mardi 29 avril 2008

Réalisme* ou perfidie **de Molière , lorsqu'il nous présente certaines vérités*** de son siècle ? Réflexions et Leçons qui pourraient s'en dégager !

* réalisme : attitude de celui qui tient compte de la réalité, l'apprécie avec justesse, objectivité ; qui dépeint le réel sans complaisance ; qui a le sens des évidences humaines et en témoigne .

** perfidie : astuce, moyen détourné, une finesse [aptitude à discerner les subtilités des choses et des êtres, par les sens ou par la pensée] , parfois déloyal pour arriver à son but : de celui qui a ou dénote une habileté de connaisseur d'une grande acuité, d'une vive pénétration intellectuelle et psychologique .

*** vérités , connaissances conforment au réel , immuables , qui ne changent guère avec le temps, qui sont toujours inexorablement valables de nos jours .

Avec cette farce (comédie, mystification) , Molière retrouve ici sa bête noire (son souffre-douleur) , le médecin, déjà égratigné (critiqué) sérieusement dans l'Amour médecin et sa comédie de jeunesse le Médecin volant . La pièce remporta un joli succès et fut très souvent jouée .

"ACTE TROISIÈME -SCÈNE I .

Léandre

Il me semble (il paraît à mon esprit ... question : jusqu'où peut aller la confusion ?) que je ne suis pas mal ainsi pour un apothicaire (terme ancien , synonyme de pharmacien : celui qui prépare et vend des médicaments) ; et comme le père ne m'a guère vu, ce changement d'habit et de perruque est assez capable, je crois, de me déguiser à ses yeux .

Sganarelle

Sans doute .

Léandre

Tout ce que je souhaiterais serait de savoir cinq ou six grands mots de médecine pour parer mon discours et me donner l'air d'habile homme
(acquérir un discours médical cohérent, en vue de tromper, mystifier les autres) .

Sganarelle

Allez, allez, tout cela n'est pas nécessaire : il suffit de l'habit
(de l'apparence externe) ; et je n'en sais pas plus que vous .

Léandre

Comment !

Sganarelle

Diable emporte si j'entends
(je ne sais et comprends strictement pas grand chose à...) rien en médecine ! Vous êtes honnête homme, et je veux bien me confier à vous comme vous vous confiez à moi .

Léandre

Quoi ! vous n'êtes pas effectivement ...
( véritablement)

Sganarelle

Non, vous dis-je ; ils m'ont fait médecin malgré mes dents
(avoir une dent contre, n'être pas d'accord) . Je ne m'étais jamais mêlé d'être si savant que cela ; et toutes mes études n'ont été que jusqu'en sixième ( ? ) .
Je ne sais point sur quoi cette imagination
(cette idée, cette décision) leur est venue ; mais quand j'ai vu qu'à toute force ils voulaient que je fusse médecin, je me suis résolu de l'être aux dépens de qui il appartiendra . Cependant vous ne sauriez croire comment l'erreur s'est répandue, et de quelle façon chacun est endiablé à me croire habile homme . On me vient chercher (consulter) de tous côtés ; et si les choses vont toujours de même (ne changent pas) , je suis d'avis de m'en tenir toute ma vie à la médecine . Je trouve que c'est le métier le meilleur de tous ; car, soit qu'on fasse bien, ou soit qu'on fasse mal, on est toujours payé de même sorte (de façon équivalente) . La méchante besogne (le travail ingrat) ne retombe jamais sur notre dos ; et nous taillons comme il nous plaît sur l'étoffe où nous travaillons (pratiquons sur nos consultants selon notre plaisir) . Un cordonnier, en faisant des souliers, ne saurait gâter ( gaspiller) un morceau de cuir qu'il n'en paye les pots cassés ; mais ici l'on peut gâter ( compromettre sa santé, sa vie) un homme sans qu'il n'en coûte rien ( sans conséquences judiciaires) . Les bévues ( les maladresses , les erreurs, les conséquences négatives) ne sont point pour nous, et c'est toujours la faute de celui qui meurt . Enfin le bon de cette profession est qu'il y a parmi les morts une honnêteté, une discrétion la plus grande du monde ; et jamais on n'en voit se plaindre du médecin qui l'a tué . " ...

Le réalisme ( l'observation irréprochable des évidences de comportement chez les êtres humains ) et le cynisme ( l'immoralité) de Molière , devraient nous" ouvrir les yeux " sur l'ensemble du monde qui nous entoure et nous faire réfléchir , dans le contexte actuel, aux " intoxications " ( actions menées pour influencer les esprits insidieusement , les piéger) qui pullulent , et concernent des sujets importants dans leurs conséquences sur notre vie actuelle ou à venir ! De nombreux individus, et même des spécialistes en tout genre , nous mystifient sciemment ou par inconséquence, ou par malhonnêteté , ou par bêtise .
Nous préciserons par la suite des exemples de comportement significatifs en vous présentant différents contextes techniques , scientifiques et économiques actuels .

Bien à vous, Gerboise .




lundi 28 avril 2008

Premières clartés du matin: Leçons d'humilité, de modestie, de retenue, de circonspection, de considération pour le travail, et aussi de sagesse .

Nous présentons ce propos d'Alain, publié dans " Les saisons de l'esprit " aux Éditions Gallimard, XVIII, intitulé :" La Pâque du travail ", car une telle richesse, dans l'analyse de l'activité et de la nature humaine, ne peut-être méconnue . Il est rare de découvrir autant de profusion , de foisonnement d'idées . Nous vous conseillons d'acquérir ce livre qui ne date pas d'hier :1937 , car le propos présenté ici , n'est pas le seul dans l'ouvrage, à vous apporter un exemple de réflexion aussi intense sur le genre humain .

