samedi 30 janvier 2010

Langage* passionnant : le Français et notre douce France ; une belle Langue** et une Nation souveraine*** .

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* langage : tout ce qui, sans être précisément langue ou signe oral, manifeste ce qui se passe dans l'esprit ; ou bien la langue considérée dans la manière dont s'en sert celui qui la manie pour exprimer certains sentiments avec un certain art
[le langage fait avec des mots et de la logique ce que la musique fait avec des notes et du sentiment. H. Delacroix, Langage et pensée ].

** langue : système de signes articulés dont on fait usage chez une nation pour faire connaître sa pensée ; par analogie : système d'expression verbale propre à un peuple ou à un pays [les langues indo-européennes] ; par extension : mode d'expression et principalement vocabulaire propres à un individu ou à une catégorie particulière d'hommes [la langue de Molière, la langue diplomatique, la langue mathématique] .
*** souveraine : qui dans son domaine, n'est subordonnée à personne, indépendante [liberté souveraine] .

Une langue, une nation : Oui !

Toute notre histoire en témoigne . Philippe le Bel, François Ier, Louis XIV, les révolutionnaires, Napoléon Ier, la IIIe République ; royaume, empire ou république, époques grandioses ou désastreuses ; France si différentes en des temps si divers ; mais toujours la même volonté politique : rassembler, unir -au besoin par la force . Fonder en même temps la communauté politique et la communauté linguistique ; avec une capitale : Paris . " Une et indivisible " : telle est la république proclamée par la Révolution ; telle aussi, la langue française, surveillée par l'Académie, imposée par l'Administration partout où flotte le drapeau français, enseignée dans les écoles selon des programmes décidés à Paris, même pour les enfants des antipodes . Tant de forces vives dépensées pour l'unité nationale et tant pareillement, pour l'unité linguistique .
Les deux centralismes sont frères jumeaux . Ce n'est pas pour rien qu'on a appelé les instituteurs de naguère " les hussards noirs de la République " : maîtres de l'orthographe et de l'instruction civique, de la grammaire et de la morale, de la récitation et de la leçon d'histoire, ils ont contribué à installer ensemble la loi de la nation et celle de sa langue - dans ce même élan sévère et généreux tellement admiré par des parents avides de voir leurs propres enfants parler et écrire " comme tout le monde " .

Écrire surtout . Car " le " français, c'est indiscutablement celui qu'on écrit .

La parole s'arrêtait à la porte de la classe : souvenez-vous,ou avez-vous lu, il y a seulement une cinquantaine d'années, parler, c'était se faire punir . Qu'en est-il de nos jours ? Les temps changent ...!

La parole demeure la grande inconnue - voire la suspecte . La bonne tenue du français, on la recherche dans un dictionnaire [ Larousse, Le Robert, Hachette ] ; on la vérifie dans sa grammaire [ Grévisse, Bescherelle, les " Dicos d'or " de Bernard Pivot ] ; mais sûrement pas dans sa propre parole - du moins si l'on appartient au commun des mortels .

Et même, si l'on peut, on s' "autorise " d'une célébrité pour choisir un usage [une citation ] ; on cherche à " bien écrire " : car on vit en pays d'écrivains universellement admirés .

Autant que les politiques et les savants, de très grands auteurs ont donné à notre langue sa vigueur . Beaucoup plus qu'eux, ils lui ont acquis sa notoriété . Avant du Bellay, Jacques Peletier du Mans entonne dès 1547 l'hymne de la grandeur nationale par la gloire littéraire :

J'écris en langue maternelle
Et tâche de la mettre en valeur
Afin de la rendre éternelle,
Comme les vieux ont fait la leur,
Et soutiens que c'est un grand malheur
Que son propre bien mépriser
Pour l'autrui tant favoriser .
Si les Grecs sont si fort fameux
Et les Latins sont aussi tels,
Pourquoi ne faisons-nous comme eux
Pour être comme eux immortels ?

Discours de nos jours désuets ? Peut-être ? Cela n'est pas certain ! Mais il est encore temps de réagir et de reconquérir, pour notre douce France, sa langue harmonieuse, limpide, concise, savoureuse et vivante .

Francophonement vôtre, vous qui aimez lire les articles de ce Blog, que votre langue maternelle soit le français ou une autre langue aussi attrayante de notre planète Terre . Bien à vous, Gerboise .

jeudi 28 janvier 2010

Un homme providentiel appelé en renfort* dès que " l' Homme " flanche ou devrait lâcher pied,croit-on! :le Psy** ... Mais qui est-il,d'où vient-il?

*en renfort : venir à la rescousse , à l'aide, en assistance lorsque " on ne sait que faire, quand tout va mal dans l' être .
** le psychologue : homme perspicace, diplomate, subtil, faisant preuve de doigté, de sagacité, de tact ...

