien sûr de comprendre l'ensemble du monde qui nous entoure ?**

Faire un clic gauche pour agrandir l'image, puis sur page précédente pour revenir sur le texte initial .

Le laboratoire de l'alchimiste , d'après le tableau de Breughel le Vieux, gravé par Cock , XVIème siècle .

(*) parvenir ..., pour éprouver quelque chose, pour vérifier la valeur ; pour apprécier, connaître par une expérience personnelle .
(**) Réel problème ; gageure (action, projet, opinion , si étrange, si difficile, qu'on dirait un pari à tenir) ; défi (déclaration provocatrice par laquelle on prétend refuser la facilité : caractère, qualité de ce qui se fait sans peine, sans effort) ; challenge (épreuve : éprouver quelque chose pour en vérifier la valeur, apprécier, connaître par une expérience personnelle en vue d'être capable de porter un jugement efficient , qui permet de réussir à comprendre) .


Les exigences, les nécessités physiques (qui existent à titre de réalités matérielles perceptibles par les sens , par opposition aux psychiques, aux physiologiques et aux morales ) de l'homme et l'activité spontanée de sa pensée, l'obligent à des réflexions , à des décisions et à des actions , dont beaucoup, voire le plus grand nombre, sont dépourvues à la fois de prémisses (hypothèses préalables , affirmations dont on tire des conclusions, suppositions et un commencement de démonstration) et de sanctions expérimentales (confirmations matérielles) , du moins d'informations qui ont été testées, éprouvées, vérifiées : ces dernières claires, sûres, univoques (uniques) et disponibles avant l'échéance
(le moment) de la décision et/ou de l'action .
Dans ces exigences (ces conditions), l'homme de nos jours, quoiqu'il ait appris la précarité (la fragilité, l'instabilité) des modes de pensée non expérimentaux, ou bien en fait usage cependant, consciemment pour satisfaire ses besoins de distraction et de fantaisies, ou bien y recourt nécessairement à défaut de la certitude expérimentale .
Inévitablement apprend-t-il au cours du temps à clarifier, à améliorer, à assurer les modes traditionnels de pensée par le raisonnement expérimental, mais ce ne sont que " les pas d'une longue marche " . De sorte que nous sommes en présence, et pour des siècles encore, de grandes variétés d'activités intellectuelles, se répartissant du point de vue de la connaissance du réel en grands espaces (milieux dans lesquels l'homme localise ses perceptions, ses représentations) aux frontières indistinctes, s'étirant (s'étendant) de la connaissance scientifique et technique, à l'ignorance absolue (totale) .
Au cœur de ces sphères (milieu, champ, domaine circonscrit à l'intérieur duquel s'exerce une activité, une science, un art) immenses, la certitude basée sur l'expérimentation ; puis les contrôles en général " plus précaires " (délicats, parfois incertains si réalisés superficiellement, sans attention convenable) de l'observation ; puis les disciplines logiques et mathématiques, ensuite les sciences des traces et leurs tentatives ( démarches) pour combler les lacunes de leurs documents aléatoires (que rend incertain, dans l'avenir, l'intervention du hasard) ; puis les " marais immenses " ( il s'agit, au figuré, des formes d'activités, des genres de vie, des situations où on risque [les hommes] de se souiller, de s'enliser dans la bassesse , dans l'erreur, et surtout de tomber dans la médiocrité par absence de rigueur, par défaillance de l'esprit critique ) des préoccupations et des décisions de la vie quotidienne, où l'homme ne trouve que rarement le temps de s'informer, et où la matière même de l'information manque le plus souvent . Au milieu de tout cela, les jeux et les émotions de la fantaisie et de l'imagination . De cette abondance, de cette multitude de pensées, de ces ensembles, de ces populations d'idées, de concepts, d'abstractions, de chimères ( idées sans rapports avec la réalité, illusions que l'on ne pourra jamais atteindre) , d'apparences (ce que l'on voit superficiellement des personnes ou des choses ; la manière dont on perçoit ce qu'elles présentent à nos yeux) , de croyances , se dégagent les grandes synthèses morales et religieuses, qui doivent aider l'homme à fixer les lignes générales de sa conduite et à envisager la signification de sa destinée .

En rassemblant cet ensemble de connaissances, de certitudes (états de l'esprit qui ne doute pas ) , de vérités, de conjectures (opinions fondées sur des probabilités) et de rêves ( constructions imaginaires destinées à échapper au réel, à satisfaire un désir, à refuser une réalité pénible, dérangeante, à construire une utopie, une conception , un projet fallacieux qui ne tient pas compte de la réalité et/ou qui paraît irréalisable) , la " réflexion sur l'ensemble du savoir " apparaît elle-même dans la condition où se trouve l'histoire (dans le sens de l'étude descriptive des êtres de la nature, soit sans aucune considération de leur passé, soit en y comprenant ces antécédents) dans sa tentative de reconstituer le réel à partir des seuls documents dispersés qui sont parvenus jusqu'à elle ; cette " réflexion sur l'ensemble du savoir " prend pour matériaux l'intégralité des connaissances humaines, et n'y trouve que des informations sporadiques ( irrégulières ) ; elle est donc elle aussi une science des traces ; elle s'efforce , elle également, de combler les lacunes immenses que ces traces font apparaître ; découvrant dans l'esprit de l'homme plus de notions ( représentations) , plus de questions, davantage de préoccupations, que n'en comporte cet inventaire (ce dénombrement) de l'univers sensible (qui peut-être perçu, connu ) , elle est contrainte de s'en évader et de s'aventurer sans cesse dans les paradis ( les hauts-lieux) de l'imagination ( faculté de se représenter des êtres, des objets ou des événements que l'on n'a jamais vus, de concevoir des rapports qu'on n'a jamais observés ) , de l'intuition (acte par lequel l'esprit atteint la [une] réalité directement en elle-même, et qui, par suite, est considérée comme procurant une certitude absolue) , de la contemplation ( concentration de l'esprit sur des sujets intellectuels ou religieux , le fait de" s'absorber " dans l' observation "attentive "de quelqu'un et / ou de quelque chose ) et de l' extase ( état dans lequel la personne se trouve comme transportée hors du monde sensible, comme hors d'elle-même ) .

