dimanche 10 mai 2009
Frontières, démarcations*, différences entre le Croire** et le Savoir** . Une réalité aux multiples, redoutables, tragiques et graves conséquences .
Qu'est-ce ? Je sais où je crois savoir ? quelle est la nature de cette image ?
Voici un problème crucial ! qu'il est nécessaire de résoudre .
* - démarcations : ce qui sépare nettement deux choses .
** - Croire : C'est accepter, admettre, penser que quelque chose est véritable, c'est donner une adhésion de principe à une assertion, une thèse . C'est considérer comme vraisemblable ou probable, sans être sûr, sentir, éprouver comme vrai ce qui ne l'est absolument pas .
Croire en une chose, c'est la tenir pour réelle, envisageable, c'est estimer que ..., c'est s'imaginer que ..., c'est préjuger que ..., présumer que ..., supposer que ..., c'est y ajouter foi.
Si la chose est digne d'être crue, elle est croyable, si non incroyable .
L'action de croire s'appelle croyance ou créance ; celui qui est porté à croire trop facilement est un esprit crédule ; celui au contraire qui ne se laisse pas persuader est un incrédule et cette répugnance à croire porte le nom d'incrédulité .
*** - Savoir : est tout différent : c'est avoir du jugement, de la connaissance, avoir les moyens intellectuels de résister à la croyance et la volonté de s'en tenir strictement aux faits . C'est tenir pour vrai uniquement la réalité des choses tangibles, concrètes . C'est avoir à l'esprit, pouvoir affirmer la réelle existence de ... C'est être conscient de connaître la valeur, la portée de tel acte, de tel sentiment . C'est être capable par don, par habitude, par apprentissage de faire quelque chose .
Savoir ce que l'on a appris par l'étude, par l'expérience, suppose d'avoir dans son entendement des connaissances étendues dans tous les domaines qui puisse servir dans la pratique, et d' avoir acquit des savoir-faire, des " tours de main " et des " tours d'esprit ".
Savoir, c'est également avoir acquit et conservé précieusement son libre arbitre, une volonté libre sans contrainte, et surtout , d'être toujours capable d'exercer tout notre esprit d'analyse critique et toujours capable de " Savoir " jauger les informations qui nous arrivent de toute part .
Pour aborder l'étude de ce dilemme , de cette alternative entre, le Croire et le savoir , nous devons considérer deux cas extrêmes : celui du fanatique qui croit aveuglément tout ce que disent ceux qui lui assènent des " contre-vérité " , et celui du sceptique radical , qui ne croit à rien, pas même à ce qu'il voit et touche directement . Il est évident qu'ils souffrent tous deux de maux dont il faut se protéger . Il est nécessaire de se maintenir entre les deux, mais nul ne sait trop où passe exactement la ligne de démarcation, cette sorte de frontière labile (qui est sujet à changer) . L'idéal que nous nous fixons, et dont l'étude devrait nous rapprocher, est d'acquérir et de perfectionner un sain esprit critique, d'être blasé juste comme il le faut, mais également prêt à accorder confiance à ceux qui le méritent, pour ce qui leur vaut ce mérite . des générations de sages, de philosophes et de scientifiques ont tenté de tracer cette limite une fois pour toutes, de définir les canons (les modèles) de la rationalité critique, mais personne n'a vraiment réussi jusqu'ici . Il nous est resté, de-ci, de-là, des signaux, des segments de cette ligne tracés par les meilleurs d'entre eux, dans des cas particuliers, mais il y a pas de formule universelle unique . La rationalité humaine ne se laisse pas définir une fois pour toutes, ne serait-ce que parce que c'est elle qui devrait se définir elles-même, en s'examinant d'au-delà de ses frontières . Or c'est impossible .
La capacité critique s'acquiert par un exercice continu et absorbant ; elle ne s'obtient pas sur commande, en appliquant une formule ou en suivant à la lettre des canons préétablis. Parler de la capacité critique signifie donc commencer à l'exercer sur l'heure . Il serait imprudent de proposer des solutions, parce que le débat n'est pas clos, mais on peut montrer comment les chercher et quelles sont leurs conséquences, quand on pense les avoir découvertes .
Intuitivement, la différence entre croire et savoir nous paraît tout à fait claire .
Savoir, c'est " plus " que croire, y compris que croire " toute connaissance de cause " .
Croire en toute connaissance de cause quelque chose qui est vrai nous approche du savoir, mais cela ne nous le fait pas encore toucher du doigt .
Pour atteindre le savoir, à partir de la croyance, il faut que celle-ci ait une justification rationnelle, mais pas n'importe laquelle .
Si les raisons pour lesquelles nous croyons ne sont pas bien liées à la vérité de ce que nous observons , il ne s'agit pas d'un véritable " savoir " .
Il faudra, par la suite, définir le juste lien entre ce que les hommes croient et ce qui est réellement vrai : c'est un impératif culturel dont nous ne devons rien ignorer . Il nous faudra trouver de solides justifications rationnelles de ce que l'on croit et de ce que l'on sait . En leur absence, il n'est jamais possible de dire que l'on" sait " , sous peine d'être à la merci du sceptique et du relativiste, qui s'empressent alors de répéter que l'on ne " sait " jamais vraiment rien .
On croit savoir, ce qui est tout autre chose , nous en reparlerons !
Bien à vous, cordialement, Gerboise .
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