lundi 16 juillet 2007

Exister, vivre , Être ou Avoir ? , Posséder, détenir

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Ou ... Connaître, réfléchir et posséder , avoir à sa disposition (de quelle manière ?) des connaissances ...

Ou ... le piège ( la "souricière") dans lequel les "apprenants"(élèves, étudiants) tombent souvent , ou risquent de s'enliser , d'échouer (comme les bateaux abandonnés dont on ne sait que faire, qui restent sur le bord d'un quai à l'écart de la vie active et féconde ).

La différence entre le mode ( le modèle) Être et le mode Avoir dans le domaine du Savoir est exprimée par ces deux formulations , énonciations :



"Connaître" et être capable de communiquer son savoir "avec soi-même" et avec les autres ,



"Avoir des connaissances" pour soi, potentielles, jamais ou peu actualisables , figées sur un papier, une piste magnétique, un support informatique .

Connaître, savoir, être au courant de, fréquenter, rencontrer les connaissances..., est une action fonctionnelle et n'intervient que comme moyen (ce à quoi on a recours pour parvenir à une fin) dans le processus de la pensée féconde (productive) .

Connaître signifie qu'on voit mieux (sensation), mais surtout qu'on "regarde" (perception) attentivement,la réalité dans toute sa nudité ; que l'on perçoit bien à l'aide d'un ou plusieurs codes, qu'une activité cognitive (qui concerne la connaissance) s'enclenche .

Connaître signifie qu'on force la surface de la matière, des objets ou des êtres , pour parvenir aux racines, aux origines, aux commencements , et , par conséquent, aux causes, à la structure intime des choses, des mécanismes .



Connaître ne veut pas dire " être en possession de la vérité, du réel ", mais d'être capable de "percer , de pénétrer la surface " et de lutter de façon critique et active pour approcher de plus en plus près la vérité des valeurs, une ou plusieurs réalités des êtres et des choses matérielles .



Avoir des connaissances , est prendre et garder la possession des connaissances disponibles un peu "en dehors de soi ", d'une manière factice (artificielle ) , les informations correspondantes n'étant jamais liées intimement à une conscience, ces dernières ne constituant pas la pensée elle-même .


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Dans le mode être d'existence, la connaissance idéale, optimale consiste à connaître plus profondément, intimement le fond des choses .


Etre capable de trouver le niveau prépondérant, d'être en interaction avec le milieu et l'environnement .


Dans le mode avoir , cette connaissance tend uniquement vers cette ineptie (absurdité, stupidité ) : posséder toujours davantage de connaissances non structurées, non intégrées, éparses, non opérationnelles, superficielles ...!, .Il laisse les personnes, libres de s'égarer ..., malheureusement quand il s'agit de construire leurs propres représentations des concepts scientifiques ou autres . Ce sont des connaissances déflorées , jamais traitées que l'esprit n'analysera plus jamais s'il reste dans ce mode de relation avec l'acquisition du savoir .



Notre "éducation" s'efforce, en général, de former les individus , à avoir des connaissances, en tant que possessions ... (j'ai eu cet examen !)


Un enseignement est offert aux élèves, aux étudiant, aux adultes, aux apprenants, qui peuvent picorer, glaner par-ci , par-là et qui, au nom de la spontanéité et de la liberté ne sont pas incités à se concentrer (réfléchir) sur un sujet ni même à terminer entièrement la lecture d'un livre (voir les 2 textes de Henri Bergson : celui sur la concentration intellectuelle du 12 Juillet 1902 et celui sur le Bon Sens du 30 juillet 1895 déjà présentés dans notre blog .


A - Dans le mode avoir d'existence, certains élèves, étudiants, apprentis, tous ceux qui reçoivent leurs savoirs d'un autre , nous tous parfois ! qui assistons à un cours ..., participons(!) à un enseignement, entendonsdes mots, qui croient écouter des propositions diverses, ont l'impression de comprendre une structure logique et sa signification et, de leur mieux, inscrivent (ou non) les mots qui leur arrivent à l'esprit, dans leur cahier ou sur leurs nombreuses feuilles non structurées qui seront pratiquement abandonnées jusqu'aux jours précédant l'épreuve, puis définitivement...! ( Parfois certains enseignants ont eux aussi l'impression que les étudiants les suivent... ! (captent leurs discours, acquièrent des représentations cohérentes et analogues aux leurs, émises ! Ils surestiment l'opération de transfert positive de leur message et je suis pour moi-même conscient de cet état de chose pour certain de mes étudiants) .

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Tout ceci afin de pouvoir ainsi, le moment venu (!) se remettre simplement ces mots en mémoire :croyances utopiques, idéales, chimériques qui ne peuvent conduire à la réussite efficace, pragmatique, à la satisfaction, mais seulement à la frustration (à l'insatisfaction, à la déception) profonde, destructrice de la personnalité .

Mais le contenu, la substance du cours...de l'enseignement, du dit, de l'écrit ne s'intègrent pas à leur système personnel de pensée et, par conséquent, ne l'enrichissent ni ne l'élargissent .

Au lieu de cela, ils transforment, dénaturent, altèrent, défigurent les mots qu'ils entendent (qu'ils n'écoutent pas), en groupes déterminés de pensée figée, pétrifiée, limitée ou de théories d'ensemble, superficielles déformées, non utilisables par ailleurs, non transférables, mais qu'ils emmagasinent telles qu'elles .

L'élève, l'étudiant(celui qui reçoit l'instruction ou l'éducation de quelqu'un) , et le contenu du discours restent étrangers l'un à l'autre indépendamment du fait que chaque "apprenant" est devenu propriétaire d'une collection" d'affirmations", de négations, d'implicite jamais explicité, de non dits, de sous-entendu, d'incertitudes, d'imprécis, d'ignorances de l'ignorance, d'erreurs, de confusions survenues dans son esprit en les créant lui-même ou en les puisant inconsciemment à une autre source.

