dimanche 20 juillet 2008

Histoire de la langue et de la littérature françaises : I - Des origines au XIVe siècle .

Le premier monument de notre littérature (les œuvres écrites, dans la mesure où elles portent la marque de préoccupations esthétiques) , la Cantilène de Sainte Eulalie, date du Xe siècle . Dès lors se développe au Moyen Âge une littérature qui est épique* satirique**, dramatique*** , lyrique**** ou historique***** .

*) épique : qui raconte en vers (écriture en vers : fragment d'énoncé formant une unité rythmique définie par des règles concernant la longueur, l'accentuation, ou le nombre de syllabes) une action héroïque [épopée] ; épique : digne de figurer dans une épopée : long poème ou récit de style élevé où la légende se mêle à l'histoire et le merveilleux au vrai pour célébrer un héros ou un grand fait , ainsi que des aventures glorieuses .

**) satirique : poème où l'auteur attaque les vices, les ridicules de ses contemporains ; écrits, discours qui s'attaque à quelque chose, à quelqu'un, en se moquant ; pamphlet : critique moqueuse .

***) dramatique : destiné au théâtre ( en parlant d'un ouvrage littéraire) ; drame : en histoire littéraire, Genre dramatique comportant des pièces dont l'action généralement s'accompagne d'éléments réalistes, familiers, comiques . Toute pièce d'un caractère pathétique [opposé à comédie] .

****) lyrique : se dit de la poésie qui exprime des sentiments intimes au moyen de rythmes et d'images propres à communiquer au lecteur l'émotion du poète ; plein d'un enthousiasme, d'une exaltation de poète .

*****) historique : qui a trait à la connaissance et au récit des événements du passé [ relatifs à l'évolution de l'humanité, d'un groupe, d'un homme ] jugés dignes de mémoire : les faits sont ainsi relatés . Récit d'un développement dans le temps d'une genèse . Histoire : la mémoire des hommes .

*) Littérature épique : Aux veillées des châteaux et aux haltes des pèlerins, des musiciens-poètes, appelés jongleurs , chantaient les exploits chevaleresques des princes et des héros . Leurs compositions formèrent de longs poèmes appelés chansons de geste ou romans . Les unes sont d'inspiration française et célèbrent surtout Charlemagne et son entourage ; les autres sont d'inspiration bretonne et chantent les aventures du roi Artus[ ou Arthur] , et des chevaliers de la Table Ronde ; d'autres enfin sont d'inspiration antique .
Le plus célèbre de ces poèmes et le plus ancien est la Chanson de Roland [Xe siècle] œuvre faisant partie de la Geste du roi, biographie légendaire de Charlemagne écrite vers la fin du XIe siècle qui raconte les prouesses et la mort, à Roncevaux du paladin Roland, neveu de Charlemagne : c'est une véritable épopée . Dans la suite , l'inspiration chevaleresque s'affaiblit et, la chanson de geste tourne au roman d'aventures et au roman d'amour .

**) Littérature satirique : A côté de la littérature féodale se développe une littérature bourgeoise, non plus héroïque, mais satirique, qui eut aussi ses Romans . C'est le Roman de Jean Renart , trouvère français [fin XIIe - début XIIIe siècle] auteur de romans en vers , dont le récit d'aventures chevaleresques, Guillaume de Dole et Le Lai de l'ombre [ 1220] , modèle de discussion courtoise et de stratégie amoureuse , suite de poèmes piquants, railleurs qui, sous des personnages d'animaux [ déjà ! ] , critiquent les institutions féodales, la noblesse et le clergé . C'est aussi le Roman de la Rose , oeuvre de deux poètes consécutifs, Guillaume de Lorris et Jean de Meung , allégorique dans sa première partie, satirique dans la seconde .
D'autres genres satiriques furent les Fabliaux, contes souvent grossiers mais pleins de vie ; les Dits, disputes et débats où s'exercèrent des poètes dont le plus grand est Ruteboeuf [ 1290] .

***) Littérature dramatique : Il y avait dans les églises des cérémonies dialoguées . On en vint à représenter, sur une estrade à trois étages, la terre, l'enfer et le paradis, des drames édifiants tirés de la Bible ou de la Vie des Saints . A ce genre appartiennent la Représentation d'Adam [ XIIe siècle] ; le Jeu de St-Nicolas de Jean Bodel et le Miracle de Théophile de Ruteboeuf . Parallèlement se développe une littérature comique dont il nous reste le Jeu de la Feuillée et le Jeu de Robin et de Marion .

****) Littérature lyrique : On relève de bonne heure des chansons, des cantilènes (d'autrefois : Chant profane , monotone, mélancolique ) et des pastourelles (terme de danse , quadrille; sorte de comédie spirituelle ou religieuse qui se jouait aux laudes [ louanges] de Noël) . Puis sous l'influence des troubadours (langue d'oc) méridionaux, il se forma une poésie courtoise, sèche et maniérée , mais délicate de sentiments et savante de forme . Ce fut la poésie des trouvères (langue d'oil ) dont les plus fameux sont Gace Brûlé , Thibault de Champagne et encore Ruteboeuf .

*****) L'histoire : L'histoire ne comprenait guère que des annales rédigées en latin dans les couvents, quand parurent deux grands écrivains : Villehardouin qui décrivit avec force la conquête de Constantinople [1207] et Joinville [1224-1317] qui raconta avec émotion la vie du roi Saint Louis .

La suite , prochaine, nous conduira du XIVe au XVe siècle, vers les conteurs, les historiens, les poètes, les érudits et les orateurs ; enfin vers le théâtre .

Plus tard, nous aborderons les divers rôles des écrits scientifiques et de la vulgarisation , ainsi que leurs influences dans les domaines des Arts , des Sciences humaines et de l'histoire .

Bien à vous, Gerboise .

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