dimanche 22 février 2009
Le troupeau humain ! Constat,analyse et description d'une situation séculaire qui s'amplifie, s'étend, s'intensifie,qui concerne à présent nos jeunes.
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Vous savez que l'on peut grouper les hommes d'après de nombreux critères, tels que leur origine géographique, leur langue ou leur religion ... On pourrait établir aussi d'autres catégories : les classer, par exemple, d'après le plus ou moins de constance de leur volonté . Il y aurait alors deux classes d'êtres humain : Ceux qui sont " tout le monde " , ceux, qui " appartiennent au troupeau "[qui sont passifs et qui imitent la majorité] , et les hommes de caractère, agissant seul, individuellement, avec énergie, fermeté, obstination et persévérance .
Vous pouvez observer ces deux espèces d'individus dès l'école ! Les hommes du troupeau, qui montrent un caractère moutonnier, grégaire,[qui suivent aveuglément les autres, les imite sans discernement], qui prennent pour modèle tout ce qu'ils voient faire, même lorsqu'une voix , intérieure austère et douce, leur murmure tout bas que c'est contre le devoir et contre l'ordre .
Ils n'ont pas le courage d'obéir, de se soumettre à cette voix intime, parce qu'ils ont peur d'exciter le rire des autres, ils ont peur des interprétations malicieuses que l'on peut donner à leur manière personnelle d'agir .
Celui qui se sépare de la masse, de la multitude, " du gros des troupes " , en quelque chose risque de paraître, de sembler, d'avoir l'air ridicule ( grotesque, ringard) aux autres ; de là vient que l'épithète, le qualificatif " d'original " appliquée à un homme évoque le plus souvent quelque chose de comique, quoique, étymologiquement, il n'ait pas d'autre signification que celle-ci : Celui qui se distingue du troupeau, de la majorité, qui n'agit pas comme tout le monde .
Est-ce que cette manière de faire : se tenir droit et ferme, ne pas copier les autres sans avoir réfléchi (comme certains ont pu le faire à l'école primaire ! où ils ont pris cette habitude qui leur " colle toujours à la peau " !) , ne pas approuver toujours la majorité, est-ce que tout cela ne peut pas venir d'un sentiment très raisonnable, très sérieux, qui constituera quelque chose d'excellent pour le troupeau lui-même, qui est tout le monde ?
Malheureusement, nous le savons, la masse se méprend ( fait fausse route ) constamment sur celui qui ne se conforme pas bien à ses conventions . Elle voit en lui un censeur (un juge qui critique les opinions, les comportements) ; et elle commence à rire pour ne pas avouer que celui qui reste à l'écart est le plus sage : elle le rend ridicule à plaisir et le traite d'original, " d'empêcheur de tourner en rond " c'est-à-dire une personne qui gêne les autres dans leur certitudes . C'est pourquoi il est bien difficile de se maintenir inébranlable (intransigeant) dans une telle solitude, et bien peu ont le courage de leurs convictions jusqu'au bout . Beaucoup d'hommes renient chaque jour leurs convictions les plus sacrées, parce qu'ils ont peur d'être insultés ou persécutés - et une épreuve semblable a dû commencer pour vous dans une cour de récréation ! Là, un petit garçon arrive en classe, l'âme très innocente : il a pris la ferme résolution de ne jamais rien dire ni rien faire d'inconvenant . Mais, hélas ! il est de mode parmi ses condisciples de faire des saillies grossières et de dire des paroles équivoques ; s'il ne veut pas rire, s'il n'apporte aucune contribution à l'entretien, on commence à se moquer de lui, à l'injurier et même à le calomnier . Mais voilà, il est un petit animal sociable, aussi pense-t-il qu'il faut hurler avec les loups, et pour se faire valoir, pour avoir avec lui les rieurs, il essaye même de dépasser les autres . Vous avez là un garçon, un homme du troupeau . Il n'a aucune force de résistance . C'est exactement comme pour une épidémie de grippe : quand elle court à travers la ville, beaucoup restent indemnes ; tandis que d'autres sont jetés sur leurs lits par la maladie . Ces derniers n'avaient aucune force de résistance contre le mauvais microbe .
