mardi 20 juillet 2010

Introduction à ce nouveau blog :Hommage au précurseur et auplus généreux éditeur de livres pour la jeunesse P.J. Hetzel ,sa pédagogie et son éthique .



Gerboise à l'honneur de vous présenter sa petite sœur " Esiobreg " qui s'adressera aux jeunes élèves en présence de leurs parents . Dans les billets qui vont être présentés, au cours des temps à venir , dans ce nouveau blog : " Lire, écrire, réfléchir et comprendre ; observer et décrire " , seront différenciés, en vue de les distinguer, les courts textes { destinés aux parents,caractérisés par une taille de police de caractères plus petite , présentés entre accolades, comme ici } par rapport aux documents et messages adressés à la jeunesse , nos futurs lecteurs .

Exceptionnellement, dans les trois premiers " billets " de présentation de "esiobreg ", cette différenciation entre les deux catégories de textes destinés, l'un aux parents, l'autre aux jeunes , ne sera pas utilisée .

La plupart des images présentées pourront être agrandies en réalisant sur elles un clic gauche .Ensuite il suffira de revenir à l'image précédente pour poursuivre la lecture des pages suivantes .

Nous adopterons dans ce nouveau blog Esiobreg le même procédé, utilisé dans le blog Gerboise pour introduire un texte explicatif, par exemple : (entre parenthèse et en couleur mauve claire ) .
Exemple 1 : La calligraphie ( art de bien former les caractères d'écriture ) enseigne à bien écrire ; la morale ( les valeurs, les règles de vie proposées, l'ensemble des problèmes relatifs à la conduite d'un individu dans sa vie personnelle et dans sa vie sociale ) à bien vivre . L'une nous montre comment il faut tenir sa plume ( son crayon, son stylo ) et la conduire (former les lettres) sur le papier, l'autre comment il faut tenir la bonne route et se conduire ( se comporter) dans la vie .

Exemple 2 : Expliquer (démontrer, commenter dans l'intention de faire comprendre, éclaircir en donnant des raisons) un phénomène qui doit se produire lors d'un essai expérimental, ou du moins que l'on espère voir apparaître lors de l'expérimentation ; expliciter (rendre plus clair, plus compréhensible, préciser, affiner une explication de manière à écarter l'incertitude et à rendre inutile toute explication ) les véritables causes (divers mécanismes) de la présence de ce phénomène, de ce fait (ce qui a eu lieu réellement, qui existe matériellement) qui s'est produit lors de l'expérience .

Attention : si vous êtes certain que les différents sens du mot, [ou de l'expression] et surtout ceux correspondant au contexte de la phrase, sont connus réellement [ ! ] vous pourrez alors (dans ce cas seulement) " faire abstraction " (c'est-à-dire écarter par la pensée) , du contenu de la parenthèse, et lire le texte sans tenir compte des significations proposées .

L'apprentissage, l'assimilation de nouveaux mots ou de nouvelles expressions se fait de manière personnelle, par émulation (envie, ambition généreuse d'égaler ou même de surpasser quelqu'un qui a du mérite ; l'émulation est un noble sentiment auquel ne se mêle aucune prétention de priver quiconque de ses droits) . Quelqu'un emploie un mot qu'on ne connaît pas, on voit à peu près de quoi il s'agit, et on fait des hypothèses sur sa signification avant de le réutiliser soi-même devant d'autres . On ne va qu'exceptionnellement [ce qui une faute non excusable] vérifier son sens exact dans la phrase en question dans un dictionnaire . Une des conséquences évidente, certaine même, de ce mode d'apprentissage est que, si nous saisissons mal le sens d'un mot nouveau pour nous, si nous le réutilisons de manière incorrecte, nous allons répandre un faux sens, qui pourra, selon le même procédé, s'enraciner chez nos interlocuteurs, et de préférence chez nos interlocuteurs privilégiés, autres enfants ... L'utilisation incorrecte d'un terme (mot) , avec un sens qui n'est pas le sien (là, où il est utilisé) est un phénomène typiquement contagieux .





Cette merveilleuse image d'une jeune Gerboise extraite du site
:

De l'aurore au crépuscule [ le site internet " Blog Archive ", Gerboise du désert ] , illustre d'une manière remarquable les coutumes d'un de ces petits êtres fabuleux avec lesquels j'ai passé quelques années dans les sables du Sahara Occidental, dans les couloirs du reg (sol pierreux) entre les immenses cordons de dunes de l'Erg Chech, au Sud de la Sahoura,à l'ouest de Reggan ,de Bidon V et de la piste qui relie Adrar à Gao .

