mercredi 13 janvier 2010
Réflexions sur les"Bourreurs de crâne"pour qui la notion de "Doute" est absente de leur esprit,de leur dessein,de leur morale.Seule la bêtise y sévit*
.
Deuxième partie .
*, fait rage, se déchaîne ...
" Bourrage de crâne " :voir le commentaire du début de la première partie du Lundi 21 Décembre 2009 .
Après avoir mis un point final à la première partie par cette affirmation :
L'endoctrinement est donc la répression de la pensée .
Nous allons poursuivre cette analyse en précisant des éléments indispensables à la " cohérence " ( aux rapports étroits d'idées qui s'accordent entre elles) dans la connaissance de l'ensemble des données concernant ce sujet enrichissant pour nos relations avec le monde qui nous entoure .
Nous ne pouvons réprimer la pensée avec les méthodes qui permettent de l'éveiller .
Et pourtant, l'acte d'endoctriner, cette sorte de " fanatisme " de ceux qui ont une passion, une admiration excessive ,pour quelqu'un ou pour quelque chose, n'est ni un dressage, ni une pure contrainte .
La force brute peut faire agir et parler, il est douteux qu'elle puisse faire croire .
Pour endoctriner : " faire la leçon à [quelqu'un] pour le gagner à une doctrine, à un point de vue " , il faut aussi des faits et des preuves ; il faut, dans une certaine mesure, faire appel à la raison ( faculté qui permet à l'homme de connaître, de juger et d'agir conformément à des principes bien définis ) .
C'est toujours une pensée qui réprime la pensée .
On pourrait dire que l'enseignement véritable s'oppose à l'acte de donner une croyance, une opinion toute faite, qui implique dogmatisme chez celui qui enseigne et absence d'esprit critique chez celui qui apprend, en ceci qu'il est purement intellectuel et dépourvu de toute objectivité . Mais c'est vraiment trop simpliste .
L'enseignement est la partie de l'éducation qui forme l'intelligence et non la sentimentalité pure, la connaissance intuitive, l'affectivité, la sensibilité, la délicatesse, la finesse, en un mot : l'humanité ; ni l'émotion lors des interactions humaines et animales ( à ce propos, il faut citer un téléfilm français présenté le Samedi 9 Janvier 2010 sur la chaîne de télévision France 2 : Des fleurs pour Algernon,[ la petite souris cobaye] , [comédie dramatique de David Delrieux, 2006] , avec des acteurs " sublimes " dans leur interprétation : Julien Boisselier, qui interprète le personnage de Charles Gaessler ; Hélène de Fougerolles qui incarne Alice ; Marianne Basler : Sonia Brugère . Thème : Un jeune homme simple d'esprit subit un traitement expérimental destiné à développer ses capacités intellectuelles , mais son affectivité pour autrui s'évanouit au fur et à mesure que son intelligence matérielle progresse... ! Cette histoire prenante, magnifique et bouleversante, aborde avec finesse et sensibilité le thème de la différence et des expérimentations hasardeuses ... La fin , à laquelle on ne s'attend pas du tout ," des fleurs pour la souris Algernon " est délicieuse et pleine de réflexion en ce qui concerne les véritables valeurs humaines . C'est une très belle leçon digne de l'humanisme ) .
Or, de même que l'intelligence est inséparable de la personnalité tout entière, l'enseignement est inséparable de l'éducation .
Apprendre n'est pas seulement devenir plus instruit, mais autre . .
Autre, c'est-à-dire soi-même, mais soi-même libéré, délivré d'une confusion, d'un préjugé, d'une impuissance . Et c'est pourquoi l'enseignement [livrer aux autres ses propres connaissances] est joie ; quand un être humain quel qu'il soit, arrive à comprendre un théorème ou à saisir le sens d'une oeuvre d'art, peinture, musique classique, sculpture, poème ... , c'est comme une soudaine aurore qui se lève en lui .
La première motivation, et de toutes la plus efficace, est précisément la joie de trouver, de comprendre, de créer .
La vraie récompense d'apprendre, c'est d'apprendre .
