samedi 31 janvier 2009

Pline l' "Ancien",un des plus grand Esprit de son époque, en ce début de l'ére chrétienne;il nous livra toutes ses connaissances et sa grandeur d'âme.

Naturaliste romain , [+23 à + 79] il était amiral de la flotte de Misène lorsque se produisit l'éruption du Vésuve, où il se rendit tout à la fois pour observer le phénomène et porter secours aux habitants, et où il trouva la mort . Auteur de nombreux traités de grammaire, d'art ..., il est surtout connu par son Histoire naturelle, vaste encyclopédie des connaissances de son temps .

Avec Virgile (poète latin dont l'influence fut très grande sur toutes les littératures occidentales ) , ~ - 70 à ~+ 19 , la poésie avait dit les derniers mots des préceptes champêtres, quand, trois quarts de siècle plus tard, Pline le Naturaliste, esprit aussi vaste qu'écrivain élégant, entreprit de composer une sorte d'Encyclopédie, que le temps a respectée dans son ensemble, alors qu'il ne nous a légué que partielles et mutilées tant d'autres œuvres remarquables d'une bien moindre étendue .

" Pline, a dit Buffon, naturaliste et écrivain français [1707-1788] , semble avoir mesuré la nature et l'avoir trouvée trop petite encore pour l'immensité de son esprit . Son Histoire Naturelle comprend, indépendamment de l'histoire des animaux, des plantes et des minéraux, l'histoire du ciel et de la terre, la médecine, le commerce, la navigation ; l'histoire des arts libéraux et mécaniques, l'origine des usages ; enfin toutes les sciences naturelles et tous les arts humains ; et ce qu'il y a d'étonnant, c'est que dans chaque partie Pline est également grand ; l'élévation des idées, la noblesse du style, relèvent encore sa profonde érudition . Non seulement il savait tout ce qu'on pouvait savoir de son temps, mais il avait cette finesse de réflexion de laquelle dépendent l'élégance et le goût, et il communique à ses lecteurs une certaine liberté d'esprit, une hardiesse ( témérité) de pensée, qui est le germe de la philosophie . Son ouvrage, toujours aussi varié que la nature, la peint toujours en beau ; c'est, si l'on veut, une compilation (recueil) de tout ce qui avait été écrit avant lui, une copie de tout ce qui avait été fait d'excellent et d'utile à savoir ; mais cette copie a de si grands traits ( caractères de grande qualité ) , cette compilation contient des choses rassemblées d'une matière si neuve, qu'elle est préférable à la plupart des originaux qui traitent des mêmes matières . "

Le travail immense de Buffon fait un si magnifique éloge contient une partie spécialement consacrée à l'agriculture et assez étendue pour qu'en la détachant il ait été possible d'en former un volume où se trouvent résumées, comme d'ailleurs le constate l'auteur lui-même, non seulement toutes les pratiques anciennes, mais encore celles qui, au temps où il écrivait, constituaient de nouvelles découvertes .
Il avait pour but essentiel la vulgarisation des connaissances rustiques . " Ceux, dit-il, qui ont jusqu'à présent traité de cette matière semblent avoir trop oublié qu'ils devaient écrire non pour des savants, mais pour des laboureurs . " Nul doute en effet que les " laboureurs " ses contemporains n'aient tiré de réels avantages du soin qu'il prend d'allier toujours ~sans aucun trivial sacrifice toutefois~ la science exacte à la simplicité, et se donnant à lui-même pour précepte (règle) de la manière d'enseigner que " le temps et l'expérience sont les deux maîtres infaillibles " .
Toujours avide ( impatient de) de pénétrer les secrets de la nature, et d'ailleurs comprenant de la plus noble façon les devoirs inhérents (propres à ) aux importantes fonctions dont il était investi [ car c'était en remplissant avec zèle de hauts emplois qu'il trouvait le temps de se livrer aux études les plus profondes ] , Pline devait couronner la plus active et la plus féconde carrière par un de ces actes d'audace qui font date dans l'histoire de l'honneur et de la passion scientifique .

En l'an 79 de notre ère, Pline commandait à Misène les forces navales romaines, sous l'empereur Titus [construction du Colisée de 75 à 83] , qui défendaient les côtes méridionales de l'Italie, quand arriva cette première et formidable éruption du Vésuve qui devait ensevelir les villes de Pompéi, d'Herculanum, de Stabie, établies au pied de la montagne [ bien que le Vésuve, ancien cratère éteint sans doute, dût offrir les caractères d'une montagne volcanique, on n'avait alors souvenir d'aucune de ses éruptions . Celle de l'an 79 peut donc être considérée comme la première et comme constituant, si nous pouvons ainsi dire, les débuts de l'activité de ce volcan aux âges historiques ] .
A la première nouvelle du terrible événement, le savant, désireux en même temps et de porter secours aux populations et d'étudier de près le phénomène, fit aussitôt appareiller plusieurs galères, avec lesquelles il se dirigea vers le lieu du désastre .
Bientôt cependant le seul navire qu'il montait continua d'avancer sous la pluie de poussières et de pierres embrasées qui obscurcissait le ciel . Impassible, Pline couvrait de notes ses tablettes . Il voulut même aborder, et aborda en effet sur un des points de la côte les plus voisins du volcan . Là, il périt bientôt étouffé (par les gaz suffocants des émanations toxiques ) ; quelques jours plus tard son corps fut retrouvé couvert de cendres .

Quand Pline fait la critique des écrivains qui, selon lui, pour enseigner la science rurale se tiennent en des "régions littéraires trop élevées ", on croit qu'il a particulièrement en vue son contemporain Modératus Columelle [écrivain latin, originaire de Cadix, en Espagne ] , qui, alors que le Naturaliste donnait simplement un des livres de son grand ouvrage [ le XVIIIe] à l'agriculture, composait et publiait un traité d'agronomie, une Économie rurale très complète, très détaillée, et par conséquent très étendue,d'une grande richesse, formant d'ailleurs l'œuvre la plus considérable en ce genre que nous aient léguée les auteurs romains .
L'Economie rurale de Columelle, divisée en douze livres dont un, le dixième, qui traite de la culture des jardins, est écrit en vers, semble en effet inspirée par un désir aussi évident de faire œuvre belle que de faire œuvre utile .
Pendant que Pline, savant austère (sévère, décrivant strictement la réalité sans effets de langage ) , philosophe pratique, tient à être particulièrement entendu des humbles, et pour cela, sans cesser d'être élégant, s'efforce de parler un langage dépouillé de tous vains ornements, Columelle au contraire, poète rêveur, esprit amoureux du beau, du riche langage, entend, selon la charmante locution consacrée chez les anciens, ne jamais prendre la plume sans " sacrifier aux Grâces " .
Disciple enthousiaste du poète des Géorgiques (poème didactique de Virgile) , dont il aspire non à refaire, mais à continuer ou compléter l'œuvre, il recueille, pour l'accomplir pieusement, un vœu qu'a incidemment formé son glorieux devancier .

" Je laisse les jardins ; un autre les chantera, " a dit Virgile en achevant son poème des champs . Cet autre ce sera lui, Columelle .De là ce dixième livre écrit dans la langue des Muses . Et toutes les fois que, sans s'astreindre ( se soumettre) au rythme poétique, l'occasion s'offrira pour lui d'appeler l'inspiration, de subir l'enthousiasme, toujours il s'abandonnera à ses hauts instincts littéraires .

Aussi, pendant que Pline servira de mentor ( de guide, de conseiller sage et expérimenté ) aux paysans, Columelle sera plus particulièrement lu, goûté par les raffinés (dont l'éducation a conduit à apprécier une grande finesse de présentation dans le langage ) . Et si ~comme le fit jadis son maître Virgile ~il ne les gagne pas à la pratique des travaux champêtres, au moins leur apprendra-t-il à les aimer, à les respecter .

On dira de lui : " Si Orphée entraînait les arbres par les accords de sa lyre, Columelle, en chantant la vie rustique, entraîne les villes même à la campagne . "

Et ainsi, par le concours du savant et du poète, le même but sera doublement atteint . Honneur donc à tous deux .

A bientôt, bien à vous, Gerboise .

jeudi 29 janvier 2009

Commentaire 10 , marchés financiers : L'analyse technique et l'analyse fondamentale, deux points de vue de l'observation des comportements humains .

[précédent billet le 31 Octobre 2008]

Alors que l'analyse technique se concentre sur l'étude de l'action des marchés financiers, des marchés boursiers, l'analyse fondamentale se focalise sur les forces économiques de l'offre et de la demande qui provoquent la hausse, la baisse ou la consolidation des prix .

Le problème de la décision boursière peut être approché de deux manières en se posant les deux questions suivantes : Faut-il acheter ou vendre telle action, telle valeur ... ? L'approche économique permet de réaliser le meilleur choix .
A quel moment [minute, heure, jour, mois] doit-on réaliser la vente ou l'achat [ si c'est encore possible : car l'offre ou la demande du marché n'est pas toujours adéquate, adaptée à tout moment ! on est obligé de tenir compte des autres intervenants déjà présents et non encore "acheté ou vendu"] ?

L'approche fondamentale passe en revue tous les facteurs pertinents ayant une incidence sur les prix du marché afin de déterminer quelle peut bien être sa valeur intrinsèque (constitutive, qui est intérieure et propre à l'objet dont il s'agit ; qui tient à sa nature et non d'une convention) , et les cours théoriques . Cette valeur intrinsèque est celle qu'indiquent les fondamentaux (qui servent de fondement, qui ont un caractère essentiel et déterminant) en se basant sur la loi de l'offre et de la demande . Si cette valeur intrinsèque est inférieure à la valeur de marché en cours, c'est que le marché est sur-valorisé et qu'il devrait être vendu . Si la valeur de marché est au-dessous de la valeur intrinsèque, c'est que le marché est sous-valorisé et qu'il devrait être acheté .

