lundi 19 janvier 2009
LIRE, déchiffrer, prendre connaissance en vue de connaître et de comprendre, et ECRIRE, consigner, laisser une trace indélébile pour les autres (*)
(*) et pour les générations futures .
La caractéristique, la particularité, la spécificité de l' ÉCRITURE, c'est qu'elle nécessite d'être lue . Mais, comme le milieu, [ notre univers , tous les contextes, les objets, les êtres , que nous pouvons avoir sous nos regards, ceux qui nous interpellent] , que nous avons sous les yeux, le même livre, le même document , offre également au regard une infinité de " perspectives " (contextes) possibles qui varient (qui changent de signification) selon la direction de notre attention, de notre environnement matériel et humain , nos intérêts et nos goûts, de la profondeur et la délicatesse de notre esprit du moment .
Le prodige (cet événement extraordinaire, ce miracle) , le mystère (ce qui est inconnu, caché, presque inaccessible à la raison humaine) de l'écriture, c'est donc de réussir à capter la vie même de la pensée au moment où elle s'en échappe, s'en dégage, d'où elle émane, mais de telle manière qu'elle puisse recommencer une carrière toujours nouvelle, comme cela arrive à la musique, dont nous pouvons dire qu'on ne l'épuise jamais et que, pour essaimer, se propager, se disséminer, " faire tache d'huile " , en quelque sorte se répandre, il faut que, chez celui qui la joue et chez celui qui l'écoute, elle reçoive toujours une interprétation différente, qui ne coïncide pas toujours avec celle de son auteur, et qui y ajoute indéfiniment .
Ce qui est vrai aussi de l'auteur lui-même , quand il se remet en présence de cette œuvre qu'il a faite une fois pour toutes (sauf parfois, pour certains ouvrages, où une nouvelle édition " revue et corrigée "est publiée) et qu'il n'achève jamais de découvrir lorsqu'il en reprend connaissance en d'autres lieux et d'autres circonstances .
Quand nous affirmons : vous devez (il faut) lire ,vous êtes tenu de prendre connaissance de cet ouvrage, vous avez tort de penser qu'il s'agit d'une même opération à laquelle tous les hommes peuvent être conviés et qui pour un moment les égalise . Car nous ne lisons jamais le même livre , nous ne le lisons pas avec le même regard, le même état d'esprit, nous n'y voyons pas les mêmes choses, les mêmes significations, nous n'en tirons pas les mêmes leçons, nous n'en parlons pas dans le même langage . Certains y cherchent certains faits, d'autres certaines idées, une majorité de simples émotions en vue de comprendre le monde et la pensée " dans le vent de l'époque " . Un petit nombre seulement rencontrent la pensée de celui qui a construit le message, qui a voulu nous livrer quelque chose de précis . Les plus nombreux y découvrent, comme dans les reflets d'un plan d'eau agité , une image de leurs préoccupations, de leur philosophie de la vie, de leurs impressions, de leurs projets, de leurs spéculations . Ces dernières valent tantôt moins et tantôt davantage . Elles déterminent en même temps leurs faiblesses et leurs forces .
Nous poursuivrons notre investigation " du lire et de l'écrire " car ce sujet se situe au sein même de nos préoccupations .
A bientôt, bien à vous, Gerboise .
La caractéristique, la particularité, la spécificité de l' ÉCRITURE, c'est qu'elle nécessite d'être lue . Mais, comme le milieu, [ notre univers , tous les contextes, les objets, les êtres , que nous pouvons avoir sous nos regards, ceux qui nous interpellent] , que nous avons sous les yeux, le même livre, le même document , offre également au regard une infinité de " perspectives " (contextes) possibles qui varient (qui changent de signification) selon la direction de notre attention, de notre environnement matériel et humain , nos intérêts et nos goûts, de la profondeur et la délicatesse de notre esprit du moment .
Le prodige (cet événement extraordinaire, ce miracle) , le mystère (ce qui est inconnu, caché, presque inaccessible à la raison humaine) de l'écriture, c'est donc de réussir à capter la vie même de la pensée au moment où elle s'en échappe, s'en dégage, d'où elle émane, mais de telle manière qu'elle puisse recommencer une carrière toujours nouvelle, comme cela arrive à la musique, dont nous pouvons dire qu'on ne l'épuise jamais et que, pour essaimer, se propager, se disséminer, " faire tache d'huile " , en quelque sorte se répandre, il faut que, chez celui qui la joue et chez celui qui l'écoute, elle reçoive toujours une interprétation différente, qui ne coïncide pas toujours avec celle de son auteur, et qui y ajoute indéfiniment .
Ce qui est vrai aussi de l'auteur lui-même , quand il se remet en présence de cette œuvre qu'il a faite une fois pour toutes (sauf parfois, pour certains ouvrages, où une nouvelle édition " revue et corrigée "est publiée) et qu'il n'achève jamais de découvrir lorsqu'il en reprend connaissance en d'autres lieux et d'autres circonstances .
Quand nous affirmons : vous devez (il faut) lire ,vous êtes tenu de prendre connaissance de cet ouvrage, vous avez tort de penser qu'il s'agit d'une même opération à laquelle tous les hommes peuvent être conviés et qui pour un moment les égalise . Car nous ne lisons jamais le même livre , nous ne le lisons pas avec le même regard, le même état d'esprit, nous n'y voyons pas les mêmes choses, les mêmes significations, nous n'en tirons pas les mêmes leçons, nous n'en parlons pas dans le même langage . Certains y cherchent certains faits, d'autres certaines idées, une majorité de simples émotions en vue de comprendre le monde et la pensée " dans le vent de l'époque " . Un petit nombre seulement rencontrent la pensée de celui qui a construit le message, qui a voulu nous livrer quelque chose de précis . Les plus nombreux y découvrent, comme dans les reflets d'un plan d'eau agité , une image de leurs préoccupations, de leur philosophie de la vie, de leurs impressions, de leurs projets, de leurs spéculations . Ces dernières valent tantôt moins et tantôt davantage . Elles déterminent en même temps leurs faiblesses et leurs forces .
Nous poursuivrons notre investigation " du lire et de l'écrire " car ce sujet se situe au sein même de nos préoccupations .
A bientôt, bien à vous, Gerboise .
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