Les "apprenants"du mode avoir n'ont qu'un but : s'accrocher à ce qu'ils ont" appris"(entendu ou vu !), soit en le confiant plus ou moins solidement à leur mémoire, soit en conservant précieusement leurs notes manuscrites ou confiées à la "mémoire d'un ordinateur" (ou les corrigés et textes distribués ) .

Ils ne pensent pas, ils n'éprouvent pas le besoin de le faire .Ils n'ont pas à produire ni à créer quelque chose de nouveau (explicateur personnel !) ; ils ne réfléchissent pas, ne cherchent pas à évaluer leurs acquisitions ; ils n'en éprouvent pas un besoin impérieux, même léger .

En fait, les individus du mode avoir se sentent plutôt "gênés" par des pensées ou des idées nouvelles relatives à un thème ou un ensemble de thèmes interdisciplinaires, parce que la nouveauté remet en question la somme déterminée d'informations qu'ils ont reçue, qu'ils ont entassée .

En effet, pour celui qui se relie essentiellement au monde de l'avoir , les idées qui ne peuvent pas être facilement emmagasinées (ou consignées par écrit) ont quelque chose d'effrayant -comme tout ce qui évolue et change- et n'est pas contrôlable, surtout, dans le temps imparti, ou consacré à la relation avec la connaissance .

B-Le processus d'enseignement (apprendre à être) par la joie de connaître, a une toute autre qualité pour d'autres étudiants (apprenants) qui appartiennent au mode être de relation au monde .

Pour commencer, ils ne se rendent pas au cours, même aux premiers, en tant que "table rase" .Ils essayent d'accéder à la condition du chercheur qui lui, n'arrive pas dans un colloque comme un étranger par rapport au thème présenté .Ils ont auparavant réfléchi aux problèmes qu'abordera l'exposé et ont à l'esprit (ou cherchent à les avoir dans des livres, des documents... etc.) certaines questions, certains problèmes qui leur sont propres .

Le thème ( sur lequel ils se sont informés à l'avance ) les a préoccupés et les intéresse . Motivés ou cherchant à le devenir, ils essaient de trouver les implications fructueuses pour leurs esprit . Ils ont envie de connaître, de s'imprégner de ces connaissances nouvelles ou mal intégrées, en vue de profiter de toutes les richesses formatrices qu'elles peuvent induire .

Au lieu d'être des réservoirs, (tout lieu, tout objet...destiné à recevoir), des réceptacles passifs de mots, d'idées et de concepts sans signification précise, ils prêtent l'oreille , ils "écoutent" et, ce qui est encore plus important, ils reçoivent et réagissent d'une façon active et productive .

Ce qu'ils écoutent, "aperçoivent" stimule, active leur propre processus de pensée . De nouvelles questions, de nouvelles idées, de nouvelles perspectives s'éveillent dans leur esprit .Du plaisir et de la joie envahissent leur pensée .Une structure cohérente se construit implicitement .

Leur écoute est un processus vivant (communication potentielle qui peut s'actualiser à tout instant ...) , ils écoutent avec intérêt ce qui est dit et s'éveillent spontanément à la vie par réaction à ce qu'ils entendent en réfléchissant par présence d'esprit . Jamais , une "humeur négative" ne survient dans leur entendement telle que :" tout cela est ennuyeux, et pourtant je suis obligé de le faire, vivement le moment où je serais débarrassé de Çà !"

Ils ne se contentent pas d'acquérir des connaissances qu'ils peuvent emporter chez eux et apprendre par coeur ; chacun de ces étudiants (apprenants) a été touché et a changé : chacune ou chacun est différent de ce qu'il était avant, au préalable , avant l'enseignement (cours, exposés, lectures, travaux dirigés, pratiques, écoute de conférences, surtout écoute de l'autre .

Les connaissances doivent se trouver au sein des centres de création de notre "cerveau" pour activer les mécanismes d'interaction au coeur même de notre entendement .

Voilà donc une "simple réflexion" qui, si elle est bien comprise dans son sens positif et heuristique (qui va créer des progrès) du terme, devrait, devra faire progresser notre communauté humaine du blog et celle des étudiants dans tous les domaines et dans leur ensemble, et vous , ceux qui désirent acquérir des connaissances, tous les jeunes qui en font partie et vous tous qui éprouvez le besoin de vous enrichir . C'est en vous incitant, en vous faisant admettre qu'avec une motivation profonde, des êtres humains, quels qu'il soient, peuvent, doivent, être capables en toutes circonstances de "se faire plaisir, de vibrer, au contact du savoir difficile, de la connaissance complexe, et quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent, immédiatement utiles ou non à l'instant présent . Ceci doit être considéré comme fondamental quels que soient l'origine culturelle, la personnalité , les buts et les objectifs de l"individu concerné , ou..., au moins, avoir envie de réfléchir, avoir effectivement réfléchi, avoir été incité à se poser ce problème crucial pour être un homme libre .

C'était simplement ce dernier point de vue - avoir été incité à - (ou avoir essayé d'inciter à) qui nous a conduit à vous proposer cette réflexion, car il s'agit bien de cela .

Toute personne, quiconque considérerait le contenu de ce texte comme une critique agressive envers qui que ce soit, et/ou négative se leurrerait, se tromperait totalement ; c'est tout le contraire : je pense que cette analyse, ce constat, permettra à tout individu, à toute personne, de faire le point pour agir en conséquence, s'il le désire et s'il en éprouve le besoin et la nécessité, bien entendu !

Bien à vous tous, Gerboise .









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