L'approche technique permet l'étude de l'évolution d'un marché, principalement sur la base de graphiques, dans le but de prévoir les futures tendances . Elle se concentre sur ce qui est, et non sur ce qui devrait être . Elle s'intéresse au marché en lui-même, non aux facteurs externes qu'il reflète : elle décrit les mouvements du marché, pas les raisons qui sont derrière .

L'une et l'autre de ces approches de la prévision de marché tentent de résoudre le même problème, autrement dit, celui de déterminer la direction probable des prix . Elles ne font qu'appréhender le problème d'après des perspectives différentes .

Le fondamentaliste considère, recherche, les causes des mouvements de marché, alors que le technicien observe, s'intéresse à leur effet .

Le technicien pense, bien entendu, que ces effets représentent tout ce qu'il a besoin de savoir et tout ce qu'il veut savoir, et qu'il est inutile d'en connaître les raisons et les causes . Le fondamentaliste se demande toujours pourquoi .

L'analyse fondamentale ne vaut que ce que valent les informations financières . Un analyste financier, aussi génial soit-il, ne peut aboutir à des conclusions correctes si on lui fournit des informations fausses .

L'analyse technique traditionnelle part du principe que les cours sont la manifestation du comportement psychologique des intervenants et que celui-ci devient à son tour influencé par le niveau et l'évolution des cours .

La grande majorité des tradeurs (intervenants sur les marchés qui gagnent de l'argent en pariant sur des oscillations de prix à court terme ; l'idée est d'acheter une fois que la lecture que nous faisons du marché nous indique que les prix montent et de vendre quand la tendance ascendante arrive à bout de souffle) se classent soit comme des techniciens, soit comme des fondamentalistes .(Les investisseurs appartiennent à un autre monde ; ils gagnent parce qu'ils savent reconnaître de nouvelles orientations de l'économie et s'y intéressent avant que la majorité ne saisisse ces opportunités ; un investisseur qui s'y connaît peut faire des gains substantiels en conservant simplement ses positions, sans être actif; ils cherchent à connaître les comportements des entreprises et des secteurs dans lesquels elles se situent) .

En réalité, les deux catégories se chevauchent sur bien des points . Beaucoup de fondamentalistes connaissent les bases essentielles de l'analyse technique . De même, de nombreux techniciens sont au moins vaguement au courant des fondamentaux . Le problème que l'on rencontre, c'est qu'il existe souvent une contradiction entre ce que disent les graphiques et les fondamentaux . Habituellement, au début des mouvements importants de marché, les fondamentaux ne parviennent pas à soutenir ou à expliquer ce que les marchés semblent faire . C'est à ces moments critiques pour la tendance, que les deux approches paraissent le plus en décalage . D'habitude, elles se retrouvent plus loin, mais généralement trop tard pour permettre au trader d'agir .

Une explication avancée pour ces apparentes divergences c'est que les prix ont tendance à être en avance sur les fondamentaux perceptibles . Autre formulation : les prix des marchés agissent comme des indicateurs avancés des fondamentaux ou de l'opinion consensuelle du moment . Alors que les fondamentaux connus ont déjà été intégrés dans les prix et sont déjà " dans le marché " , les prix réagissent en ce point aux fondamentaux inconnus . Bien des marchés haussiers et baissiers les plus forts de l'histoire ont débuté sans que nous puissions percevoir de changements dans les fondamentaux . Une fois que les nouveaux fondamentaux furent perçus, la nouvelle tendance était déjà bien engagée .

On oppose trop souvent les deux types d'analyse comme si seuls les points de discorde pouvaient être retenus et comme si aucune union n'était possible .

On insiste donc sur ce qui les oppose :

L'analyse fondamentale serait réservée à une élite brillante et diplômée, s'intéressant au pourquoi et au comment des choses, employant des outils parfois complexes mais reconnus et proposant finalement des visions à long terme, refusant ainsi d'entrer dans des querelles du quotidien au risque d'être inutile .
L'analyse technique, elle, serait l'apanage d'esprits plus intuitifs, mais moins brillants, pratiquant une science un peu douteuse et peu académique et ne s'intéresserait finalement qu'au court terme .
Bref, on prêterait volontiers à l'analyse fondamentale des qualités de noblesse et de respectabilité un peu poudrée et on regarderait en revanche l'analyse technique avec une certaine condescendance, voire un certain mépris .
La différence essentielle qui peut être retenue est la suivante : l'analyse fondamentale analyse l'environnement des marchés, c'est-à-dire ce qui va jouer un rôle essentiel dans l'appréciation de la valeur du marché . Elle s'intéresse donc à tout ce qui va influencer les marchés [ situation économique, monétaire, politique ...] sans se focaliser sur les marchés eux-mêmes . A l'inverse, l'analyse technique se concentre uniquement sur ce que disent les marchés [ cf. le principe de base : le marché a toujours raison ] sans se préoccuper de l'environnement extérieur puisque les cours sont déjà le résumé de toute l'information disponible .

On voit donc ici que ces deux méthodes de prévision sont loin de s'opposer mais doivent, au contraire, être perçues comme extraordinairement complémentaires . Idéalement, l'analyse fondamentale doit logiquement donner la tendance de fond et l'analyse technique doit avertir que quelque chose d'important est entrain de se passer [changement de mode ou de tendance] que l'analyse fondamentale n'a pas encore permis de remarquer .

L'analyse technique joue alors un rôle d'alerte très efficace .

Peu d'activités humaines ont été pareillement étudiées, sous autant d'angles différents, et surtout psychologiques, que les activités boursières . L'achat et la vente [l'avidité et la peur] de titres négociables constituent une activité passionnante à étudier . C'est pourquoi nous allons poursuivre ces explorations, essayer d'acquérir de nouveaux Savoirs afin de les soumettre à notre Réflexion .

Bien à vous, Gerboise .

mardi 27 janvier 2009

Contribution à la connaissance de cette région d'Aquitaine [Guyenne et gascogne] ravagée par ce déchaînement de la nature,en cette Tempête mémorable .



Les provinces de France - La Guyenne et la Gascogne .( suite n°4 du 26 Décembre 2008).

Cette gravure, comme les précédentes est extraite du merveilleux petit livre de Doré Ogrizek que nous conseillons encore d'acquérir : Les provinces de France, publié en Novembre 1953 par les Éditions Odé . L'ouvrage est préfacé par Georges Duhamel, de l'Académie Française . L'illustration ci-dessus [et les suivantes peuvent-être agrandies par un clic gauche] est de A. Brenet .

" Écoutez les Gascons ... Ce n'est plus, sous ses doigts .
Le fifre aigu des camps, c'est la flûte des bois !
Ce n'est plus le sifflet du combat, sous les lèvres ;
C'est le lent gaboulet de nos meneurs de chèvres !
Écoutez ... c'est le val, la lande, la forêt,
Le petit pâtre brun sous son rouge béret,
C'est la verte douceur des soirs sur la Dordogne ;
Écoutez les Gascons : c'est toute la Gascogne ! "

Edmond Rostand

Cette présentation est insérée cette fois-çi dans un billet lié à des événements catastrophiques qui touchent cette province .


Monotone la forêt landaise ? Pas plus que la mer ou que n'importe quel espace où la nature s'exprime sans retenue . La " Pignada " s'étend sur les deux tiers du département . Accueillante, elle se laisse parcourir par des sentiers bruissant du souffle du vent, qui dérange les épines et les feuilles, tandis que les troncs oscillent doucement à l'approche d'une clairière ou d'une dune de sable fin .

Cette photographie illustre le texte ci-dessous, de la Grande Encyclopédie de la France et de ses régions, 4e Tome : Beautés naturelles - II, publié par les Éditions ATLAS pour Télé 7 jours en 1988 et distribué par les marchands de journaux, chaque semaine .

" Le pin est-il un arbre ? "

" L'immensité plane et dénudée d'autrefois s'est réveillée un jour, hérissée de pins plantés droits !
En 1840, Théophile Gautier parlait d'un " Sahara français poudré de sable blanc " . En 1879, Jules Verne y voyait encore un désert, " une succession de vastes plaines, les unes absolument nues, les autres tappissées de bruyères et d'ajoncs " ...
Aujourd'hui, tout est ici forêts . La légende grecque d'Attis pourrait illustrer l'histoire des Landes en une belle parabole : le beau et jeune berger protégé par la déesse Cybèle avait promis à cette dernière de rester chaste . Mais il s'éprend de la nymphe Sagaritis et l'épouse . Cybèle tue alors sa rivale et transforme l'infortuné berger en pin . Il en vint dans les Landes des mille et des cents . Les bergers en pelisse juchés sur de longues échasses ont tous disparu . Et, d'ailleurs le pin est-il vraiment un arbre ? Mis en culture par l'homme pour son bois et sa résine, le pin, certes apparu naturellement voilà 9000 ans, devient en quelque sorte un produit comme le blé, le maïs ou la vigne ."


Le " Gemmage " des pins dans les Landes , Cl. Léo Neveu .

Toujours les pins, les pins, les pins . A leur flanc coule la résine et montent en tournevis les grimpereaux et les sitelles . On peut marcher ainsi une journée sans rencontrer une maison, un homme même, sans entendre d'autre bruit que le marteau du pic-vert ou du pic-épeiche qui frappe les troncs sonores . Qui est venu ici une fois ne rencontrera jamais un spectacle d'une plus magnifique désolation : il fallait un poète pour célébrer un tel paysage . Les Landes l'ont eu, et jamais peut-être plus beau livre n'a été plus en harmonie avec la terre natale qu'il a chantée .