"L'arbre à pain ( nom vulgaire de l'Artocarpus , de artos :pain, et de Karpos : fruit ; plante dicotylédone, arbre de l'Asie tropicale et de l'Océanie dont le fruit sphérique à chair blanche, féculente, peut atteindre 2kg, et se consomme cru ou cuit ) , cette merveille de mes livres d'enfant, l'arbre à pain n'est pas de chez nous . Il y a sans doute des climats où la nature porte (portait, car le propos d'Alain date de 1934; est-ce encore une réalité actuellement ? je ne sais !) presque à notre bouche des fruits sucrés, et qui viennent sans culture (naturellement dans la forêt ) . Toutefois l'alliance (association d'éléments divers unis pour agir, ici, l'ensemble des manifestations lié aux coutumes chrétiennes) que nous nommons Pâques, et que les cloches célèbrent, est assez froide en somme ; l'éclatant soleil ne va jamais sans un vent assez maigre ; et la fête de lumière, sans aucun écran de verdure (la nature n'ayant pas encore revêtu ses apprêts[préparatifs] printaniers) , fait seulement paraître ( apercevoir) des travaux faits ou à faire ; ici les débris de l'hiver (les matériaux provenant du dépérissement des végétaux ) , et plus loin les carrés de terre criblés par l'outil, alignés selon le cordeau, prêts à nourrir l'homme, pourvu que l'homme bêche, plante, sarcle ( débarrasse un terrain de culture des herbes nuisibles, en arrachant, en extirpant les racines ) et arrose . Il y a de la sévérité dans cette belle saison . Les flèches de lumière qui piquent (idée d'action brusque et rapide) le sol nous invitent à le frapper aussi, à le diviser, à recevoir et à concentrer pour nous l'énergie solaire dans les choux, la betterave, ou le blé . Rien n'est plus triste à voir qu'un terrain abandonné sous cette lumière indiscrète . L'énergie solaire nous est donnée ; elle ne coûte rien ; cette pluie dorée (métaphore :lumière qui arrive du ciel comme l'eau de pluie) verse en une journée une puissance de vivre (l'eau est la principale source de vie des plantes et des animaux) énorme ; énorme, mais perdue si le travail assidu ( régulier, obstiné) ne la recueille (ne se disperse pas, recevoir pour conserver) . Pâques n'est donc que promesse, et sous condition . Plus tard la Fête-Dieu , si étrangement nommée, célébrera en même temps les fleurs et les moissons, c'est-à-dire les fruits du travail .
Beaucoup de choses très précieuses nous sont données ; chaleur et lumière, pluie du ciel, torrents, forêts, charpentes, tourbes et charbons, pétrole enfin . Toutefois dans toutes ces admirables richesses nous ne trouvons rien à manger . La zone de planète sur laquelle nous vivons n'est pas comestible . Au reste dans les pays où la nature est comestible, il y a des inconvénients qui rendent la vie difficile . Mais je considère seulement nos climats et je vois que notre vie doit d'abord être gagnée
( par l'activité) . L'industrie humaine fait qu'une heure d'homme (de travail) conquiert ( conquérir, obtenir en luttant, en agissant avec effort) bien plus de nourriture qu'une heure d'oiseau . Mais enfin le travail humain ne pourrait être interrompu seulement un jour sans un péril (ce qui menace l'existence, risque que fait courir une action) mortel pour tous ? Sans cesse il faut cultiver et récolter, couper l'arbre, équarrir ( tailler au carré des poutres en bois) , construire, réparer, transporter, échanger ; et en même temps il faut nettoyer, évacuer, balayer l'ordure .
Je lis partout que l'on a beaucoup gagné sur la nécessité du travail ; et quelques-uns s'amusent à dire que ce gain est justement ce qui nous rend pauvres
(c'est absurde, illogique, déraisonnable, stupide !) . Ma foi je cherche en quoi la peine des hommes a été allégée (rendre moins pénible une tâche) . Je la vois surtout transportée loin de nos yeux . Il y a des mineurs qui vivent comme des taupes ( image comparée à la vie de petits mammifères insectivores qui vivent sous terre, dans l'obscurité , en creusant des galeries) ; il y a, dans le fond du grand paquebot, des chauffeurs (du temps de la Marine au charbon) nus et suants, bientôt usés ; cet été vous verrez nos paysans et nos paysannes tout maigres et tout cuits (au teint hâlés par le soleil) . Nous n'en sommes pas encore aux temps qu'on nous promet, où la machinerie (terme allégorique désignant l'ensemble des progrès techniques) nourrira et promènera l'homme ( l'humanité) . Toute machine est l'œuvre de l'homme , et s'use fort vite, et suppose continuellement des esclaves attentifs . Bref le vieil article ( adage, précepte , formant un tout distinct) : " Tu gagneras ta vie à la sueur de ton front " , n'est nullement abrogé (déclarer nul ce qui avait été établi, institué) .
Je sais ce qui est arrivé . Il est arrivé que les courtiers
( commerçants qui faisaient [et qui font] profession de s'entremettre, [qui interviennent ] pour ses clients dans des transactions ) de publicité, qui en effet sont milliers, et qui ne travaillent guère (ne sont que des intermédiaires qui ne fabriquent rien) , ont annoncé que le vieil article en question était abrogé pour toujours ; et je ne sais par quel emportement de plaisir ils ont été crus à peu près par la moitié des hommes . D'où une dépense à grande vitesse ; d'où l'idée, plus ruineuse encore, que la dépense est à proprement parler ce qui nous enrichit tous . C'est jeter le pain, chose qu'on disait criminelle à nous, enfants (et que nous devrions encore de nos jours leur asséner et leur appliquer cette leçon) . Jeter le pain, disait la publicité, c'est faire vendre le blé ; et ainsi pour tout . Il ne s'agissait que de faire tourner la grande machine (les échanges mondiaux) aux produits et aux échanges, et de faire tourner aussi les têtes frivoles ( qui a peu de sérieux, qui ne s'occupe que de choses futiles ou traite à la légère les choses importantes) . Et c'est ce qui fut fait, supérieurement ; si supérieurement que je vois Léviathan ( animal marin fabuleux, fantastique , mentionné dans la Bible; chose énorme, colossale que l'on compare à une sorte de monstre symbolisant la force, le pouvoir) , l'homme du marteau et de la charrue, ruiné partout, et travaillant avec moins de profit que jamais . Cela vient, à ce que je crois, d'une erreur de principe, c'est que la nature est toute prête à nous servir, et qu'il ne s'agit que de lui passer la bride ( l'arrêter, ne pas lui laisser la liberté, ne rien lui céder) .
Or, allez-y voir, vous verrez que la bride coûte cher, et qu'elle est bientôt usée, et qu'il faut refaire la machine, remplacer la turbine, changer le rail, fondre l'acier, et d'abord bêcher, fumer, semer, sarcler, à quatre pattes comme au temps d'Homère . Voilà ce que le printemps nous annonce " . Alain

Nous vous laissons réfléchir sur ce texte et attendons vos commentaires. Bien à vous, Gerboise.

1er Mai 1934

vendredi 25 avril 2008

Premières clartés du matin . Regards sur la nature : Un spectatacle reposant .

Tout est lumière, tout est joie .
L'araignée au pied diligent*
Attache aux tulipes de soie
Ses rondes dentelles d'argent .

La frissonnante libellule
Mire* les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule*
Tout un monde mystérieux .

Sous les bois, où tout bruit s'émousse*,
Le faon* craintif joue en rêvant .
Dans les verts écrins* de la mousse
Luit le scarabée*, or vivant* .

Tout vit, et se pose* avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert .

La plaine brille, heureuse* et pure ;
Le bois jase*, l'herbe fleurit .
- Homme ne crains rien ! La nature
Sait le grand secret*, et sourit .

