jeudi 22 mai 2008

A toutes les Mères du monde entier [ nos Mamans ! ], surtout celles qui dans des événements récents, ont perdu leurs enfants !Tendresses .

Sans oublier cette très digne " mère "! couvant du regard ses petits avec une grâce majestueuse, la blancheur éclatante et soyeuse de son plumage, elle épie avec sa noble aisance, d'où émerge une sensation de fierté, tous les intrus qu'elle saurait combattre et vaincre, sans jamais attaquer, par sa seule présence . (La mare aux palmipèdes, mai 2008, la Ferme du bout des près ) .

Consulter la page Web : www.lafermeduboutdespres.com

Voici de beaux poèmes de Théodore de Banville, 1823-1921, poète d'une rare virtuosité et d'une verve étincelante, d'une éloquence et d'une inspiration sans limites . Il cherchait la perfection de la forme, ici dans une œuvre d'art patiemment travaillée : Les Cariatides, 1842, Éditions Fasquelle . Ces merveilleux textes honoreront , rendront hommage à toutes nos Mamans et salueront noblement celles qui ont mis au monde depuis toujours (!) toute l'humanité .

"A ma mère "

" Lorsque ma mère et moi, dans les forêts profondes,
Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,
En nous baisant au front tu nous appelais fous,
Après avoir maudit nos courses vagabondes .

Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes
De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
Lorsque tu nous tenais tous les deux sur tes genoux,
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes .

Et pendant bien longtemps nous restions là blottis,
Heureux, et tu disais parfois : O chers petits !
Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille !

Les jours se sont enfouis, d'un vol myst
érieux,
Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille
Fleuri dans ton sourire et brille dans tes yeux ."

" Ô ma mère "

"
Ô ma mère, ce sont nos mères
dont les sourires triomphants
bercent nos premières chimères
dans nos premiers berceaux d'enfants .

Donc reçois, comme une promesse,
ce livre où coulent de mes vers
tous les espoirs de ma jeunesse,
comme l'eau des lys entr'ouverts !

Reçois ce livre, qui peut-être
sera muet pour l'avenir,
mais où tu verras apparaître
le vague et lointain souvenir
de notre enfance dépensée
dans un rêve triste ou moqueur,
fou, car il contient ma pensée,
chaste, car il contient mon cœur ".

" A ma mère "

Madame Élisabeth Zélie de Banville .

" Mère, si peu qu'il soit, l'audacieux rêveur
Qui poursuit sa chimère,
Toute sa poésie, ô céleste faveur !
Appartient à sa mère ...

...Notre mère enchantait notre calme sommeil,
Et comme elle, sans trêve,
Quand la foule s'endort dans un espoir vermeil,
Nous enchantons son rêve .

Notre mère berçait d'un refrain triomphant
Notre âme alors si belle,
Et nous, c'est pour bercer l'homme toujours enfant
Que nous chantons comme elle ...

...Ô toi dont les baisers, sublime et pur lien !
A défaut de génie
M'ont donné le désir ineffable du bien,
Ma mère soit bénie .

Et, puisque celle enfin qui l'a reçu des cieux
Et qui n'est jamais lasse,
Sait encore se faire un joyau précieux
D'un pauvre enfant sans grâce .

Va, tu peux te parer de l'objet de tes soins
Au gré de ton envie,
Car ce peu que je vaux est bien à toi du moins,
Ô moitié de ma vie ! "

Février 1842 .

En attendant dimanche, bonnes fêtes, à toutes les Mamans . A bientôt , Gerboise .



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