" Si tu n'as jamais vu sur nos glauques rivages
Les flots empanachés d'écume se lever,
Se dresser, crépiter vers les dunes sauvages,
Si tu n'as jamais vu ce qu'on ne peut rêver,

Et si tu n'as jamais entendu, quand Décembre
Sous les portes de bois vient hurler comme un loup,
Les pins du pays noir sous leur blessure d'ambre
Chanter, crier, gémir et pleurer comme nous,

Femme, la plus aimée entre toutes les femmes,
Tu ne sauras jamais combien ta bouche en fleur
En nommant le bonheur eût étonné cette âme
Fille d'un tel pays de rêve et de douleur . "

Emile Dexpax, tué en 1915, sur l'Aisne, au front .


ÉTANG DANS LES LANDES , Théodore Rousseau, [Musée du Louvre]

La plaine des Landes jadis marécageuse, insalubre et inculte, sans cesse menacée par les dunes mouvantes du littoral, a été complètement transformée et assainie, à partir de 1788, grâce à la ténacité de Nicolas Brémontier, [ingénieur français des Ponts et Chaussées;il réalisa en grand la fixation des dunes des Landes en dotant le pays de milliers d'hectares de pins maritimes] et de Chambrelent . Elle était vers 1925 couverte de 88000 hectares de pins, de chênes-verts et de chênes-lièges qui alimentaient de prospères industries comme le gemmage des pins . Ce pays forestier, éclairé de grands étangs, avec ses villages éparpillés dans des clairières, a un caractère profondément curieux et attachant .

Bien à tous ceux que les " Éléments du Ciel " n'ont pas épargné . Gerboise .

dimanche 25 janvier 2009

Insuffisances des lois : le droit et les textes législatifs .



" S'il n'y a pas à proprement parler une science des lois, il est cependant une manière scientifique de légiférer "
.

Les lois " de notre monde "prononcées (par les textes législatifs) , établies (dans les sciences physiques et naturelles) , déclarées exemptes ( soustraites) de toute remise en question par les hommes en fonction des circonstances, des connaissances , des pouvoirs, doivent-elles être immuables et déclarées caduques (dépassées) ?

S'il n'est pas activement mêlé à la lutte des intérêts, le juriste [personne qui a de grandes connaissances juridiques, c'est-à-dire qui sont en rapport avec le droit (droit : ce que chacun peut exiger, ce qui est permis, selon une règle morale, sociale) qui se fait, s'exerce en justice, devant la justice ... et le pouvoir de faire régner ce droit] est naturellement porté à croire ( s'imaginer) que la vie sociale s'organise, et se meut sous l'empire absolu des lois : n'est-ce pas en effet à travers les lois qu'il a coutume d'apercevoir toujours la vie ?
Les textes législatifs fournissent à l'esprit des formules (des représentations implacables , inflexibles, définitives) généralement claires et précises (parfois contradictoires : tel ce cas où un agent du trésor public à qui vous demandez un avis au sujet d'un recours auprès de la justice, vous conseille de lui régler la somme demandée par elle ; vous suivez son conseil ; vous recevez quelques temps plus tard une lettre vous annonçant que : ayant payé la somme, vous avez reconnu vos torts, et donc l'affaire est close définitivement !) , dont la rigidité (l'intransigeance) , s'imposant au respect du juriste, doit nécessairement déformer pour lui l'aspect vrai des choses : n'osant s'échapper (" faire le mur de temps en temps ... " !) hors des textes, pour saisir (prendre en considération) le monde social dans toute son étendue, dans toute sa complexité et dans tout son mouvement, il en arrive à chercher la source unique du droit, non dans la société s'organisant d' elle-même, mais dans les rouages de l' État, spécialement investis, avec un monopole théoriquement exclusif, de la haute mission de frapper les règles officielles du droit consacré .
De cette vision professionnelle des relations sociales, et, pour ainsi dire, d'une illusion d'optique, est née la conception dogmatique du droit et de la loi .

Ces réflexions ne peuvent être évitées par aucun être humain .Nul n'est dispensé d'exercer son esprit critique, quelles que soient ses activités . Nous reviendrons sur ce thème après avoir posé d'autres problèmes cruciaux au sujet de la connaissance des choses et des êtres .

Bien à vous, Gerboise .

samedi 24 janvier 2009

Les plantes qui ont joué un rôle prédominant dans l'histoire de l'humanité : les caféiers . Goût, odeur et stimulation [" coup de fouet ! "].

Le café Procope de nos jours, rue de l'Ancienne-Comédie à Paris .
Créé par Francesco Procopio dei Coltelli , originaire de Sicile, en ce XVIIIe naissant .

Philosophes, écrivains et artistes s'y côtoient, tandis que les bourgeois et les commerçants en profitent pour traiter leurs affaires dans une atmosphère feutrée (discrète, peu sonore) . En 1686, Procopio s'installe rue des Fossés-Saint-Germain, l'actuelle rue de l'Ancienne-Comédie, pour créer cet établissement hors du commun (sans pareil) , qui participera pendant près d'un siècle et demi à la vie mondaine, intellectuelle et politique de la capitale . Il fut fréquenté par Jean de La Fontaine, Fontenelle [neveu de Corneille] , les pensionnaires turbulents de la Comédie Française,Voltaire, Diderot et Alexandre Dumas .

- A gauche ci-dessus, deux figures qui représentent une molécule de caféine : en haut, schématisée dans l'espace et en bas, symbolisée dans un plan . C'est elle qui est à l'origine de la stimulation de l'activité d'une personne ; qui augmente , qui excite ses fonctions organiques .


- A droite ci-dessus, deux autres figures qui représentent la molécule odorante du café qui est à l'origine de son odeur et de sa saveur lorsque le grain a été torréfié et moulu . Les deux représentations schématiques [haut et bas] sont équivalentes à celles de la caféine à gauche . Nous pouvons constater que la molécule de caféine est beaucoup plus volumineuse que celle responsable de la sensation de l'odeur et de la saveur . C'est cette dernière molécule odorante qui , grâce à un mucus (liquide visqueux) présent sur la muqueuse olfactive de nos fosses nasales, intermédiaire indispensable à l'interaction stéréochimique entre cette molécule et les sites spatiaux de son récepteur olfactif [cil formé de protéines ] , sera à l'origine d'un signal vers le cerveau . Il en est de même pour les cellules gustatives de la langue et des parois buccales imprégnées de salive dans laquelle les molécules aromatiques vont se dissoudre et rejoindre les récepteurs des différentes papilles [formées de protéines] sises (situées) dans les " bourgeons du goût " .

Cette molécule est donc responsable de la sensation de l'arôme si agréable, pour certains, du café ! grains grillés du Coffea arabica [ plante qui, à l'origine, était cultivée près de la ville de Mokha au Yémen , au sud de la péninsule arabique .

L'action stimulante du café elle, est donc due à la caféine qui stimule le cortex cérébral ; son mode d'action consiste à inhiber une enzyme [ la phosphodiestérase] qui à son tour désactive une molécule { ATP] qui sert de réserve d'énergie . La structure spatiale de la caféine analogue à l'ATP, adénosine triphosphate, fournisseur d'énergie dans toutes les réactions du métabolisme cellulaire, lui permet de se faire passer pour elle , et donc , est à l'origine de mécanismes moléculaires comparables , ceux qui activent [fournissent de l'énergie aux cellules] .

La couleur des grains de café grillés est due en grande partie à la réaction de brunissement qui se produit lorsque des substances contenant de l'azote sont chauffées . Les molécules responsables du goût et des stimuli olfactifs sont temporairement piégés dans les grains .
Certains aspects marrons [croûtes de pain, soufflés, entremets, pommes de terre cuites au four, sauces " attachées " au fond d'une poêle ...] sont formés par des réactions entre des hydrates de carbone et les acides aminés des protéines .
Une telle combinaison, appelée réaction de Maillard, se produit généralement lorsque deux corps sont chauffés ensemble ; Il en résulte un mélange très complexe de différents produits . En même temps que la couleur marron se développe, apparaissent des molécules qui donnent une odeur [un arôme] , un goût [une saveur] à la substance, de sorte que le brunissement induit par la chaleur, contribue aussi au parfum, à l'odeur dégagée par les gaz de réaction . La réaction de Maillard se produit dans la croûte chaude et sèche du pain au cours de la cuisson et certaines molécules parfumées les plus mobiles atteignent les fosses nasales des personnes où se situent des filaments olfactifs capables d'initier des " signaux " vers certaines aires corticales spécialisées du cerveau .

A ce propos deux très belles expériences peuvent être réalisées :

1 -Prenons une gorgée de café que nous garderons en bouche en la savourant . Les molécules aromatiques du café vont venir se fixer sur les sites moléculaires des papilles olfactives situées dans les bourgeons du goût immergées dans la salive , et ainsi vont déclencher un signal qui cessera lors de la saturation de ces sites (plus aucun site ne sera libre pour permettre la " fixation" d'autres molécules , donc il y aura absence d'impulsion vers le cerveau et donc de perception de saveur . Il est important de signaler que certaines molécules, sont inodores ou insipides, car elles ne se dissolvent, ni dans le mucus qui tapisse la muqueuse nasale, ni dans la salive de la cavité buccale ) . A ce moment-là, la sensation savoureuse du café dans la bouche deviendra moins intense, puis cessera . Il suffira de boire plusieurs gorgées d'eau pure (pour se rincer la bouche) pour provoquer leur "départ" des sites . Si à ce moment là, vous absorbez une nouvelle gorgée de café, une intense sensation savoureuse de café se fera à nouveau sentir ; elle est due à la fixation de nouvelles molécules aromatiques sur les sites, qui à ce moment-là, sont de nouveaux libres après le "lessivage" produit par l'eau pure bue précédemment ; cette adaptation des molécules à ces sites va ainsi réactiver les signaux vers le cortex cérébral .