*
diligent : qui agit sans tarder , avec rapidité , prompt [se meut avec vivacité, avec empressement], vif ;
* mire : regarde , dans une surface polie, réfléchissante, fait refléter sur l'eau ;
* pullule : abonde, se manifeste en très grand nombre, grouille ;
* s'émousse : s'atténue, perd de sa vigueur, de son intensité, rendre moins vif, s'amortir ;
* faon : petit [de la biche] du cerf, du daim ou du chevreuil ;
* écrins : expression métaphorique où la mousse en enserrant toutes les choses du sol, semble être un coffret renfermant des objets précieux ;
* scarabée : insecte coléoptère noir à reflets mordorés ;
* or vivant : dont l'éclat est comparable à des métaux précieux ;
* se pose : s'installe ;
* heureuse :pleine d'un air de gaieté , d'allégresse, d'entrain, de bonne humeur ;
* jase : expression imagée qui souligne que tous les êtres vivants du lieu se font entendre, jacassent, gazouillent, émettent des bruits, des cris, des sons qui évoquent la vie ;
* le grand secret : le printemps, les beaux jours qui arrivent .

Victor Hugo, 1802-1885, Les rayons et les ombres, 1840 .



jeudi 24 avril 2008

Premières clartés du matin : Ces fleurs des champs ne sentent-elles pas venir les beaux jours ? N'est-ce pas le moment "de prendre du champ" ?

N'est-ce pas idyllique, champêtre ? Ce terme emporte avec lui l'idée de la culture et des agréments qui l'accompagnent . Un lieu, un contexte champêtre offre un spectacle gai et riant, une idée agréable . De nos jours, n'est-ce pas nécessaire ?

Oui, en ces temps-ci , surtout, n'est-ce pas le moment de "prendre du champ ! , de prendre du recul, de se mettre à distance pour mieux juger, mieux réfléchir " ?

Cette expression imagée , ici , peut avoir deux sens distincts selon le contexte :
-soit elle signifie prendre de la distance, s'écarter, ne pas s'impliquer totalement dans une action, une entreprise , une décision ; prendre le temps de la réflexion avant de s'engager définitivement, dans un sens ( dans une voie, dans une interprétation, une appréciation, dans un jugement) ou dans un autre ; regarder les choses de loin, en dehors de toute influence avant de s'engager dans une voie, avant d'agir, d'entamer une action .
- soit elle nous dit, conseille de faire un pas en arrière, pour mieux affronter l'interlocuteur, l'adversaire , la situation .

"Reculer pour mieux sauter" dans un champ clos, puis "prendre du recul" .

Lorsqu'on vient de s'apercevoir qu'une erreur a été commise, que l'on s'est engagé dans une " mauvaise voie" que l'on s'est entouré de conseillers inconséquents ...que l'on a suivi des conseils qui se sont avérés aberrants, il est nécessaire de " se donner du champ " en attendant de rectifier , ce qui doit l'être , après une véritable réflexion , et poursuivre son action !

Avoir encore du champ devant soi, avoir des ressources, le temps, les moyens de se tirer d'affaire, n'être pas encore arrivé au moment critique ;
Se donner du champ libre par rapport aux autres ;
Prendre du champ, prendre de l'espace, de l'élan , en vue d'aller de l'avant ;
Donner libre champ à son imagination en vue de progresser ;

Sont des expressions imagées très utiles pour exprimer certaines situations .

Nous pensons que dans les temps présents, il est vraiment utile, sage, bénéfique pour notre équilibre, devant tous les événements actuels, de " prendre du champ " ! C'est une nécessité, si nous ne voulons pas nous enfoncer dans la morosité ambiante !
Bien à vous, Gerboise .

mercredi 23 avril 2008

Premières clartés du matin : Le " Qu'en dira -t-on ? " Curiosité et Silence !

Qu'en dira-t-on ? : Phrase interrogative qui exprime une inquiétude quant aux commentaires de la société . Le qu'en -dira-t-on : c'est l'opinion des autres ! , redoutable situation .

C'est une sorte de crainte (des on-dit) qu'une vérité , qui deviendra rapidement une rumeur, ne se propage en clamant cette réalité, ou un bruit sans fondement .

Voici une sentence pleine d'humour qui illustrera ce genre de situation .

"Celui qui est au courant sait , et celui qui ne sait pas dit : [ C'est une poignée de lentilles ! ] "

Mgr Feghali, ancien évêque de Tripoli (Liban), rapporte dans Proverbes syro-libanais, Institut d'ethnologie, Paris, 1938, l'explication suivante :

"On raconte qu'un homme entretenait des relations coupables avec la femme d'un autre .Ce dernier, officieusement averti, se cacha devant sa maison, et lorsque le coupable en sortit, il se précipita sur lui pour l'étrangler . Après une lutte de quelques instants, l'homme lui échappa et prit la fuite à travers champs . Comme il traversait une plantation de lentilles, poursuivi à distance par le mari, il arracha une poignée de ces grains, et, la montrant à ceux qui s'étonnaient de le voir ainsi poursuivi avec rage : " Voyez, dit-il , s'il y a là de quoi en vouloir à la vie d'un homme ! " . Ces gens arrêtèrent le mari trompé et le blâmèrent pour son avarice . Lui, ne voulant pas les mettre au courant de son infortune, adopta le subterfuge ( ) de son rival et leur répondit : " Celui qui est au courant sait, et celui qui ne sait pas dit : [ C'est une poignée de lentilles ! ] ", mots qui sont passés en proverbe . Depuis lors, on se sert de cette phrase pour définir des situations qui sont toujours autres qu'elles ne le paraissent, pour éviter de donner des renseignements sur des affaires délicates, enfin dans toutes les circonstances où l'on veut couper court à des questions indiscrètes ."

Qu'en dire ? Qu'en penser ? : du " Qu'en dira-t-on " ! La longue expérience de Gerboise nous permet de vous dire que , souvent c'est une curiosité mal placée et une perte de temps, que d'essayer de percer la réalité(?), l'apparence(?), l'illusion (?), qui se tapissent (se cachent, se dissimulent, se réfugient) derrière cette sorte de "silence" (dans le sens de réelle signification ) crypté qui se propage dans "l'éther" (l'espace) de notre environnement . Parfois les circonstances nous révèlent, nous dévoilent " le pot-aux-roses " (une évidence, parmi d'autres possibles ?, la vérité cachée) ; alors, sommes-nous , vraiment, plus avancés , plus riches dans notre connaissance des choses et des êtres? De ces derniers, certainement ! Cependant, le prix affectif "à payer" (souvent la déception, le désenchantement) n' "en vaut pas la chandelle"!

