* fléau : grand malheur public ou privé . Catastrophe, malheur inattendu, funeste à un individu ou à un peuple, insiste sur le bouleversement produit dans les âmes ou dans l'ordre des choses .
** saper : détruire les assises d'une construction pour la faire écrouler ; réduire à néant une chose, un être en l'attaquant dans ses structures, dans ses principes ; saper la personnalité d'un être humain , la désorganiser .
*** instrument que nous allons,dans une série de billets successifs qui vont suivre, définir et préciser en vue de comprendre tous les aléas qui peuvent survenir au cours de la vie de tout être humain .
" Vous devez commencer par perdre votre mémoire , ne serait-ce que par petits bouts, pour comprendre qu'elle est ce qui constitue votre vie . La vie sans la mémoire, ce n'est plus la vie ... Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, nos sentiments, même nos actions .
Sans elle nous ne sommes rien " (ou du moins, plus grand chose, à certains points de vue ; cependant, pour d'autres, en particulier ceux qui touchent aux émotions, dans un immense désert rationnel, de merveilleuses oasis de fraîcheur se manifestent et viennent illuminer les profondeurs de l'obscurité ambiante ) .
Luis BUNUEL [ né le 22-02-1900 à Calanda en Aragon, Espagne ; mort le 29-07-1983 à Mexico . Il a été un réalisateur et un scénariste important, naturalisé mexicain .Il avait étudié chez les Jésuites jusqu'à l'âge de 15 ans .
Le docteur Gustave LE BON (Psychologie des foules) avait qualifié l'inconscient ,où [peut-être?] se loge la mémoire, de " magasin de structures mentales " . Cette mémoire, ces traces!, ne sont pas , comme le veut le sens commun, un " passé " de l'esprit . Elles sont comme une masse de structures stables, mobiles, fluantes, se transformant au gré des événements . L'activité mentale consciente se nourrit sans cesse de cette réserve . La mémoire permet de prélever dans ces structures versatiles des schémas perceptifs ou idéels,mais également des " tensions " insoupçonnées et des prises de position .
Prodigieux, fascinant outil ,que cette mémoire ; surtout c'est un noble instrument digne d'être utilisé pour arriver à quelques fins, au propre comme au figuré; mais également un moyen de nous déplacer, nous transporter dans les temps écoulés . Ces représentations, ces images ne sont pas parfaites et à l'évidence fiables, fidèles . Il s'agit de reconstructions successives, d'expériences et de faits ancrés en fonction de la manière selon laquelle ils se sont engrangés, mais pas seulement, mais également suivant les modalités selon lesquelles ils ont été réellement enfantés . Ces reconstructions se sont réalisées à partir d'un cerveau transformé par rapport à celui dans lequel s'étaient structurés les souvenirs .
Si elle n'est pas infaillible, notre mémoire n'en réalise pas moins une activité de premier ordre, un travail considérable . Quelquefois les détails d'une situation ancienne sont perdus, égarés (?) ; de temps en temps , il n'est même plus possible de nous remémorer certains éléments que nous recherchons alors que nous savons pertinemment par d'autres sources d'information que nous avions possédé cette connaissance . Il peut même se produire des situations où les choses entrevues ne s'étaient jamais réalisées .
Il sera nécessaire, en vue de pénétrer dans les arcanes de ce que nous nommons la mémoire , de rappeler dans un prochain billet toutes les alternatives présentées par de nombreux auteurs et, particulièrement ceux que les Éditions Odile Jacob nous ont permis de lire dans leurs ouvrages publiés dans ses diverses collections, qui sont systématiquement d'une qualité scientifique exceptionnelle .
Cordialement vôtre, Gerboise .
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