2 - Consommation de nombreux cafés " expresso "[très courts, un fond de tasse seulement] , que l'on pourrait considérer comme excessive, par les Italiens, en particulier .
Ils ne contiennent que très très peu de caféine, car cette dernière se dissous très lentement par rapport à la vitesse de dissolution des molécules odorantes . Les cinétiques , c'est-à-dire les vitesses de réaction, ici ,celles du passage de l'état solide à l'état de dilution dans le liquide à une température, à une pression donnée et une pureté donnée [une dissolution dans l'eau pure ou, dans notre cas, la salive, ne se produit pas d'une façon identique : rapidité et quantité] des deux molécules sont tout à fait différentes, d'où le phénomène relatif .

Attention , les couleurs de la bière, du sirop d'érable, appartiennent aux mêmes phénomènes de brunissement, mais dans le cas du caramel, il ne s'agit pas d'une réaction de Maillard car il n'y a aucun acide aminé en jeu .
Une grande partie des bruns et des noirs que l'on rencontre dans la nature peuvent être associés à une seule molécule : la mélanine, celle responsable du bronzage de la peau ; certains phénomènes sont liés à la présence ou à l'absence de ce pigment .


Le caféier est un arbuste de la famille des Rubiacées, proche du Quinquina, du Gardénia ou encore de la Garance . Une plantation de type Coffea Arabica se situera entre 600 et 2000 mètres, l'altitude favorisant une meilleure qualité du grain, alors que la plantation Coffea Canéphora (appellation commune :Robusta) , moins sensible à la chaleur et plus robuste, poussant à partir du niveau de la mer, jusqu'à 600 mètres . Cet arbuste tropical, est originaire d'Abyssinie .
L'arbuste Coffea est formé par des branches principales opposées deux à deux le long du tronc . Ses feuilles, persistantes, brillantes, toujours vertes, ovales, au relief gaufré et au bord ondulé présentent une similitude avec les feuilles de laurier . Elles apportent à l'arbrisseau des variations de tonalité du plus bel effet en devenant jaune-vert, vert-clair, puis vert-foncé au fil des semaines .Les fleurs blanches, à cinq lobes, au délicat parfum évoquant le jasmin, sont réunies en touffes sur les branches à la base des feuilles . Leur brève existence [quelques heures seulement] , suivie d'un rapide dessèchement, permet de les voir éclore puis se faner en laissant place à une minuscule cerise ou drupe, qui commence sa croissance pour arriver à maturité en huit, dix ou douze mois environ, suivant la variété du caféier . Sur un même arbuste comptant plusieurs floraisons par an, il n'est pas rare de trouver réunis des feuilles, des fleurs et des fruits, composant une splendide palette de couleurs vert, blanc et rouge .

" L'arbre du café est toujours vert et ne se dépouille jamais de ses feuilles à la fois ... Dans presque toutes les saisons de l'année, on voit un même arbre porter des fleurs et des fruits, dont les uns sont encore verts et les autres mûrs ou près de leur maturité . Les fleurs sont blanches et ressemblent beaucoup à celles du jasmin ... Aussitôt que la fleur est tombée, il naît, à sa place, un petit fruit fort vert d'abord, mais qui devient rouge en mûrissant, et de la forme à peu près d'une grosse cerise . Il est fort bon à manger . Il nourrit, il rafraîchit; sous sa chair on trouve, au lieu (place) du noyau, la fève ou graine que nous appelons Caffé ."

Jean de la Roque, Voyage de l'Arabie heureuse, 1715 .


Le fruit du caféier, la " cerise " se colore de rouge à la maturité ; débarrassée de sa parche, elle est séchée, puis torréfiée .


Torréfier les graines, les " fèves ", c'est simplement les faire "griller "! En fait l'opération est beaucoup plus complexe . Au titre d'une comparaison, il y a autant de différence entre les fèves simplement séchées et celles transformées à haute température, qu'entre des grains de blé broyés à l'état de farine et une croûte de pain juste dorée : que la torréfaction soit mal conduite, insuffisante ou excessive, et voilà, comme pour le pain, la meilleure matière première définitivement gâtée et tout juste bonne à jeter !

D'autre part, savez-vous que le marc de café, résidu obtenu après infusion [contenant un alcaloïde: la caféine, ainsi qu'une molécule aromatique ] de ces fèves grillées et moulues, peut-être utilisé pour soigner vos plantes, dans le compost, un terreau, un substrat riche en humus ; ce marc de café est riche en phosphates, il aide les graines à germer; on peut l'utiliser lors du rempotage de nos plantes vertes . On pourra déposer une cuillerée de marc sur la terre des pots ; l'eau d'arrosage permettra aux éléments nutritifs de descendre vers les racines .


Ci-dessus, le café, par Edmond Morin, vers 1860-1880 .

Le poème : Villanelle de Charles Monselet .
( Comme toujours, on peut agrandir l'image ci-dessus et ci-dessous, en vue de lire le texte , et toutes les autres, en réalisant sur elles un clic gauche) .


Planisphère( carte où l'ensemble du globe terrestre est représenté en projection plane) situant les plantations des caféiers dans le monde.

Les récits, les nouvelles concernant le café, sont abondantes :

En voici, parmi d'autres, deux très savoureuses, comme doivent l'être toujours les succulents et délectables breuvages, initiés à partir de ces divines fèves .

L'abbé Jacques Delille, poète français [1738-1813] . Il descendait de part sa mère du chevalier Michel de l'Hospital, enseigna la poésie latine et obtient une chaire au Collège de France, à Paris . Responsable de l'abbaye Saint-Séverin, d'où ce titre d'abbé qu'on lui donnait généralement . Amateur de café, il écrivit ces quelques vers à sa gloire :

" Il est une liqueur au poète bien chère
qui manquait à Virgile et qu'adorait Voltaire .
C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur,
sans altérer la tête épanouit le cœur !
Ainsi quand mon palais est émoussé par l'âge,
avec plaisir encore je goûte ton breuvage .
Que j'aime à préparer ton nectar délicieux :
sur le réchaud brûlant, moi seul, tournant la graine,
à l'or de ta couleur fais succéder l'ébène ."

L'illustre amateur de café qu'était Alexandre Dumas expliqua que la ville de Mokha en donne trois espèces :

" Le café extra-fin, celui qui se détache de lui-même de la tige, c'est le tribut que les Arabes du désert paient au sultans .
Quand la précieuse fève ne tombe plus d'elle-même, une étoffe est étendue sous l'arbre, on secoue fortement le tronc et on effectue une seconde récolte qui défraye la table des ministres et des pachas .
Tout le reste sur l'arbre est avorté, chétif, sans saveur et bon pour les goujats . Des mains mercenaires cueillent péniblement tous ces rebuts et voilà que nous autres Européens du café Procope en sommes réduits à savourer avec délices trop heureux encore quand ce n'est pas de la chicorée . "

Je ne sais si, à l'heure où vous prendrez connaissance de ce texte,[et si ce breuvage vous convient] le moment de déguster un " nectar de Mokha " sera le bienvenu pour l'apprécier?
De toute façon, si le café n'a pas votre préférence et que le thé a votre prédilection, dans un prochain billet , nous vous parlerons des jeunes pousses de ces arbustes, qui eux également ont joués un rôle important dans l'histoire de l'humanité .

Bien à vous, et : bon breuvage ! Gerboise .

mardi 20 janvier 2009

Premières clartés du matin : Pensées concises *[denses**] , à prendre en considération .

* -concises :qui s'expriment en peu de mots.
** - denses : paroles, écrits, qui renferment beaucoup d'éléments marquants, en peu de place .

" La matière représente un état d'équilibre entre les forces internes dont elle est le siège et les forces externes qui l'enveloppent . La définition d'un corps reste donc inséparable de celle de son milieu . Le métal le plus dur se transforme en vapeur quand son milieu éprouve certaines variations (de température, de pression et de composition) . L'eau devient solide, liquide ou gazeuse suivant le milieu (l'environnement) où elle est plongée . "

Docteur Gustave Le Bon, 1917 .

N'en est-il pas de même de la matière organique inerte ou vivante ; des êtres du règne animal et de ceux du monde végétal ainsi que, d'une autre manière, des comportements des êtres humains ?

"- Les hommes n'ont jamais cessé de rêver d'éternité et cependant l'éphémère (le fugace, le précaire, ce qui est de courte durée, ce qui cesse vite, le passager) les domine toujours . Les plus grands empires se sont évanouis, les dieux eux-mêmes sont tombés en poussière et aujourd'hui l'astronomie montre que les astres peuplant le ciel finissent aussi par disparaître .
- Nos idées sur les choses varient nécessairement suivant que l'on considère la forme éphémère de ces choses ou leur contenu éternel .
- Les religions apprenaient jadis (dans le temps passé, il y a longtemps) à l'homme à regarder dans le passé et le considéraient comme déchu (qui n'a plus, qui est dépossédé de) de sa primitive splendeur . La science montre au contraire que le progrès est dans l'avenir . Nos efforts créent la puissance de l'humanité future " .

Docteur Gustave Le Bon, 1917 .

Ces pensées ne demandent-elles pas un peu[!] de réflexion ?