Ce sera cependant , pour le jeune qui pense se préparer à des activités scientifiques et/ou techniques , une leçon de méfiance et d'esprit critique devant toutes les informations qui circuleront à sa portée !

Gerboise aimerait connaître votre opinion ! Vous êtes tous en mesure de laisser un commentaire sur ce site, à la fin de ce billet . Bien à vous .


lundi 21 avril 2008

Les Provinces de notre douce France peuvent parfois nous permettre de rêver à travers la campagne bucolique, champêtre .

" Nous avons tous, quelque part en province, une sorte de petite patrie, un coin de prédilection qui n'est pas toujours le village natal, mais où nous retenaient des souvenirs et des habitudes ... Pour moi, c'était le Berry . C'était la route qui va d'Argenton-sur-Creuse à Montmorillon . Villages assis en tailleur au bord des petits chemins vicinaux (qui mettent en communication des villages ) , chênaies, châtaigneraies, blanc de l'œil d'un étang. Puis, brusquement, coup d'éventail rayonnant de ces hectares fertiles, assurés de durer, qui ne peuvent être que français ! Il faut bien le dire, la province, c'est le fond de l'affaire . C'est une patrie exacte, sensée, facile et profonde . Qu'il s'agisse de la chaumière, de la ferme, ou de la sous-préfecture, la province, association d'attitudes, de traditions et de paroles, apparaît comme le refuge de ce devoir de vivre et de durer dans la persévérance qui constitue notre passé, notre raison d'être Français, et de savoir ce que cela veut dire " .

Léon-Paul FARGUE, Poète et piéton de Paris, 1876-1947 .

vendredi 18 avril 2008

Un site naturel giboyeux fréquenté par des chasseurs ; la naissance d'une ville : Lutèce ; l'éclosion et l'essor de Paris au Moyen Age: une aventure !


Nous avons choisi, aujourd'hui, de vous recommander la lecture d'un ouvrage qui vous permettra de vous rendre compte de l'évolution , en deux millénaires, d'un des sites parmi les plus connu dans le monde : Paris , situé dans un ancien méandre de la Seine qui, de nos jours a été abandonné par le fleuve en laissant un bras mort, dont il ne reste qu'un nom de quartier : le Marais .
Si vous désirez accéder à son histoire et aux diverses péripéties qu'à connu ce territoire dans cette contrée, le livre et les magnifiques illustrations de l'auteur : Claude Cetekk publiés aux éditions Inter-livre en 1987, sont remarquables.
Nous vous recommandons d'en prendre connaissance en vue de faire progresser votre savoir historique, votre capacité de vous représenter les modifications de peuplement et d'urbanisme d'un même espace, avec le cheminement (la marche, la progression) des siècles. Mais également d'élargir votre champ de réflexion, votre faculté de perception de l' évocation (faire revivre des faits anciens, des souvenirs, se représenter à nouveau) de ces progressions , sur des maquettes symbolisant des étendues spatiales .

La première vue schématique brossée par l'auteur, Claude Cetekk, située ci-dessus, et intitulée par lui : la cité jusqu'à la conquête romaine ( 300-32 av. J.-C.)

Nous avons repris son texte intégralement en y apportant, parfois, en mauve clair des précisions et/ou des explications personnelles .Vous pouvez, comme toujours, à l'aide d'un clic gauche, réaliser un agrandissement cette figure et des suivantes !

"On a du mal à imaginer aujourd'hui, du sommet de la tour Mont parnasse par exemple, que le paysage alentour était, il y a deux mille ans, livré aux forêts et aux marais, habités par des loups, des ours, des loutres et des castors .
Les Parisii qui investirent cette cuvette étaient semi-nomades . Ils vivaient de la chasse et de la pêche et ne cultivaient la terre qu'en fonction de besoins ponctuels . Ils s'établirent principalement dans ce qui est l'île de la Cité .
L'île Saint-Martin, au Nord, était une plateforme de graviers, à l'abri des crues moyennes du fleuve, parsemée de buttes . Celles-ci seront peu à peu nivelées par le développement de l'urbanisme .
Le Bras Mort, qui fut le lit de la Seine pendant le quaternaire, était un marais décrivant une boucle de trois cents à quatre cents mètres de largeur . La moindre crue l'inondait . Les eaux des hauteurs environnantes s'écoulaient où sont maintenant les grands boulevards .
L'île de la Cité se trouvait être au carrefour de la Seine et de l'axe routier Nord-Sud, c'est-à-dire des voies de transport de l'étain amené de Grande-Bretagne vers le sud de la Gaule et Rome ."

Voici terminée cette première description de l'auteur .
Que de changements de nos jours ! Où se trouve maintenant la Bièvre, cette petite rivière qui prenait sa source près de Versailles et devait être charmante ? Elle livrait encore ses eaux aux regards non loin de la manufacture des Gobelins, rue Emile Delandres, en 1862, peu de temps avant d'être recouverte dans ce quartier . En 1903, rue de la butte-aux-cailles , on pouvait encore cheminer le long de son cours champêtre ?
C'est grâce aux travaux minutieux des Géologues et autres spécialistes , lors des terrassements des constructions d'immeubles, des percements des lignes du"Métro", des égouts et autres travaux publics et/ou privés, que de nombreux recoupements et corrélations des couches des terrains des formations de l'ère Quaternaire, permirent progressivement de reconstituer , avec les descriptions d'archives, les panoramas successifs des paysages anciens .



Avec cette deuxième vue schématique dessinée par l'auteur et nommée par lui "Lutèce : naissance de la ville"
Nous commençons à entrevoir un début d'urbanisme ; la "Machine de Rome", cette Organisation rationnelle inébranlable ( inflexible), inexorable (ce à quoi l'on ne peut se soustraire, implacable) s'incruste et modifie totalement la configuration de cette région . Voici son texte :

"Le nom de " Lutèce ", d'origine pré-celtique, signifie marais .

En 51 av. J.-C., Vercingétorix fut vaincu à Alésia . Un an auparavant, les Gaulois de la cité avaient répondu à son appel à la révolte contre les Romains . En Gaule depuis 58 av. J.-C. Jules César avait envoyé des troupes sous la conduite du général Labienus, combattre les rebelles . La bataille, au cours de laquelle le chef gaulois Camulogène fut tué, tourna à l'avantage des Romains. La cité, ou plutôt ce qui en restait, tomba entre leurs mains : ses habitants l'avaient incendiée avant de s'enfuir sur les hauteurs environnantes . Ils avaient aussi mis le feu aux deux ponts de bois qui traversaient la Seine .
Jusqu'en 253 après J.-C., date des premières invasions barbares, Lutèce, rebâtie, connaîtra la prospérité . Mais les Romains, certains de leur puissance, en firent une ville ouverte, sans véritable protection .
La Cité est alors la ville gauloise, avec ses habitations de bois et de pisé (maçonnerie faite de terre argileuse, délayée avec des cailloux, de la paille, et comprimée) , à quoi s'ajouteront quelques édifices romains en pierre . Le climat y est humide, et les crues de la Seine sont aussi fréquentes que redoutables .
La Ville Haute est la ville romaine . Elle est à l'abri des crues, sur la rive gauche . Construite selon un plan d'urbanisme alors très moderne, elle comprend les édifices habituels d'une ville romaine : thermes, forum, cirque, théâtre , etc."