Il est nécessaire de constater, de se rendre compte , que ces territoires de la connaissance, des très nombreuses conjectures, de cette mystérieuse activité cérébrale d'un être humain, sont elles-mêmes noyées, ensevelies, dans l'immensité de l'ignorance totale , celle des êtres et des choses dont nous ne pouvons même pas penser, dont nous ignorons l'existence, qui ne sont même pas des rêves de notre imagination, que nous ne pouvons ni concevoir, ni nommer, semblablement au fait que Galilée n'aurait été capable , à son époque, de nommer ni de concevoir la maîtrise de l'atome actuelle, ni l'existence des virus et en particulier celui du SIDA !

Que de réflexions ! Ne vais-je pas, ainsi que vous autres , être submergé par la " vastitude "( grande étendue, au propre et au figuré) des savoirs qui nous assaillent et provoquent notre esprit continuellement ? C'est possible et même très probable !
C'est pour cette raison et de très nombreuses autres aussi fondamentales, que nous avons le devoir , pour ne pas rester sur " les bas-côtés " (!) du progrès et des interprétations multiples, de " bon aloi " ou erronées qui nous assaillent constamment , nous harcèlent , nous " empoisonnent notre vie " ou nous réjouissent , de nous passionner pour tout ce qui concerne notre environnement physique , moral et culturel ; c'est ce qui constitue la " flamme , l'exaltation " d'un chercheur

A bientôt, bien à vous, Gerboise .

lundi 26 mai 2008

Mon P'tit Quinquin ou une douce berceuse de terroir* que les mamans du Nord de la France ont murmurée à leurs bébés .

Rappel : faire un clic gauche sur chaque page de la chanson pour l'agrandir, puis chaque fois sur page précédente pour revenir sur le texte initial .
(ci-dessous suite des couplets ci-dessus)
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* terroir :région provinciale considérée comme exerçant une forte influence sur ses habitants, et en particulier sur leur accent , leur manière de vivre, de se divertir ; on parle aussi de goût de terroir, goût particulier [d'un vin] dû à la nature géologique du terrain où se trouvent le vignoble.
Chanson Mon P'tit Quinquin, avec tous ses couplets , de Alexandre Desrousseaux, 1820-1892 .

Voici un des calendriers de 1883 avec le portrait d'Alexandre Desrousseaux, intitulé : Au Chansonnier Lillois .

Les régions du nord de la France ont été mises à l'honneur ces temps-ci en relation avec le film à grands succès de Dany Boon : Bienvenue chez les Ch'tis . Ce film retrace un certain mode de vie et un incontestable humour des gens du Nord .
Gerboise vous propose cette chanson fétiche (porte-bonheur) , la célèbre berceuse des gens du Nord, que chantonnent les mères pour endormir leur enfant . Elle fut chantée le 13 Novembre 1853 pour la première fois par Alexandre Desrousseaux dans la salle à manger de l' Auberge " A la ville d' Ostende " à Lille .
Le P'tit Quinquin fut joué comme marche le 27 Novembre 1892 pour accompagner à sa dernière demeure le chansonnier Lillois comblé de titres et d'honneurs .
Cette chanson du patrimoine français est évoquée dans Axtérix ; elle est fredonnée par le marchand de" bêtises de Cambrai ", qui retient le centurion Quintilus dans sa boutique dans l'histoire de l'album : "Le tour de Gaule d'Astérix " (le Gaulois) . Son auteur Gosciny a donné un nom adéquat au centurion Quintilus, pour réaliser un jeu de mots avec " quinquin " (enfant) .

Les lecteurs du blog Gerboise pourront sûrement se demander les raisons de cette présentation de "chansonnette gracieuse ", et particulièrement cette dernière ( à la mode dans le Nord de la France et ailleurs ) ? Est-ce la proximité de cette période de la fête des mères qui a été à l'origine de ce choix ? Cela aurait pu en être la cause ? Mais non !

Dans notre soucis d'analyser les comportements humains et de les décrire : thèmes passionnants et très difficiles, l'immense succès du film de Dany Boon , Bienvenue chez les Ch'tis, nous a interpellé . Cette réaction de " foule " ( presque trois millions d'entrées !) nous a fait penser aux œuvres de trois grands personnages qui ont abordé l'interprétation d'un tel problème vers les années 1900 :

Le Docteur Gustave Le Bon dans sa " Psychologie des foules ";

Le Juge de la ville de Sarlat (en Dordogne) : Gabriel Tarde , dans son traité " de L' Imitation ";

Le Docteur Sigmund Freud dans son petit ouvrage concernant la " Psychopathologie de la vie quotidienne " .

Il était donc nécessaire de nous plonger dans ce langage des Ch'tis ( qui domine presque tout le film) et cette chanson d'amour pour un enfant qu'une maman essaye d'endormir , exprimée dans ce patois pittoresque de cette région du Nord . Cela nous a semblé propice ( qui se prête tout particulièrement à ...) à notre recherche sur ces comportements humains , dont nous ferons l'analyse , liée à ce contexte, dans un prochain billet .

Bien à vous , Gerboise .

dimanche 25 mai 2008

Histoire humaine et comparée du climat : Les deux livres de Emmanuel Le Roy Ladurie, véritables "outils "pour aborder les problèmes actuels du temps .

