Ci-dessus, reproduction de la figure 1 . 5, du livre de Maurice Mattauer : le mouvement actuel des plaques de la lithosphère, de l'écorce terrestre, à l'échelle du globe . Grâce à la tomographie ( du grec "tomos " : morceau coupé . c'est un procédé d'exploration par la propagation des ondes dans la lithosphère permettant d'obtenir l'image d'une mince couche des terrains à une profondeur voulue) sismique, on sait depuis 1998 que les " subductions " (enfoncement oblique d'une plaque dans l'asthénosphère, couche d'environ 700 kilomètres d'épaisseur, qui constitue le substratum, assise sur laquelle repose la lithosphère . A l'échelle géologique, il s'y produit des mouvements de convection de matière responsables du déplacement des plaques) peuvent descendre jusqu'à 2900 km .
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" ... On compte actuelllement sur la Terre six grandes plaques analogues à celles représentées au cours de l'expérience du schéma situé ci-dessous ; elles sont séparées soit par de grandes failles situées dans les océans, soit par des chaînes de montagnes . Une plaque apparaît donc limitée par une autre, aucune d'elles n'étant fixe . Aussi, lorsque deux plaques s'écartent et laissent place à un océan, les conséquences de ce mouvement sont ressenties sur toutes les autres plaques ; c'est pourquoi l'on de la tectonique globale . D'une façon générale, tout écartement de plaques provoque ailleurs un rapprochement de plaques .
A tout océan correspond donc une chaîne de montagne [ voir la figure ci-dessus] . Cette notion est fondamentale pour les géologues, car elle signifie que l'étude des chaînes de montagnes passe par celle des océans ... "
Ci-dessus, reproduction de la figure 1 . 3 : Une expérience analogique de la tectonique des plaques .
" Pour mieux visualiser le comportement général des plaques, que le profane peut avoir du mal à imaginer concrètement, une expérience est possible . Elle consiste à simuler le comportement de la lithosphère et de l'asthénosphère à l'aide de deux couches de paraffine de densités différentes, que l'on superpose dans un récipient dont on chauffe la partie inférieure [voir la figure ci-dessus] . La couche la plus épaisse et la plus sombre sera la couche inférieure et représentera le manteau, tandis que l'autre, plus fine, plus claire et plus légère, sera la partie supérieure et représentera l'écorce d'une plaque continentale . En chauffant régulièrement l'ensemble par le bas, on verra la moitié inférieure se ramollir et se transformer en asthénosphère tandis que la moitié supérieure restera rigide et simulera la lithosphère . Si, dans certaines parties, on accentue le chauffage, la plaque perdra un peu de son épaisseur . Si, en revanche, on interrompt le chauffage en d'autres endroits, elle s'épaissira un peu plus .
La Terre est une machine thermique fonctionnant de même, aux gré des apports de chaleur venus des profondeurs ... " .
** Beautés et richesses de la géologie .
*** Hermann, Éditeurs des Sciences et des Arts .
Gerboise, vient de découvrir dans une bibliothèque, cette semaine , le livre de Maurice Mattauer, professeur à l'université des sciences et techniques du Languedoc à Montpellier , édité en 1999 .
Je me rappelle de discussions constructives, avec lui - dont je conserve un très bon souvenir - concernant les « dites déformations» de minéraux [ les feldspaths] que j'attribuais à des structures de croissances cristallines et de déformations liées à la dilatation thermique du cristal dans les magmas fondus et lui, tectonicien, à des actions purement mécaniques postérieures lors des compressions tectoniques à grandes profondeurs . Ces structures [ fissurations thermiques] primitives [antérieures] des cristaux centimétriques de ces feldspath orientés dans le flux magmatique, semblaient, paraissaient, être le résultat de ruptures lors de la déformation tectonique postérieure à la cristallisation du liquide magmatique .
Nous étions à cette époque aussi enthousiastes l'un que l'autre . C'est toujours avec passion que je livre dans mon blog, une grande partie de mes connaissances et de mes réflexions et celles des auteurs que j'admire . La découverte de l'ouvrage de Maurice Mattauer et de son avant-propos :« La montagne, une passion», m'a beaucoup réjoui , en découvrant chez lui cette persistance , cet attachement passionnel et chaleureux toujours présent, visible dans son texte, malgré les longues années qui se sont écoulées .
Je vais me permettre ci-dessous de vous présenter ses réflexions sur les Sciences de la Terre , puis sa présentation de la Montagne , situées au début de l'ouvrage ,qui ont toujours fait l'objet de ses recherches et de ses interrogations .