Bien à vous, Gerboise .

lundi 19 janvier 2009

LIRE, déchiffrer, prendre connaissance en vue de connaître et de comprendre, et ECRIRE, consigner, laisser une trace indélébile pour les autres (*)

(*) et pour les générations futures .

La caractéristique, la particularité, la spécificité de l' ÉCRITURE, c'est qu'elle nécessite d'être lue . Mais, comme le milieu, [ notre univers , tous les contextes, les objets, les êtres , que nous pouvons avoir sous nos regards, ceux qui nous interpellent] , que nous avons sous les yeux, le même livre, le même document , offre également au regard une infinité de " perspectives " (contextes) possibles qui varient (qui changent de signification) selon la direction de notre attention, de notre environnement matériel et humain , nos intérêts et nos goûts, de la profondeur et la délicatesse de notre esprit du moment .

Le prodige (cet événement extraordinaire, ce miracle) , le mystère (ce qui est inconnu, caché, presque inaccessible à la raison humaine) de l'écriture, c'est donc de réussir à capter la vie même de la pensée au moment où elle s'en échappe, s'en dégage, d'où elle émane, mais de telle manière qu'elle puisse recommencer une carrière toujours nouvelle, comme cela arrive à la musique, dont nous pouvons dire qu'on ne l'épuise jamais et que, pour essaimer, se propager, se disséminer, " faire tache d'huile " , en quelque sorte se répandre, il faut que, chez celui qui la joue et chez celui qui l'écoute, elle reçoive toujours une interprétation différente, qui ne coïncide pas toujours avec celle de son auteur, et qui y ajoute indéfiniment .
Ce qui est vrai aussi de l'auteur lui-même , quand il se remet en présence de cette œuvre qu'il a faite une fois pour toutes (sauf parfois, pour certains ouvrages, où une nouvelle édition " revue et corrigée "est publiée) et qu'il n'achève jamais de découvrir lorsqu'il en reprend connaissance en d'autres lieux et d'autres circonstances .

Quand nous affirmons : vous devez (il faut) lire ,vous êtes tenu de prendre connaissance de cet ouvrage, vous avez tort de penser qu'il s'agit d'une même opération à laquelle tous les hommes peuvent être conviés et qui pour un moment les égalise . Car nous ne lisons jamais le même livre , nous ne le lisons pas avec le même regard, le même état d'esprit, nous n'y voyons pas les mêmes choses, les mêmes significations, nous n'en tirons pas les mêmes leçons, nous n'en parlons pas dans le même langage . Certains y cherchent certains faits, d'autres certaines idées, une majorité de simples émotions en vue de comprendre le monde et la pensée " dans le vent de l'époque " . Un petit nombre seulement rencontrent la pensée de celui qui a construit le message, qui a voulu nous livrer quelque chose de précis . Les plus nombreux y découvrent, comme dans les reflets d'un plan d'eau agité , une image de leurs préoccupations, de leur philosophie de la vie, de leurs impressions, de leurs projets, de leurs spéculations . Ces dernières valent tantôt moins et tantôt davantage . Elles déterminent en même temps leurs faiblesses et leurs forces .

Nous poursuivrons notre investigation " du lire et de l'écrire " car ce sujet se situe au sein même de nos préoccupations .

A bientôt, bien à vous, Gerboise .

samedi 17 janvier 2009

La rose : Poème deJean-Antoine de Baïf , 1532-1589 .

Photographie de Gerboise dans un jardin de Saint-Malo .

Jean-Antoine de Baïf, écrivain français, élève de Dorat, humaniste français helléniste fameux, condisciple de Du Bellay et de Ronsard .
Il fit parti de la Brigade[qui allait devenir la Pléiade, dont le chef de file fut Ronsard] . Poète érudit, il donna des pièces d'une grande qualité : Amours de Francine [1555], et les Mimes, son livre le plus singulier. D'autres concernent l'enseignement et des proverbes . Il fonda une académie de musique avec l'appui du roi Charles IX .

La rose

Durant cette saison belle
Du renouveau gracieux,
Lorsque tout se renouvelle
Plein d'amour delicieux,
Ny par la peinte prérie,
Ny sus la haye fleurie,
Ny dans le plus beau jardin,
Je ne voy fleur si exquise
Que plus qu'elle je ne prise
La rose au parfum divin .

... La rose incarnate est celle
Où je pren plus de plaisir :
Mais combien qu'elle soit telle
Si la veu-je bien choisir
Car l'une prise en une heure,
Et l'autre en l'autre est meilleure
Au chois de nostre raison .
Toute chose naist, define (dépérit) ,
Tantôt croît et puis decline
Selon sa propre saison .

Je ne forceray la rose
Qui cache, dans le giron
D'un bouton etroit enclose,
La beauté de son fleuron .
Quelque impatient la cueille
Devant que la fleur vermeille
Montre son tresor ouvert ;
Mon desir ne me transporte
Si fort que celle j'emporte
Qui ne sent rien que le verd (les passe-temps) .

A bientôt, bien à vous, Gerboise .

mercredi 14 janvier 2009

Réflexions à propos de l'estimation de la " valeur " d'un être humain,scientifique ou autre,qui cherche à comprendre partiellement notre univers (*)



(*) et qui , en imaginant , en concevant, en inventant donc [créant, forgeant, innovant] un nouvel " outil "
( un instrument technique ou/ et intellectuel), découvre, discerne et donc dévoile ainsi un nouvel aspect de notre monde !


Il s'agit, tout bien considéré, de l'acte de la Société (d'une certaine communauté humaine) qui estime la nécessité d'une appréciation, d'une évaluation, d'une expertise, de ceux qui s'adonnent (embrassent volontairement une activité) au métier de chercheur, et de tout être qui se consacre, se livre à des activités intellectuelles . Cette communauté humaine qui estime devoir juger de leur vivant ceux qui doivent " rendre des comptes ! ? ", est composée uniquement " d'hyper-spécialistes ! "
Essayer de réaliser cette forme de recherche " ouverte " sur le monde est une gageure,
(un défi) non parce que ce type d'activité est particulièrement difficile, voire impossible, mais parce que les résultats vont déstabiliser l'ensemble des examinateurs, submergés par des contextes en dehors de leur champ de recherche ... Ils seraient obligés d'envisager une remise en question de leurs idées immuables qu'ils considèrent, au moins jusqu'à la fin de leur " carrière officielle " , même de la fin de leurs jours (ne doit-on pas, parfois dans certaines circonstances, attendre la disparition, le repos éternel, de ce type d'arbitre !) , comme définitives .


Et cela est un crime impardonnable .


Méditent-ils suffisamment sur ce qui peut définir la valeur d'un chercheur, d'un être humain ? On peut en douter, dans la plupart des cas - surtout si ces philosophies du monde ne correspondent pas à la leur .


Sous le " talent " de n'importe quel personnage, d'un vrai chercheur, d'un inventeur , de celui qui crée, qui trouve une idée, un fait , un phénomène, on découvre des caractéristiques élémentaires, des qualités inhérentes dont aucune ne lui est spécifique mais qui, " ensembles " , le cernent tout de même mieux .


L'évaluation de la valeur des chercheurs, de tout être humain qu'est-ce donc ?

Voici le moment de faire appel, pour jauger de ces comportements, au réalisme de l'auteur de cette comédie : Caron de Beaumarchais, qui démontre l'hypocrisie de la société dans cette pièce, le Mariage de Figaro, où il peint un insolent valet, Figaro, s'adressant à son maître, le comte Almaviva .

" Figaro - " Feindre d'ignorer ce qu'on sait, de savoir tout ce qu'on ignore ; d'entendre ce qu'on ne comprend pas, de ne point ouïr ce qu'on entend ; surtout de pouvoir au-delà de ses forces ; avoir souvent pour grand secret de cacher qu'il n'y en a point ; s'enfermer pour tailler des plumes, et paraître profond, quand on n'est, comme on dit, que vide et creux ; jouer bien ou mal un personnage ; répandre des espions et pensionner des traîtres ; amollir des cachets ; intercepter des lettres et tâcher d'ennoblir la pauvreté des moyens(la fin justifie les moyens, la raison d'Etat justifie tout !) par l'importance des objets, voilà toute la politique ou je meure ! (au subjonctif : que je meure, si j'ai menti) .

Le comte Almaviva - Eh ! c'est l'intrigue que tu définis !

Figaro - La politique, l'intrigue, volontiers ; mais, comme je les crois un peu germaines (de même aloi) en fasse qui voudra ... "

Oui, des " examinateurs ! " réputés intègre, incorruptibles, vertueux, se plièrent, se plie toujours sans broncher à ces techniques ...

Après ces quelques considérations affligeantes, sévères, nous pouvons continuer à mettre en valeur les qualités de ceux qui peuvent faire l'objet de ces vicissitudes (!) inadmissibles mais cependant réelles :

Continuité (constance) , ténacité (persévérance) , acuité de l'observation (perspicacité dans les constatations, les commentaires) , habileté expérimentale (savoir- faire, subtilité) , don des comparaisons entrecroisées (des facteurs présents et agissants deux à deux, trois à trois ... ) , sens critique et art de trouver la faille (la lacune, être capable de détecter l'anormalité, ce qui n'est pas cohérent, ce qui " jure " , ce qui détone, ce qui est comme " un cheveu dans la soupe " ) dans un système, enfin et surtout : aptitude à poser les bonnes questions, " à poser les problèmes " , c'est à dire à saisir les réalités des choses, puis à concevoir un protocole d'observations, d'expériences, en imposant ensuite avec exigence des " contre-épreuves " , enfin à rebâtir quand il le faut une autre hypothèse de travail et à recommencer ...

