mardi 15 mai 2012

Quelques genres de comportement des communautés humaines : journalisme, politique, pédagogie, recherche, entreprises diverses, administrations, droits, sciences, écrivains ...toutes se laissent aller à l'une de ces trois manières d'agir !( on rencontre, avec bonheur, heureusement, bien sûr que oui, parbleu ! des exceptions)


Il existe trois catégories, trois familles en quelque sorte de personnages,définis en fonction de leurs comportements qui diffèrent par rapport soit à la traduction de leurs idées et de la réalisation de leurs actes, soit au contenu de leur mémorisation, de leurs écrits et de leurs discours :

Ici, dans une salle de classe,devant  la carte de France, 
 Certains élèves vont essayer de s'emparer de tout, s'imbiber comme une éponge , même de l'inutile , l'insignifiant et non de l'essentiel et croirons être capable de tout comprendre et de tout restituer ; ils absorbent tout sans se poser de questions pertinentes sur l'intérêt de chaque information apportée par  l'examen de la carte .
 D'autres vont filtrer les informations et malheureusement ne garder dans les mailles de leur conscience que des éléments sans intérêt abandonnant les éléments primordiaux sans même s'en apercevoir, n'ayant pas fait preuve d'esprit critique et de réflexion devant les informations apportées par cette carte .
Enfin les élèves réfléchis se poseront des questions ou saisiront d'emblée les données caractéristiques et, après cette analyse et cette synthèse, trierons les éléments retenus, captés par leurs sens, puis par leur entendement, pour ne garder dans leur esprit que la quintessence (le meilleur, l'essentiel)des notions vraiment pertinentes présentes sur cette carte et/ou suggérées , commentées par la maîtresse .

Nous pourrions vous présenter d'autres situations équivalentes pour les différents cas énumérés dans le titre de ce message, en particulier celles des multiples interactions de certains hommes politiques entre eux ou /et avec les citoyens , mais également concernant l'apport  des contributions de différents journalistes à  la"Connaissance" du grand public !
Il s'agit toujours des mêmes aberrations dés que des "humains" veulent traduire leurs pensées ou celles des autres lues ou/et entendues !

 
Beaucoup parmi  tous ceux précités dans le titre de ce billet et tous les autres ignorés ici, procèdent en toutes choses :

 - à la manière d'une éponge qui successivement est capable d'absorber et / ou de dégorger , par exemple un liquide, retenir et / ou relâcher des éléments solides;  réaction notamment de cette dernière aux contraintes extérieures et parfois internes .
Cette éponge s'approprie "s'empare, en quelque sorte" de tout , et pense vraiment restituer l'ensemble de ce qu'elle a saisi, absorbé sans discrimination .

 - à la façon d'un filtre [ passoire] qui laisse tomber, qui se défait,qui rejette, qui sépare la liqueur essentielle pour ne conserver que le rebut, le résidu, la lie .

Par exemple une matière de grande valeur dissoute dans le liquide , alors que le précipité formé lors de la réaction chimique, retenu par le filtre, ne présente aucun intérêt .

 - à l'imitation d'un tamis  qui en quelque sorte élimine, met à l'écart le gravier pour ne conserver que le sable contenant les paillettes d'or .

Dans la vie commune sociale, en toute activité de l'esprit ou manuelle, le comportement du tamis qui  permet d'écarter, de rejeter l'inutile et le nuisible, doit être privilégié .

Cependant, les rebuts (ce qu'il y a  de plus mauvais dans un ensemble, ce que l'on ne désire pas garder ) doivent êtres examinés minutieusement car, par exemple, il peut se trouver des particules d'or en inclusions dans les fissures des graviers de quartz .

Gerboise vous laisse réfléchir à toutes les situations qui vous sont connues,mais auxquelles, peut-être, vous n'aviez pas prêté l'attention nécessaire pour définir l'appartenance à tel ou telle situation  de ces trois cas de figure différenciés ci-dessus .

Cordialement vôtre .


vendredi 11 mai 2012

Leçons de sagesse, de discernement : apprendre, inciter à la curiosité et non à l'amusement.

Dans ses propos sur l’Éducation, Alain avait abordé des thèmes qu'il considérait très importants  .Dans chaque propos, de deux à trois pages, il allait à l'essentiel soulignant ses réticences pour les idées préconçues en dénonçant les inepties et les très fréquentes absurdités  .

Voici l'un d'entre-eux publié vers 1932 qui vous amènera à réfléchir à l'un des problèmes parmi les plus conséquents pour le devenir de chaque être humain .