Le texte associé à cette image relate certains aspects du mode de vie des gerboises, et vous pourrez en prendre connaissance .

Mais, qui n'a pas observé et vécu parmi les gerboises dans les sables sahariens, ne peut " porter aux nues " , faire valoir, s'enthousiasmer pour ce petit être animal étonnant, attachant, ensorceleur devant un morceau de fromage présenté à son regard perçant, effronté, mais également plein de courage et de malice, de tactiques de combat lors de ses engagements de luttes à mort avec les vipères à cornes du désert . Elles semblent suivre des stratégies de combats préparées anticipées avant l'affrontement final et réaliser toute une série d'escarmouches en vue d'arriver à ses fins : décapiter la tête du reptile et partir enfin avec le reste du corps encore agité de soubresauts .

C'est en souvenir de ce petit être lucide qui, lors de ses " barouds " ( ) pleins de courage et d'adversité, nous a sauvé la vie, à nous, les nombreux géologues pétroliers prospecteurs,souvent à pied, par dunes et regs ( par monts et par vaux, partout, de tous côtés ) qui parcoururent ce magnifique et redoutable désert .





Pourquoi, pour quelles raisons, ces trois illustrations de Hetzel qui figureront dans la marge de chaque billet ?

Surtout pour honorer, mais par dessus tout rappeler la place considérable prise par cet Éditeur et écrivain méconnu qui publia de très nombreux ouvrages concernant les enfants, les adolescents et même des adultes passionnés .

Pierre-Jules HETZEL, 1814-1886, personnalité étonnamment riche et sympathique, éditeur par vocation, a fait du 19e siècle le grand siècle du livre .

Victor Hugo, Honoré de Balzac, Alfred de Musset, Georges Sand, Alexandre Dumas, Jules Verne, Alphonse Daudet, Stendhal, Nadar, La Comtesse de Ségur née Rostopchine, ses auteurs et amis, lui doivent en partie leur succès .

Des admirables volumes illustrés de Jules Verne au succès foudroyant de Sans Famille, Hetzel, découvreur, promoteur et défenseur de talents d'écrivains, a converti au culte de la lecture un vaste public .

La famille au grand complet était en effet le public de prédilection des œuvres qu'il publiait . Le libéralisme, la conception et la commercialisation dynamique qui animèrent pendant quarante ans :

"Le magasin d'éducation et de récréation"

furent résolument modernes avant de servir de modèle à l'actuelle presse destinée à la jeunesse .

Peut-être est-ce un trait de sa personnalité que d'être en retrait, bien qu'il ait été au cœur de l'événement . Il fut présent, mais dans l'ombre, lors des premiers mois de la IIe République . Sans ses bons services, les Contemplations [1855] n'auraient pas connu le succès considérable qui fut le leur .

Les contributions de Verne dans le "Magasin d'éducation et de récréation " ont fait injustement oublier la présence du directeur-gérant de la revue, tout aussi capitale . Il est vrai que cette contribution aime à se dissimuler sous un pseudonyme, ici " J.-P. Stahl " , là "Un papa " .

En se faisant le découvreur et le défenseur de talents, il a pu écrire, lui-même, romans, nouvelles, récits, adaptations, qui mériteraient mieux que l'oubli ou que la Bibliothèque verte .

La Bibliothèque verte est une collection de livres éditée par Hachette et destinée aux enfants préadolescents , se caractérisant par la couleur verte de sa couverture.

À sa création en 1924, elle est conçue pour rééditer les grands classiques de la littérature de jeunesse, en particulier les auteurs du fonds Hetzel racheté par Hachette et dont le plus connu est Jules Verne.

C'est à partir de 1948 que des nouveautés paraîtront en nombre significatif dans cette collection qui fut régulièrement rajeunie jusqu'à nos jours.

S'il n'a pas connu comme auteur la gloire de presque tous les écrivains qui sont devenus grâce à lui les représentant du XIXe siècle , il est resté un éditeur actif .

P.J. Stahl , alias ( autrement appelé) P.J. Hetzel , ne faisait pas de mystère de son goût pour la morale à destination de la jeunesse . Il se délectait de son rôle . L'auteur Stahl s'adjoignit un conteur incomparable [Jules Verne] et un merveilleux pédagogue [J. Macé] . A eux trois, ils se partagèrent le domaine de l'intelligence enfantine :

-A l'un, l'imagination ;

-A l'autre, la science et les expériences éducatrices ;

-Au troisième, c'est-à-dire au premier, la morale sous toutes ses formes, tantôt grave comme une leçon, tantôt amusante comme un conte, tantôt gaie comme une scène de comédie, tantôt vaillante comme un trait d'héroïsme .