Les paroles qu'on n'ose répéter devant les parents ou les maîtres, c'est comme une espèce de grippe, un catarrhe (grippe ) de l'âme, qui de temps en temps traverse les écoles, les groupements, et choisit ses victimes parmi ceux qui n'ont point de force de résistance . Ceux-là tombent pour faire comme les autres ; les indépendants seuls restent fermes, ils vont et viennent en sûreté, voire même à l'hôpital, où ils peuvent utilement donner des soins aux malades, sans être atteints eux-mêmes .
Prenons un autre exemple . Celui d'un jeune écolier, qui ne veut pas se contenter de parcourir le monde en aveugle et de mener la vie d'une salamandre ou d'un hanneton, un jeune garçon qui s'applique à méditer sur la vie et les souffrances de ses semblables, sait combien l'instituteur, le maître d'école, gémit douloureusement quand il ne peut pas tenir sa classe en repos . Combien d'éducateurs de la jeunesse meurent jeunes et déçus, parce qu'ils ont été usés et poussés à bout par les difficultés journalières !
Et bien ! supposons qu'un écolier, insuffisamment conscient de sa responsabilité, arrive dans une classe où l'on prend plaisir à déranger, par tous les moyens, les leçons du maître, du professeur des écoles, et où l'on s'amuse à se faire punir et mettre à la porte ; - s'il est " du troupeau " , il imitera d'abord les autres, puis il pensera :
" Après tout, je ne puis pas, à moi tout seul, y rien changer - dès lors pourquoi ne m'amuserai-je pas aussi ? Pourquoi m'exposerais-je à perdre les bonnes grâces de mes camarades ? Ils m'accuseraient de ne songer qu'à me faire bien voir du maître, de l'adulte éducateur " .
Mais si nous avons un jeune , garçon ou fille, indépendant, qui ne se laisse pas impressionner par les faits et gestes des autres, un jeune qui a le courage, au contraire, d'être fidèle à sa conscience et de se tenir d'aplomb quoique isolé, en face de la majorité, alors... alors... - eh bien ! dites-moi vous-même ce qu'il fera ...
Nous nous sommes servi tout à l'heure du proverbe :
" Il faut hurler avec les loups " .
C'est la maxime coutumière des hommes du troupeau . Il faut selon eux se mettre à l'unisson de tous les discours grossiers et imprudents, de tous les commérages et de toutes les actions odieuses ; il faut faire comme les autres, même quand les autres manquent à l'honnêteté ou à la vérité ; il faut que ces loups nous comptent parmi eux et nous tiennent pour un des leurs ... Autrement, ils nous dévoreraient .
La grande, très grande peur d'être dévorés - voilà donc quelle devrait être notre conductrice en cette vie ! Si c'était vrai, qui aimerait encore la vie ?
Vous le voyez bien, si ce proverbe devait gouverner le monde, on n'y entendrait plus que des hurlements de loups . Nous n'aurions point eu de héros, ni d'héroïnes, au cœur desquels nous puissions nous réconforter . Nous n'aurions ni les sages de l'antiquité, ni ceux de l' Inde, ni les nobles âmes de nos temps modernes . Nous n'aurions pas Garrisson, le libérateur des esclaves, ni tous ceux qui se sont élevés haut et ferme, malgré la rage de la calomnie et des accusations téméraires - nous n'aurions pas ceux qui sont restés fidèles jusqu'au bout à leur idéal de devoir et de perfection morale . Finalement, ils ont triomphé de toutes les faiblesses, car il vient un moment où les loups eux-mêmes n'osent plus hurler quand ils sont en face de celui qui sait se posséder dans une fidélité absolue . C'est pourquoi au lieu de la maxime des loups hurleurs, nous vous laissons une autre bien plus fortifiante :
" Celui qui n'a d'autre maître que sa conscience deviendra un réformateur et un maître du monde " .
Il sera nécessaire de se poser , dans un premier temps, la question : Comment devrions-nous , pourrions-nous intervenir dans ce contexte ? Grave interrogation, n'est-ce pas ?