" Je n'ai pas beaucoup confiance dans ces jardins d'enfants et autres inventions au moyen desquelles on veut instruire en amusant.
 La méthode n'est déjà pas excellente pour les hommes. Je pourrais citer des gens qui passent pour instruits, et qui s'ennuient à La Chartreuse de Parme ou au Lys dans la vallée.
Il ne lisent que des œuvres de seconde valeur, où tout est disposé pour plaire au premier regard ; mais en se livrant à des plaisirs faciles, ils perdent un plus haut plaisir qu' ils auraient conquis par un peu de courage et d'attention.
Il n'y a point d'expérience qui élève mieux un homme que la découverte d'un plaisir supérieur, qu' il aurait toujours ignoré s'il n'avait point pris d'abord un peu de peine.

 Montaigne est difficile, c'est qu'il faut d'abord le connaître, s'y orienter, s'y retrouver ; ensuite seulement on le découvre.

 De même la géométrie par cartons assemblés, cela peut plaire ; mais les problèmes plus rigoureux donnent aussi un plaisir bien plus vif. C'est ainsi que le plaisir de lire une œuvre  au piano n'est nullement sensible dans les premières leçons ; il faut savoir s'ennuyer d'abord.
C'est pourquoi vous ne pouvez faire goûter à l'enfant les sciences et les arts comme on goûte les fruits confits. 

L'homme se forme par la peine ; ses vrais plaisirs, il doit les gagner, il doit les mériter.

Il doit donner avant de recevoir. C'est la loi.

Le métier d'amuseur est recherché et bien payé, et, dans le fond, secrètement méprisé. Que dire de ces plats journaux hebdomadaires, ornés d'images, où tous les arts et toutes les sciences sont mis à la portée du regard le plus distrait ? Voyages, radium, aéroplanes, politique, économique, médecine, biologie, on y cueille de tout ; et les auteurs ont enlevé toutes les épines. Ce maigre plaisir ennuie ; il donne un dégoût des choses de l'esprit, qui sont sévères d'abord, mais délicieuses. J'ai cité tout à l'heure deux romans qui ne sont guère lus. Que de plaisirs ignorés et que chacun pourrait se donner sous la condition d'un peu de courage! J'ai entendu raconter qu'un enfant trop aimé, qui avait reçu un théâtre de Guignol pour ses étrennes, s'installait à l'orchestre comme un vieil abonné, pendant que sa mère se donnait bien du mal à faire marcher les personnages et à inventer des histoires. À ce régime, la pensée s'engraisse, comme une volaille. J'aime mieux une pensée maigre, qui chasse son gibier.
Surtout aux enfants qui ont tant de fraîcheur, tant de force, tant de curiosité avide, je ne veux pas qu'on donne ainsi la noix épluchée.

 Tout l'art d'instruire est d'obtenir au contraire que l'enfant prenne de la peine et se hausse à l'état d'homme.

 Ce n'est pas l'ambition qui manque ici ; l'ambition est le ressort de l'esprit enfant. L'enfance est un état paradoxal où l'on sent qu'on ne peut rester ; la croissance accélère impérieusement ce mouvement de se dépasser, qui, dans la suite, ne se ralentira que trop. L'homme fait doit se dire qu'il est en un sens moins raisonnable et moins sérieux que l'enfant. Sans doute il y a une frivolité de l'enfant, un besoin de mouvement et de bruit ; c'est la part des jeux ;

 mais il faut aussi que l'enfant se sente grandir, lorsqu'il passe du jeu au travail.

 Ce beau passage, bien loin de le rendre insensible, je le voudrais marqué et solennel.

 L'enfant vous sera reconnaissant de l'avoir forcé ; il vous méprisera de l'avoir flatté.

 L'apprenti est à un meilleur régime ; il éprouve le sérieux du travail ; seulement, par les nécessités mêmes du travail, il est mieux formé quant au caractère, non quant à l'esprit. Si l'on apprenait à penser comme on apprend à souder, nous connaîtrions le peuple roi.

Or, dès que nous nous approchons des pensées réelles, nous sommes tous soumis à cette condition de recevoir d'abord sans comprendre, et par une sorte de piété. Lire, c'est le vrai culte, et le mot culture nous en avertit.

 L'opinion, l'exemple, la rumeur de la gloire nous disposent comme il faut. Mais la beauté encore mieux. C'est pourquoi je suis bien loin de croire que l'enfant doive comprendre tout ce qu'il lit et récite. 

Prenez donc La Fontaine, oui, plutôt que Florian ; prenez Corneille, Racine, Vigny, Hugo.