Enfin cette troisième vue-esquisse de Claude Cetekk représente les grandes lignes de l'organisation du futur " Paris du Moyen Age vu du futur Boulevard Saint-Germain " .

Elle schématise surtout l'organisation citadine de la rive droite de la Seine . En bas, à gauche, l'homme menant ses bœufs monte le chemin de St Jacques: actuelle rue St Jacques sur l'ancienne voie romaine vers Orléans . Nous transcrivons ci-dessous les commentaires et la légende des édifices religieux correspondant à la numérotation de l'auteur :

"Après les invasions normandes, au Xe siècle, l'agglomération est, surtout rive gauche, de type rural . Les vignobles descendent la montagne Sainte-Geneviève [clos de Laas, de Mauvoisin, de Garlande et de Bruneau] . Sur la rive droite se trouvent les corporations d'artisans .
L'habitat se groupe autour des oratoires de Saint-Séverin et de Saint-Julien .
Les hameaux ainsi formés sont au départ des voies de pèlerinage .
Paroisses et abbayes, qui abritent les reliques, seront au centre du développement culturel et économique de la cité .
Les édifices religieux :
1- Saint-Eloi, .......................................................10- Saint-Christophe (et l'hospice),
2- Saint-Barthélémy, .........................................11- Saint-Etienne -- future Notre-Dame,
3- Saint -Germain le vieux, ..............................12- Saint-Denis du Pas,
4 -Sainte-Croix, ..................................................13- Saint-Germain l'Auxerrois,
5- Saint-Pierre des Arcis, ..................................14- Notre-Dame des Bois,
6- Sainte-Geneviève des Ardents, ..................15- Saint-Martin,
7- Saint-Denis de la Chartre, ............................16- Saint-Merri,
8- Synagogue, .....................................................17- Saint-Gervais et Saint-Protais . "
9- Saint-Pierre aux bœufs,"

Voici ce que nous voulions, nous Gerboise, vous faire apprécier " grâce en partie aux reconstitutions précieuses recueillies au cours d'une recherche parfois fatalement ingrate, et une illustration éblouissante de la plus 'belle eau' , par Claude Cetekk ", symbolisé par ces quelques lignes à propos des diverses apparences de notre capitale , Paris, au cours des millénaires : une grande Aventure humaine .
La reconstitution de tous ces évènements matériels et humains ont nécessité un travail de recherche considérable, l'activité jamais interrompue d'archéologues, de chercheurs passionnés, de toute une population qui a eu le mérite de signaler honnêtement, toutes leurs trouvailles ( découvertes quotidiennes lors de fouilles intentionnelles et/ou liées aux hasards d'une activité sans liens directs avec cette science ) .

La maîtrise du Savoir, c'est également la connaissance de ce qu'a été l'histoire de tous ceux qui modestement , dans le passé, ont par leurs activités quotidiennes , leurs us et coutumes et leurs réflexions devant la Nature, apporté un progrès, même infime à la grande collectivité qu'est l'Humanité .
Merci encore à Claude Cetekk pour son livre hors du commun que nous conseillons d'acheter aux éditions INTER-LIVRES . C'est une provision d'enrichissement intellectuel , qui sera bénéfique à votre entendement, que nous vous promettons en vous recommandant la lecture de cet ouvrage.

Bien à vous, Gerboise .




mercredi 16 avril 2008

La rose de William Shakespeare

Documentation Société Nationale d' Horticulture de France .Rosa Damascena variegata . Rosier d' Yorck et Lancastre .

Shakespeare parle de la rose et de l'églantine dans plusieurs de ses pièces et souvent dans ses poèmes : Peines d'amour perdues :

"La fleur de l'églantine a la nuance aussi profonde
Que la riche teinture odorante des roses,
Même hampe épineuse et mêmes jeux légers
Quand au souffle d'été s'ôte le masque des boutons

Mais n'ayant pour seul charme aussi que son aspect
Elle vit inanimée et passe sans qu'on la regrette,
Mourant à elle-même . Autrement font les douces roses,
Dont la très douce mort rend un parfum plus doux encore .

J'ai vu des roses de Damas, rouges et blanches,
Mais je ne vois pas les pareilles sur ses joues,
Et dans certains parfums le délice est plus grand
Que dans le souffle que respire ma maîtresse ."

A bientôt , Gerboise .

dimanche 13 avril 2008

La curiosité (*) :l'intérêt, la soif de connaître ou l'indiscrétion, l'originalité et la nouveauté .

(*) alors qu'attentions indique simplement que l'esprit est attiré par une personne ou une chose ou se fixe sur elles pour les observer, curiosité est une tendance qui suppose une attention de l'intelligence provoquée par le désir d'apprendre des choses nouvelles ou rares , de voir de belles peintures , d'entendre une mélodie , de goûter de nouvelles saveurs , de sentir le parfum d'une rose, d'apprécier la qualité d'un tissu inconnu , de connaître au sens scientifique du terme ; tout ceci étant contraire à l'indifférence .


-Le curieux : celui [actif] qui cherche à savoir, à connaître .


En bonne part : celui qui est mu par le besoin de découvrir de nouvelles choses : un esprit curieux de réaliser des expériences nouvelles .


En mauvaise part : celui chez qui le besoin de savoir tourne à l'indiscrétion, à la curiosité malsaine . Ce visiteur venu au laboratoire était trop curieux .


-Ce [ passif] qui excite la curiosité .


En bonne part : qui attire l'attention par ses qualités, sa rareté . Des formes cristallines curieuses donnaient à cette pierre précieuse un charme indiscutable .


En mauvaise part : qui attire l'attention par ses caractères négatifs . Ce chercheur avait un comportement très curieux , nous l'avons surpris entrain de consulter des documents confidentiels .


C'est seulement avec ces valeurs passives que l'épithète (qualificatif ) peut précéder le nom, mais elle peut aussi se trouver après lui ; la nuance est délicate : une curieuse histoire marque l'inquiétude ; une histoire curieuse marque plutôt l'intérêt .





" L'ignorance et l'incuriosité sont deux oreillers fort doux; mais pour les trouver tels, il faut avoir la tête aussi bien faite que Montaigne " [Diderot, Pensées Philosophiques, XVII) .