Bien à vous, Gerboise .
Vous savez que l'on peut grouper les hommes d'après de nombreux critères, tels que leur origine géographique, leur langue ou leur religion ... On pourrait établir aussi d'autres catégories : les classer, par exemple, d'après le plus ou moins de constance de leur volonté . Il y aurait alors deux classes d'êtres humain : Ceux qui sont " tout le monde " , ceux, qui " appartiennent au troupeau "[qui sont passifs et qui imitent la majorité] , et les hommes de caractère, agissant seul, individuellement, avec énergie, fermeté, obstination et persévérance .
Vous pouvez observer ces deux espèces d'individus dès l'école ! Les hommes du troupeau, qui montrent un caractère moutonnier, grégaire,[qui suivent aveuglément les autres, les imite sans discernement], qui prennent pour modèle tout ce qu'ils voient faire, même lorsqu'une voix , intérieure austère et douce, leur murmure tout bas que c'est contre le devoir et contre l'ordre .
Ils n'ont pas le courage d'obéir, de se soumettre à cette voix intime, parce qu'ils ont peur d'exciter le rire des autres, ils ont peur des interprétations malicieuses que l'on peut donner à leur manière personnelle d'agir .
Celui qui se sépare de la masse, de la multitude, " du gros des troupes " , en quelque chose risque de paraître, de sembler, d'avoir l'air ridicule ( grotesque, ringard) aux autres ; de là vient que l'épithète, le qualificatif " d'original " appliquée à un homme évoque le plus souvent quelque chose de comique, quoique, étymologiquement, il n'ait pas d'autre signification que celle-ci : Celui qui se distingue du troupeau, de la majorité, qui n'agit pas comme tout le monde .
Est-ce que cette manière de faire : se tenir droit et ferme, ne pas copier les autres sans avoir réfléchi (comme certains ont pu le faire à l'école primaire ! où ils ont pris cette habitude qui leur " colle toujours à la peau " !) , ne pas approuver toujours la majorité, est-ce que tout cela ne peut pas venir d'un sentiment très raisonnable, très sérieux, qui constituera quelque chose d'excellent pour le troupeau lui-même, qui est tout le monde ?
Malheureusement, nous le savons, la masse se méprend ( fait fausse route ) constamment sur celui qui ne se conforme pas bien à ses conventions . Elle voit en lui un censeur (un juge qui critique les opinions, les comportements) ; et elle commence à rire pour ne pas avouer que celui qui reste à l'écart est le plus sage : elle le rend ridicule à plaisir et le traite d'original, " d'empêcheur de tourner en rond " c'est-à-dire une personne qui gêne les autres dans leur certitudes . C'est pourquoi il est bien difficile de se maintenir inébranlable (intransigeant) dans une telle solitude, et bien peu ont le courage de leurs convictions jusqu'au bout . Beaucoup d'hommes renient chaque jour leurs convictions les plus sacrées, parce qu'ils ont peur d'être insultés ou persécutés - et une épreuve semblable a dû commencer pour vous dans une cour de récréation ! Là, un petit garçon arrive en classe, l'âme très innocente : il a pris la ferme résolution de ne jamais rien dire ni rien faire d'inconvenant . Mais, hélas ! il est de mode parmi ses condisciples de faire des saillies grossières et de dire des paroles équivoques ; s'il ne veut pas rire, s'il n'apporte aucune contribution à l'entretien, on commence à se moquer de lui, à l'injurier et même à le calomnier . Mais voilà, il est un petit animal sociable, aussi pense-t-il qu'il faut hurler avec les loups, et pour se faire valoir, pour avoir avec lui les rieurs, il essaye même de dépasser les autres . Vous avez là un garçon, un homme du troupeau . Il n'a aucune force de résistance . C'est exactement comme pour une épidémie de grippe : quand elle court à travers la ville, beaucoup restent indemnes ; tandis que d'autres sont jetés sur leurs lits par la maladie . Ces derniers n'avaient aucune force de résistance contre le mauvais microbe .