L'opposition de l'endoctrinement à l'enseignement n'est pas celle de la passion à la raison ; elle se situe à l'intérieur de la passion elle-même et s'exprime par deux adjectifs qui dérivent de ce mot : " passionné " et " passionnel " .
L'enseignement peut être passionné ; l'endoctrinement n'est que passionnel .
D'abord parce qu'il est entièrement dominé par la passion . La raison n'est plus alors un instrument de recherche et de preuve mais une arme . Et tous les arguments que la passion utilise - car la passion est " raisonneuse " - seraient abandonnés pour d'autres s'il le fallait .
La pensée n'est pour la passion qu'un moyen ; elle n'est pas détruite mais alliénée, en ce sens qu'elle ne dépend plus, en dernière instance, ni du penseur ni de l'objet pensé .
On le remarque encore mieux dans l'idéologie, (ensemble des idées, des croyances et des doctrines propres à une époque, à une société ou à une classe ) cette passion collective .
L'endoctrinement est donc un système d'enseignement qui emprisonne au lieu de libérer .
Aussi la joie, la joie de trouver, de comprendre, de créer, en est-elle exclue .
L'esprit sectaire, fanatique, dogmatique, en un mot doctrinaire ( personne qui se montre étroitement attachée à une doctrine [ ensemble de notions qu' on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir une interprétation des faits) , n'a rien de joyeux .
Et les passions, les idées fixes qui le dominent sont des passions tristes : le chagrin, la crainte, l'anxiété, l'envie, la haine .
Le chagrin, car le doctrinaire - endoctrineur ou endoctriné, peu importe - n'est pas libre .
Ce n'est pas vraiment lui qui pense quand il pense, c'est la communauté à laquelle il appartient . Et la seule joie qui lui soit accordée n'est pas celle de comprendre, mais le plaisir sadique que procurent les douteuses victoires du ressentiment ( le fait de se souvenir avec animosité des torts qu'on a subis ) : " Je vous l'avais bien dit ! " , " Ça va lui apprendre ! " , sont les expressions de cette joie empoisonnée .
La crainte, car n'osant pas penser par lui-même, il se réfugie dans la relation dominant/dominé . Tantôt maître, tantôt esclave, il n'est pas libre .
L'anxiété , la raideur du doctrinaire, son absence d'humour témoignent d'un manque de confiance en soi, en tout cas de la peur de tomber dans le scepticisme ; aussi réprime-t-il la pensée non seulement chez les autres mais en lui .
L'envie , l'esprit doctrinaire tend à dénigrer, par une crainte torturante de devoir admirer .
Qu'est-ce l'envie ?
Précisément ce qui lui manque le plus : le courage de penser par soi-même et d'être soi .
La rencontre d'un esprit libre lui est insupportable , parce qu'il y voit l'image de ce qu'il aurait pu devenir s'il l'avait voulu : " Et tout son art, qui est souvent profond, est de fâcher chacun contre soi, et de recruter des envieux " , dit Alain dans un de ses Propos .
La haine est à la fois le paroxysme de toutes ces passions et ce qui résume ce qu'elles ont de triste . La haine n'est pas seulement le besoin d'écarter, d'excommunier ; à base d'humiliation et d'impuissance, elle est le désir torturant d'humilier en retour, d'affirmer sa supériorité en rabaissant l'autre . Les gens que les sectaires haïssent le plus ne sont pas les sectaires d'en face, mais ceux qui ne le sont pas, les esprits indépendants qui refusent d'entrer dans le conflit manichéen ( qui suit un schéma de pensée dans lequel il y a du bon et du mauvais dans l'ordre des choses et des êtres ; avoir une vision manichéenne du monde, où le bien s'oppose au mal, sans juste milieu) . La haine est la passion des vaincus qui ne peuvent ni ne veulent surmonter leur défaite ; elle peut bien se manifester par la violence : ses convulsions ne prouvent que son impuissance .
L'esprit doctrinaire est aveugle, car il est dominé par des passions qui l'empêchent de comprendre l'autre et détruisent tout dialogue . Il est triste, car les passions qui le dominent résultent d'une impuissance qu'elles contribuent à aggraver . Et si l'enseignement a pour but de libérer la penser, sa mission n'est pas de tuer la foi, mais la haine .