Dans ce premier tome, Emmanuel Le Roy Ladurie, dans un immense travail, nous a présenté les nombreuses vicissitudes (les aléas : imprévus, impondérables ; les événements bons ou mauvais qui se sont succédés à ces époques où l'humanité n'avait pas "les moyens" d'influencer, soi-disant, notre planète !) , qui ont affecté le climat de ces temps mémorables (dignes d'être conservés dans la mémoire des hommes, qui devraient être pris en considération de nos jours) .

"Il a redistribué les cartes et remis à leur juste place l'écume des jours et les grandes houles . Il nous invite à lire l'histoire autrement . L'exercice est roboratif (fortifiant : qui revigore, redonne de la vigueur [à l'esprit] )" . Après cette citation, l'éditeur Fayard, nous présente l'auteur comme le véritable créateur de l'histoire du climat . Emmanuel Le Roy Ladurie, membre de l'Institut, professeur émérite au collège de France, est l'un des historiens contemporains les plus féconds et ses curiosités sont universelles .

Il nous apporte la matière informative solide (sérieuse, bien fondée, concrète) , qui va nous permettre de réfléchir sainement , dans de prochains billets de ce blog Gerboise, à ce problème de l'évolution actuelle du climat .

Ce deuxième tome est la première suite de cet ouvrage imposant .

"... A partir de 1860 et plus encore de 1900, le climat européen se réchauffe, comme le montrent le recul des glaciers alpins et, nettement plus précises, les mesures instrumentales enregistrées un peu partout ... L'Humanité d' Occident se libère de sa dépendance millénaire face à l'aléa climatique . S'ouvre alors une autre " météo-histoire ", dont nous ne connaissons pas le terme ; pleine d'incertitudes, elle aussi [ce sera l'objet d'un troisième volume] .

Avant de terminer la présentation de ces deux ouvrages pleins de sagesse , dont nous vous recommandons la lecture, soit en bibliothèque, soit d'exemplaires dont vous avez pu réaliser l'acquisition ( Tome 1 : 27 euros ; Tome 2 : 25 euros ) , nous aimerions vous présenter des réflexions de l'auteur, ce grand penseur , dont l'étude de l' Histoire universelle a toujours été la préoccupation essentielle .

" L'historien est comme un mineur de fond . Il va chercher les données au fond du sol et les ramène à la surface pour qu'un autre spécialiste - économiste, climatologiste, sociologue - les exploite " .

" L'historien est bien obligé d'avoir recours à l'écrit, aux archives, mais l'écrit est trompeur . Il ne reflète pas la réalité . L'histoire est comme un cône qui repose sur sa base, alors que les archives sont un cône qui repose sur sa pointe " .

" Le grand danger de l'ordinateur, c'est sa gigantesque productivité . Plus il accumule les données plus la part consacrée à la réflexion doit être grande " ( Interview à l'Express en septembre 1973) .

Nous aborderons notre réflexion sur le problème qui fait la "Une" de toute l'information depuis quelques temps , en vous présentant un petit ouvrage merveilleux, responsable, qui sera pour vous un exemple de ce que doit être l'esprit critique d'un honnête homme contemporain .
Il s'agit du livre de Laurent Cabrol : Climat : et si la Terre s'en sortait toute seule ? Avril 2008, éditions Le Cherche Midi. Son prix : 10 euros !

Bien à vous, en attendant de vous entretenir sur ce sujet très formateur, où se présentent une immense matière à méditation vraiment scientifique et de multiples illustrations d'erreurs de toute nature qui doivent être analysées et rectifiées, Gerboise .

jeudi 22 mai 2008

A toutes les Mères du monde entier [ nos Mamans ! ], surtout celles qui dans des événements récents, ont perdu leurs enfants !Tendresses .

Sans oublier cette très digne " mère "! couvant du regard ses petits avec une grâce majestueuse, la blancheur éclatante et soyeuse de son plumage, elle épie avec sa noble aisance, d'où émerge une sensation de fierté, tous les intrus qu'elle saurait combattre et vaincre, sans jamais attaquer, par sa seule présence . (La mare aux palmipèdes, mai 2008, la Ferme du bout des près ) .

Consulter la page Web : www.lafermeduboutdespres.com

Voici de beaux poèmes de Théodore de Banville, 1823-1921, poète d'une rare virtuosité et d'une verve étincelante, d'une éloquence et d'une inspiration sans limites . Il cherchait la perfection de la forme, ici dans une œuvre d'art patiemment travaillée : Les Cariatides, 1842, Éditions Fasquelle . Ces merveilleux textes honoreront , rendront hommage à toutes nos Mamans et salueront noblement celles qui ont mis au monde depuis toujours (!) toute l'humanité .

"A ma mère "

" Lorsque ma mère et moi, dans les forêts profondes,
Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,
En nous baisant au front tu nous appelais fous,
Après avoir maudit nos courses vagabondes .

Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes
De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
Lorsque tu nous tenais tous les deux sur tes genoux,
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes .

Et pendant bien longtemps nous restions là blottis,
Heureux, et tu disais parfois : O chers petits !
Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille !

Les jours se sont enfouis, d'un vol myst
érieux,
Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille
Fleuri dans ton sourire et brille dans tes yeux ."

" Ô ma mère "

"
Ô ma mère, ce sont nos mères
dont les sourires triomphants
bercent nos premières chimères
dans nos premiers berceaux d'enfants .

Donc reçois, comme une promesse,
ce livre où coulent de mes vers
tous les espoirs de ma jeunesse,
comme l'eau des lys entr'ouverts !

Reçois ce livre, qui peut-être
sera muet pour l'avenir,
mais où tu verras apparaître
le vague et lointain souvenir
de notre enfance dépensée
dans un rêve triste ou moqueur,
fou, car il contient ma pensée,
chaste, car il contient mon cœur ".

" A ma mère "

Madame Élisabeth Zélie de Banville .

" Mère, si peu qu'il soit, l'audacieux rêveur
Qui poursuit sa chimère,
Toute sa poésie, ô céleste faveur !
Appartient à sa mère ...