" Là devra être l'unité de notre œuvre, qui pourra, si elle réussit, contribuer à augmenter la masse des connaissances et d'idées saines, la masse de bons sentiments, d'esprit, de raison et de goût qui forme ce qu'on pourrait appeler le capital moral de la jeunesse intellectuelle de France .

Ce faisant, Stahl soutient avec vigueur une conception renouvelée de l'éducation dont l'idée maîtresse peut se résumer ainsi : les enfants, au même titre que les adultes, ont droit au respect . Or respecter l'enfant, c'est d'abord exiger pour lui le meilleur, tant dans la présentation matérielle des ouvrages qu'on lui destine que dans la qualité de l'illustration, du texte et de l'écriture ; respecter l'enfant, c'est aussi, tout en tenant compte de son âge, lui parler un langage qui soit celui de l'intelligence et de la raison, qui touche la sensibilité et stimule la réflexion, qui nourrisse l'esprit et le cœur . Bref, donner à l'enfant, dès le plus jeune âge, de vrais livres, de vrais textes ( ) , de beaux livres, de bons livres, des lectures qui excitent l'intérêt, éduquent le goût et élèvent l'âme, l'esprit de réflexion, d'observation ; telle a été, tout au long de sa carrière, l'ambition de l'éditeur Hetzel, et, c'est aussi l'objectif que s'est assigné l'écrivain moraliste P.J. Stahl .

Persuadé que la morale, [les différentes valeurs ] , comme la raison, est de tous les âges, Stahl considère qu'il n'y a pas à proprement parler de morale spécifique à la jeunesse : " ce qui est vrai pour l'enfant, le jeune homme et la jeune fille, écrit-il, est vrai pour tous " C'est donc seulement dans le choix des sujets que le moraliste ( auteur de réflexions sur la conduite, les principes de vie, sur la nature et la condition humaines ; personne qui par ses paroles, ses écrits, , son exemple, donne des leçons, des préceptes d'éthique) s'est soucié de son public : mais la morale[les enseignements, les leçons de savoir faire, de savoir être] qu'il propose à la réflexion de ses lecteurs exclut toute forme de puérilité (de futilité caractère de ce qui est dépourvu de sérieux, qui ne mérite pas qu'on s'y arrête, insignifiant) .

Plutôt que de multiplier prescriptions et interdits, Stahl [Hetzel] préfère solliciter la compréhension de l'enfant . Ainsi, quand il choisit d'enseigner aux enfants le savoir vivre là où l'on s'en tient généralement aux rudiments de la politesse, il n'impose pas l'obéissance à un code édicté (établi, prescrit par une loi, par un règlement, décrété) par l'adulte, mais il recherche l'adhésion réfléchie à une conduite raisonnable . Sa morale, son éthique n'est pas un dressage : aussi n'abuse-t-il pas des préceptes, des sentences, préférant prendre appui sur l'expérience, les exemples vivants et la réflexion personnelle pour éveiller la conscience morale de son jeune public et aider chacun, selon ses forces, à avancer dans le chemin de la raison . Tel il conçoit son rôle de père auprès de ses enfants, tel son rôle de moraliste auprès de ses lecteurs .

Grandir et travailler, c'est-à-dire s'employer à fonder un avenir meilleur sur le progrès de la raison .

On découvre ici l'ambition majeure de Stahl et l'unique raison d'être de son action moraliste, sermonneur . S'il combat les chimères et les leurres de l'imagination, s'il fustige ( blâmer violemment , réprouver) la paresse et l'indolence, s'il encourage tous les écoliers et les collégiens à faire preuve d'application et de ténacité pour progresser sur le difficile chemin de la connaissance, ce n'est pas seulement parce qu'il est convaincu de la valeur morale, cette disposition de l'esprit, du bon sens et du travail : c'est l'avenir de la nation qui est en jeu, et l'objectif offert aux écoliers de France est moins celui du succès personnel que la participation active à une grande aventure collective dont l'École doit être l'instrument efficace .

Dans l' École telle qu'il la conçoit, Stahl reconnaît l'armée des temps nouveaux, engagée dans le grand combat de la connaissance et du progrès où se joue le salut de l'humanité :

" Une classe, écrit-il, c'est une sorte de régiment en marche contre un ennemi commun : l'ignorance ; à la conquête d'un bien commun : la science " .