Les traits qui vont suivre, caractérisent aussi bien un " endoctrineur " qu'un " endoctriné " : en principe c'est le même homme, fort-faible, tenace-versatile, résolu-lâche, autoritaire-conciliant ...
Images, représentations de ces deux types de personnages :
Lorsque nous jugeons de l'action d'endoctriner à ses résultats, nous pouvons essayer de brosser un portrait de ces personnages : un portrait robot d'une sorte de robot, d'automate sans âme, mais malfaisant, que nous devons bien définir afin de maîtriser les effets néfastes, conséquences de ces phénomènes .
Tout d'abord, il s'agit de la tendance à masquer les faits qui dérangent ces personnages , et de les masquer : on néglige le développement de ces éléments et parfois on les néglige carrément . Ce qui est scientifiquement inconcevable, inadmissible .
Ensuite, doit être pris en considération le caractère unilatéral (qui provient d'un fait unique , qui n'intéresse qu'un seul élément lorsque deux conceptions sont en question) de leurs arguments ; ils ne sont pas des 'hommes qui pèsent le pour et le contre ; ou tout leur est pour, ou tout leur est contre .
Puis, le troisième n'est pas son absence de logique, mais le caractère complexe de sa logique : pétitions de principe, raisonnements illégitimes, équivoques des termes utilisés, etc.
La quatrième caractéristique est un recours à la rhétorique (éloquence creuse, purement formelle) précisément pour masquer les failles (les défauts) de sa logique ; la métaphore ( procédé de langage qui consiste dans une modification de sens) , l'euphémisme (adoucissement d'une idée désagréable, erronée, odieuse ou triste, en la déguisant sous une expression qui n'est point l'expression propre de cette idée) , l'hyperbole ( figure de style qui consiste à mettre en relief une idée au moyen d'une expression qui la dépasse) sont ses figures favorites .
La cinquième , est l'aspect figé de son langage, l'abus des formules toutes faites, des clichés, des slogans, tenus pour autant d'évidences ; c'est une pensée par " prêt-à-penser " .
La sixième, qui explique les précédentes, est la crainte de douter, de " changer d'idées " , d'avoir tort, de ne pas savoir : la crainte de penser .
La septième caractéristique, qui découle de la précédente, est la haine envers tous ceux qui peuvent déranger ses certitudes, de tous ceux qui pensent .
La huitième est un certain manichéisme ( conception dualiste du bien et du mal comme deux forces opposées) à l'égard des valeurs, des doctrines ou des hommes qui les incarnent ; pour lui tout ce qui n'est pas blanc est noir, tout ce qui n'est pas vrai est faux, etc.
La neuvième est l'absence d'autocritique, de recul envers soi ; il peut sans doute faire preuve d'un esprit critique fort subtil, mais toujours à l'égard de l'adversaire [jamais envers soi ! ] .
La dixième spécificité est la confusion constante entre l'ordre de la force et l'ordre de la raison, entre le chantage et l'argument, entre la soumission et l'adhésion, entre le fait de vaincre et le fait de convaincre .
La onzième caractéristique est un mépris de l'homme ; l'homme n'est jamais pour lui qu'un moyen de servir sa cause, ou qu'un obstacle qu'elle doit écarter .
Enfin la douzième qualité est l'absence d'humour ...
Tous ces traits précédents caractérisent autant l'endoctrineur que l'endoctriné : en principe c'est le même type d'homme . Il n'est sans doute pas nécessaire qu'ils les ait tous ensemble ; encore qu'il soit difficilement concevable qu'un seul n'entraîne pas tous les autres . Ainsi il arrive qu'un doctrinaire fasse preuve d'humour ; mais il vient toujours un moment où, devant la résistance des faits, l'humour grince .
Nous pensons que le développement actuel ,que nous vous avons jusqu'à présent présenté sur ce redoutable sujet, est resté à la surface des choses . Nous essayerons de pénétrer au plus profond des problèmes pouvant se poser dans la réalité des connaissances et de leurs applications fonctionnelles , car les conséquences sont toujours considérables .
