samedi 9 août 2008

Histoire de la langue et de la littérature françaises : 4 - La poésie au XVIe siècle, ( suite n° 3, du 02-08-2008 )

Chronologies de Maurice Griffe : Histoire de l'écriture et de la littérature mondiale .

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Auteurs : Florence Meyer et Xavier Deboffles

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Il faut distinguer deux périodes dans la poésie du XVIe siècle : celle de Marot et celle de Ronsard.

*) La période de Marot :


La poésie compliquée de l'âge précédent se continue d'abord dans les œuvres des grands rhétoriqueurs Coquillard, Molinet et Crétin . A cette école se rattachent Jean le Maire de Belges et Jean Marot, qui cultivent les petits genres de l'ancienne poésie .

Clément Marot [ 1495-1544] , leur disciple, mais influencé par la Renaissance et la Réforme, fut un poète de cour à qui ses dons naturels de grâce, de finesse et d'esprit assurèrent un grand renom . Outre ses poésies légères, il donna une traduction en vers des Psaumes .
Après lui Mellin de Saint-Gelais continua et défendit son œuvre . Mais déjà à Lyon, Maurice Scève et Louise Labbé faisaient pressentir, dans leur poésie moins sèche et plus subtile, une doctrine nouvelle .

** ) La Pléiade :

Cette doctrine nouvelle fut celle de la Pléiade . Sous ce nom se groupèrent plusieurs poètes qui prétendirent réformer la poésie et la langue . L'école avait pour chef Ronsard et elle publia en 1549 son manifeste sous le titre de Défense et Illustration de la langue française ( déjà à cette époque, ce besoin venait de se manifester !) , dont l'auteur fut Joachim du Bellay . La pléiade voulut doter la France d'une grande poésie et elle se proposa de renoncer à tous les petits genres pour adopter les grands genres antiques et le sonnet italien . Notre langue pouvait, d'après ces réformateurs, suffire à ce projet, si on l'enrichissait par des emprunts gréco-latins, des formations nouvelles selon les procédés des anciens, et aussi par l'adoption des termes de métiers . Ces poètes, par défaut de haute inspiration et par excès de pédantisme, ne réalisèrent pas toutes leurs promesses, mais ils produisirent des œuvres agréables et donnèrent son orientation à notre littérature classique .

Ronsard ( 1524-1585) fut un grand artiste de vers, souvent gracieux et ému de ses odes et ses sonnets, vigoureux dans ses discours, mais souvent aussi froid et pédantesque . Son génie ne fut pas à la hauteur de ses desseins .
Autour de lui brillèrent Joachim du Bellay ( 1522-1560), le poète le plus personnel de l'école ; Baïf (1532-1589) ; le gracieux Remy Belleau ; Pontis de Thyard et Jodelle .

***) Les continuateurs :

L'influence de Ronsard se continua jusqu'à Malherbe . C'est à lui que se rattache Passerat (1534-1602) ; Du Barthas (1544-1590) ; d'Aubigné (1552-1630), le passionné et puissant auteur des Tragiques ; les poètes faciles Desportes, Berrtaut et Régnier (1575-1613), l'écrivain nonchalant et pittoresque des Satires .

**** ) Le théâtre : La Pléiade fit naître un théâtre nouveau, imité de l'antiquité . Jodelle écrivit la première tragédie française, Cléopâtre . Après lui Robert Garnier et Antoine de Montchrestien (1575-1621), dans des œuvres faites surtout pour la lecture, préparèrent les voies à Corneille .
La comédie se rattache encore à la farce dans les œuvres de Larrivey .

Dans la suite n° 4, en une première partie, nous présenterons les progrès de cette prose du 17e siècle, où des Descartes, Pascal ...brillèrent. L'avènement du roman révolutionnera désormais notre littérature .

Bien à vous, Gerboise .

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