mardi 21 février 2012

Alzheimer,un redoutable fléau* sans fin qui, petit à petit ,sape** ce merveilleux instrument*** ,ce moyen prodigieux de nous transporter dans le temps passé:la mémoire .


* fléau : grand malheur public ou privé . Catastrophe, malheur inattendu, funeste à un individu ou à un peuple, insiste sur le bouleversement produit dans les âmes ou dans l'ordre des choses .
** saper : détruire les assises d'une construction pour la faire écrouler ; réduire à néant une chose, un être en l'attaquant dans ses structures, dans ses principes ; saper la personnalité d'un être humain , la désorganiser .
*** instrument que nous allons,dans une série de billets successifs qui vont suivre, définir et préciser en vue de comprendre tous les aléas qui peuvent survenir au cours de la vie de tout être humain .


Pourquoi la présence de cette image ci-dessus , prise à partir de la digue du Sillon, à Saint Malo, à la marée montante,par Gerboise ? Cette sérénité de la mer ! Que vient-elle apporter au message ci-dessous ? Quelles sont les raisons de sa présence ? Existe-t-il un sous-entendu exprimé , un non-dit dans l'apparence, la signification sous-jascente de cette vue ? Quelle réalité nous fait-elle entrevoir ?

Si vous désirez le savoir dés maintenant, rendez vous à la fin de ce billet .

 "   Vous devez commencer par perdre votre mémoire , ne serait-ce que par petits bouts, pour comprendre qu'elle est ce qui constitue votre vie . La vie sans la mémoire, ce n'est plus la vie ... Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, nos sentiments, même nos actions .

Sans elle nous ne sommes rien "  (ou du moins, plus grand chose, à certains points de vue ; cependant, pour d'autres, en particulier ceux qui touchent aux émotions, dans un immense désert rationnel, de merveilleuses oasis de fraîcheur se manifestent et viennent illuminer les profondeurs de l'obscurité ambiante ) .

Luis BUNUEL [ né le 22-02-1900 à Calanda en Aragon, Espagne ; mort le 29-07-1983 à Mexico . Il a été un réalisateur et un scénariste important, naturalisé mexicain .Il avait étudié chez les Jésuites jusqu'à l'âge de 15 ans .

Le docteur Gustave LE BON (Psychologie des foules) avait qualifié l'inconscient ,où [peut-être?] se loge la  mémoire, de  " magasin   de structures mentales " . Cette mémoire, ces traces!, ne sont pas , comme le veut le sens commun, un " passé "  de l'esprit . Elles sont comme une masse de structures stables, mobiles, fluantes, se transformant au gré des événements . L'activité mentale consciente se nourrit sans cesse de cette réserve . La mémoire permet de prélever dans ces structures versatiles des schémas perceptifs ou idéels,mais également des " tensions " insoupçonnées et des prises de position .

Prodigieux, fascinant outil ,que cette mémoire ; surtout c'est un noble instrument digne d'être utilisé pour arriver à quelques fins, au propre comme au figuré; mais également un moyen de nous déplacer, nous transporter dans les temps écoulés . Ces représentations, ces images ne sont pas parfaites et à l'évidence fiables, fidèles . Il s'agit de reconstructions successives, d'expériences et de faits ancrés en fonction de la manière selon laquelle ils se sont engrangés, mais pas seulement, mais également  suivant les modalités selon lesquelles ils ont été réellement enfantés . Ces reconstructions se sont réalisées à partir d'un cerveau transformé par rapport à celui dans lequel s'étaient structurés les souvenirs .

Si elle n'est pas infaillible, notre mémoire n'en réalise pas moins une activité de premier ordre, un travail considérable . Quelquefois les détails d'une situation ancienne sont perdus, égarés (?) ; de temps en temps , il n'est même plus possible de nous remémorer certains éléments que nous recherchons alors que nous savons pertinemment par d'autres sources d'information que nous avions possédé cette connaissance . Il peut même se produire des situations où les choses entrevues ne s'étaient jamais réalisées .

Il sera nécessaire, en vue de pénétrer dans les arcanes de ce que nous nommons  la mémoire , de rappeler dans un prochain billet toutes les alternatives présentées par de nombreux auteurs et, particulièrement ceux que les Éditions Odile Jacob nous ont permis de lire dans leurs ouvrages publiés dans ses diverses collections, qui sont systématiquement d'une qualité scientifique exceptionnelle  .

La nuit est tombée tout doucement sur l'Océan [ sur la mémoire de ma femme], cette immensité parfois insondable, du moins difficile à saisir . Mais un rayon de lumière lunaire [le " Rayon Vert" de Jules Verne], petit à petit, est venu illuminer la surface des flots [ le renouveau de ses comportements] ; représentant un espoir qui vient de renaître peut-être, dans ce crépuscule ... 
C'est un nouveau paysage presque aussi merveilleux que celui admiré à l'aube, plein de clarté et de promesses, qui a surgi pas à pas, rognant un néant potentiel qui a été vaincu par la force d'un " aidant "  luttant pied à pied avec toute son affection, minute par minute, contre cette adversité  sournoise.
Oui, j'y crois, je le pense,l'esprit de ma " Doudoue " peu à peu éclairé par des sollicitations continues de toutes sortes, paroles, musiques classiques , airs rythmés des guinguettes et des marches militaires, images stimulantes de films à valeurs sentimentales comme ceux de Julia Roberts[, Notting Hill,Pretty Woman], ceux de Bourvil, Fernandel , ... exercices divers ... comme cette mer au crépuscule, va s'éloigner de ces brumes .Sa personnalité va, non point " renaître ", mais s'enrichir de nouvelles potentialités affectives, émotionnelles, "fabuleuses", jamais entrevues jusqu'à ce jour...

Cordialement vôtre, Gerboise .