...Notre mère enchantait notre calme sommeil,
Et comme elle, sans trêve,
Quand la foule s'endort dans un espoir vermeil,
Nous enchantons son rêve .

Notre mère berçait d'un refrain triomphant
Notre âme alors si belle,
Et nous, c'est pour bercer l'homme toujours enfant
Que nous chantons comme elle ...

...Ô toi dont les baisers, sublime et pur lien !
A défaut de génie
M'ont donné le désir ineffable du bien,
Ma mère soit bénie .

Et, puisque celle enfin qui l'a reçu des cieux
Et qui n'est jamais lasse,
Sait encore se faire un joyau précieux
D'un pauvre enfant sans grâce .

Va, tu peux te parer de l'objet de tes soins
Au gré de ton envie,
Car ce peu que je vaux est bien à toi du moins,
Ô moitié de ma vie ! "

Février 1842 .

En attendant dimanche, bonnes fêtes, à toutes les Mamans . A bientôt , Gerboise .



vendredi 16 mai 2008

Premières clartés du matin : Pâquerettes ou l'épanouissement du printemps .

Premier sourire du printemps

Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps .

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or .

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier .

La nature au lit se repose;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert .

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois .

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet .

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil .

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

Théophile GAUTIER , 1810-1872, Émaux et Camées, 1853, Fasquelle, éditeur , véritables petits bijoux poétiques, ciselés par un maître de l'art .
Peintre dans sa jeunesse, il a transporté dans la littérature la recherche du pittoresque et de la couleur, et la précision du dessin .

Voici, moins aride, une petite escapade à travers champs . Bien à vous, Gerboise .

jeudi 15 mai 2008

Premières clartés du matin :L' "Ecrivain public"qui assistait* et écrivait pour autrui,accessible à tous,il s'acquitait d'un rôle social décisif .**

* assistait : était à leur côté , avec eux , se tenait auprès de chaque requérant en vue de l' aider dans la construction de son message , en le conseillant intimement, en vue de le seconder .
** décisif : déterminant, qui résout une difficulté, tranche un débat, d'une manière incontestable et définitive .
° s'acquittait de : menait à bien, accomplissait ...

" Celui qui écrit pour d"autres "

" Prenez vos plumes sacrées, vous qui composez les missives de toutes natures, agiles instruments d'un prompt écrivain et d'une main diligente, hâtez-vous de transcrire ces messages pour l'ensemble de ces bonnes gens " (origine inconnue) .

Celui qui, par profession, " jette par écrit " les pensées des autres dans des lettres, des billets, des pétitions , pour les assister en se substituant à eux, en leur " prêtant sa main et son esprit !

Cet écrivain public par son assistance à autrui , à la vue de tous, faisait preuve d'une activité communautaire nécessaire à la bonne marche de la société . Ce calligraphe éminent (qui est au-dessus du niveau commun) ,émérite ( qui par une longue pratique, a acquis une compétence, une habileté remarquable) , cet expert dans l'art de bien écrire lisiblement , de bien former les caractères, " savant " aux yeux des illettrés, des ignorants du langage, des analphabètes ne chômait pas dans son échoppe (boutique) exiguë . Pour une somme modique (à la portée de toutes les bourses) , il donnait son encre, son parchemin, sa cire à cacheter ainsi que sa maîtrise de la façon de rédiger, d'interpréter les dires de son interlocuteur en fonction du destinataire, de présenter l'ensemble d'une façon cohérente et judicieuse . Dans son confessionnal (réduit où l'on entendait toutes sortes de déclarations singulières [ ? ] et secrets qui devaient être confiés uniquement au message rédigé, et ne pouvait être divulgué : d'où l'usage de la cire à cacheter) ouvert aux courants d'air (sur la place publique, à tous les vents) , ce spécialiste de la plume, doublé d'un psychologue recevait bien des confidences . L'air gêné, embarrassé, ils venaient tous lui raconter leur petite histoire : l'amoureux éconduit (repoussé) qui voulait relancer (obtenir d'elle une réponse favorable) sa belle ; la jeune campagnarde qui nourrissait (entretenait en elle) mille tendres pensées pour son promis (fiancé) ; le jeune enrôlé dans l'armée ou la gendarmerie, qui avait la nostalgie du pays (de son village) ; l'ouvrier aux abois (dans une situation désespérée) qui voulait demander un délai à l'usurier ; le bourgeois qui ne savait trop comment tourner son texte adressé à un haut personnage influent , en vue de se faire accorder une grâce, une faveur . Le scribe omniscient ( universel, encyclopédique, celui qui écrivait et qui connaissait une multitude de choses de la vie , était au courant de tout) savait toujours ce qu'il fallait dire et sa plume bien taillée courrait , infatigable, sur le parchemin .
Belles et nobles occupations, importante fonction publique, étaient les siennes !
Dans d'autres circonstances, cependant, il assumait un rôle plus ingrat en truquant (en donnant une fausse apparence, réalité) les comptes de la cuisinière qui faisait " danser l'anse du panier " (faire des profits illicites sur les denrées qu'on achète ; profiter des emplettes, des commissions, pour falsifier, fausser, les prix des acquisitions sur le marché et/ou dans les boutiques ; cette expression est apparue vers 1622) . Oui, les temps étaient durs à ces époques-là ! et il fallait bien survivre,résister à l'épreuve du temps, n'est-ce pas ?

