vendredi 20 juin 2008

Incitation (1) à la prudence (2) : Le testament (3) d'un savant (4) .

(1) incitation : conduire quelqu'un a avoir un comportement, une attitude, une influence .
(2) prudence : attitude d'esprit de celui qui, réfléchissant aux conséquences de ses actes, prend ses dispositions pour éviter des erreurs, des malheurs possibles, s'abstient de tout ce qu'il "croit", [ et c'est là le problème ! ] pouvoir être la source de dommages qui donnent lieu, qui font naître, qui encouragent la persistance dans l'inexactitude, la fausse apparence et ainsi induisent en préjugés erronés .
(3) testament : dernière œuvre, dernier écrit, considérés comme la suprême expression de la pensée et de l'art de quelqu'un .
(4) savant : personne qui, par ses connaissances et ses recherches, a contribué à l'élaboration, au progrès d'une science et, plus spécialement, d'une science expérimentale ou exacte .

Le testament d'un savant : Pasteur , s'adressant au Président de la République Sadi Carnot .

Le 14 Novembre 1888, en présence du Président de la République, Sadi Carnot, fut inauguré l'Institut Pasteur, qui avait été édifié à l'aide d'une souscription internationale . Dans un discours, que dut lire son fils, l'émotion empêchant Pasteur de le prononcer, le grand savant fit en quelque sorte "son testament" .
Il rassembla en quelques phrases les idées qui lui étaient les plus chères, et que domine une foi ardente ( sentiment très vif , profond ) en la science : En fait ,celles de l'Esprit Scientifique .

" Cet enthousiasme que vous avez eu dès la première heure, gardez-le, mes chers collaborateurs, mais donnez-lui pour compagnon inséparable un sévère contrôle .

N'avancez rien qui ne puisse être prouvé d'une façon simple et décisive .

Ayez le culte de l'esprit critique .
Réduit à lui seul, il n'est ni un éveilleur d'idées, ni un stimulant de grandes choses . Sans lui tout est caduc ( qui n'a plus cours, qui touche à sa fin) . Il a toujours le dernier mot . Ce que je vous demande là, et ce que vous demanderez à votre tour aux disciples que vous formerez est ce qu'il y a de plus difficile à l'inventeur .

Croire que l'on a trouvé un fait scientifique important, avoir la fièvre de l'annoncer, et se contraindre des journées, des semaines, parfois des années à se combattre soi-même, à s'efforcer de ruiner ses propres expériences, et ne proclamer sa découverte que lorsqu'on a épuisé toutes les hypothèses contraires, oui, c'est une tâche ardue ( qui demande beaucoup de courage, de stoïcisme, de volonté et même parfois d'héroïsme !) .

Mais quand, après tant d'efforts, on est enfin arrivé à la certitude, on éprouve une des plus grandes joies que puisse ressentir l'âme humaine, et la pensée que l'on attribuera à l'honneur de son pays rend cette joie plus profonde encore .
Si la science n'a pas de patrie, l'homme de science doit en avoir une et c'est à elle qu'il doit reporter l'influence que ses travaux peuvent avoir dans le monde .
S'il m'était permis, Monsieur le Président, de terminer par une réflexion philosophique provoquée en moi par votre présence dans cette salle de travail, je dirais que deux lois contraires semblent aujourd'hui en lutte : une loi de sang et de mort qui, en imaginant chaque jour de nouveaux moyens de combat, oblige les peuples à être toujours prêts pour le champ de bataille, et une loi de paix, de travail, de salut qui ne songe qu'à délivrer l'homme des fléaux (calamité qui s'abat sur un peuple) qui l'assiègent .
L'une ne cherche que les conquêtes violentes, l'autre que le soulagement de l'humanité . Celle-ci met une vie humaine au-dessus de toutes les victoires; celle-là sacrifierait des centaines de mille existences à l'ambition d'un seul . La loi dont nous sommes les instruments cherche même à travers le carnage ( massacre, tuerie) à guérir les maux sanglants de cette loi de la guerre . Les pansements inspirés par nos méthodes antiseptiques peuvent préserver des milliers de soldats . Laquelle de ces deux lois l'emportera sur l'autre ? Dieu seul le sait, mais ce que nous pouvons assurer, c'est que la science française se sera efforcée, en obéissant à cette loi d'humanité, de reculer les frontières de la vie ."

Nous reviendrons sur cette recommandation concernant l'esprit critique que doit posséder tout honnête citoyen, émanent de la logique et du cœur de cet illustre et prestigieux Homme de science, car elle se situe, actuellement, au centre d'un débat primordial pour notre connaissance des causes du réchauffement climatique . A bientôt, Gerboise .




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