Mais cela est trop fort pour l'enfant ? parbleu, je l'espère bien. Il sera pris par l'harmonie d'abord.
Écouter en soi-même les belles choses, comme une musique, c'est la première méditation.
Semez de vraies graines, et non du sable.
Qu'ils voient les dessins de Vinci, de Michel-Ange, de Raphaël ; et ils entendent Beethoven dans leur berceau.

Comment apprend-on une langue?

Par les grands auteurs, non autrement. Par les phrases les plus serrées, les plus riches, les plus profondes, et non par les niaiserie d'un manuel de conversation.

Apprendre d'abord, et ouvrir ensuite tous ces trésors, tous ces bijoux à triple secret. Je ne vois pas que l'enfant puisse s'élever sans admiration et sans vénération ;
 c'est par là qu'il est enfant ; et la virilité consiste à dépasser ces sentiments- là, quand la raison développe sans fin toute la richesse humaine, d'abord pressentie. L'enfant se fait une très grande idée de l'âge viril ; il faut pourtant que cette espérance soit elle-même dépassée. Rien n'est trop beau pour cette âge ".

Cordialement vôtre, Gerboise .



mercredi 9 mai 2012

A propos de la traduction, c'est-à-dire de la capacité de traduire, de prendre connaissance des informations qui nous parviennent de toute part , thème envisagé dans un prochain message .


Carte postale Réf. 616 LUDOM ÉDITION "trouvée" dans " un vide grenier " dans une rue de Montmartre.

En lisant son livre, qu'est-ce-que ce jeune garçon peut-il " transcrire " du texte situé devant ses yeux  à chacun des jeunes  personnages  plus ou moins attentifs ? De très nombreuses questions peuvent se poser à ce propos ; nous les traiterons en profondeur ici et dans un autre message ultérieur .

Nous essayerons d'approfondir ce thème dans un prochain message. En attendant , nous vous présentons un prélude à cet important problème qui se pose constamment à notre esprit .

Un personnage... ! " cherchant la petite bête " , capable de " couper les cheveux en quatre " , en deux mots: habile à tergiverser , mais cependant enthousiaste et passionné, argumentant sur le fait de bien traduire, c'est-à-dire , dire la même chose, ou presque la même chose, me fit penser à ce problème non négligeable, et m'inspira cette réflexion ci-dessous :

Il existe trois errements essentiels auxquels un interprète au  sens large du terme ne doit pas " baisser les bras " , mais doit "s'accrocher " ,résister de toutes ses forces intellectuelles de conviction .

Il s'agit, il est question ,

De faux-sens*,
de contre-sens**,
de non-sens*** .

Effectivement, quand un faux-sens est perpétré, il engendre un contre-sens et de ce contre-sens survient le non-sens ; ce non-sens ridiculise,celui qui " traduit "  et déforme ainsi la pensée de l'auteur en induisant en erreur de façons très différentes bien sûr les futurs lecteurs .

Mais réfléchissons : si " ce traducteur " , sur le qui vive, se méfie du faux-sens, il ne crée, n'enfante pas, ne donne pas le jour à un contre-sens et s'il ne donne pas naissance à un contre-sens, il n'en vient pas, il n'est pas réduit, il n'en arrive pas au non-sens ; et s'il ne s'abandonne pas au non-sens, il se rabaisse pas par la bienveillance du " logos " , en un mot , du verbe symbolique .

A bientôt, dans le prochain message , en vue de  " décortiquer " , expliquer sous tous les angles, tous les faux-sens, les  contre-sens et les non-sens des termes traduire et traductions ... Nous essayerons  ainsi , de traduire notre pensée en termes les plus clairs, les plus cohérents et les plus larges, envisageables et vraisemblables .

* Contre-sens ,  sens contraire à la signification véritable ; donc erreur sur le sens d'un mot, d'une phrase ; toute interprétation ou traduction , qui s'écarte du sens véritable et le dénature .
** Non-sens , absurdité dépourvue de raison ( parler d'épargne à une personne qui vit dans le dénuement, c'est un non-sens) , suite de mots qui ne signifie rien ; implique l'absence totale de sens dans ce que l'on dit, écrit ou traduit . Non-sens  est un jugement objectif sur une faute de pensée ou d'expression (cette phrase ... ne veut rien dire) .
*** Faux-sens , erreur sur l'acception, (signification ) d'un mot particulier ; se dit pour une traduction et implique qu'un mot, quoique n'étant pas interprété exactement, l'est tout de même en un sens assez voisin pour que la pensée  ne soit pas dénaturée .

Mot à double-sens, mot qui possède une double signification .
Sens propre, sens figuré .
Sens pratique , aptitude à adapter judicieusement son comportement aux circonstances .

Cordialement, bien à vous, Gerboise .