« Les montagnes ne sont pas immobiles. Elles naissent, vivent et meurent. Elles bougent sous nos yeux ; mais leur mouvement est imperceptible à l'échelle humaine : un sommet ne s'élève guère de plus d'un millimètre par an .
A l'échelle géologique, il en va autrement. L'unité de temps y est le million d'années : la variation d'altitude du même sommet atteint alors 1000 mètres .
Les géologues ont peu à peu réussi à reconstituer, dans leurs grandes lignes, les modifications qui se sont produites dans les principales chaînes du globe : les chaînes récentes, comme les Alpes ou l'Himalaya, ou les chaînes anciennes mortes,comme la chaîne hercynienne . Chaque pierre à un âge et une histoire : en observant les minéraux et les pierres,on parvient à reconstituer l'évolution qui a transformé la nature. La pierre cesse d'être un bloc inerte pour devenir le témoin de l'histoire de la Terre.
Pour des durées de 10 à 100 millions d'années, très courtes à l'échelle de la Terre -vieille de 4,6 milliards d'années - les bouleversements sont considérables . On voit disparaître de grands océans, on assiste à la collision de continents, à la surrection (soulèvement lent et progressif d'une partie de la lithosphère terrestre) puis à la destruction de reliefs de plus de 5000 m d'altitude ; le front des montagnes peut s'avancer de plusieurs centaines de kilomètres sur les continents bordiers .
La découverte de la tectonique des plaques a révolutionné la géologie. elle fournit une explication globale de la dérive des continents et explique le mécanisme de la naissance et de la disparition des océans. Elle donne en même temps un cadre planétaire à la formation des chaînes, nées du rapprochement des plaques .
On essaye maintenant de reconstituer les mécanismes généraux : ceux qui interviennent actuellement dans les immenses zones de reliefs de la planète, continuellement secoués par des tremblements de terre, et ceux qui ont affecté de nombreuses vieilles chaînes figées depuis des millions d'années.
La complexité de ces données ne permet pas une approche abstraite. On échafaude des modèles fondés sur l'observation d'un grand nombre d'objets de différentes échelles. Partant de l'atome ou du cristal, on en arrive au déplacement des continents à l'échelle de la planète entière ; on en étudie les roches, les affleurements, les paysages, les montagnes. On utilise pour cela des microscopes, des cartes, des photographies aériennes, les photographies de satellites, des enregistrements d'ondes sismiques ; on analyse le magnétisme des roches et leurs propriétés physiques, grâce à des techniques de plus en plus sophistiquées, comme l'informatique, le spectromètre de masse, etc.
Le géologue est un clinicien qui analyse le terrain qu'il arpente (mesurer un terrain ; parcourir à grands pas) , établit des diagnostics et construit des modèles que les observations successives modifient au fur et à mesure.
Son travail se nourrit d'observation, d'études, de comparaisons, d'intuition et d'imagination .
En parcourant les montagnes du globe et en ramassant des pierres, on apprend l'évolution des chaînes et l'on peut reconstituer leur passé. La démarche scientifique rejoint ainsi le rêve et la poésie.
LA MONTAGNE, UNE PASSION
Au-dessus d'un monde en perpétuelle agitation, les montagnes évoquent la stabilité et la pérennité (état, caractère de ce qui dure toujours, continuité) . Dominant des siècles d'histoire bouleversée, elles semblent sereines et apparemment inchangées, comme si leurs masses rocheuses ne trahissaient aucune vie . L'alpiniste, gravissant ces parois rebelles, observe la pierre afin d'y découvrir prises et appuis , mais c'est avant tout vers le ciel qu'il dirige son regard, et c'est en contemplant les étoiles qu'il se laisse aller à la rêverie. Il sait qu'à des années-lumière de là, des astres sont en train de naître, de vivre ou de disparaître dans l'infini du temps ; il le sait et cette mystérieuse évolution lui plaît. Il écoute l'astronome lui conter mille histoires merveilleuses et se laisse griser par le firmament et ses lumières scintillantes . La montagne qui le porte n'est plus pour lui qu'un piédestal ( ce qui sert à s'élever, à monter) , bloc minéral inerte dont l'érosion viendra inéluctablement à bout (épuisera) .
Et pourtant… combien de mystères sont ainsi foulés aux pieds, ignorés de ceux qui ne connaissent pas la terre ? Cet alpiniste emporté par la magie des cieux ne soupçonne pas que, sous ses semelles, palpite tout un univers aussi chargé d'histoire. Il ne devine pas qu'en s'y arrêtant un instant, il pourrait y lire le récit de l'évolution du monde, parcourir des millions d'années, voir surgir des continents et des océans à jamais disparus . Il connaît la rêverie de l'astronome, mais ignore l'exaltation du géologue (voir le livre de Pierre Termier : A la Gloire de la Terre que nous avons présenté dans notre blog).