Nous avons, il y a quelque (à peu près) temps, retrouvé sur un marché dans une très ancienne rue de Paris, un vieil homme tout barbu , certainement très érudit, qui malgré les effets de son âge, tenait encore commerce d'écrivain public . Un petit groupe d'humbles gens attendait leur tour, des papiers à la main . Je me souviens encore de son coup d'œil furtif vers moi, interrogateur , puis ironique , avant de reprendre son occupation d'écriture .
A bientôt,bien à vous, Gerboise .

jeudi 8 mai 2008

Analyse critique et constructive d'une image concernant le thème de l'eau : entre un certain réalisme *et la réalité**

* réalisme : conception selon laquelle un auteur voit, juge et reproduit le réel dans son esprit et ensuite présente la réalité telle qu'elle est ; attitude de celui qui tient compte de cette réalité et la décrit avec justesse et objectivité . Mais dans notre cas, il s'agit de l'attitude de celui qui devrait représenter, exprimer le réel sans l'idéaliser, le déformer, le recomposer artificiellement et qui "se laisse aller " à caricaturer, dénaturer la réalité et , plus grave, prend ainsi le risque de fausser la représentation des faits authentiques dans l'esprit d'autrui .

** réalité : présence réelle des faits, caractère de ce qui existe effectivement, qui n'est pas seulement une invention , une apparence ou une reconstruction, à partir des faits, d'une reconstitution délibérée , en partie déformée , en fonction des désirs , des représentations de l'esprit, des desseins et des objectifs personnels d'un auteur .

Nous avons choisi cette représentation du " Thème de l'eau " dans le dictionnaire encyclopédique illustré, volume I des Éditions Hachette,1961, en vue de montrer un exemple de déformation de faits scientifiques .
C'est parce que nous avions cité , dans notre billet du 8 Avril 2008 , sur les Jeux Olympiques , libellé :
Réflexions pédagogiques et événements historiques mémorables, cette belle épopée pleine de leçons de courage, d'efforts et de lutte contre l'adversité , que nous avons éprouvé la nécessité de commenter cet essai de reconstitution des relations entre l' Homme et l'eau : illustration signée"Aitedint" , présente dans ce même volume et qui pose un problème concernant la vulgarisation des faits de notre environnement .

Plusieurs points demandent à être discutés :
-tout d'abord , concernant les relations des êtres vivants, ici l' Homme, avec l'eau ; un fait fondamental a été ignoré et qui aurait pu , très simplement, [ présence d'un reflet du visage sur l'eau], être représenté et expliqué !

Nos lointains ancêtres en buvant dans le creux de leur main, comme l'auteur de l'image l'a représenté avec justesse, eurent très tôt une relation avec le plan de cette eau , un contact avec elle non seulement physiologique (le besoin de boire, de se désaltérer), mais également une relation psychologique (un sentiment) qui a dû, à un moment donné ( ? ) frapper sa conscience en gestation ( qui devait s'élaborer progressivement) : la perception de son image, de son visage, d'un être qui lui était au début étranger , puis qui est devenu un reflet de sa personne , de son moi !

- un deuxième fait, beaucoup plus critique, a été à l'origine de la présentation et de la critique constructive de cette page hors texte . Elle comporte une incongruité, une incorrection . C'est la représentation, en bas à droite de l'image , d'un cristal de glace de symétrie hexagonale (sénaire, dendrites à 60° les unes des autres) montrant vers le centre un emboîtement hexagonal . Cette dendrite cristalline est observable dans les cristaux de neige et dans certaines conditions de température et de taux d'humidité, mais pas ici, dans la condition d'une observation à l'aide d'un microscope représenté sur l'image, dont l'objet, le cristal de glace, ne peut être stable . Le mode d'éclairage par réflexion du faisceau lumineux sur le miroir, ferait fondre instantanément cette fragile lame cristalline de quelques micromètres d'épaisseur
!

- une troisième représentation est incohérente sur cette image !

Il s'agit de l'illustration, du modèle d'une molécule d'eau, à l'aide de trois boules, une bleue et deux rouges, les trois formant sensiblement un triangle équilatéral . Cette figure est erronée !
1 - les rayons ioniques des atomes d'hydrogène sont très petits par rapport à celui de l'atome d'oxygène et ici les trois diamètres sont presque égaux ;
2 - l'angle des liaisons entre l'atome d'oxygène et les deux atomes d'hydrogène est supérieur, ~124°, ici il est d'environ ~60° ;
3 - il n'existe pas de liaison entre les deux atomes d'hydrogène comme on le voit sur ce schéma.

Il aurait été préférable de ne rien représenter que d'induire en erreur ceux qui ont confiance en consultant les dictionnaires et qui ne possèdent pas les connaissances nécessaires pour relever ces types d'inexactitudes .
Ce qui est plus grave, c'est que cette sorte de vulgarisation, qui se prétend éducative, va être à l'origine d'une fixation dans une méprise, dans une inexactitude que l'on retrouvera
enracinée dans la compréhension des jeunes apprenants qui, plus tard auront des perceptions fausses et ainsi commettront des fautes difficiles à corriger et dont il sera laborieux de déceler la cause . Cet aspect trompeur qui induit des images incomplètes, et donc qui faussent notre esprit est regrettable !
Des questions se posent :
Qu'est-ce qui a attiré notre attention ?
Pourquoi avoir choisi cette composition de l'illustration ?
Il est vrai que l'évocation d'un de nos ancêtres est toujours émouvante !
-Enfin une quatrième réflexion se pose : A côté du cristal, et surtout du microscope, l'auteur aurait pu faire figurer une bactérie, des " microbes " qui souvent souillent l'eau et sont responsables de nombreuses maladies .
C'est dommage que cette éventualité n'ait pas été envisagée, car elle a constituée une étape majeure et fondamentale dans l'évolution de la médecine ; le microscope fut l'outil primordial de Pasteur et de beaucoup d'autres chercheurs . Actuellement le problème de l'eau potable dans le monde est crucial .

Voici pourquoi Gerboise a tenu à réagir devant cette page du dictionnaire . Son but, aujourd'hui était d'attirer votre attention sur ce que l'on pourrait considérer comme pas très important, en somme une réaction de quelqu'un " qui cherche la petite bête ", qui " coupe les cheveux en quatre " !