"L'incuriosité est souvent l'oeuvre funeste (déplorable, désastreuse, préjudiciable) du milieu éducateur . L'enfant déconcerte (surprend, déstabilise) et parfois irrite par ses questions en fusée (très vives) . Y répondre de biais (en se dérobant) , par des mensonges grossiers, ou les rabrouer (envoyer balader) , en ricaner, replie (enferme) définitivement sur elle-même l'intelligence enfantine : or, le repli est la porte ouverte, par inhibition (par blocage) , à l'obtusion (abrutissement) " [ E. Mounier, Traité du caractère, 662, éditions du Seuil, 1946 ] .



Nous pouvons déjà nous rendre compte qu'il n'est pas de mot plus banal que celui de curiosité, il n'en est pas de moins précis . Tantôt il se dit d'une tendance : la curiosité, et parfois de l'objet propre à la solliciter : une curiosité ; dans d'autres cas il exprime la louange : un esprit curieux , un esprit qui cherche, qui désire savoir, et le plus souvent le blâme : une personne trop curieuse . Il n'est pas non plus d'inclination (disposition) qui ait été plus diversement jugée : les uns la dénigrent ( discréditer, détracter, accuser) et n'en parle qu'avec une sorte de mépris, comme d'un travers qui rend les gens sots, gênants ou dangereux, tandis que les autres l'exaltent (rehausser, glorifier, porter aux nues, mettre sur un piédestal, célébrer) et y voient à la fois un précieux stimulant de l'intelligence et l'origine même de la science ; elle n'apparaît aux premiers que comme un besoin qu'éprouve l'esprit de ne pas rester inactif, besoin qui le porte à s'occuper des choses les plus futiles (insignifiantes, superficielles) , à être en quête de nouveau, et ils lui opposent l'amour du vrai, inclination (être porté sur, préférence) supérieure et désintéressée ; pour les seconds , quelles que soient les différences dans son objet, dans son point d'application, dans son intensité, elle reste toujours identique à elle-même .



De nombreuses questions se posent , comme toujours, lorsque nous avons à analyser un concept aux multiples sens , qui dépendent du contexte dans lequel il s'applique , telles que :

-en fait qu'est-ce que la curiosité, réellement ?

-quelles formes essentielles revêt-elle et qu'elle est la valeur de chacune d'elles ?

-quelles anomalies présente-t-elle parfois ?

-quelle curiosité l'éducateur doit-il réprimer et pourquoi ?

-quelle curiosité doit-il encourager et par quels moyens ?

Nous reprendrons toutes ces interrogations dans un prochain billet. Nous n'avons , ici, fait qu'effleurer le sujet en vue de vous montrer son intérêt et ses difficultés (ambiguïtés, équivoques et incertitudes) , ce dont vous êtes déjà conscients, nous en sommes certains . Bien à vous, Gerboise .

mardi 8 avril 2008

Les Jeux Olympiques ! Quelle belle histoire ! Quelles belles leçons de courage et de luttes contre l'adversité !

Carte de la Grèce reproduite à partir de la page de couverture du tableau chronologique n° 8 qui concerne toute l'histoire de la Grèce et de l'Asie Mineure à partir de - 3300 .
Il fait partie de la série des tableaux synoptiques de l'histoire , Éditions (T.S.H.) de Maurice Griffe dont voici les coordonnées :

e-mail : tsh@chrono-tsh.com
site internet :www.chrono-tsh.com
Téléphone : 00 33 4 93 46 78 33
Fax : 00 33 4 93 46 79 45

De toutes les civilisations de l'Antiquité qui ont brillé sur le pourtour de la Méditerranée, celle de la Grèce tient une place prépondérante . Ses expériences politiques, ses artistes, ses scientifiques et ses écrivains nous ont transmis, après les années sombres du Moyen-Age, un héritage qui, joint au rayonnement spirituel judéo-chrétien, a façonné notre civilisation européenne . Les ruines de ses monuments, par exemple, le site de Delphes ou le théâtre d'Epidaure (pratiquement intact) [ Olympie, situé dans une configuration de lieu esthétique et pittoresque , où s'était élevé les Premiers Jeux en -776 et de nombreux autres sites du monde hellénique...) , ne peuvent que nous faire rêver . L'architecture et les sculptures de Grèce nous émerveilleront toujours .
Maurice Griffe .

Cette vue et la suivante ont été reproduites à partir du Dictionnaire Encyclopédique Illustré : "Tout l' Univers", en 20 Tomes, Éditions Hachette , 1961-1966 , dont nous nous sommes inspirés .

Ici, également, ne pas oublier, comme toujours, d'agrandir la carte et le panorama par un clic gauche, et ensuite revenir par un clic gauche également, sur la page précédente !

C'est dans ce site panoramique d'Olympie, situé dans le Nord-Ouest du Péloponèse, (voir la carte ci-dessus), sur cet essai de reconstitution imaginée des édifices et des temples, que l'on peut se figurer en (1) le gymnase, édifice dans lequel les atlètes s'entraînaient ; en (2) le Philippeion, petit temple circulaire consacré à la famille d'Alexandre le Grand, dont le père était Philippe de Macédoine ; en (3) le Temple de Zeus, la plus importante construction du site dans laquelle se trouvait la statue de Zeus, oeuvre de Phidias, ensemble que l'on considérait , à l'époque, comme une des sept merveilles du monde ; en (4) le stade , représenté en perspective sur notre troisième image, ci-dessous ; (5) l' exèdre, sorte de salle de conférence d'Hérodote Atticus ; en (6) le Temple d' Héra (Junon) ; en (7) le Théâtre en plein air ; en (8) la Porte processionnelle .

Une partie du stade visible en (4) dans le panorama précédent : de -776 av. J.C. à l'an 388 de notre ère, les meilleurs athlètes du monde antique se réunissaient tous les quatre ans dans ce site pour disputer les jeux Olympiques . C'était un ensemble de compétitions athlétiques disputées près du sanctuaire, dont ils prirent le nom . Peu d'activités humaines suggérèrent autant d'enthousiasme et de passion ! C'est que le goût de la compétition sportive est un peu innée chez l'homme... Qui d'entre nous, enfant, adolescent ou adulte, n'a éprouvé le désir de gagner un championnat ? Qui n'a jamais évoqué la tension et l'angoisse des concours, la satisfaction et la gloire d'avoir été le meilleur par rapport aux autres ? Or, imaginez cette tension, cet amour de la gloire (et, par conséquent, les déceptions et l'amertume de l'échec) , ressentie en même temps par un nombre considérable de femmes et d'hommes, comme dans un stade, lors d'un match de rugby et /ou de football ,et ici , dans cette compétition mondiale , qu'est l'Olympisme, encore plus intense .