Et, dans cette démarche complexe, où l'imagination et l'impatience sont sans cesse ramenées entre des berges, ne pas tomber dans des pièges tentants : la fascination par le concept et le mot, ou par l'outil .
Ce genre de fascination (attrait, attirance), qui peut tourner à la perversion, tend à devenir plus fréquent à mesure que les techniques deviennent de plus en plus nombreuses et complexes . Elle est évidemment associée à l'hyper-spécialisation . Or toutes ces propriétés paraissent si banales, car vécues ou observées, qu'elles ne sont plus scrutées avec assez d'attention par beaucoup d'examinateurs des comités . Ces derniers, blasés ou las, ces membres devant apprécier un membre de la communauté, substituent à cette analyse rigoureuse, influencés par des groupes de pressions, un vague " profil " esquissés sur les " on-dits "(bruits qui courent, rumeurs) .
A ce relâchement, on ne peut trouver qu'une source intellectuelle, qui corrompt l'éthique : la faiblesse toujours plus sensible du niveau ou du souci épistémologique chez un nombre croissant de gens de sciences et de techniques .

Nous pouvons énoncer les opinions de divers hommes de science sur leurs propres fonctionnements intellectuels, qui ne doivent pas toujours être prises à la lettre .
Exprimées dans le langage de tous les jours elles n'en révèlent pas toute la richesse et la complexité . Charles Darwin, à propos de l'évolution des Espèces, a comparé la découverte, non pas à un échec et mat, mais au déplacement de la pièce sur une case située en dehors de l'échiquier . Le biologiste Claude Bernard semble nous livrer une clef : " Il faut avoir une idée préconçue quand on fait des expériences . Sans cela, on marche à tâtons . Mais il faut la vérifier, non la prouver . Ce grand physiologiste ne nous explique pas où, chez lui et chez d'autres, siège ce " don " de formuler de multiples hypothèses (un don, mais aussi une discipline, une règle de conduite ; on peut y être entraîné, exercé par de bons maîtres et s'y exercer soi-même . Après tout, un bon policier ou un bon magistrat instructeur s'y entraînent et s'y améliorent aussi avec l'expérience ) . Le grand mathématicien, Henri Poincaré disait qu'il avait trouvé la solution à des problèmes pendant son sommeil car au matin survenait dans son esprit une clarté plus lumineuse . Albert Einstein, après avoir énoncé ses idées sur la Relativité, disait : " Il n'y a pas de voie logique qui conduise aux lois hautement universelles . On ne peut les atteindre que par une " intuition " (voir un de nos prochains billets) fondée sur une sorte d'amour intellectuel des objets d'expérience " .
L'homme de génie, c'est tantôt un personnage qui regarde ce que les autres ne voient pas [ les provocations !] , tantôt un homme dont le jeu (fonctionnement) cérébral est plus rapide, plus nuancé, plus riche sans doute à cause d'interférences vaso-motrices et hormonales plus actives, plus vivaces, simple hasard ou fortuite réalisation de ce qu'ont inconsciemment préparé les réflexes conditionnels des générations précédentes .

Une chose est certaine : " tous les grands découvreurs furent en fond continu, des chevaux de labour ", des acharnés et des hommes absurdes, poussant un système à l'absolu, et " l'absolu est l'idéal de la science " [ Claude Bernard] .

Bientôt , nous prendrons en considération dans notre site , l'influence de l'intuition dans les mécanismes de la réflexion .

En attendant, bien à vous, Gerboise .


dimanche 11 janvier 2009

Transformations du langage : Comment les mots " ces images " ,ces symboles, changent de sens, de significations, évoluent ?


Que sont-ils entrain de se dire" à demi- mot "? Ce langage muet plein d'interrogations et de significations [comme celui d'un mime] , ici sur cette image, a été merveilleusement mis en valeur par le peintre .

Changeur et sa femme
, Quentin Metsys, 1466-1530 .

Au sommet de sa gloire, Quentin Metsys [(ou Masys, ou Massys] fut le premier peintre d'Anvers en Belgique . Sa maison, avec sa statue polychrome et les fresques impressionnantes de sa façade, était l'une des principales curiosités de la ville . Metsys peignit beaucoup de retables, mais il produisit aussi plusieurs peintures satiriques représentant des collecteurs d'impôts, des banquiers et des marchands avares, dont il se plaisait à peindre le cadre quotidien avec une minutie typiquement flamande . Au XVIIe siècle, l'encadrement de cette toile, de 1514, portait l'inscription " Vous aurez des balances justes, des poids justes " [Lévitique 19, "-] .

Le changeur regarde attentivement la hauteur des plateaux alors qu'il vérifie le poids de pièces d'or, un petit tas de perles attendant à côté . Sa femme se penche vers lui, tirée de sa lecture tandis qu'elle tourne délicatement la page de son livre de prières doré ; elle peut partager momentanément les soucis de son mari, mais elle doit équilibrer préoccupations quotidiennes et spirituelles . Pour nous rappeler les Écritures, un miroir convexe placé au premier plan, reflète une fenêtre formant la croix chrétienne traditionnelle .

Deux clés de lecture !

(Clé de ... : Ce qui explique, ce qui permet de comprendre le texte dont on prend connaissance, que l'on est entrain de lire) .

Les pièces de monnaie : elles suggèrent souvent l'avarice ou la corruption ; car selon la Bible, " l'amour de l'argent est une racine de tous les maux ,(Timothée 6, IO] . L'apôtre Matthieu était à l'origine un collecteur d'impôt et on le voit parfois avec d'autres personnages en train de compter des pièces . Le Christ est souvent représenté chassant les marchands du Temple ou payant le tribut au pharisien, et Judas Iscariote recevant les 30 deniers de sa trahison .

La balance : la justice pèse le bien et le mal avec une balance, et Saint Michel en fait usage pour peser les âmes au Jugement dernier . La balance est donc l'attribut de l'une ou de l'autre ; La balance peut aussi représenter le signe zodiacal du même nom, ou accompagner les métiers correspondants .

Le langage énigmatique, impénétrable de l'image, autre forme de " signe " apparu très tôt dans l'art pariétal des grottes préhistoriques !



C'est notre besoin de savoir, de voir de plus en plus haut et plus loin, qui nous a fait atteindre à l'attitude verticale parfaite , qui nous caractérise nous autres humains, dont nous sommes fiers . La main, cet incomparable instrument, qui a rendu possible tout l'outillage matériel, exprime et accélère à la fois le développement psychique ; et c'est l'individu qui est l'initiateur véritable de progrès que le milieu ne peut que provoquer et fixer . Le langage, dans un même ordre, est une des créations les plus extraordinaires que l'évolution humaine ait fait apparaître .

De nombreuses questions se posent le concernant :

Quel est exactement son rôle dans la progression de l'être humain ? Quelle part a-t-il dans le développement mental de l'humanité ? Quels sont les rapports de l'individu et de la société dans la production et les perfectionnements de ce précieux outil ? Comment est-il né de la vie, comment la vie, après l'avoir créé, l' " alimente " ?

Les caractères d'une langue se maintiennent tant que ceux qui la parlent conservent les mêmes habitudes de pensée; ils sont exposés à s'altérer, à s'user, à disparaître . Le langage n'existe pas en dehors de ceux qui pensent et qui parlent . Il plonge par ses racines dans les profondeurs de la conscience individuelle ; c'est de là qu'il tire sa force pour s'épanouir sur les lèvres des hommes . Mais la conscience individuelle n'est qu'un des éléments de la conscience collective qui impose ses lois à chacun . L'évolution des langues n'est donc qu'un aspect de l'évolution des sociétés .

" La main, le langage : Voilà l'humanité" .

L'invention de la main -pourrait on dire- et celle du langage, c'est le progrès décisif de la logique pratique et de la logique mentale .

Dans l'évolution du langage, il a toujours existé une différence entre la phonétique, la morphologie et le vocabulaire .

1- Le système phonétique : [ les vibrations sonores émises par l'appareil vocal ] (qui a rapport aux sons du langage, partie de la linguistique qui étudie les sons de la parole) il est fixé dès le plus bas âge et se maintient toute la vie ; sauf accident volontaire résultant de l'éducation, dans le cas d'une prononciation étrangère qui se substituerait à la maternelle, l'homme conserve jusqu'à la fin de sa vie l'ensemble articulatoire arrêté dans son enfance .

2- Le système morphologique : [ les formes grammaticales , la construction des éléments de la phrase] ( son anatomie , ses formes, ses configurations, son apparence extérieure ; étude de la formation, de la forme des mots qui ont plusieurs morphèmes : en linguistique, élément minimum douée de sens ) , est également stable . Il est un peu plus long sans doute à s'établir ; mais une fois établi, il demeure sans changement appréciable . Ce n'est pas au cours d'une même génération que la morphologie s'altère : comme la phonétique, c'est dans le passage d'une génération à l'autre . Le système articulatoire et le système grammatical sont acquis une fois pour toutes et doivent leur stabilité à ce qu'ils reposent sur l'identité de l'esprit du sujet parlant .

3 - Le vocabulaire : [le lexique, la terminologie, le dictionnaire ] ( partie du lexique d'une langue, ensemble de mots dont dispose une personne, un groupe ; termes spécialisés d'une science, d'un art, ou qui caractérisent une forme d'esprit) n'est jamais fixé parce qu'il dépend des circonstances . Chaque sujet parlant se constitue son vocabulaire d'un bout à l'autre de sa vie par une série d'emprunts à son entourage . On augmente son vocabulaire, mais on le diminue aussi et on le transforme . C'est un va-et-vient perpétuel de mots qui entrent et qui sortent . Mais les nouveaux venus ne chassent pas toujours les anciens ; l'esprit s'accommode de l'existence de synonymes et de doublets, qu'il répartit généralement dans des emplois différents . La vie favorise les transformations du vocabulaire, parce qu'elle multiplie les causes qui agissent sur les mots . Les relations sociales, les métiers, les divers outillages contribuent à transformer le vocabulaire, condamnent les vieux mots ou en modifient le sens, réclament la création de mots nouveaux . L'activité de l'esprit est sollicitée sans cesse à travailler sur le vocabulaire .