Réfléchissez, c'est à partir d'un tel discernement, de telles considérations que l'on est capable de dominer les connaissances, d'éviter les bévues et de se construire un esprit critique . Si " nous laissons passer " , sans se ressaisir, par manque de présence d'esprit, ces types d'illustrations, nous sommes indignes de former les jeunes générations .

Bien à vous, Gerboise .

mardi 6 mai 2008

Concrétisation*de l'expression**de notre pensée:redoutable*** exercice! Faut-il s'y préparer ou laisser son inspiration**** suivre"le fil de l'eau" .

* concrétisation : exprimer sa pensée en termes clairs, tangibles, incontestables, faire connaître par le langage, rendre concret, c'est-à-dire qui peut être perçu par les sens : lu ou entendu ; qui correspond à un élément de la réalité , ou un concept (contraire de ce qui est abstrait , qui n'existe que sous forme de pensée immatérielle ) ; expliquer, décrire, rendre sensible , compréhensible : visible ou audible une idée par une représentation matérielle effective , par l'écriture, et/ ou un enregistrement oral, , qui permettront une lecture et/ou une audition représentatives de nos opinions et de nos conceptions des choses et des êtres . On concrétise sa pensée par des images, des symboles, des exemples .

** expression : énoncé, ce par quoi quelqu'un ou quelque chose, s'exprime, se manifeste ; ce qui traduit, rend sensible un état de choses, de pensées ; action de manifester extérieurement par la parole ou par des signes , des écrits , des savoirs et des sentiments .

*** redoutable : ce qui doit-être appréhendé, envisagé (être ou chose) avec crainte et à l'avance . Dangereux, rude, qui donne du mal à réaliser, impose un effort important, scabreux c'est-à-dire difficile, qui crée une situation embarrassante et des risques d'erreur, délicats, périlleux, risqué .

**** inspiration : souffle créateur qui anime les artistes, les chercheurs ; idée, résolution spontanée, soudaine; intuition, qui fait naître un sentiment, un dessein, une pensée, un enthousiasme créateur chez quelqu'un .


Rien n'est plus agréable que de parler, en effet, quand on a , comme on dit, la parole facile . Le métier d'écrire est ingrat ( qui ne dédommage guère de la peine qu'il donne , du travail qu'on y a consacré, des efforts qu'il coûte) . L"effort s'accomplit dans l'ombre ( pas au grand jour, dans un contexte particulier, restreint ; ombre s'oppose à lumière et sert à désigner, dans un sens figuré, la situation de celui qui vit inconnu ou isolé du monde : rester dans l'ombre, ne pas paraître) . La plume, l'encre et le papier en sont les seuls témoins . Mais, parler comporte immédiatement une récompense . A mesure que les phrases s'articulent (s'assemblent, s'agencent, ), un auditoire en admire l'ordonnance ( la disposition selon un ordre dans lequel les mots, les idées, acquièrent du sens) et l'harmonie (accord entre les diverses parties d'un tout : effet qui en résulte) , et comme les phrases succèdent vite aux phrases, les écouteurs ( l'auditoire, les personnes qui pourraient émettre un jugement) n'ont pas le temps d'être sévères (d'analyser minutieusement le sens et d'en tirer les conséquences ). Un discours, c'est en même temps de la littérature et de la musique, et ces deux arts conjugués (mis ensemble) associent leurs artifices (moyens habiles, ingénieux) pour charmer (séduire, captiver par un attrait puissant ) et même pour étourdir (causer une sorte de vertige à quelqu'un en vue de lui faire perdre une conscience claire) ceux qui y sont sensibles .
Il ne faudrait point croire cependant que l'orateur est responsable de tout ce qu'il dit, ni qu'il garde la notion du temps qui s'écoule durant qu'il parle . Il émane (qui semble se dégager) de lui une sorte de force hypnotique (qui provoque une sorte de sommeil, une perte de toute réflexion) à laquelle il soumet (mettre en état de dépendance) l'auditoire ; mais lui-même est sous l'influence du fluide (force, influence subtile qui rayonne et se dégage des êtres et des choses) . Un orateur est toujours inspiré (animé par un souffle créateur) , quelque médiocre que soit son propos . L'orateur s'agite, et son "subconscient "(se dit d'un phénomène qui n'échappe pas totalement à la conscience sans lui être toutefois nettement perceptible) le mène . " Se griser (s'exalter, s'étourdir) de ses propres paroles " , voilà une métaphore au sens exact . Rencontrez-vous un tribun descendant de la tribune, vous l'entendez s'enquérir : " Ai-je parlé longtemps ? Ai-je été dur ? Ai-je été clair ? ... " Il ne sait plus ; il sort d'un autre monde, il était " en état second " ; il reprend soudainement conscience ( "il retombe sur ses pieds ! il revient sur terre" !) . Tel est l'effet de l'inspiration (souffle créateur qui anime les conférenciers, [les écrivains] , les artistes, les chercheurs) oratoire .
Mais nous savons tous que certains hommes publics écrivent avant de parler . Malheureusement quelques-uns d'entre eux oublient en parlant ce qu'il ont résolu (décidé avec vigueur) de dire et, le papier tutélaire (qui assure une protection, une sécurité, un état de dépendance) sous les yeux, on les voit emportés par le fiévreux (qui est dans l'agitation de l'inquiétude, fébrile) démon de l'éloquence (facilité pour bien s'exprimer, ici , nuance péjorative). D'autres restent fidèles aux engagements qu'ils ont pris envers eux-mêmes et ne cèdent point aux tentations fallacieuses (illusoires, hypocrites, trompeuses) de l'improvisation (art de composer sur -le-champ et sans préparation, à la hâte) . Ce sont les meilleurs orateurs . Ils ne parlent pas souvent, ni très longtemps .
Le nouveau règlement qu'essayent d'élaborer les députés discrets ne leur sera jamais imposé . Ce sont ceux qui pensent avant de parler et qui, parlant, ne disent que ce qu'ils ont pensé .
Et pourtant leur art oratoire (art de parler en public ) est parfois tenu pour inférieur . On a coutume de les dénoncer comme " préparant " beaucoup . C'est que les belles images où les poètes sont représentés une lyre à la main et regardant le ciel ont convaincu les liseurs de vers que les poètes chantent spontanément, comme nous conversons . Le manuscrit d'un poème couvert de ratures (retouches, surcharges, modifications pêle-mêle) nous paraît sacrilège ; il nous semble qu'il y a tromperie . Et quand nous entendons un orateur discourant avec véhémence(ardeur, fougue, passion, vivacité) , nous sommes tentés de l'accuser d'imposture (d'hypocrisie, de mystification de celui qui abuse) , si nous découvrons que le verbe qui nous séduit, nous persuade ou nous enthousiasme, était figuré d'avance sur les feuillets qu'il frappe de son poing nerveux .
L'art est toujours difficile ; celui du langage est même l'un des plus malaisés . Il faut louer les orateurs qui se défient (qui sont sur leurs gardes, se méfient, qui craignent de se laisser emporter négativement, qui ont peu de confiance en eux, en leurs capacités) d'eux-mêmes et s'imposent une discipline rigoureuse . Il faut redouter ceux qui " se jettent à l'eau ", comme on dit ; car ils risquent de nous y entraîner avec eux . Si , par exemple, les parlementaires réussissaient à ne parler chacun que cinq minutes, on n'entendrait guère que de forts beaux ou de fort utiles discours dans les temples de la législation (Assemblée Nationale, Sénat, conseils municipaux ..., réunions électorales) . Ils ne monteraient à la tribune, ou n' interviendraient de leur banc, qu'armés de quelques phrases bien construites et qui exprimeraient sobrement (simplement, avec mesure, sans rechercher des effets de robe) et clairement leur pensée . Et du reste il y aurait alors beaucoup moins d'orateurs . Contraints, en effet, de préciser pour eux-mêmes l'idée qui les poussent à parler , ils s'apercevraient, en se recueillant (en réfléchissant) , que ce qu'ils voudraient dire a été cent et mille fois dit - ou même ils s'apercevraient qu'ils n'ont rien à dire .