Cordialement , bien à vous, Gerboise .
Deuxième partie .
*, fait rage, se déchaîne ...
" Bourrage de crâne " :voir le commentaire du début de la première partie du Lundi 21 Décembre 2009 .
Après avoir mis un point final à la première partie par cette affirmation :
L'endoctrinement est donc la répression de la pensée .
Nous allons poursuivre cette analyse en précisant des éléments indispensables à la " cohérence " ( aux rapports étroits d'idées qui s'accordent entre elles) dans la connaissance de l'ensemble des données concernant ce sujet enrichissant pour nos relations avec le monde qui nous entoure .
Nous ne pouvons réprimer la pensée avec les méthodes qui permettent de l'éveiller .
Et pourtant, l'acte d'endoctriner, cette sorte de " fanatisme " de ceux qui ont une passion, une admiration excessive ,pour quelqu'un ou pour quelque chose, n'est ni un dressage, ni une pure contrainte .
La force brute peut faire agir et parler, il est douteux qu'elle puisse faire croire .
Pour endoctriner : " faire la leçon à [quelqu'un] pour le gagner à une doctrine, à un point de vue " , il faut aussi des faits et des preuves ; il faut, dans une certaine mesure, faire appel à la raison ( faculté qui permet à l'homme de connaître, de juger et d'agir conformément à des principes bien définis ) .
C'est toujours une pensée qui réprime la pensée .
On pourrait dire que l'enseignement véritable s'oppose à l'acte de donner une croyance, une opinion toute faite, qui implique dogmatisme chez celui qui enseigne et absence d'esprit critique chez celui qui apprend, en ceci qu'il est purement intellectuel et dépourvu de toute objectivité . Mais c'est vraiment trop simpliste .
L'enseignement est la partie de l'éducation qui forme l'intelligence et non la sentimentalité pure, la connaissance intuitive, l'affectivité, la sensibilité, la délicatesse, la finesse, en un mot : l'humanité ; ni l'émotion lors des interactions humaines et animales ( à ce propos, il faut citer un téléfilm français présenté le Samedi 9 Janvier 2010 sur la chaîne de télévision France 2 : Des fleurs pour Algernon,[ la petite souris cobaye] , [comédie dramatique de David Delrieux, 2006] , avec des acteurs " sublimes " dans leur interprétation : Julien Boisselier, qui interprète le personnage de Charles Gaessler ; Hélène de Fougerolles qui incarne Alice ; Marianne Basler : Sonia Brugère . Thème : Un jeune homme simple d'esprit subit un traitement expérimental destiné à développer ses capacités intellectuelles , mais son affectivité pour autrui s'évanouit au fur et à mesure que son intelligence matérielle progresse... ! Cette histoire prenante, magnifique et bouleversante, aborde avec finesse et sensibilité le thème de la différence et des expérimentations hasardeuses ... La fin , à laquelle on ne s'attend pas du tout ," des fleurs pour la souris Algernon " est délicieuse et pleine de réflexion en ce qui concerne les véritables valeurs humaines . C'est une très belle leçon digne de l'humanisme ) .
Or, de même que l'intelligence est inséparable de la personnalité tout entière, l'enseignement est inséparable de l'éducation .
Apprendre n'est pas seulement devenir plus instruit, mais autre . .
Autre, c'est-à-dire soi-même, mais soi-même libéré, délivré d'une confusion, d'un préjugé, d'une impuissance . Et c'est pourquoi l'enseignement [livrer aux autres ses propres connaissances] est joie ; quand un être humain quel qu'il soit, arrive à comprendre un théorème ou à saisir le sens d'une oeuvre d'art, peinture, musique classique, sculpture, poème ... , c'est comme une soudaine aurore qui se lève en lui .
La première motivation, et de toutes la plus efficace, est précisément la joie de trouver, de comprendre, de créer .
La vraie récompense d'apprendre, c'est d'apprendre .
L'opposition de l'endoctrinement à l'enseignement n'est pas celle de la passion à la raison ; elle se situe à l'intérieur de la passion elle-même et s'exprime par deux adjectifs qui dérivent de ce mot : " passionné " et " passionnel " .
