mardi 27 novembre 2007

Initiation personnelle à la connaissance : passer une partie de son temps à étudier ( suite 1) du 22-11-2007

http://lesgerboises.blogspot.com/2007/11/initiation-personnelle-la-connaissance.html

Oui, c'est dans ces premières classes , que se joue tout l'avenir d'un être humain !

Photographie d'une maquette , prise à Saint-Malo, à travers la vitrine d'un magasin .

A-Aptitudes au raisonnement et à la réflexion .

Dès son plus jeune âge, l'enfant prend peu à peu conscience du monde qui l'entoure . D'abord , d'un contexte indifférencié dans lequel il incorpore les objets matériels , tous les êtres vivants et lui-même dont il n'a pas encore clairement conscience . Plus tard, il commence à séparer les choses matérielles, les objets , sur lesquels il n'a aucune influence, pas le moindre pouvoir (soit en riant, soit en pleurant) , des êtres vivants , qu'il est devenu capable d'influencer . De ce monde " manipulable ", il va commencer avec le temps, à extraire "sa propre personne" ; cette apparition de son " moi " , caractérisé par son prénom, est une étape cruciale des débuts de l'établissement de son individualité avant qu'il devienne bien conscient de sa propre existence par l'observation et la pratique , par exemple en regardant et en manipulant indéfiniment sa propre main .

L'observation et la pratique manuelle resteront au cours de l'éducation un des moyens privilégiés pour acquérir et maîtriser des connaissances nouvelles . Mais cette acquisition s'accompagne, dès le début , d'un processus de choix, de conceptualisation, d'organisation, qui constitue finalement la faculté de raisonner et de penser . C'est par cet effort répété de rationalisation de la connaissance empirique que le petit enfant apprend à parler, que plus tard le musicien apprend à jouer de son instrument . Toute la faculté de raisonner et de penser se développe ainsi par l'exercice, à condition qu'il soit constamment contrôlé .

Cet exercice peut se pratiquer dans toutes les disciplines ou presque . Il comporte deux aspects également importants : le passage du concret à l'abstrait (ou, pour certains, l'opération inverse) et l'art d'enchaîner sans fautes les idées entre elles . La physique et les mathématiques élémentaires représentent des types assez purs de ces deux aspects . Mais cet exercice se pratique également ailleurs de façon moins visible : il était jadis présent dans l'explication des phénomènes naturels qui constituaient les " leçons de choses" de l'enseignement primaire ; il est important dans l'analyse grammaticale, permettant une compréhension correcte ; on s'y entraîne également dans la lecture attentive des textes, qui presque toujours présentent des exemples de raisonnement, et parfois des modèles de raisonnement contradictoire ; le passage à l'abstrait est, de même, facilité par les rencontres entre des époques différentes, par la comparaison des espèces vivantes ou des langues . Son couronnement légitime demeure, dans l'enseignement secondaire littéraire, la classe de philosophie : elle y consacre en effet le chemin parcouru sur la voie de la pensée générale .

Ces quelques remarques suggèrent déjà que la valeur des divers renseignements devra être jugée non pas tant en fonction de leur utilité pratique immédiate, que, plutôt, en fonction de l'utilité indirecte qu'ils présentent pour la formation de l'esprit .

Celle-ci, bien entendu, suppose aussi l'exercice du jugement . Si la pratique du raisonnement permet d'éviter les pièges des sophismes (paradoxes , qui par des raisonnements faux, malgré une apparence de vérité , trompent ou embarrassent, empêchent de voir la vérité, visent à mettre quelqu'un en difficulté , impliquent la mauvaise foi ) et ceux de l'incohérence, l'observation de la nature, la vérification expérimentale de notions élémentaires de physique et de chimie donnent à l'esprit le sentiment qu'il fait partie d'un monde complexe qui le dépasse ; l'expérience de pensées diverses, venues d'époques et de pays différents, l' "arme" aussi pour lui permettre de résister aux modes, aux conclusions hâtives, aux certitudes incontrôlées . .

Au contact du monde réel et des opinions des autres , ,se forme ainsi la liberté de l'esprit, qui succède alors au conformisme initial de l'ignorance . L'histoire des découvertes scientifiques, avec la révélation des connaissances nouvelles sur le monde et la vie, doit contribuer à ce développement . Les progrès immenses de la connaissance scientifique fournissent aujourd'hui une image générale de l'aventure humaine, de l'explosion initiale d'où a émergé notre monde sensible jusqu'au développement sur terre de la vie, puis de la pensée consciente . L'histoire des découvertes et le développement de la pensée ne donnent pas seulement l'idée de la noblesse du but poursuivi et de la modestie qu'inspire ce progrès sans cesse renouvelé ; ils permettent aussi aux jeunes de situer leur pensée dans un contexte plus large et de mieux apprécier les problèmes les plus importants pour l'homme . Et dans tous les domaines, c'est au contact des idées successivement proposées par leurs prédécesseurs que les jeunes peuvent apprendre à poser les problèmes, à comprendre la pensée des autres et à aller eux-mêmes de l'avant . La connaissance de ces idées peut commencer par des lectures simples, fables ou contes, pour s'élever à la formation des doctrines . Peu à peu les esprits s'aiguiseront et se renforceront dans ce dialogue .

En même temps se développeront, d'ailleurs, des qualités qui leur serviront dans cette activité . On les oublie parfois . En effet, l'intérêt que doit porter l'élève à l'enseignement qu'il suit doit être stimulé par le développement d'initiatives individuelles . Mais, par crainte de faire trop fortement pression sur la spontanéité de l'enfant, on a parfois négligé de développer chez lui des facultés précieuses qui sous-entendent cet intérêt .

Nous poursuivrons cette réflexion bientôt . Gerboise

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