jeudi 2 avril 2009

Les erreurs concernant les observations,les constatations,les contrôles,les témoignages,les défauts de vigilance et les diverses sortes d'ignorances*.

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(*) Suite du jeudi 12 Mars 2009 .

" Bien voir " demande de " mettre sur les rails " un esprit critique fécond, inébranlable, à toute épreuve, imperturbable, intransigeant et tenace !

B - Les sources, les raisons, les causes des erreurs subjectives (qui repose sur l'affectivité du sujet) , tendancieuses (peu objectives, se dit de paroles, d'écrits, d'actions qui, consciemment ou non, déforment la vérité des faits et laissent deviner, sans le marquer explicitement, le parti pris de leur auteur ou de son désir d'imposer une opinion ou/et une réalisation pratique) .

1 - Dans le domaine de la physique, les erreurs subjectives sont celles qui ont leur origine dans l'observateur lui-même [illusion des sens, lapsus divers : choses que l'on dit ou que l'on écrit ou que l'on réalise à la place d'une autre, actes manqués , méprises, maladresses, oublis] .
2 - En psychologie, nous avons le plus souvent deux observateurs :

a) le sujet de l'expérience, et
b) l'expérimentateur .
Chacun de ces deux personnages peut être une source d'erreurs .

a ) Les erreurs du SUJET peuvent être volontaires ou involontaires .

= Les erreurs volontaires , tromperies ( faussetés, actions contraires à la bonne foi et qui a pour but de nuire, duperies, mystifications) , tricheries (fraudes, malhonnêtetés, truquages, qui consistent à altérer, à falsifier les choses pour les faire paraître autres qu'elles ne sont) , quoique rares dit-on ! , se rencontrent , surtout chez les enfants et malheureusement chez un certain nombre, plus important qu'on ne le croît, d'adultes pervertis, corrompus, pour de multiples raisons. Lorsque tous les " égarements " de ces personnages, en particulier,lorsqu'ils n'ont pas bien saisi la consigne de l'expérience, de l'action à réaliser. Lorsqu' ils inventent , qu' ils construisent une réponse, de crainte de paraître sots en avouant qu'ils n'ont pas compris, ou qu'ils n'ont pas été capables d'exécuter ce qu'on leur demandait ,ces comportements conduisent à des inexactitudes majeures, à des contresens inadmissibles .
Outre cette tricherie par timidité (sous-estimer ses résultats réels par crainte de paraître prétentieux ... ou de n'être pas sûr de soi, de ses propres succès !) , il y a une tricherie par vanité (annoncer une performance supérieure à celle réalisée) . La tromperie par pudeur (discrétion, scrupule, délicatesse) est également très fréquente : un patient peut, lors d'une consultation, invité à décrire ses problèmes, ses pensées ; ou pendant d'une audition de recrutement ses vues et ambitions ou lors d'une réunion d'évaluation, ses progrès et ses réticences, ses réserves, ou ses préoccupations, en ce qui concerne ses relations avec le contexte de l'entreprise, dissimulera celles qui touchent au domaine moral, ou taira certaines tendances vicieuses ou antisociales, etc.

= Les erreurs involontaires , sont tout d'abord celles provenant de l'inhabilité à l'introspection (à l'attention intérieure, à l'examen de conscience) , à percevoir ou à décrire ce que l'on ressent intérieurement . Cette observation méthodique par le sujet lui-même de ses états de conscience, appelée introspection, n'a d'ailleurs rien de mystérieux ; c'est un procédé d'observation qui ne diffère en rien de l'observation des phénomènes physiques, sauf que l'observation de soi-même présuppose une autre attitude mentale, un autre point de vue que l'observation des faits extérieurs . Mais, de même que pour être un bon observateur de la nature, il faut un certain entraînement, de même ce retour sur soi [l'introspection] demande a être exercé pour donner tous ses " fruits " . Celle-ci exige, notamment, que celui qui regarde à l'intérieur de sa conscience (qui observe subjectivement ce qui se passe en lui) se détache du point de vue habituel de la considération extérieure et objective pour adopter le point de vue subjectif, duquel les phénomènes ne sont envisagés qu'en tant qu'ils appartiennent au moi, et abstraction faite de toutes les relations qu'ils peuvent avoir en dehors du moi .

Les autres erreurs involontaires sont :

- le défaut d'attention, inattention, distraction, négligence ...
- d'esprit de suite, d'à propos ...
- de bonne volonté, disposition à bien faire, de bon gré ...

apportés à une expérience .

- la suggestion ou l'autosuggestion ; influencer, manipuler ... ;
- les erreurs de mémoire ;
- les erreurs de témoignage, relativement aux faits observés ;
- les erreurs de langage, relations inexactes des faits par suite de l'ignorance du sens exact des mots (exemple d'une confusion fréquente entre " gros " et " lourd " lorsque l'objet n'a pas été soupesé ) .

b) les Erreurs de l' EXPÉRIMENTATEUR ou de l' OBSERVATEUR , involontaires même parfois volontaires, intentionnelles, délibérées, même préméditées, réalisées en connaissance de cause . Nous ne pouvons pas écarter ces dernières car elles peuvent jouer un rôle dont les conséquences sont incalculables ! Le cas des erreurs involontaires est au contraire beaucoup plus fréquent :
- Erreurs dans la lecture ou la manutention d'un instrument ;
- Erreurs de calcul [en prenant une moyenne, etc.] ;
- Différence de manière d'être (attitude, de comportement) avec les divers sujets ou suivant les séances d'une série d'expériences [tantôt l'observateur sera plus patient, tantôt plus pressé, parlera plus ou moins fort, sera plus ou moins fatigué, etc.] ;
-Variations dans l'appréciation (estimation) qualitative d'une épreuve, par exemple, un jour on comptera comme fautes des lapsus estimés un autre jour seulement comme demi-fautes ;
- Illusions diverses dans l'observation d'un sujet ;
- Enfin ses idées préconçues (à priori) relativement au résultat de l'expérience, ou encore sa disposition à émettre des jugements de valeurs [ Cette inclination à juger les faits, au lieu de se borner à les constater, se rencontre habituellement chez des pédagogues non rompus aux recherches psychologiques . On a souvent remarqué que les enseignants des écoles, et même des collèges, ne peuvent comprendre ce qu'est vraiment une expérience dite de psychologie ; ceux-ci s'imaginent que le but de l'expérience ne sera atteint que si tous les élèves répondent bien . Aussi auront-ils beaucoup de peine à faire dans leurs classes une épreuve qui donnera des résultats médiocres, bien que ces résultats décevants puissent avoir un grand intérêt pour la connaissance des possibilités et des niveaux des élèves à divers points de vue] sur les faits qui s'offrent à lui, peuvent fausser sa vision des phénomènes à constater .

Nous poursuivrons cette analyse dans une deuxième suite qui concernera l'allure, l'apparence, les tournures, les manières d'être des erreurs .

Bien à vous, Gerboise .

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