" Tout dépend de tout ; toutes les choses se tiennent, il n'y a rien de séparé . Si les gens pouvaient changer, tout pourrait changer ".

Georges Gurdjieff

Mais cependant, avant de devoir faire appel à un Psy ... cet homme perspicace, clairvoyant, ne devrait-on pas essayer de s'exercer à " régler par soi-même " ses problèmes intimes, à forger ses propres outils en vue d'avoir la volonté d'avancer tout seul sans l'aide excessive , abusive d'autrui ?

Ce que devrait être cet " Homme ", ce Psy ...?

Tout d'abord, il est un esprit et un cœur ;

C'est un être qui a de plus,une connaissance empirique (qui ne s'appuie que sur l'expérience, qui reste au niveau de l'expérience spontanée ou commune, n'a rien de rationnel ni de systématique) des sentiments, des réactions d'autrui et qui est perspicace (doué d'un esprit pénétrant, subtil) .

Il ne devrait jamais juger , mais uniquement constater, aimer, et comprendre.

Il ne devrait pas voir l'action elle-même, sinon pour la corriger s' il la juge mauvaise,inexacte, inadaptée, préjudiciable, injuste, détestable, destructrice . Mais il devrait chercher les intentions , les déterminations profondes, les résolutions mal venues . S'il parvient à corriger l'intention, l'action suivra la même voie, le même chemin .

Ses connaissances humaines, psychologiques, physiologiques qui doivent être immenses, presque illimitées[!] , devraient lui servir de grammaire, de béquille !

Il devrait s'appuyer sur elles, les revoir sans cesse étant donné que le mental (qui a rapport aux fonctions intellectuelles de l'esprit) humain ne subit aucune classification toute faite .

Il ne devrait jamais oublier que tout être humain éprouve de la souffrance ; telle est, [pour certains], sa condition même . L'individu cherche solution à cette détresse, par les moyens dont il dispose . Et la plupart des actions " méchantes " , malveillantes, cruelles, haineuses dues à une certaine détresse, ne sont d'ailleurs que cette recherche .

Le psychologue devrait travailler à se sentir de plus en plus relié à tout [ les êtres]ce qui l'entoure, aux contextes dans lesquels se situent les êtres qui devraient faire l'objet de ses investigations, de ses observations . Il devrait savoir, c'est son " métier " ,que beaucoup d'hommes ont peur et sont plongés dans l'angoisse et appréhendent tous les aspects de la vie . Ces hommes cherchent donc : avant tout la sécurité, une sorte de sérénité ; même plus, à se rassurer . Cette sécurité devrait leur être donné par la famille et la société . quand ils ne l'y trouvent point, monte leur angoisse . Leur donner une sécurité nouvelle devrait être le rôle du psychologue . Ce dernier devrait travailler à ce que chacun puisse, ensuite, la trouver en lui-même .

Il devrait avancer donc, tout le long de ses activités, sur des sables terriblement, redoutablement mouvants : ceux de l'humanité tout entière . Il devrait regarder d'un même œil toutes les actions humaines .

Rien ne devrait l'étonner, rien ne devrait l'écœurer, le révolter, le scandaliser, le décourager, parce qu'il doit chercher exclusivement les motifs, les motivations, les raisons profondes des états d'âme, des comportements de ses patients , et devrait comprendre sans jamais porter des jugements .

Viennent , devraient venir vers lui, tous les êtres qui ne se sentent pas capables de se "gérer " , de se " conduire " par eux-mêmes .Mais viennent , devraient venir, ceux qui se sont dressés les uns contre les autres : des adolescents et des mères, des adolescentes et des pères, des époux et des épouses ..., dont les sentiments sont souvent contradictoires, ou exacerbés . Tout ceci conduit à une non prise en main de ceux qui devraient se confier à lui [ le psy] dans les situations critiques ....

Là, le psychologue devrait rétablir la balance, par l'équilibre et la lucidité qu'il devrait donner à chacun .

En présence des sots, il devrait voir si cette sottise est réelle, ou possibilités non développées . Si elle était réelle, il devrait empêcher qu'elle puisse devenir méchanceté .

Il devrait parler à chacun son langage, et ne jamais oublier le terrible pouvoir des mots .

Il devrait entendre secrets et confessions que nul autre, sauf le prêtre (pour les croyants), n'entend jamais . C'est la" matière humaine " qui devrait se déverser devant lui . Il devrait considérer cela comme un honneur, et ne devrait pas s'en glorifier en lui-même .

Cependant tout ceci n'est pas sentiment, mais condition essentielle de son rôle ...