L'enseignement peut être passionné ; l'endoctrinement n'est que passionnel .
D'abord parce qu'il est entièrement dominé par la passion . La raison n'est plus alors un instrument de recherche et de preuve mais une arme . Et tous les arguments que la passion utilise - car la passion est " raisonneuse " - seraient abandonnés pour d'autres s'il le fallait .
La pensée n'est pour la passion qu'un moyen ; elle n'est pas détruite mais alliénée, en ce sens qu'elle ne dépend plus, en dernière instance, ni du penseur ni de l'objet pensé .
On le remarque encore mieux dans l'idéologie, (ensemble des idées, des croyances et des doctrines propres à une époque, à une société ou à une classe ) cette passion collective .
L'endoctrinement est donc un système d'enseignement qui emprisonne au lieu de libérer .
Aussi la joie, la joie de trouver, de comprendre, de créer, en est-elle exclue .
L'esprit sectaire, fanatique, dogmatique, en un mot doctrinaire ( personne qui se montre étroitement attachée à une doctrine [ ensemble de notions qu' on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir une interprétation des faits) , n'a rien de joyeux .
Et les passions, les idées fixes qui le dominent sont des passions tristes : le chagrin, la crainte, l'anxiété, l'envie, la haine .
Le chagrin, car le doctrinaire - endoctrineur ou endoctriné, peu importe - n'est pas libre .
Ce n'est pas vraiment lui qui pense quand il pense, c'est la communauté à laquelle il appartient . Et la seule joie qui lui soit accordée n'est pas celle de comprendre, mais le plaisir sadique que procurent les douteuses victoires du ressentiment ( le fait de se souvenir avec animosité des torts qu'on a subis ) : " Je vous l'avais bien dit ! " , " Ça va lui apprendre ! " , sont les expressions de cette joie empoisonnée .
La crainte, car n'osant pas penser par lui-même, il se réfugie dans la relation dominant/dominé . Tantôt maître, tantôt esclave, il n'est pas libre .
L'anxiété , la raideur du doctrinaire, son absence d'humour témoignent d'un manque de confiance en soi, en tout cas de la peur de tomber dans le scepticisme ; aussi réprime-t-il la pensée non seulement chez les autres mais en lui .
L'envie , l'esprit doctrinaire tend à dénigrer, par une crainte torturante de devoir admirer .
Qu'est-ce l'envie ?
Précisément ce qui lui manque le plus : le courage de penser par soi-même et d'être soi .
La rencontre d'un esprit libre lui est insupportable , parce qu'il y voit l'image de ce qu'il aurait pu devenir s'il l'avait voulu : " Et tout son art, qui est souvent profond, est de fâcher chacun contre soi, et de recruter des envieux " , dit Alain dans un de ses Propos .
La haine est à la fois le paroxysme de toutes ces passions et ce qui résume ce qu'elles ont de triste . La haine n'est pas seulement le besoin d'écarter, d'excommunier ; à base d'humiliation et d'impuissance, elle est le désir torturant d'humilier en retour, d'affirmer sa supériorité en rabaissant l'autre . Les gens que les sectaires haïssent le plus ne sont pas les sectaires d'en face, mais ceux qui ne le sont pas, les esprits indépendants qui refusent d'entrer dans le conflit manichéen ( qui suit un schéma de pensée dans lequel il y a du bon et du mauvais dans l'ordre des choses et des êtres ; avoir une vision manichéenne du monde, où le bien s'oppose au mal, sans juste milieu) . La haine est la passion des vaincus qui ne peuvent ni ne veulent surmonter leur défaite ; elle peut bien se manifester par la violence : ses convulsions ne prouvent que son impuissance .
L'esprit doctrinaire est aveugle, car il est dominé par des passions qui l'empêchent de comprendre l'autre et détruisent tout dialogue . Il est triste, car les passions qui le dominent résultent d'une impuissance qu'elles contribuent à aggraver . Et si l'enseignement a pour but de libérer la penser, sa mission n'est pas de tuer la foi, mais la haine .