Que de stratégies (plans d'actions coordonnés qui impliquent la connaissance parfaite de l'art de diriger les affaires, de gouverner les hommes, et de prévoir leurs comportements) , que de tactiques (qui supposent l'exécution de plans concertés, une marche que l'on suit méthodiquement qui est celle de la stratégie) ci-dessus : véritables " sous-entendus" (actions de faire comprendre les choses sans les dire ouvertement, sans les expliciter dans toutes leurs conséquences, dans de très nombreux contextes) pleins de richesses, d'expériences de la vie, dont il faut tirer avantage, se servir, et ceci très rapidement , " battez le fer pendant qu'il est encore chaud " !

Juger, peser le pour et le contre, saisir le sens précis du discours [ oral et / écrit ] , goûter, savourer les " messages " des interventions : que de " choses " à analyser, à disséquer, à passer au crible de son esprit critique, à construire, à reconstruire, redresser, renouveler !

Aujourd'hui, Gerboise a cherché à vous faire " sentir ", apprécier, les subtilités, les finesses, les difficultés des raffinements du langage dans ses deux composantes [orale et écrite] , de la sophistification des discours, des allocutions piégées, des déclarations douteuses, des harangues mensongères ,des plaidoyers inutiles, des réquisitoires (discours, écrits contenant de violentes attaques) accusateurs et parfois même
parfois des textes d'éloges tronqués (altérés) .


Ce langage écrit , qui vous permettra de communiquer en laissant des traces presque immuables sur des supports de toute nature, devra être strict, rigoureux, exigeant ; le langage oral, lui, impliquera un discours plus pénétrant, plus vif, plus attentif aux données du contexte humain du moment.
Bien à vous, Gerboise .


dimanche 4 mai 2008

Premières clartés du matin : Constat réaliste et instructif d'une hypothèse surprenante; rôle d'un instant singulier , dans l'évolution du monde .

Si un bouleversement [hypothétique] ( désordre qui mettrait tout "sens dessus dessous" et s'accompagnerait d'une confusion extrême en produisant des changements brutaux : exemple d'un tremblement de terre) géologique avait détruit , interdisant , il y a deux siècles (~vers 1800), pour une très longue période, [dans l'anonymat, discrètement, et non connu des hommes] , l'accès à toutes les mines de charbon et aux gisements d'hydrocarbures de notre planète ; cet événement riche de conséquences inimaginables, inconcevables pour un esprit rationnel , n'aurait entraîné aucune répercussion importante . La société humaine mondiale de l'époque aurait progressé autrement, en attendant que la découverte aléatoire [ou impossible à jamais] de son existence [et/ou de leurs applications] ne survienne (ne se produise) .
Si ce type de perturbation fondamentale [vitale !], se produisait de nos jours, les chemins de fer, les usines [ les industries automobile, aéronautique, navale ne pouvant, bien sûr , pour certaines d'entre-elles pas utiliser l'énergie d'origine nucléaire par conception ou par manque de minerai d'uranium, ses gisements ayant subi la même crise] , de très nombreuses activités humaines actuelles, cesseraient immédiatement de fonctionner, même d'exister !

La régression immédiate de nos civilisations [de la mondialisation actuelle] en résulterait .


Un abîme, " une frontière immense " sépare potentiellement notre monde actuel de ses états antérieurs .

Les conséquences, à un moment donné, d'un événement majeur ou même insignifiant, diffèrent du tout au tout selon l'évolution en cours , conformément à l'état de notre monde .