C'est la tête penchée et les yeux rivés au sol que le géologue arpente les chemins de montagne. À intervalles réguliers, on le voit se baisser et ramasser des cailloux. Parfois, il les brise avec un marteau et en observe les morceaux à la loupe . Il en rejette certains et enfouit les autres dans son sac . Il grimpe et descend, tourne et contourne, va et revient sur ses pas, accumulant toujours de nouvelles trouvailles n'intéressant que lui. « Avez-vous trouvé de l'or ? » lui demande-t-on à son retour au village où ce collectionneur bizarre est, le plus souvent, pris pour un original. C'est en fouillant dans son sac à merveilles que l'on peut se faire une idée de ce que recouvre son étrange activité. Parmi les pierres et la poussière, on découvre en général un petit carnet où dessins et graphiques ponctuent des séries de remarques dont la lecture donne le vertige. Il est en effet question de mondes engloutis, de continents disloqués ou d'animaux inconnus.
À travers ces bribes ( petites quantités, savoirs rudimentaires), c'est l'histoire de la terre que l'on touche du doigt.
Pour le géologue, le moindre caillou prend les allures d'une machine à remonter le temps, qui lui permet de reconstituer, à partir d'un moment de l'histoire géologique, l'évolution entière de notre planète. Comme l'observateur des astres, l'observateur des pierres parcourt à grandes enjambées les millions d'années qui, peu à peu, ont construit l'univers. Les yeux du géologue, lorsqu'il contemple un sommet, reflètent la même profondeur insondable que ceux de l'astronome scrutant les étoiles. Se mouvant comme lui dans le temps et l'espace, il songe à l'océan qui précéda la montagne quelque cent millions d'années plus tôt, il tente d'imaginer sa forme et ses rivages et évaluer la vitesse à laquelle les eaux se sont retirées. Il veut savoir comment et pourquoi la montagne a surgi à cet endroit précis et à quel moment . Parfois, il descend dans les entrailles de la chaîne, pour mieux reconstituer les courants de matière qui ont joué sous l'écorce terrestre, quelques centaines de kilomètres plus bas .
Pour cet homme, la montagne n'est pas ce bloc inerte à peine sensible à l'érosion du temps, mais une entité vivante, changeante et et mouvante.
Le géologue est donc un véritable historien, reconstituant des mondes entiers avec leur géographie, leur faune , leur flore et leurs paysages à jamais disparus.
L'histoire qu'il retrace est peuplé de chocs inouïs et de révolutions brûlantes où les raz-de-marées succèdent aux séismes, tandis que des bouleversements plus terribles encore se préparent dans les profondeurs surchauffées de l'écorce terrestre.
LA FASCINATION
Le géologue n'est pas seul à subir cette fascination, et cette histoire a nourri bon nombre de légendes, depuis les temps les plus reculés. Ainsi, dans la Bible [ Psaume 104] :
Les eaux recouvraient les montagnes,
Ainsi voit-on le mythe rejoindre la réalité et se confondre avec elle.
Pour reconstituer cette histoire, point n'est besoin de sonde ou de télescope . Ce que des astronautes sont allés chercher sur la Lune, ce que les sondes ont rapporté de la planète Mars, chacun peut le collecter simplement sur la Terre.
Il suffit de marcher , de grimper, d'escalader, puis d' apprendre à voir et à observer, pour comprendre .
… « Casser du caillou en réfléchissant» , la devise des géologues, illustre bien ce perpétuel va-et-vient de l'observation à la réflexion, attitude comparable à celle qui, à une autre échelle, anime l'archéologue …
… Enfin, et surtout, le géologue se préoccupe des déformations subies par les roches, à toutes les échelles. Autrement dit, ses yeux ne s'arrêtent pas derrière la loupe, mais peuvent également devenir ceux du tectonicien se concentrant par exemple à l'étude du plissement ou des tremblements de terre.
Nous serons amenés par la suite, à utiliser,comme outils intellectuels et pratiques, les nombreuses analyses de comportement présentées par l'auteur et les profondes réflexions qui jalonnent l'ensemble des chapitres de l'ouvrage qui est un modèle pédagogique inestimable .
Cordialement vôtre, Gerboise .
3 commentaires:
Bonjour
de qui ou bien où trouve t on cette devise de géologue très censée, mais que je découvre pour la première fois?
Merci
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