Si les gens étaient dégagés de leurs freins intérieurs et de leurs " boues " (de ce qui est méprisable) , de leurs peurs et de leurs replis sur soi, ils changeraient . Et si les gens se mettaient à changer, tout changerait ! La solution est [semble] simple ! C'est pourquoi elle est difficilement applicable . Car, pour changer, évoluer , il faut voir (être en mesure de détecter)ses propres problèmes .

Nous pouvons tirer enseignement de chaque chose . Nous ne pouvons rien tirer de l'inertie humaine . Rien ne peut sortir de cette inertie, sinon que des choses inertes . Rien ne peut sortir de l'inconscience, sinon que des actes inconscients !

A bientôt, cordialement, Gerboise .

mardi 26 janvier 2010

Premières clartés du matin:La Source,deThéophile Gautier ; elle exprime sa joie de vivre, elle rêve d'avenir; le dénouement,à méditer est réaliste.


Tout près du lac filtre une source,
Entre deux pierres, dans un coin ;
Allègrement, l'eau prend sa course
Comme pour s'en aller bien loin .

Elle murmure : " Oh ! quelle joie !
Sous la terre il faisait noir !
Maintenant, ma rive verdoie,
Le ciel se mire à mon miroir .

Les myosotis aux fleurs bleues
Me disent ~ ne m'oubliez pas !~
Les libellules de leurs queues
M'égratignent dans leurs ébats .

A ma coupe, l'oiseau s'abreuve ;
Qui sait ? Après quelques détours
Peut-être deviendrai-je un fleuve,
Baignant vallons, rochers et tours .

Je broderai de mon écume
Ponts de pierre, quais de granit,
Emportant le steamer qui fume
A l'océan où tout finit ."

Ainsi la jeune source jase,
Formant cent projets d'avenir ;
Comme l'eau qui bout dans un vase,
Son flot ne peut se contenir .

Mais le berceau touche à la tombe ;
Le géant futur meurt petit ;
Née à peine, la source tombe
Dans un grand lac qui l'engloutit .

THÉOPHILE GAUTIER
Émaux et Camées, Fasquelle, Éditeur .

Lecteur quelle fable bien connue [ et sa morale] de Jean de la Fontaine vous rappelle cette poésie dense, mais très savoureuse?

Après quelques billets aux sujets ardus,voici une touche de charme dans notre monde inexorable , poétiquement vôtre, bien à vous , Gerboise .

samedi 23 janvier 2010

La drogue: Un drame pour notre société; des êtres sans foi ni loi.Surtout le non contrôle de soi, " faire de son corps une boutique d'apothicaire* " !

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*... d'apothicaire : faire abus de produits chimiques aux conséquences désastreuses, funestes, pernicieuses et préjudiciables à la santé , mais surtout à l'équilibre de l'esprit et de l'intégralité de la personnalité : il s'agit en fait d'une profonde atteinte et d'une destruction de l'intégrité ( état d'une " chose " qui demeure intacte, sans réduction, ni dégradation, ni dénaturation) d'un être . Il n'est plus question de " Lui " [cette créature humaine consciente , cette " personne ",ce "Moi " anéanti], mais d'un autre, totalement étranger, donc d'un véritable intrus qui se substitue, prend la place de l'autre .

Les drogues : une aberration, un égarement, une déviation parmi tant d'autres . Vicissitude, dérive d'une partie de plus en plus étendue de l'ensemble de notre société humaine , mutilée, dénaturée,éclopée, qui ne sait plus quoi faire ... qui n'a plus le courage de résister sainement à l'adversité.

Toute drogue, quelle qu'elle soit, illicite ! ( qui est défendue par la morale, par l'éthique, par la loi, par la médecine, par le simple respect de sa personne) , licite (qui n'est défendue par aucune loi, aucune autorité établie) : tabac, alcool, excès de médicaments, d'excitants, de calmants ... tout excès de table, tout excès quelconque compense " UN MANQUE " ( état d'un être privé de quelque chose .......) , une faiblesse psychique, de l'irréflexion ...

Certains, par l'innocence et le désir, disent-ils, de voir un " Être Suprême " ? , s'adonnent à toutes sortes de drogues . Ils atteignent des visions auxquelles ils ne sont pas préparés ; d'autres, plus inaptes, et davantage déformés, voient des horreurs .

Quels qu'ils soient : ils se détruisent !

Toutes les drogues ( sans aucune exception) sont des mirages trompeurs et destructeurs .

LES VENDEURS DE DROGUE * SONT DES MEURTRIERS PIRES QUE DES ASSASSINS DE LA PLUS BASSE ESPÈCE .

* sont des inconscients, qui abusent de la naïveté de jeunes désabusés ...