C'est une belle leçon pour l'enrichissement de notre réflexion que d'analyser les conséquences de cette hypothétique aventure "fictive" que nous venons de vous faire entrevoir .

L'évolution de l' Humanité a été , à tous les moments de son histoire , tributaire de toutes sortes de péripéties, de circonstances favorables ou néfastes, matérielles et/ou sociales , selon la structure existante de la société et des conditions de l'avancée des Connaissances et des Arts .

Gerboise vous" laisse aux prises " (!) avec cette idée excitante, peut être un peu déraisonnable , cependant provocatrice, mais surtout pleine de richesses pour nos entendements et la construction permanente de notre capacité de posséder un esprit critique efficace et efficient . Bien à vous .

jeudi 1 mai 2008

Ah ! ces participes passés. Funestes,douloureux,préjudiciables* à la plupart d'entre nous,dès que notre attention et notre réflexion sont distraites**

* préjudiciable : qui fait du tort, porter préjudice à , discréditer, nuire à la réputation de quelqu'un , déconsidérer .
** distraites : dont la vigilance, [effort continuel pour ne pas se laisser surprendre par des erreurs d'inattention ] échappe à la volonté, s'atténue [s'affaiblit] ou se disperse [se dissémine, s'éparpille] .

Voici un premier aide mémoire pour nous [à Gerboise également ! ] apporter un réconfort, un soulagement, un modique soutient lors de nos écritures, en vue de dominer, de subjuguer [gagner en exerçant une sorte de domination, d'ascendant] nos angoisses et nos appréhensions .

Il est nécessaire de caractériser ( indiquer avec précision, déterminer dans quel cas, dans quel contexte la proposition se situe, à quelle situation l'on a affaire) trois éventualités, conformément à l'emploi du participe passé :

1 - isolé, sans auxiliaire : des minéraux inestimables ; des qualités humaines reconnues .

2 - avec l'auxiliaire être ou un verbe apparenté : ils seront examinés au laboratoire ; ils paraissent "paumés", désorientés .

3 -
avec l'auxiliaire avoir : nous avions déjà vu_ la collection .


Participe Passé EMPLOYÉ SANS AUXILIAIRE .

Comme les adjectifs, il s'accorde en genre (masculin/féminin) et en nombre (singulier/pluriel) avec le nom auquel il se rapporte :

- soit comme épithète (adjectif qualificatif qui n'est pas relié au nom par un verbe; opposé à attribut ) : une expérience interrompue ; des exercices non réalisés .

-
soit comme attribut (terme relié au sujet ou au complément d'objet
par les verbes d'état être, paraître, sembler, devenir, etc.) : Je les trouvai endormis ; je les ai interrompus dans leur activité !

Exception :
-
certains participes comme : attendu, vu, supposé, ci-inclus, ci-joint, restent invariables quand ils précèdent le nom : ci-inclus les pièces jointes demandées ; Je vous envoi ci-joint vos documents ; mais : Vous pourrez récupérer vos feuilles de brouillons ci-jointes .

Participe passé EMPLOYÉ AVEC LE VERBE ÊTRE .

Véritable adjectif attribut, il s'accorde alors en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
- soit dans les formes passives (formes verbales qui présente l'action comme subie par le sujet) des verbes transitifs ( se dit de tout verbe qui peut avoir un complément d'objet ; verbes transitifs directs [il "travaille" le jardin ; verbes transitifs indirects, dont le complément est construit avec une préposition ~à, de~ [ il "travaille" à ses examens] ) :

au présent : Elle est admirée de tous ;
au futur : Nous serons interrogés la semaine prochaine ;
au passé : Ils ont été refusés à leur examen ; elle a été écartée de la compétition ;

-soit dans les formes actives (aspects de l'action verbale dans ses rapports avec le sujet, suivant que l'action est considérée comme accomplie par lui ~voix active ~, ou subie par lui ~voix passive ~ [ temps passés] des verbes intransitifs (se dit d'un verbe qui n'admet aucun complément d'objet et peut constituer avec le sujet une phrase minimale achevée [la machine fonctionne ] )
: Elles sont venues hier ; vous êtes arrivés trop tard .

Participe passé EMPLOYÉ AVEC LE VERBE AVOIR .

Le participe passé mis en œuvre avec le verbe avoir reste invariable si , lorsqu'on écrit le mot auquel il {le participe passé} se rapporte n'est pas connu
, ou s'il n'a pas de complément d'objet direct [encore exprimé , donc non placé avant] (en d'autres termes, si au moment de noter, de rédiger le mot auquel {le participe passé} se rattache, l'on n'a pas été informé de quoi que ce soit le concernant dans ce qui précède, alors {le participe passé} reste invariable) .

Dans le cas contraire, c'est-à-dire lorsque, au moment où l'on écrit le participe, le mot auquel il se rapporte est connu , parce qu'il le précède, le participe passé s'accorde avec ce complément d'objet en genre et en nombre .

En effet, si nous écrivons j'ai observé, nous ne pouvons faire accorder observé ne connaissant pas encore (ou n'ayant pas encore écrit) la chose observée . Observé restera donc invariable dans les phrases comme :
J'ai observé une expérience
, des expériences , .......... un arbre, des arbres .

Mais si nous écrivons : Les fleurs que j'ai cueillies , l'accord est obligatoire puisque, quand nous écrivons cueillies, nous connaissons la chose cueillie, ici fleurs, mot représenté par le pronom que .
Nous écrirons donc : Les fleurs que j'ai cueillies . Les fruits que j'ai cueillis .

Comparez de même : Nous avons parcouru de belles régions, et : les régions que nous avons parcourues étaient de toute beauté .

Nous vous présenterons les cas particuliers la semaine prochaine , pour vous permettre de " digérer "ce premier hors-d'œuvre . Bon courage et bien à vous , Gerboise .