En - 776, la première année des jeux, la seule compétition fut le "stade" : course de vitesse . Par la suite en -720, on ajouta le "double-stade", course de demi-fond .Puis, en -708, la lutte fit partie des jeux ainsi que le "pentathlon" ( saut, course, lutte, lancement du disque et du javelot) . C'est en -700 que compétitions de pugilat apparurent ; en - 680, les premières courses de chars ; en - 648, des courses de chevaux montés, le "pancrace"( semblable à la lutte libre) et en - 520, "hoplitodromie" (sorte de parcours du combattant) .

Le Marathon, actuellement fameuse course de grand fond ( 42,195 kilomètres), correspondant au nom du lieu d'une célèbre bataille (en -490) entre Perses et Athéniens, ( ces derniers causèrent de lourdes pertes à l'armée de Darios 1er) situé à environ 40 kilomètres au Nord-Est d'Athénes, distance courue par un soldat envoyé pour annoncer la nouvelle à Athénes, et mort d'épuisement en arrivant .

Le message que Gerboise aimerait vous faire parvenir dans ce billet est le suivant : aucun athlète ne peut atteindre le niveau nécessaire pour participer aux jeux olympiques, et mieux encore , obtenir une médaille, sans un travail considérable d'entraînement intense, de réflexion pour améliorer ses performances , sans une part de courage immense pour vaincre les moments de pessimisme et de lassitude naturels qui font partie de la préparation à ce challenge .

Alors, nous nous révoltons, lorsque nous découvrons des ouvrages , des discours provenant de toute part , des médias et d'autres soi-disant formateurs et hommes politiques qui , d'une façon ignoble, parlent et conseillent d'une manière désinvolte " d'apprendre sans efforts " et de ne pas essayer d'acquérir et posséder un esprit critique . Ils incitent ainsi nos jeunes ne possédant pas encore " toute l'expérience de la vie ", à avoir un rapport à l'acquisition de la connaissance, sans structuration de leur esprit . Toute acquisition d'un savoir demande des efforts, des efforts qui doivent être aussi extrêmes, ardents , denses, soutenus et passionnés que ceux nécessaires pour pouvoir envisager quel que soit le sport d'obtenir une médaille aux Jeux Olympiques .(et même dans tous les métiers, des grandes satisfactions , par exemple : devenir meilleur ouvrier de France !)

Oui, c'est ainsi, nous sommes tous , nous humains, construits de la même manière, quelles que soient nos activités manuelles ou intellectuelles , nous ne pouvons rien " avoir " pour rien ! Les plus grands scientifiques, médecins, ingénieurs, musiciens, danseurs classiques ... ont obtenus leurs résultats au prix d'efforts remarquables en "travaillant " parfois jours et nuits , inlassablement !

Bien à vous , Gerboises .


dimanche 6 avril 2008

Transposition d'un texte d'une langue dans une autre : La traduction .

" Un bon traducteur doit bien savoir la langue de l'auteur qu'il traduit, mais mieux encore la sienne propre, et j'entends par là : non point être capable de l'écrire correctement mais en connaître les subtilités, les souplesses, les ressources cachées ".

André Gide dans sa lettre à André Thérive, Divers, Gallimard, 1931.

samedi 5 avril 2008

Les Présages (signe que l'on croit, à tort ou à raison, annoncer l'avenir), et les Augures (conjectures [*] que l'on forme en interprétant ce signe).

[*] conjectures : hypothèses , suppositions , prévisions , pronostics , opinions dubitatives (qui expriment ou servent à exprimer le doute) fondées sur de faibles probabilités ou de simples apparences .
En être réduit aux conjectures : qui hésite, ne sait pas trop comment se comporter dans une situation embarrassante; qui est perplexe, incertain, inquiet .
conjecturer : imaginer , soupçonner , présumer par la conviction que l'on fonde sur les vraisemblances .
Augure : personnalité de l' Antiquité chargé d'observer certains signes dans la nature afin d'en tirer des présages (en particulier, à partir du comportement des oiseaux) .
Augurer : présager, conjecturer à la suite de certains signes .
Présage : signe heureux ou malheureux par lequel on juge du futur ; prétendue indication pour l'avenir tirée de quelque évènement fortuit (imprévu) .
Présages : il y a dans présage un élément objectif, un signe bon ou mauvais et un élément subjectif, l'interprétation que nous en faisons . Dans augure, seul persisterait l'élément subjectif, la conjecture tirée du présage .
Donc le présage est le signe qui est dans la chose considérée, et le pronostic que nous en tirons . L'augure n'est que ce pronostic .

Avant de vous préciser l'objet de ce billet et de vous faire part de son importance, et des nombreuses conséquences indirectes concernant les divers rapports à la connaissance , nous désirerions vous présenter un texte d' Alain publié en 1930 : le propos concernant "Les Augures ", extrait de son livre : "Les saisons de l'esprit", publié en 1937 par les Éditions Gallimard (onzième édition) . Voici ce propos :

"Il faut des mesures précises et de longues archives ( de nombreuses données conservées, stockées en lieu sûr et des témoignages très anciens et tout à fait fiables) pour que l'on ose fixer à l'équinoxe ( chacune des deux époques, au début du printemps et de l'automne, où les jours sont égaux aux nuits pour toute la Terre) le commencement du printemps . Et encore que de moqueries du peuple à l'astronome ! Tantôt, éprouvant le zéphyr ( vent doux et agréable, brise légère) tiède et voyant tout fleuri, ils diraient :
* Cet homme est endormi dans sa tour ( dans son domaine fermé, isolé de son environnement) ; il n'a donc pas d'yeux ; qu'attend-il ? * Et , d'autres fois , sous la neige et la bise, on rirait dans le cache-nez, ou au coin du feu, de ce décret par raisonnement qui a interdit l'onglée ( engourdissement douloureux causé par le grand froid au bout des doigts) .

Supposons maintenant que la fête de Pâques soit fixée par quelque pouvoir municipal (de l'administration) , qui se fie seulement aux signes ( tout ce qui sert, soit à représenter, soit à indiquer une chose qui en accompagne naturellement une autre et par là indique l'existence de cette dernière) les plus visibles .
L'instabilité,, qui est propre (qui appartient à quelqu'un, à quelque chose, exclusivement) à cette saison, ferait encore qu'on accuserait le maire soit de s'être trop hâté, soit d'avoir trop attendu . Et j'imagine ce pouvoir, comme tout pouvoir, tremblant devant les commères ( femmes qui savent et colportent toutes les nouvelles pas toujours vraies, en semant ainsi la zizanie [faire naître la discorde], dans un groupe humain) , qui, d'une année à l'autre, corrige la plus récente erreur par une erreur inverse . Ainsi la fête de Pâques avancerait et reculerait par rapport à l'année politique, qui est celle des usuriers ( celui, celle qui prête à usure, c'est-à-dire avec un intérêt, un profit illégitime qu'on exige d'un argent ou d'une marchandise prêtée au-dessus du taux établi par la loi ou l'usage) , où les jours sont comptés comme l'argent . Ce mouvement qui exprime une vérité, la vérité de l'instabilité même ( stricte, propre au système) , s'est conservé comme un rite (une coutume ) .

