mardi 4 mai 2010
La rivière, une évolution de la vie ...
.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières .
" Où cours-tu, rivière amoureuse ?
" - Je cours au pied des rocs penchants
" Fournir une herbe vigoureuse
" Aux troupeaux, nourriciers des champs .
" - Puis, où va ton onde limpide ?
" - Sur un sol qu'épuise l'été,
" Au gré du travail qui me guide,
" J'épanche la fécondité .
" Puis, avant d'être navigable,
" Sur les grains et sur les métaux
" Je fais, d'un bras infatigable,
" Mouvoir la meule et les marteaux .
" - Parle donc, malade charmante,
" Des soirs où, dans tes flots chéris,
" Vient se jouer ma noble amante,
" Nymphe aux champs, déesse à Paris .
" Qu'importe et moulins et culture
" Et troupeaux, quand, sous ces lilas,
" De la céleste créature
" Les flots caressent les appas !
" La voici . Que mon luth fidèle
" La chante au doux bruit de tes flots,
" Ne les épanche que pour elle ;
" Prête à ma voix tous tes échos .
" Aux vils travaux de notre terre
" Cesse enfin de livrer ton cours ;
" Plus pure, enivre et désaltère
" La poésie et les amours . "
Qui parle ainsi ? C'est l'âme folle
D'un poète qui, dans ce lieu,
Oublie aux pieds de son idole
Ceux qui travaillent devant Dieu .
P.-J de Béranger, 1866 .
Voilà un peu de répit ? Cependant , avez-vous vraiment " tiré les leçons " que l'auteur avait l'intention de nous insuffler dans cette narration imagée, mais précise ?
A bientôt, Gerboise .
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