samedi 13 décembre 2008
Premières clartés du matin : Notre langue maternelle . Notre" Moi " . Notre " Personne " : Premières relations dans le monde ...
" NOUS NAISSONS BIOLOGIQUEMENT D'UNE MÈRE dont, un jour, on nous sépare en coupant un cordon ombilical . Mais c'est alors, dans le creux de ses bras, de sa parole, de tous les mots dits et chantés dont elle accompagne jour après jour ses faits et gestes, c'est là et alors que nous naissons vraiment à notre vie humaine . Nous naissons dans le langage ... Notre langue est une matrice . En elle, par elle vit bien autre chose que la possibilité - déjà magnifique - de communiquer : surtout en ce pays généralement monolingue, où le français assure à lui seul tous les rôles personnel et sociaux .
Maternité paradoxale ! Donnée par la mère dans une symbiose du physique et du linguistique qui se manifeste déjà à travers les mots et les chansons que la femme enceinte adresse à son petit, la langue devient peu à peu, pour l'enfant qui grandit, le lieu d'une liberté possible : c'est-à-dire d'une séparation . Des caresses maternelles pour le bébé aux simples paroles affectueuses que la mère adresse à l'enfant de neuf ans conduit tout un itinéraire ; les mots permettent et instaurent une distance . Dans cette distance d'avec la mère, d'avec ses proches, d'avec tous les autres, l'enfant apprend à dire " je " : il devient sujet de sa propre parole ... Mystérieuse maternité en effet, où se tissent d'inexplicables réseaux entre les mots reçus et les expériences vécues : les peurs élémentaires, les joies profondes, les plaisirs et les blessures se greffent sur les mots qui reviendront hanter nos nuits ou enchanter nos veilles . Toute l'enfance palpite dans cette parole-demeure : et avec elle tout notre imaginaire ... "
Émile Genouvrier .
Maternité paradoxale ! Donnée par la mère dans une symbiose du physique et du linguistique qui se manifeste déjà à travers les mots et les chansons que la femme enceinte adresse à son petit, la langue devient peu à peu, pour l'enfant qui grandit, le lieu d'une liberté possible : c'est-à-dire d'une séparation . Des caresses maternelles pour le bébé aux simples paroles affectueuses que la mère adresse à l'enfant de neuf ans conduit tout un itinéraire ; les mots permettent et instaurent une distance . Dans cette distance d'avec la mère, d'avec ses proches, d'avec tous les autres, l'enfant apprend à dire " je " : il devient sujet de sa propre parole ... Mystérieuse maternité en effet, où se tissent d'inexplicables réseaux entre les mots reçus et les expériences vécues : les peurs élémentaires, les joies profondes, les plaisirs et les blessures se greffent sur les mots qui reviendront hanter nos nuits ou enchanter nos veilles . Toute l'enfance palpite dans cette parole-demeure : et avec elle tout notre imaginaire ... "
Émile Genouvrier .
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