En invitant tous les enfants de France, garçons et filles, à prendre conscience de leur appartenance à la communauté nationale et à se pénétrer des des responsabilités qui en découlent, en liant la formation individuelle à l'avenir collectif, en donnant en d'autres termes une dimension civique à l'instruction et à l'éducation, le moraliste met l'accent sur une notion essentielle, l'idée de solidarité, qui, d'une manière plus précise et plus large que l'idée chrétienne de fraternité, éclaire sa conception de la société . La solidarité est un fait : elle désigne les liens qui unissent matériellement les membres d'une même communauté . Mais c'est aussi un devoir qui commande le respect d'autrui, de sa dignité et de son travail, quel que soit son rang social, quelle que soit aussi la couleur de sa peau . On lira sur ce point, dans les Quatre peurs de notre général , le récit de l'amitié qui finit par lier, dans son collège parisien, le jeune Jacques à un condisciple singulier, un collégien noir, dont on murmure qu'il est peut-être fils d'un roi africain . C'est l'occasion pour Stahl d'inviter ses lecteus à combattre un préjugé racial absurde et tenace, que les enfants, mieux que les adultes peut-être, sont en mesure de dépasser .

A l'enfant, cet adulte de demain, Stahl n'hésite donc pas à proposer, dans un langage toujours accessible, des sujets de réflexion d'une particulière gravité .

C'est dans ce contexte d'un grand projet éducatif que Pierre-Jules Hetzel lança le 20 Mars 1864, le Magasin d'Éducation et de Récréation qui, dès la troisième année, portait sur la page de titre " Journal de toute la famille " : il était ainsi souligné que l'éducation est affaire collective . Le public visé était la famille : " Il s'agit pour nous " , écrivait Hetzel de " constituer un enseignement dans la maisonnée, dans le vrai sens du mot, un enseignement sérieux et attrayant à la fois, qui plaise aux parents et profite aux enfants " .

Hetzel voulait donc informer et divertir un double public - enfants et adultes, anciens et "nouveaux lecteurs " . Afin de fournir une information scientifique solide, Hetzel s'entoura, comme il l'avait fait en 1843 pour les œuvres littéraires, de scientifiques reconnus : l'entomologiste Fabre, le géographe Elisée Reclus, l'astronome Camille Flammarion, l'architecte Viollet-le-Duc, le chimiste Henri Sainte-Claire Deville, l'économiste Maurice Block , etc .

" C'est la science qui est l'âme du livre ; on n'y prêche pas, on instruit " .

C'est la récupération ( l'adoption) de l'œuvre de Jules Verne par l'école laïque qui a aussi assuré le succès de cette entreprise monumentale . Le Magasin d'Éducation et de Récréation survécut à la mort d'Hetzel . Ce n'est que la Première Guerre Mondiale qui vit sa disparition en 1915 . Le fond fut racheté par les Éditions Hachette .

Cette œuvre, cette ouverture sur le monde, facilitait l'approche au texte d'enfants d'origine sociale variée ; par les valeurs proposées en exemple

- curiosité, ténacité, travail, volonté de réussite -

elle satisfaisait les idéaux de l'école publique .




Cette deuxième image " Les Voyages Extraordinaires " met en valeur l'ensemble des personnages dans l'œuvre de Jules Verne magnifiée ( glorifiée , exalter les hautes qualités de ses ouvrages ) , mise en valeur, illustrée, portée à la connaissance du monde par Pierre-Jules Hetzel .




Cette troisième image conçue par Hetzel, illustre toutes les scènes représentant les activités de lecture des enfants dans différentes conditions . Elle est une apologie ( discours, écrit visant à défendre, à justifier une philosophie, ici éducative) mettant en valeur la principale activité de sa maison d'édition .


Cette présentation de la personnalité et de l'œuvre de Pierre-Jules Hetzel est un hommage à ce prestigieux éditeur et écrivain dont l'action éducative et culturelle fut une des premières dans le monde .

Il était difficile de créer notre blog " esiobreg " , dans lequel l' " éducation et la récréation " , les livres et la lecture et l'écrit, vont jouer un si grand rôle , sans mettre en valeur cet homme éprit de sagesse et de créativité .

Nous avons éprouvé le besoin de vous le faire connaître le mieux possible car, il restera toujours présent dans notre esprit, lors de la construction de toutes les pages qui vont suivre.

Fidèlement votre, avec tout notre dévouement , Esiobreg , petite sœur de Gerboise .

Aucun commentaire: