mardi 25 mars 2008

Musique et spiritualité : esprit, abstraction ; apports à la maîtrise et à la passion des savoirs et de la connaissance .



Nous avions découvert, à l'époque où l'un d'entre nous, avait construit et présenté devant des milliers d'étudiants de première année de plusieurs universités scientifiques , des leçons intitulées :


"Enseignement de Réflexion, de Communication, de Culture scientifique" ,

que l'étude de la Musique n' appartenait pas seulement au champ des connaissances de la Physique (émission, propagation , interactions et réception des ondes sonores ) , que nous connaissions bien, mais concernait également et surtout celui des Sciences Humaines (interactions avec les diverses sensibilités humaines) et en particulier, "touchait à la spiritualité" , c'est-à-dire aux qualités de ce qui est immatériel , symbolique ( qui ne doit pas être pris dans son sens littéral, à la lettre [qui a rapport au fond, à l'idée ou à l'esprit] , mais dans son sens caché) .

La question que nous nous étions posé était : N' existe-t-il pas une interaction de même nature que celle qui lie l'harmonie des sons avec les tréfonds de sensibilité humaine et les mécanismes qui existent entre l' acquisition du savoir et la personnalité de chaque être ? Ne devions nous pas découvrir, essayer de comprendre, ce qui était à l'origine de cette osmose ( interpénétration, influence réciproque) ? Pour cela, il était nécessaire dans un premier temps de nous initier aux rapports entre la musique et la sensibilité humaine ; musique, qualifiée " d'âme sonore " ( principe des facultés morales, sentimentales, intellectuelles ; siège des émotions, de la sentimentalité, de la pensée et des passions ) par Alfred Colling .

Nous avions découvert à l'époque son petit livre passionnant qui nous a permis de comprendre certaines valeurs à l'origine de ces rapports :
MUSIQUE ET SPIRITUALITÉ de Alfred Colling, préfacé par Alfred Cortot, édité en 1941 dans la collection " Présences" à la Librairie PLON .
Nos recherches ne nous ont pas permis de savoir si des rééditions récentes de cet ouvrage étaient disponibles . Vous pouvez le rechercher dans les bibliothèques , dans le cas contraire , ou essayer de l'acquérir sur les sites de vente de livres sur l' Internet .
Voici l' Avant-Propos de " Présences " :

" Qu'est-ce que la musique? Quel rôle joue-t-elle dans notre vie? Expression de l'homme, dans quelles terres profondes (aux fins fonds de la conscience) de la nature humaine puise-t-elle tant de sève ( image, métaphore : de vitalité, d'énergie, de force) par tant de mystérieuses racines ( sources) ? Voici ce que Présences, en demandant à Alfred Colling d'écrire ce livre, a cherché à élucider (faire la lumière sur , clarifier) .

On dit souvent que la musique est par excellence l'art de la sensation . Quelle erreur ! Si le pouvoir des sons sur l'âme humaine est aussi absolu, si leur action apparaît si bouleversante, ce n'est pas seulement parce qu'elle fait vibrer en nous cette sensualité superficielle à quoi on prétend la réduire, mais parce qu'elle procède du souffle spirituel le plus intime, qu'elle participe aux mystères les plus grands de notre être .
On ne comprend pleinement la musique que si l'on pénètre sa spiritualité : tout le livre d' Alfred Colling procède (découle) de cette conviction et en donne les preuves .
Suivons-le . Il nous montre d'abord que la musique met en cause l'être humain tout entier : par sa chair et par l'âme . Puis il analyse la lente prise de conscience de la musique par elle-même, cette révélation de soi par soi qui, de l'ordre du simple jeu aux plus hautes transcendances, a fait d'elle l'art de Mozart ou de Jean-Sébastien Bach . De combien de liens n'a-t-elle pas dû se libérer? Serve (réservoir naturel, conservation) de la représentation , elle se dégage, se sublimise, mais c'est pour tomber sous une nouvelle menace, celle du mot . " De la musique avant toute chose, " disait Verlaine ; Alfred Colling nous assure ici qu'il y a, pour la musique elle-même, un danger à vouloir s'identifier à la poésie !
La musique est un tout, par soi-même . Parce qu'elle procède de l'homme tout entier, les plus hautes manifestations humaines lui sont subtilement accordées . Elle touche à la sainteté ; il lui advient de frôler la folie ; et telles de ses grandes pages entretiennent avec la mort une sorte de familiarité fascinante ( troublante) . On pourrait même dire qu'il existe une sociologie de la musique ; un pays qui cultive le goût musical le plus sûr progresse dans le sens de la civilisation véritable .

Voici tout ce qu'Alfred Colling a à nous dire . Il le fait avec un ton retenu, d'une grande pudeur (avec délicatesse et modestie) . Un des plus grands musiciens de France, Alfred Cortot, a bien voulu marquer, au seuil (au tout début, dès le commencement) de ce volume, la sympathie qu'il porte à cet effort ".
Nous reviendrons sur le contenu de cette préface et également sur la substance de l'ensemble de ce livre .

Nous nous sommes , Gerboise , nous également posé la question : Qu'est-ce que la musique ? en vue de l'intégrer dans notre Réflexion . Pour le physicien qu'est l'un d'entre nous, la musique demeure un phénomène acoustique ( sonore) , pour un théoricien, elle correspond à un problème mélodique ( suite de sons reconnaissables et agréables) , harmonique (dont toutes les parties sont en accord) , rythmique (répartition des sons dans le temps qui sont soumis à une cadence, un rythme régulier) , pour les mélomanes (être qui aime vraiment la musique avec passion) , elle est une "envolée de l'âme ", l'éveil et la réalisation des rêves et des désirs qui nous poursuivent, auxquels nous aspirons de tout notre être .

Il existe de nombreuses analogies entre les caractères énoncés ci-dessus, et ce que doivent être nos rapports au Savoir et à la Connaissance, car les relations avec les structures profondes de nos pensées sont de même nature : la passion de connaître et de comprendre en vue de dominer, là également, harmonieusement , tous les contextes de la communication dans ce monde où nous vivons et évoluons durant toute notre vie .

Bien à vous, Gerboise .






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