Les traits qui vont suivre, caractérisent aussi bien un " endoctrineur " qu'un " endoctriné " : en principe c'est le même homme, fort-faible, tenace-versatile, résolu-lâche, autoritaire-conciliant ...
Images, représentations de ces deux types de personnages :
Lorsque nous jugeons de l'action d'endoctriner à ses résultats, nous pouvons essayer de brosser un portrait de ces personnages : un portrait robot d'une sorte de robot, d'automate sans âme, mais malfaisant, que nous devons bien définir afin de maîtriser les effets néfastes, conséquences de ces phénomènes .
Tout d'abord, il s'agit de la tendance à masquer les faits qui dérangent ces personnages , et de les masquer : on néglige le développement de ces éléments et parfois on les néglige carrément . Ce qui est scientifiquement inconcevable, inadmissible .
Ensuite, doit être pris en considération le caractère unilatéral (qui provient d'un fait unique , qui n'intéresse qu'un seul élément lorsque deux conceptions sont en question) de leurs arguments ; ils ne sont pas des 'hommes qui pèsent le pour et le contre ; ou tout leur est pour, ou tout leur est contre .
Puis, le troisième n'est pas son absence de logique, mais le caractère complexe de sa logique : pétitions de principe, raisonnements illégitimes, équivoques des termes utilisés, etc.
La quatrième caractéristique est un recours à la rhétorique (éloquence creuse, purement formelle) précisément pour masquer les failles (les défauts) de sa logique ; la métaphore ( procédé de langage qui consiste dans une modification de sens) , l'euphémisme (adoucissement d'une idée désagréable, erronée, odieuse ou triste, en la déguisant sous une expression qui n'est point l'expression propre de cette idée) , l'hyperbole ( figure de style qui consiste à mettre en relief une idée au moyen d'une expression qui la dépasse) sont ses figures favorites .
La cinquième , est l'aspect figé de son langage, l'abus des formules toutes faites, des clichés, des slogans, tenus pour autant d'évidences ; c'est une pensée par " prêt-à-penser " .
La sixième, qui explique les précédentes, est la crainte de douter, de " changer d'idées " , d'avoir tort, de ne pas savoir : la crainte de penser .
La septième caractéristique, qui découle de la précédente, est la haine envers tous ceux qui peuvent déranger ses certitudes, de tous ceux qui pensent .
La huitième est un certain manichéisme ( conception dualiste du bien et du mal comme deux forces opposées) à l'égard des valeurs, des doctrines ou des hommes qui les incarnent ; pour lui tout ce qui n'est pas blanc est noir, tout ce qui n'est pas vrai est faux, etc.
La neuvième est l'absence d'autocritique, de recul envers soi ; il peut sans doute faire preuve d'un esprit critique fort subtil, mais toujours à l'égard de l'adversaire [jamais envers soi ! ] .
La dixième spécificité est la confusion constante entre l'ordre de la force et l'ordre de la raison, entre le chantage et l'argument, entre la soumission et l'adhésion, entre le fait de vaincre et le fait de convaincre .
La onzième caractéristique est un mépris de l'homme ; l'homme n'est jamais pour lui qu'un moyen de servir sa cause, ou qu'un obstacle qu'elle doit écarter .
Enfin la douzième qualité est l'absence d'humour ...
Tous ces traits précédents caractérisent autant l'endoctrineur que l'endoctriné : en principe c'est le même type d'homme . Il n'est sans doute pas nécessaire qu'ils les ait tous ensemble ; encore qu'il soit difficilement concevable qu'un seul n'entraîne pas tous les autres . Ainsi il arrive qu'un doctrinaire fasse preuve d'humour ; mais il vient toujours un moment où, devant la résistance des faits, l'humour grince .
Nous pensons que le développement actuel ,que nous vous avons jusqu'à présent présenté sur ce redoutable sujet, est resté à la surface des choses . Nous essayerons de pénétrer au plus profond des problèmes pouvant se poser dans la réalité des connaissances et de leurs applications fonctionnelles , car les conséquences sont toujours considérables .
Cordialement , bien à vous, Gerboise .
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