samedi 30 août 2008
Histoire de la langue et de la littérature françaises: 6 - Survol dans une première période du XVIIe siècle de la Poésie (suite n° 5, du 15 Août 2008)
*) La réforme de Malherbe : " Enfin Malherbe vint ", dit Boileau . Malherbe en effet prétendit que la poésie fût une œuvre d'art . Il imposa le travail difficile, les strophes coupées de pauses, les rimes riches ; il prescrivit l'hiatus, l'enjambement et toutes les libertés faciles .
Malherbe [1555-1628] donna lui-même l'exemple de cette discipline . Ses poésies et en particulier ses Odes témoignent d'un noble effort vers la clarté, la brièveté, la vigueur et la perfection de la forme . Son oeuvre eut une grande influence sur la poésie classique .
**) La suite de Malherbe : Le goût public approuva Malherbe parce qu'il représentait l'ordre et la raison . Il n'eut pourtant que deux disciples : Maynard, écrivain laborieux et froid, et Racan qui avec une émotion personnelle, célébra dans ses Poésie et Bergeries le charme de la campagne .
***) La poésie mondaine : La société précieuse développa la mode des petits vers et des petits genres, surtout du sonnet . Puis, sous l'influence du goût italien et espagnol, la poésie s'écarta du naturel et de la vérité pour se réduire à un jeu d'esprit, de finesse et de galanterie . Dans ce genre il faut placer à part Voiture [1598- 1648], qui s'imposa à l'admiration des Précieuses par son habileté de facture .
La même antipathie pour le naturel développa la passion du romanesque et fit éclore toute une floraison de poèmes épiques, sortes de longs romans historiques en vers, comme l'Alaric de Scudéry ou la Pucelle de Chapelain .
Le genre emphatique eut sa contrepartie dans le genre burlesque, qui en est la parodie souvent grossière, comme on peut en juger par les œuvres de Scarron [1610-1660], où la verve rehausse la bouffonnerie .
****) Corneille et la tragédie : L'idéalisme de cette époque, son goût pour les sentiments raffinés, les situations compliquées, l'exaltation de la volonté et l'éloquence trouvèrent leur expression parfaite dans les tragédies de Corneille [ 1606-1684] . Utilisant le dialogue de Moutchrestien, la liberté des sujets de Hardy et la régularité d'action que Mairet avait introduite au théâtre avec les fameuses règles des trois unités, Corneille donna en 1636 le Cid, qui excita une admiration universelle en dépit des critiques de l'Académie . Désormais le véritable théâtre français était fondé : l'action n'était plus une suite romanesque d'événements, mais elle servait à mettre en relief des caractères ; l'intérêt était dans le contrecoup des situations sur les âmes; l'analyse des sentiments et la vérité humaine étaient le véritable attrait du drame . Cette vérité Corneille la chercha dans l'histoire où il sut choisir des caractères élevés, des passions nobles, des volontés agissantes qui ont fait de son théâtre une école de grandeur d'âme . Prodigieux inventeur de formes dramatiques, il créa la haute comédie avec Menteur ; il fut aussi un très grand écrivain en vers . C'est ce qui explique le succès de ses chefs-d'oeuvres : Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune, Nicomède .
A côté de lui, citons Rotrou, l'auteur de Saint-Genest et de Venceslas .
Dans la suite n° 6, dans une troisième partie , nous aborderons la prose du 17e siècle, où des grands écrivains et orateurs, comme La Rochefoucauld, Mme de Sévigné, Mme de Maintenon et La Bruyère participeront aux tendances nouvelles .
Bien à vous, Gerboise .
Malherbe [1555-1628] donna lui-même l'exemple de cette discipline . Ses poésies et en particulier ses Odes témoignent d'un noble effort vers la clarté, la brièveté, la vigueur et la perfection de la forme . Son oeuvre eut une grande influence sur la poésie classique .
**) La suite de Malherbe : Le goût public approuva Malherbe parce qu'il représentait l'ordre et la raison . Il n'eut pourtant que deux disciples : Maynard, écrivain laborieux et froid, et Racan qui avec une émotion personnelle, célébra dans ses Poésie et Bergeries le charme de la campagne .
***) La poésie mondaine : La société précieuse développa la mode des petits vers et des petits genres, surtout du sonnet . Puis, sous l'influence du goût italien et espagnol, la poésie s'écarta du naturel et de la vérité pour se réduire à un jeu d'esprit, de finesse et de galanterie . Dans ce genre il faut placer à part Voiture [1598- 1648], qui s'imposa à l'admiration des Précieuses par son habileté de facture .
La même antipathie pour le naturel développa la passion du romanesque et fit éclore toute une floraison de poèmes épiques, sortes de longs romans historiques en vers, comme l'Alaric de Scudéry ou la Pucelle de Chapelain .
Le genre emphatique eut sa contrepartie dans le genre burlesque, qui en est la parodie souvent grossière, comme on peut en juger par les œuvres de Scarron [1610-1660], où la verve rehausse la bouffonnerie .
****) Corneille et la tragédie : L'idéalisme de cette époque, son goût pour les sentiments raffinés, les situations compliquées, l'exaltation de la volonté et l'éloquence trouvèrent leur expression parfaite dans les tragédies de Corneille [ 1606-1684] . Utilisant le dialogue de Moutchrestien, la liberté des sujets de Hardy et la régularité d'action que Mairet avait introduite au théâtre avec les fameuses règles des trois unités, Corneille donna en 1636 le Cid, qui excita une admiration universelle en dépit des critiques de l'Académie . Désormais le véritable théâtre français était fondé : l'action n'était plus une suite romanesque d'événements, mais elle servait à mettre en relief des caractères ; l'intérêt était dans le contrecoup des situations sur les âmes; l'analyse des sentiments et la vérité humaine étaient le véritable attrait du drame . Cette vérité Corneille la chercha dans l'histoire où il sut choisir des caractères élevés, des passions nobles, des volontés agissantes qui ont fait de son théâtre une école de grandeur d'âme . Prodigieux inventeur de formes dramatiques, il créa la haute comédie avec Menteur ; il fut aussi un très grand écrivain en vers . C'est ce qui explique le succès de ses chefs-d'oeuvres : Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune, Nicomède .
A côté de lui, citons Rotrou, l'auteur de Saint-Genest et de Venceslas .
Dans la suite n° 6, dans une troisième partie , nous aborderons la prose du 17e siècle, où des grands écrivains et orateurs, comme La Rochefoucauld, Mme de Sévigné, Mme de Maintenon et La Bruyère participeront aux tendances nouvelles .
Bien à vous, Gerboise .
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