Ces trois éléments, si différents qu'ils paraissent, sont intimement liés les uns aux autres, ils n'existent pas séparément . Ils se fondent en cette unité qu'est le langage lui-même .

Voici, livrées à vous tous, quelques considérations qu'il sera nécessaire de reprendre en vue de pénétrer dans les arcanes ( ce qui ne peut pas être connu ou compris facilement, les mystères qu'elles présentent pour les profanes, les non initiés ) du langage .

Bien à vous, Gerboise .

vendredi 9 janvier 2009

Transmission, circulation des savoirs et significations [vouloir dire] comparables, mises en commun entre les différents interlocuteurs (*) .


(*) s' il existe des compétences, les " vouloirs " nécessaires, pour une capacité réciproque de comprendre les messages respectifs .

Dialogue de sourd ! [ de réfractaire à une sorte de message ]

Tu vois, ils ne sont pas capables de nous comprendre ! Comment pourraient-ils se mettre à notre place ? Tu as entendu comment ils " s'égosillent " (parlent) ? Ils sont " embrouillés " (déconcertés) par nos règles, nos façons de vivre ; " déconfits " , décontenancés [ ne sachant quelle attitude prendre devant ce qui les étonne, les embarrasse ou simplement dérange leurs habitudes ] . Tu as senti comment ils nous regardent, nous considèrent ? " Ils n'y entravent que couic, que dalle ! " (argot : ils n'y comprennent rien) .

Nous
, on se comprend !

Les bonnes questions que nous devons nous poser [ avec Gerboise] sont les suivantes .


Est-ce que l'autre est capable de décrypter votre message : en a-t-il les moyens, les capacités, l'envie ? Votre discours est-il " audible " [compréhensible] , significatif , accessible à son entendement de par sa construction, sa nature, son contenu ?

Il y a communication lorsque les significations sont communes et partagées, c'est-à-dire, finalement, lorsque les deux partis peuvent se représenter , l'un comme l'autre, la façon de voir le monde de son interlocuteur comme identique au sien .

Cette hypothèse préconçue de la nécessité d'une exigence incontournable, celle d'une analyse exigeante de la connaissance des possibilités pour l'interlocuteur de pouvoir comprendre, d'être capable de s'intégrer dans le champ des représentations de l'autre dans un échange, peut-être mieux acceptée si on considère un cas très particulier.

Dans un contexte unique, celui où il est envisagé d'essayer d'envoyer un message dans l'espace, vers les confins de l'univers, vers d'autres " êtres pensants (?)" concevables dans notre galaxie ou dans d'autres plus lointaines . Ce cas est crucial ! Comment prendre en considération , " d'une manière absolue " dans un tel contexte , le partenaire imaginable dans ces circonstances ?

Comment un astrophysicien peut-il envisager d'essayer de communiquer avec des extraterrestres ? Comment entrer en liaison par radio- astronomie avec de telles créatures ?
Avant tout , il est indispensable de présupposer que ces êtres sont comme nous , susceptibles, capables de capter (d'observer) les émissions radio provenant des planètes de l'univers . Il est primordial, obligatoire d'émettre un signal qu'ils puissent repérer sans difficultés . Il faut envisager qu'ils " balayent "(action de parcourir une étendue donnée d'un phénomène) avec leurs radiotélescopes les fréquences radio qui doivent être connues de tout observateur des espaces stellaires, en particulier la raie remarquable de radio-émission à 1420 mégacycles par seconde , de longueur d'onde 21 centimètres émise par l'hydrogène neutre . Cette argumentation est fondée sur l'idée préconçue que de telles civilisations sont capables de concevoir un radiotélescope et doivent posséder le même degré d 'érudition concernant les lois fondamentales de la matière que nous et surtout , peuvent parvenir au même raisonnement que nos savants . Ces derniers sont donc obligés de se construire une représentation de leurs interlocuteurs potentiels, imaginables, pensables , et de poser comme nécessité le fait qu'ils possèdent une certaine identité de culture scientifique que nous autres terriens ainsi que des façons de raisonner comparables .

Oui , être capable d'échanger des informations, des idées avec l'autre n'est pas une simple sinécure (situation de tout repos, une mince affaire) ! Cette compétence, cette capacité intuitive et acquise, forgée par toute notre expérience au contact de notre famille, des instituteurs, de toute notre participation constante aux " us et coutumes " de notre pays, à notre culture, à celle des autres peuples , à reconnaître l'impact, les répercussions, les influences de tel ou tel élément de l'environnement et à le prendre en charge, en l'aménageant selon nos objectifs , est essentielle .

Vous devez vous douter que nous poursuivrons notre analyse des conséquences de ces points de vue , que nous avons seulement présentés , effleurés aujourd'hui ! Une bonne et profonde réflexion sera nécessaire en vue de s'y préparer .

Bien à vous, Gerboise .

dimanche 4 janvier 2009

L'écriture et la lecture: Le propre d'un écrit doit être de solliciter l'activité de la pensée plutôt que d'en dispenser, de...(*)


(*) ...de proposer la recherche et non l'acquisition .


Les caractéristiques de l' écriture ont évolué depuis les premiers caractères cunéiformes des grands empires de la Mésopotamie tracés sur des tablettes d'argile [voir ci-dessus] .

L'écriture fournit un exemple excellent de ces outils créés par l'homme, qui s'enrichissent avec le temps de tous les perfectionnements que l'usage impose ou suggère . Des premiers signes gravés jadis sur la pierre, aux caractères que nous imprimons aujourd'hui sur le papier, il y a un progrès, qui n'est pas seulement matériel .
Nous savons qu'avant d'écrire des mots, les hommes ont commencé par écrire des idées . L'image, le schéma, a été d'abord employé comme un signe des objets .
L'époque de l'invention de l'écriture, peut être regardée comme un moment critique dans l'histoire de l'esprit humain . Elle a permis de matérialiser la pensée et de réaliser une extériorisation de la mémoire . Sans elle, l'humanité aurait ressemblé à un homme qui ne se souviendrait pas du " tout " (de la totalité) , ou, ce qui est pis, peut-être, se souviendrait inexactement de ce qu'il aurait fait la veille .

L'écriture est la mémoire solide du genre humain .

Sachant ce que nous faisons et d'où nous venons , nous pourrons le jour opportun, à tout moment dans le futur, savoir où nous allons , et ce que nous devons faire, réaliser pour parvenir, à partir de ces écrits, à progresser, à nous intégrer pleinement dans toutes les situations ! . L'écriture a permis surtout , à l'humanité, d'avoir la possibilité de conserver les observations, les découvertes, les inventions ou les réflexions des hommes exceptionnels dans les techniques, dans les sciences et dans les arts .

La spécificité de l'écriture, c'est qu'elle requiert, demande logiquement, sa propre lecture .

Cependant, au même titre que les divers milieux que nous avons sous les yeux, le même écrit offre au regard, à notre entendement, une infinité de perspectives, d'éventualités, d'éclairages possibles qui varient, évoluent selon la direction de notre attention, nos intérêts et nos goûts, la profondeur et la délicatesse de notre esprit du moment , les orientations de notre conscience, de notre audace morale et intellectuelle , de notre santé !

Le prodige de l'écriture, c'est donc de réussir à capter l'existence même de la pensée au moment où elle s'échappe, mais de telle manière qu'elle puisse recommencer une activité toujours nouvelle, comme cela arrive à la musique, dont on peut dire qu'on ne l'épuise jamais et que, pour se répandre, chez celui qui la joue et celui qui l'écoute, elle reçoive toujours une interprétation différente, qui ne coïncide pas toujours avec celle de son auteur, et qui y ajoute indéfiniment . Ce qui est vrai aussi de l'auteur lui-même quand il se remet en présence de cette œuvre qu'il a faite une fois pour toutes et qu'il n'achève jamais de découvrir en la relisant .

Quand on dit : " Il faut lire ce livre ", on a tort de penser qu'il s'agit d'une même opération à laquelle tous les êtres humains peuvent être conviés et qui pour un moment les égalise . Car on ne lit jamais le même livre (le même écrit) , on ne le lit pas avec le même regard, on n'y voit pas les mêmes choses, on n'en tire pas les mêmes leçons, on n'en parle pas dans le même langage .

Les uns y cherchent certains faits, les autres certaines idées, d'autres de simples émotions (provocations de l'esprit) . Un petit nombre seulement rencontrent la pensée d'un autre . La plupart y découvrent, comme dans un miroir, une image de la leur, qui vaut tantôt moins et tantôt davantage, et qui mesure à la fois sa faiblesse, sa vulnérabilité et sa force, sa vigueur .

A bientôt vous lire, peut-être ? Bien à vous, Gerboise .

vendredi 2 janvier 2009

La spirale de Fraser* : Illusion visuelle ? Attention** ? La figure de Fraser de Jacques Attali, un livre sur une façon de voir l'évolution du monde

Schéma permettant de se représenter un ensemble d'éléments concernant la notion d'apparence (aspect qui nous apparaît [qui nous semble exister, qui a l'air d'être réel, que nous croyons pouvoir prendre en compte] de quelque chose, de ce qu'on voit d'une personne , d'un objet ou d'un phénomène , de la manière dont ils se présentent à notre regard, à notre esprit ) , par rapport à celle de réalité ( caractère de qui est réel, de ce qui existe effectivement, et n'est pas seulement une invention, une construction de l'esprit ).

