mercredi 27 juillet 2011

Condorcet : Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain .[où est retracé avec un réalisme impitoyable et l'esprit critique *





. * du grand mathématicien, tous les aléas, les vicissitudes , les successions des situations les plus contradictoires , l'instabilité, la précarité , mais également les avancées , " l'ascension " de l'ensemble de l'humanité, qui l'ont conduite où nous en sommes à l'heure actuelle] .

L'esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain , de Condorcet [ 1743- 1795 , Jean- Antoine- Nicolas Caritat , marquis de Condorcet], fut écrite, dit-on, sous le coup de la cruelle proscription qui aboutit à sa mort . S'il n'avait aucun espoir qu'elle fût connue de son vivant et éveillât l'intérêt de la France en sa faveur , c'est un exemple singulier d'attachement d'un homme à des principes que l'expérience quotidienne démentait d'une manière si funeste pour lui-même . Voir l'esprit humain, dans l'une des nations les plus éclairées du monde et au terme de plusieurs milliers d'années, dégradé par une fermentation de passions répugnantes - peur, cruauté, rancune, vengeance, ambition, fureur, folie - telle qu'elle aurait fait la honte de la nation la plus sauvage à l'époque la plus barbare, cela a dû être un choc si terrible pour ses idées sur le progrès nécessaire et inévitable de l'esprit humain, que rien n'aurait pu y résister, sinon la foi la plus inébranlable en la justesse de ses thèses, en dépit de toutes les apparences .

... " L'homme naît avec la faculté de recevoir des sensations, d'apercevoir de distinguer, dans celles qu'il reçoit, les sensations simples dont elles sont composées, de les retenir, de les reconnaître, de combiner, de conserver ou de rappeler dans sa mémoire, de comparer entre elles ces combinaisons, de saisir ce qu'elles ont de commun et ce qui les distingue, d'attacher des signes à tous ces objets, pour les reconnaître mieux, et s'en faciliter de nouvelles combinaisons ."...

...Y a-t-il, sur le globe, des contrées dont la nature ait condamné les habitants à ne jamais jouir de la liberté, à ne jamais exercer leur raison ?
Cette différence de lumières, de moyens ou de richesses, observée jusqu'à présent chez tous les peuples civilisés, entre les différentes classes qui composent chacun d'eux ; cette inégalité, que les premiers progrès de la société ont augmentée, et pour ainsi dire produite, tient-elle à la civilisation même, ou aux imperfections actuelles de l'art social ? Doit-elle continuellement s'affaiblir pour faire place à cette égalité de fait, dernier but de l'art social, qui, diminuant même les effets de la différence naturelle des facultés, ne laisse plus subsister qu'une inégalité utile à l' intérêt de tous, parce qu'elle favorisera les progrès de la civilisation, de l'instruction et de l'industrie, sans entraîner, ni dépendance, ni humiliation, ni appauvrissement ?




En un mot, les hommes approcheront- ils de cet état où tous auront les lumières nécessaires pour se conduire d'après leur propre raison dans les affaires communes de la vie, et la maintenir exempte de préjugés, pour bien connaître leurs droits et les exercer d'après leur opinion et leur conscience ; où tous pourront, par le développement de leurs facultés, obtenir des moyens sûrs de pourvoir à leurs besoins, où, enfin, la stupidité et la misère ne seront plus que des accidents, et non l'état habituel d'une portion de la société ?




Enfin, l'espèce humaine doit-elle s'améliorer, soit par de nouvelles découvertes dans les sciences et dans les arts, et par une conséquence nécessaire, dans les moyens de bien-être particulier de prospérité commune ; soit par des progrès dans les principes de conduite et dans la morale pratique ; soit enfin par le perfectionnement réel des facultés intellectuelles, morales et physiques, qui peut-être également la suite, ou de celui des instruments qui augmentent l'intensité ou dirigent l'emploi de ces facultés, ou même de celui de l'organisation naturelle ?


En répondant à ces trois questions, nous trouverons, dans l'expérience du passé, dans l'observation des progrès que les sciences, que la civilisation ont faits jusqu'ici, dans l'analyse de la marche de l'esprit humain et du développement de ses facultés, les motifs les plus forts de croire que la nature n'a mis aucun terme à nos espérances ...


Une lecture enrichissante et une belle leçon de réalisme à méditer .


Bien à vous toutes, à vous tous , Gerboise .

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Good way of ехplaining, and faѕtidiouѕ
pοst to gеt faсts оn the topic of my presentatіon subject, whіch i am going to convey in university.



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