La lune s'en est mêlée .
La lune est un signe émouvant, par les phases, par cette croissance de jour en jour (on sait de nos jours quel est le rôle de ces apparences trompeuses , de ces interprétations erronées admissibles à ces époques reculées , ici , celle des positions relatives de cet astre, de notre planète Terre et du Soleil ; cependant, malgré ces bévues [erreurs, bavures] certains de nos jours , qui deviennent rapidement par bêtise et par contagion , une majorité , attribuent à des phénomènes naturels , des idées construites dans leur esprit superficiel , qui n'ont que peu de rapport avec la réalité) , cette merveille de la pleine lune, et ensuite cette décadence de la lune malade .
Cette période courte et régulièrement variée convenait à la mémoire naturelle ; on compta longtemps par lunes ; on mesura les saisons par les mois lunaires ; et l'on supposa, ce qui est vrai, que les mouvements de la lune n'étaient pas sans liaison avec les évènements terrestres . Il a fallu du temps, il a fallu la rencontre des civilisations à archives et des marées océaniques, pour que l'on comprît que la lune règle l'embarquement, la pêche, l'horaire des trains de marée, et, de proche en proche, un peu toutes les actions humaines .
Mais l'esprit humain, dans ce cas là comme dans tous, a commencé par se tromper, et d'après une idée juste, quoique indéterminée, de la liaison de toutes choses à toutes choses dans ce monde si bien cousu (si bien construit, organisé) .
On a supposé (il a semblé, il est apparu aux esprits, on a cru, les choses ont eu l'air d'être ...) , par sympathie ( affinité, conformité, comparaison ) et métaphore ( procédé de langage qui consiste dans un transfert de sens par substitution analogique) que la croissance ( apparente) de la lune signifiait la croissance de toutes choses (c'est ici que nous pouvons nous rendre compte des effets et des conséquences de ces interprétations aléatoires dans l'esprit d'un ensemble de "gens" ) ; le fait est que le premier croissant (de lune) donnait à tous l'espoir de la lune pleine ; et l'espoir ne se divise point . Ainsi on attendait beaucoup de la lune renaissante .
Et de là est venue cette opinion ( manière de penser, de juger) , vainement niée, toute reprise, toujours soutenue, que la nouvelle lune annonce un nouveau régime des vents, des pluies, des nuages . D'où l'on comprend que les augures ou magistrats, lorsqu'ils essayent de fixer passablement la fête de la résurrection universelle, aient consulté la lune, et, dans l'incertitude, aient attendu la lune pleine, après laquelle il fallait se décider, puisque la pleine lune terminait l'espérance (capable de provoquer l'avidité ou la peur ainsi que d'autres sentiments extrêmes) .
Je suppose qu'on a encore hésité longtemps entre une lune et une autre ; et il est clair que tous y pensaient et tous en parlaient, ce qui a encore fortifié l'ancienne idée que la lune réglait le beau temps et la pluie . Aujourd'hui l'astronomie et le calendrier sont au-dessus des passions (quand aura-t-on reprit [ l'ensemble de la collectivité humaine] nos esprits en ce qui concerne l'évolution climatique actuelle !) .
Mais supposons que le ministère ait charge de décréter le printemps . Quelle crise de confiance, après des Pâques neigeuses comme celle de cette année (7 Mai 1930) !
L'intérêt étant tel, et l'attention toujours portée sur cet art de deviner ( d'essayer de prévoir, de parvenir à connaître par conjecture, supposition, intuition) , on comprend que, par les archives, par le mélange des peuples, et par la comparaison des climats, on soit arrivé à une solution moyenne qui faisait coïncider au mieux la célébration humaine ( la date retenue) et le printemps cosmique . IL n'est pas rare que le temps de la semaine qui précède Pâques soit un vrai temps de carême ; il n'est pas rare que le dimanche de Pâques soit marqué par un triomphe du soleil . Mais cela ne réussit pas toujours ; il est vrai qu'une fête fixe, et réglée sur l'équinoxe astronomique, ne réussirait pas mieux .
Le métier d'augure fut toujours sans gloire ".


L'air du temps :

De quoi voulait nous convaincre ce penseur , Alain (Emile Chartier) ? Que voulait-il nous faire croire, mieux : comprendre, admettre comme une réalité intangible, dans ce propos ? Il voulait nous dire que les membres de l'humanité, et surtout "ceux qui savent"ou croient savoir : quelques scientifiques indignes ou médiocres et particulièrement des groupes " sans foi ni loi ", ont toujours agi intentionnellement ou non , en vue de désinformer l'ensemble de ceux qui les suivaient inconditionnellement sans réfléchir, sans analyser minutieusement "ce qui leur était présenté".

Voici quelques extraits de sa pensée qui correspondent à notre thème :

" Il faut apprendre, par observation et raisonnement, à reconstituer le vrai des choses d'après les apparences " (Éléments de philosophie, p.34).
" Bien penser, c'est être fidèle à l'esprit et à ses exigences ; c'est refuser de croire et juger librement . La faiblesse naturelle, les coutumes, les passions nous détournent de penser, c'est-à-dire de peser . Le premier mouvement est toujours de croire et de se croire ; c'est qu'il est agréable de croire . Mais de là naissent toutes nos erreurs et toutes nos fautes . Et c'est toujours trahison de l'esprit .
Se savoir esprit, en effet, c'est savoir que l'on a pas le droit de se contenter facilement, savoir qu'il faut examiner, douter, dire non ; l'esprit est pouvoir de doute et de refus ; mieux, il est exigence de doute et de refus . C'est pourquoi la charge de l'esprit est lourde . L'esprit veut tout le courage possible" .

Vous trouverez au fil des commentaires (représentés en couleur mauve pâle) dans le texte du propos d'Alain: "Les Augures", les idées qui nous sont venues à l'esprit, en le reproduisant . Elles méritent beaucoup de réflexion . Nous espérons qu'elles "ouvriront votre entendement" sur certaines réalités actuelles concernant le problème considéré comme le salut de l'humanité toute entière !

Dernier propos pour aujourd'hui, concernant Alain . Il avait indiqué sur ces fascicules :" Tous droits de reproduction libres pour tous pays" . Il n'est peut-être pas d'autre exemple d'un écrivain qui ait poussé aussi loin le désintéressement .

Bien à vous , Gerboise .