(comme d'habitude, il peut être agrandi par un clic gauche)
.

" La Figure de Fraser ", livre de Jacques Attali, publié aux Éditions Fayard, 1984 .

Un ouvrage surprenant, enrichissant certainement, , parfois déconcertant, mais remarquable, provocateur : oui ! qui vous amènera très loin dans une certaine connaissance passionnante et très instructive , celle de l'histoire des hommes et des civilisations, de l'influence de l'évolution des techniques , de la migration des centres économiques ,de leurs conséquences, en particulier celles des influences majeures à travers le temps et l'espace : il faut absolument en prendre connaissance . Nous vous conseillons vivement d'acquérir et de lire cet ouvrage, et d'avoir le même plaisir que Gerboise a éprouvé lors de sa propre lecture . Nous commenterons le contenu du livre dans une toute prochaine suite de cette présentation .

Voici la présentation de l'éditeur située à son verso :

" Ce bref essai est le texte substantiellement élargi et récrit d'une conférence prononcée par Jacques Attali dans le cadre d'un colloque de Cerisy . Il se veut la synthèse de ses travaux successifs sur la musique [ bruits], la médecine [ l'ordre cannibale], l'économie [ La parole et l'outil et les trois monde], la mesure du temps [ Histoires du temps] . Métaphore de cette réflexion : une figure géométrique, la " figure de Fraser " , qui présente la particularité d'être, selon la position de l'observateur, (et de son état d'esprit) soit une spirale [ emblème du progrès continu] , soit une succession de cercles concentriques [ symbole de la répétition de cycles] . A partir de cette figure et des représentations contraires et conjuguées de l'histoire qui s'y lisent, Jacques Attali s'interroge sur la nature de toutes les " crises " , et en particulier de celle de cette fin du XXe siècle ."

Les figures présentées dans ce billet sont extraites d'un livre, lui également exceptionnel : " de l'oeil à la vision " de John P. Frisby, dont l'édition originale fut publiée par Oxford University Press, 1979 . La traduction de l'anglais a été réalisée par Pierre Guilhon et publiée par les Éditions Fernand Nathan en 1981 .

John Frisby, professeur de psychologie à l'Université de Sheffield, est une autorité reconnue dans le domaine de l'étude de la vision " stéréoscopique " si magistralement présente dans ce livre .

La question primordiale posée et traitée dans ce dernier ouvrage s'énonce ainsi :

" Que se passe-t-il dans notre esprit quand nous voyons, nous pensons, nous réfléchissons ? "

Quand nous subissons l'illusion d'optique de Fraser, ce que notre cerveau se représente alternativement : une spirale ou des cercles concentriques, selon notre attention , notre degré de concentration, nos connaissances, notre esprit critique, notre volonté, notre soif de ne pas nous laisser leurrer par cette soi-disant illusion non maîtrisée par notre conscience, sommes-nous dans notre état normal ?

C'est à cette question essentielle que nous essayerons de répondre prochainement !
Enfin, ne sont-elles que des chimères (pures créations de l'esprit qui se représente des choses qui n'existent pas) , des leurres, ces figures labiles (sujettes à se transformer) et fugaces (qui disparaissent soudainement, durent très peu, insaisissables) des apparences, ces figures ?


Mais avant toute chose dans ce premier billet, n'est-t-il pas nécessaire de préciser, à tous les points de vue, ce que représente cette " Spirale de Fraser " , énigmatique, concept qui au premier abord est difficile à comprendre, à déchiffrer .

Cette spirale de Fraser tient son nom du psychologue James FRASER, qui étudia le premier cette illusion d'optique en 1908 . On l'appelle aussi " fausse spirale ", ou, d'après son nom originel, " illusion des cordes emmêlées " .
Bien que composée de cercles concentriques, l'image donne l'impression d'une spirale sans fin . Ceci est dû au fait que des motifs réguliers [les cercles] sont combinés avec un motif non aligné [les bandes de couleur] . D'autres illusions, impliquant qu'une succession d'éléments inclinés amène " l'oeil " à percevoir des torsions et des dérivations, ( des détournements qui écartent de la direction initiale) fictives .

Sans recul, collés au quotidien, à l'apparence immédiate, nous croyons évoluer sur un cercle immuable, incapables " de prendre du champ " qui aurait permis de voir que de saut en saut, de " crises en crises " nous sommes engagés dans le tournoiement d'une spirale convergente .


" La Spirale de Fraser :La réalité, est qu'il n'existe aucune spirale . Pour vous en convaincre, en commençant par la partie centrale, concentrez toute votre attention volontaire , les unes après les autres, sur les éléments [d'épaisseur croissante]de chaque structure concentrique . Vous constaterez l'évidence de la présence de circonférences autonomes sans aucune relation entre elles . Vous pouvez simplement vous assurer de ce fait en suivant du doigt chaque structure concentrique constituée de fragments en " tuiles courbées " légèrement gauchis par rapport au centre . Cette étonnante réalité : l'absence matérielle de toute spirale, ébranle ( compromet) cette belle certitude que beaucoup de personnes croyaient, croient toujours que l'expérience visuelle est, en quelque sorte, semblable à la photographie, que" l'œil " agit comme une sorte de caméra, puisqu'il saisit une image du monde par sa rétine sensible à la lumière .
La spirale n'a d'existence que dans votre tête, dans votre esprit ! Par conséquent, en quelque manière, l'image d'entrée trompe le système visuel qui produit incorrectement une description de la scène incorporant une spirale . Et un procédé qui prend des cercles concentriques comme entrée et livre une spirale comme sortie peut difficilement se voir qualifier de " photographique " ... les formidables illusions telles que la spirale de Fraser sont-elles authentiquement représentatives de notre perception de tous les jours, ou sont-elles des figures truquées imaginées par les psychologues ou les artistes ?
Ces illusions peuvent nous surprendre, et même nous réjouir, mais sont-elles de quelque utilité pour nous renseigner sur ce qui se passe dans notre tête lorsque nous regardons le monde ? ... les illusions abondent dans les scènes de tous les jours, mais souvent l'observateur n'en perçoit rien ... l'œil ne mérite pas une confiance absolue .

Voir n'est pas toujours croire

-ou du moins ne le devrait pas ."

N'en est-il pas de même en ce qui concerne tous nos sens ? et notre ESPRIT !

Je croyais, il me semblait ... d'avoir vu cet homme...(que valent certains témoignages !) ; d'avoir lu ce livre : pourtant j'avais bien l'impression... ; d'avoir entendu ce discours ; d'avoir senti une odeur ; après réflexion et examen attentif, je suis obligé de constater qu' il n'en est rien ! Que tout cela n'était qu'illusions . J'ai " eu la berlue " (avoir des visions, une illusion !) : défauts d'attention lorsque nous avons " l'esprit ailleurs ", ou que notre volonté faiblit ou est absente !

Ces considérations méritent réflexion, n'est-ce pas ? Nous reprendrons ce thème, car il n'appartient pas au sujet de ce billet d'aujourd'hui, quoique ?

Ainsi la métaphore utilisée par Jacques Attali : La figure de fraser, repose sur un phénomène qui est dépendant de l'individu, de sa capacité de suggestion, de sa capacité de dominer sa propre volonté et n'est donc pas universelle et valable dans la durée ...

Moi qui écrit, Gerboise!, par exemple, je dois faire un effort intense pour " subir " la vision, l'illusion d'une spirale devant cette figure, je ne vois instantanément que des cercles concentriques devant la figure de Fraser !

J'avais réalisé la même expérience avec des centaines d'étudiants, il y a une vingtaine d'années lors d'un enseignement de réflexion, de communication et de culture scientifiques (ERCCS).
Une bonne moitié ne subissaient pas l'illusion . Quatre facteurs intervenaient systématiquement : 1- l'écartement de leurs yeux influençant leur vision stéréoscopique ; 2- leur capacité de " voir , de capter " le relief instantanément , lors de l'observation d'un couple de photographies aériennes à l'aide un stéréoscope ; 3- leur facilité d'accommoder la vision des deux images virtuelles des oculaires lors d'un examen microscopique à l'aide d'un microscope ou d'une loupe binoculaire [capacité acquise par l'habitude de la concentration de leur esprit ou inhérente à leur physiologie, à leur volonté, à leur " nature ! " ?] ; 4- leur " soif de connaître ", leur passion pour la connaissance, leur curiosité " sans borne[s], illimité "!

Que de merveilleux souvenirs : ces contacts pédagogiques avec ces jeunes passionnés et avides de connaître et de comprendre !

" La spirale de Fraser .Le fait est qu'il n'existe aucune spirale . Pour vous en convaincre, suivez du doigt le fil de cette image . En réalité, la " spirale " de Fraser est fondée sur des cercles concentriques composés de fragments légèrement gauchis par rapport au centre ."

Voici trois schémas, montrant des étapes d'une représentation d'un modèle mathématique .

1 secteurs non décalés le long de circonférences périodiques tracées à partir du centre de la figure .

2 pseudo-spirale, dans laquelle " l'effet " doit commencer à apparaître à l'esprit.
3 une spirale de Fraser, ou une succession de cercles concentriques ?

A bientôt, après ce développement nécessaire sur cette spirale de Fraser, afin de pouvoir continuer à commenter, après beaucoup de réflexion, ce livre attachant et provocateur par sa façon de " voir " l'évolution du monde, ses vicissitudes, ses mésaventures, ses tribulations successives .


Bien à vous, Gerboise .