vendredi 21 mars 2008

Faire preuve de " Présence d'esprit "(*) ,de vivacité, d'à-propos, de pertinence , de réactivité , de finesse malicieuse .


(*) promptitude ( qualité qui consiste à entreprendre et à exécuter rapidement) , vivacité d'esprit qui fait faire ou dire sur-le-champ , ce qu'il y a de mieux à effectuer ou à dire, surtout dans les circonstances difficiles et pressantes .


Acquérir et ensuite posséder ces biens très précieux, ces armes redoutables , en vue de dominer les situations les plus complexes et les plus dangereuses , est absolument nécessaire dans de nombreuses circonstances de la vie.


L'ensemble des " honnêtes gens " , s'entend, convient de reconnaître la présence d'esprit lorsqu'elle est manifeste, incontestable, visible de tous les " esprits ouverts " .

Cet esprit voulu, conscient, cette présence d'esprit , quand on veut les définir, on ne sait plus en quoi consiste la différence spécifique qui les sépare du comique et de l'humour . Ils supposent la vivacité et la spontanéité . Ils sont , la plupart du temps, ennemis de la réflexion, de l'hésitation .


Dès que la tension devient visible, l'effort, la concentration ont été inutiles ; " l'esprit cherché " ne peut pas plus passer pour de" l'esprit trouvé " , que la propriété possible recherchée d'un cristal , ne peut passer pour celle qu'une manipulation accidentelle, mais géniale, fait apparaître !

Les locutions (manières de parler) populaires montrent bien que c'est là une conception générale : on dit " pétiller d'esprit " !

La forme la plus caractéristique de l'esprit, dans la présence d'esprit, apparaît dans la répartie qui " jaillit "comme une étincelle dès que la remarque et/ou l'observation qui la provoquent ont été formulées ou perçues . Nous refusons la qualité de présence d'esprit, de spiritualité instantanées, à tout ce qui est visiblement composé de longue main, forcé, ou qui se manifeste à retardement, "quand nous avons déjà le pied sur la marche de l'escalier de sortie " !

C'est, cela va de soi , au cours de la conversation, de ses échanges d'idées imprévisibles, devant une remarque inattendue, que l'esprit doit se manifester : et il semble, par conséquent, que nous ne devrions pas user des expressions présence d'esprit et attitude spirituelle pour ce qui est écrit .Cependant, nous pouvons les appliquer parfois à un récit, à une description, même pour une explication, à un dialogue théâtral que nous avons parsemés de mots heureux, de réflexions fines et piquantes, où nous avons eu tout loisir de polir ( parfaire, fignoler, leur donner la dernière touche ) nos phrases, de choisir nos mots et de rechercher ses effets .
C'est qu'elles sont, ces expressions, la reproduction écrite de genres parlés, qui ne diffèrent guère dans leur fond, leur construction et dans leur forme , de la conversation et du discours improvisés. Nous pouvons les juger comme si nous aurions été amené à juger un récit, un dialogue ou un exposé impromptus ( à l'improviste) , et qu'en présence de la verve ( l'éloquence, l'inspiration) et de l'ingéniosité de l'auteur, de son aptitude à comprendre et à juger, nous lui aurions fait inconsciemment crédit et, que nous aurions supposé qu'il montrerait le même à-propos s'il avait parlé au lieu d'écrire .

Les meilleurs " traits d'esprit " qui mettent en relief des rapport ou des oppositions insoupçonnées inattendues, subites ( soudaines) , entre des idées que nous associons habituellement sans y prendre garde, même s'ils sont le fruit de réflexions antérieures, révèlent des qualités auxquelles nous ne pouvons pas refuser le mérite de la présence d'esprit .
Mais dans le cas d'un professionnel de la scène, nous ne pourrions pas dire qu'il a de la présence d'esprit, car ses " mots "( d'esprit) , ses "expressions " et ses " boutades "( plaisanteries, mots d'esprits!) sont préparés d'avance ( sauf parfois, où, abandonnant son texte, il laisse fuser [ jaillir ] une improvisation heureuse, présence d'esprit due à un regard furtif [rapide, passager, fugitif ] posé sur un visage de la salle !) et " placés " à l'avance au bon endroit et au bon moment . Nous lui accorderons néanmoins cette qualité s'il est notoire ( connu, évident, de notoriété) qu'il compose lui-même les textes des pièces qu'il dit en public, et s'il donne la preuve qu'il sait se renouveler et improviser (inventer, imaginer ) avec le même bonheur .
L'esprit et cette présence d'esprit sont un comique d'idées . Ils se servent fréquemment de l'équivoque des mots, mais ils comportent un " fond " ( un contenu, une substance) qui a sa valeur propre, facile à découvrir si nous dépouillons le trait de la contradiction superficielle et factice ( de commande) qui sont à l'origine (qui lui ont donné) son caractère de finesse , ludique et original .

Cet esprit, cette présence d'esprit, d'à-propos, consistent donc dans la découverte subite ( foudroyante), naturelle, d'oppositions naturelles inattendues et artificiellement provoquées entre les idées ou les mots qui les expriment .
Par le charme que nous retirons de la conciliation ludique des inconciliables, il leur donne un éclat qu'elles n'auraient pas si elles étaient exprimées simplement . Mais cette parure recouvre un corps vivant et non un simple mannequin comme dans le comique d'esprit pur .
Nous devons remarquer maintenant que le " champ de l'esprit " est plus étendu que les faits définis ici -ou, pour s'exprimer plus exactement : les faits que nous avons coutume de " porter au crédit " de l'homme d'esprit (qui possède de la présence d'esprit) et qui concourent à lui valoir sa réputation, débordent un peu le domaine propre de l'esprit tel que nous venons de le définir .

Nous jugeons l'homme d'esprit autant sur les qualités de subtilité et de vivacité dont témoignent ses propos que sur le caractère intrinsèque ( constitutifs) de ceux-ci .

En premier lieu, l'esprit dérivant directement de l'originalité, cette dernière contribue dans une large mesure à motiver notre opinion .Nous ne demandons pas à un homme d'esprit de trouver continuellement des saillies ( des bons mots) brillantes, et lui faisons mérite aussi de toutes les pensées fines et simplement originales dont ses discours ou ses oeuvres sont parsemés .

En deuxième lieu, il est évident que, doué de la faculté de percevoir les rapports délicats entre les choses qui paraissent se joindre ou s'opposer, il ne manquera pas de voir les occasions de comique pur et de réactions qui le sauvegardent , le mettent à l'abri d'un danger immédiat, matériel et/ou intellectuel . De plus, il ne les dédaignera pas, dans des circonstances familières qui ne demandent pas de fortes pensées, de réflexions, et dans des situations où elles ne détonnent ( contrastent, ne sont pas en opposition frappante) pas .

Gerboise vous laisse réfléchir à cette" présence d'esprit ", portée par un esprit fort et vous souhaite de tirer profit, d'exploiter, les concepts développés ci-dessus . Bien à vous .










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