Les paroles qu'on n'ose répéter devant les parents ou les maîtres, c'est comme une espèce de grippe, un catarrhe (grippe ) de l'âme, qui de temps en temps traverse les écoles, les groupements, et choisit ses victimes parmi ceux qui n'ont point de force de résistance . Ceux-là tombent pour faire comme les autres ; les indépendants seuls restent fermes, ils vont et viennent en sûreté, voire même à l'hôpital, où ils peuvent utilement donner des soins aux malades, sans être atteints eux-mêmes .
Prenons un autre exemple . Celui d'un jeune écolier, qui ne veut pas se contenter de parcourir le monde en aveugle et de mener la vie d'une salamandre ou d'un hanneton, un jeune garçon qui s'applique à méditer sur la vie et les souffrances de ses semblables, sait combien l'instituteur, le maître d'école, gémit douloureusement quand il ne peut pas tenir sa classe en repos . Combien d'éducateurs de la jeunesse meurent jeunes et déçus, parce qu'ils ont été usés et poussés à bout par les difficultés journalières !
Et bien ! supposons qu'un écolier, insuffisamment conscient de sa responsabilité, arrive dans une classe où l'on prend plaisir à déranger, par tous les moyens, les leçons du maître, du professeur des écoles, et où l'on s'amuse à se faire punir et mettre à la porte ; - s'il est " du troupeau " , il imitera d'abord les autres, puis il pensera :
" Après tout, je ne puis pas, à moi tout seul, y rien changer - dès lors pourquoi ne m'amuserai-je pas aussi ? Pourquoi m'exposerais-je à perdre les bonnes grâces de mes camarades ? Ils m'accuseraient de ne songer qu'à me faire bien voir du maître, de l'adulte éducateur " .
Mais si nous avons un jeune , garçon ou fille, indépendant, qui ne se laisse pas impressionner par les faits et gestes des autres, un jeune qui a le courage, au contraire, d'être fidèle à sa conscience et de se tenir d'aplomb quoique isolé, en face de la majorité, alors... alors... - eh bien ! dites-moi vous-même ce qu'il fera ...
Nous nous sommes servi tout à l'heure du proverbe :
" Il faut hurler avec les loups " .
C'est la maxime coutumière des hommes du troupeau . Il faut selon eux se mettre à l'unisson de tous les discours grossiers et imprudents, de tous les commérages et de toutes les actions odieuses ; il faut faire comme les autres, même quand les autres manquent à l'honnêteté ou à la vérité ; il faut que ces loups nous comptent parmi eux et nous tiennent pour un des leurs ... Autrement, ils nous dévoreraient .
La grande, très grande peur d'être dévorés - voilà donc quelle devrait être notre conductrice en cette vie ! Si c'était vrai, qui aimerait encore la vie ?
Vous le voyez bien, si ce proverbe devait gouverner le monde, on n'y entendrait plus que des hurlements de loups . Nous n'aurions point eu de héros, ni d'héroïnes, au cœur desquels nous puissions nous réconforter . Nous n'aurions ni les sages de l'antiquité, ni ceux de l' Inde, ni les nobles âmes de nos temps modernes . Nous n'aurions pas Garrisson, le libérateur des esclaves, ni tous ceux qui se sont élevés haut et ferme, malgré la rage de la calomnie et des accusations téméraires - nous n'aurions pas ceux qui sont restés fidèles jusqu'au bout à leur idéal de devoir et de perfection morale . Finalement, ils ont triomphé de toutes les faiblesses, car il vient un moment où les loups eux-mêmes n'osent plus hurler quand ils sont en face de celui qui sait se posséder dans une fidélité absolue . C'est pourquoi au lieu de la maxime des loups hurleurs, nous vous laissons une autre bien plus fortifiante :
" Celui qui n'a d'autre maître que sa conscience deviendra un réformateur et un maître du monde " .
Il sera nécessaire de se poser , dans un premier temps, la question : Comment devrions-nous , pourrions-nous intervenir dans ce contexte ? Grave interrogation, n'est-ce pas ?
Bien à vous, Gerboise .
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