mardi 5 juin 2007

Le Roi François 1er , la Langue Française , les Arts et le Collège Royal de France .

François 1er est reçu par Estienne, à la porte de son imprimerie, à l'enseigne de l'Olivier, rue Saint Jean-de-Beauvais, à Paris .
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A partir de 1535 l'imprimerie rend nécessaire une homogénéisation de l'écriture . Lorsque le Français devient langue d' Etat, après l'ordonnance de Villers-Cotterêts, il est doté d'un code graphique et phonique qui prend appui sur l'étymologie (origine, sens véritable d'un mot) latine.
Les progrès de la dynastie capétienne (Hugues Capet , 987-996) avait avantagé le dialecte roman parlé en Île de France . L'éclat de la langue littéraire du Midi, le Provençal, avait été effacé par la domination politique du Nord, particulièrement lors de la croisade des Albigeois en 1208 . Le français , langue de la Cour, est peu à peu imposé aux provinces .
Par l' Ordonnance de Villers- Cotterêts (15 Août 1539 ), François 1er officialise cette volonté : le français devient la langue administrative et judiciaire, il supplante le latin des clercs (des lettrés, personnes instruites ) et les autres dialectes, désormais réduits à l'état de patois (parler local souvent rural) .
Le Roi François 1er, achetant la Joconde, à Léonard de Vinci
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François 1er a joué un rôle essentiel dans l'évolution culturelle de la France, au moment où la monarchie renforçait de manière décisive son autorité et son prestige .
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Pour briser le monopole de la Sorbonne jugée trop conservatrice, le Roi institua, en 1530, un collège de lecteurs royaux, payés par le Trésor et chargés de donner des cours publics de grec, d'hébreu, de mathématiques, de rhétoriques (éloquence, art de bien parler ), de philosophie, de médecine ... Ainsi naquit ce qui allait devenir plus tard le Collège de France . Voué à l'enseignement comme la Sorbonne, le Collège de France est cependant fondé sur des principes différents : Dès l'origine, il veut rompre avec le corporatisme et la tradition, il va s'ouvrir à la nouveauté et à la diversité des savoirs .Sa vocation, définie par Renan, tient à l'enseignement
"non de ce que l'on sait, mais de ce que l'on cherche " .
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Le Collège Royal de France est fondé par François 1er, sur les avis de l'humaniste Guillaume Budé . La première pierre de l'édifice est posée par Louis XIII, mais l'achèvement n'est acquis que sous Louis XV .
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Ce Roi, François 1er, ouvert sur le monde de son époque, c'est également la France rayonnante, la Culture et tous les Arts, qui dominaient l' Europe entière .
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Et tandis qu'architectes, sculpteurs, peintres, ciseleurs, décorateurs, en une rivalité souvent bruyante, avec des talents divers et raffinés, parfois avec du génie, élevaient face à face leurs oeuvres de sens italiens ou de tempérament français, le bonheur voulait qu'à ce roi fût donné l'arme souveraine de la pensée moderne, l'imprimerie que les Estienne élevaient à la perfection d'un art Chez ces maîtres de la typographie, dans ces ateliers fameux, portant enseigne " A l'olivier ", l'arbre sacré de Minerve, déesse antique de la Pensée, et que François 1er se fit un honneur et un devoir royal de visiter, s'imprimèrent ces magnifiques ouvrages qui allèrent au loin répandre, la pensée française . Autour de cette imprimerie, autour de ce Collège de France (1529) que, pour la libre recherche et l'avancement des sciences, Guillaume Budé obtint de François, c'est le groupe incomparable des érudits Guillaume Cop, Jean Lascari, les Du Belley, Pierre Ramus, Etienne Dolet, Muret, Dumoulin, Cujas, Théodore de bèze, Robert et Henri Estienne, de Thou, les deux Scarliger, Saumaise :ce sont les écrivains glorieux de la littérature française en son magnifique renouveau, Clément Marot, Rabelais, Ronsard, Régnier, Malherbe, Montaigne, Agrippa d'Aubigné, La Boëtie, Amyot .
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Comme si cette pléiade d'artistes et de penseurs n'était pas à elle seule suffisante pour entourer le Roi, qui la sut si bien encourager, d'un murmure reconnaissant, la légende à l'histoire se mêle comme pour gâter, une fois de plus, ce favori de la fortune, et fait expirer en ses bras Léonard de Vinci . le douloureux grand artiste qui eut en partage le génie dans toutes les branches de l'activité humaine auxquelles il lui plut de s'adonner , avait, en Janvier 1516, accepté de venir à Amboise : admirateur passionné de son oeuvre, François lui avait donné avec le petit château du Cloux (Clos-Lucé ) une pension de 700 écus d'or ; et le vieillard après sa vie errante et tourmentée, travaillait à son gré, faisait de la peinture, de l'architecture, se délassant à des travaux d'ingénieur, heureux de savoir à l'abri des convulsions italiennes certaines de ses oeuvres, en particulier le portrait de Monna Lisa, cette troublante Joconde aux yeux de mystère, au sourire d'ironie,que François avait achetée .
Usé, épuisé, dès la fin de 1518, le vieux peintre déclinait, et le 2 Mai 1519 doucement il s'éteignait, avec une sublime modestie regrettant " de ne point avoir fait pour son art tout ce qu'il aurait pu " . Et, bien que l'histoire par des faits précis lui donne tort absolu, elle est bien belle la légende qui berce au bras du Roi de le Renaissance le dernier soupir du maître de la Joconde ; par une hardi transposition des faits, elle est la vérité morale rendant un hommage émouvant de sentimentalité artistique au roi de Chambord et de Fontainebleau .
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Nous avons l'intime conviction qu'un renouveau authentique, inéluctable, à cette heure, en mai-juin 2007, revient fertiliser et enrichir notre "douce France" éternelle, c'est-à-dire qu'elle donne l'impression , et même la certitude, effectivement,elle a toujours existé, semblable à elle-même, s'est poursuivie ,
et se poursuivra, sans fin comme si le temps n'avait pas de prise sur elle et qu'elle ira inéluctablement en avant garde, ensemencer des terres nouvelles .
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A bientôt, Gerboise.

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