C'est une mauvaise, une pernicieuse, détestable, lamentable " formation " (éducation, initiation à la vie) , ce sont des conceptions erronées qui conduisent tant de jeunes à une mauvaise construction de leur entendement, à une exploitation de leur corps dont ils ne connaissent ni les secrets, ni la grandeur, ni la fragilité .

La drogue rend les cellules de tous les tissus plus " spacieuses " , elles se gonflent ; cette dilatation anormale est évidemment nuisible à l'organisme ; elle lui donne une fausse vie, une exaltation artificielle frelatée (altérée, falsifiée, c'est -à-dire rendue fausse, pour tromper ) .

De tels égarements (états d'une personne qui sort de son bon sens) ) proviennent d'un enseignement inadapté dont un enseignant de l' Université écrivait un jour à l'un de ses amis : " Nous en sommes ici au point où, mise au service de l'inconscient, la conscience ne nous éclaire nullement . Elle enchaîne davantage à la folie, à l'aveuglement (rendre sans réflexion) , à la violence, etc... Dès lors, plus on fréquente notre Université, plus on a de la chance de devenir incapable d'aider qui que ce soit à devenir un homme libre ... "

Toute artificialisation ( qui ne tient pas compte des caractères naturels, des faits réels) détruit non seulement le corps mais affecte l'esprit ...

Avec la drogue l'homme fuit la vérité et crée son propre malheur car il se détourne de la nature et de sa propre personnalité (qualité de celui ou celle qui présente à un haut degré les caractères qui distinguent la personne, spécialement une grande énergie du vouloir d'où résulte une forte emprise sur les autres) .

CE N'EST PAS EN TRICHANT, ce n'est pas en prenant un bulldozer, celui de la drogue, que l'on créera en soi un état de progrès ; on ne peut que sombrer dans un état de convulsion falsifiée (altérée volontairement dans le dessein de tromper) et d'euphorie ( impression artificielle de bien-être général) maladive , incontestablement pas dans un état de " paix divine " (état de l'esprit qui n'est troublé par aucun conflit, aucune inquiétude) .
Pour atteindre éventuellement une panacée (formule par laquelle on prétend tout résoudre) universelle, il faut savoir dans quel but ? Est-ce qu'on l'admire et la respecte ? Est-ce dans la recherche d'une survie améliorée ? Ou bien pour créer un désespoir chronique ?

Pour s'approcher d'un être suprême, d'une entité (abstraction que l'on considère comme une réalité) il est nécessaire d'être préparé ; il faut mériter et non trahir ; il faut aller droit et non s'égarer .

On ne fraude pas avec la réalité ; on ne berne pas la nature . On n'abuse que soi-même et l'on en paie ensuite les conséquences bien au-delà de la vie dans notre monde terrestre .

Ce sujet est si vaste et si plein de conséquences importantes, que nous le reprendrons dans un billet ultérieur en parlant en particulier du plaisir d'être soi-même !, un être libre .

Cordialement, bien à vous, Gerboise .

mardi 19 janvier 2010

Compréhension* , compréhensible** , comprendre***,c'est toute une interminable contreverse passionnée, sérieuse, sans fin .

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*compréhension : acte d'intégrer une connaissance, un fait, un phénomène, c'est-à-dire de découvrir ou de connaître le pourquoi ou le comment de ce que l'on étudie . Ce mode de compréhension est une explication que l'on se donne (que l'on devrait se donner) à soi-même .
**compréhensible : Qui peut être compris ; dont on peut connaître la nature, la cause ou la raison .
***comprendre : connaître intellectuellement, c'est-à-dire en se rendant compte du sens des mots entendus, de la nature de la chose connue, de ses causes, de sa fin (ce pourquoi une chose est faite existe ; ce en vue de quoi une chose est réalisée) . Comprendre c'est également ne point se contenter de constatations, c'est être capable de refaire, de reproduire, de transmettre efficacement .

COMPRENDRE : L'audace (méprise du danger) , le courage (vertu qui fait affronter tous les périls) , la hardiesse (qui ose sans crainte) d'aller au-delà de nos concepts (façons de voir le monde) , de nos habitudes, de nos servitudes mentales (états de dépendance totale) , de notre vanité, du qu'en-dira-t-on ...

Quelles que soient les circonstances,
qui ne sait s'occuper pour progresser,
Qui ne sait s'appliquer à quelque chose qui en vaille la peine
et que chacun doit savoir apercevoir, discerner en lui-même, pour être mieux, pour faire mieux,ne peut découvrir le bonheur de vivre car qui utilise mal son ÉNERGIE et se déstabilise lui-même .

Ceux qui ne savent point s'occuper et progresser, qui ne savent pas s'appliquer à un champ d'activité efficient [qui doit être découvert personnellement en vue du mieux être et de la réalisation harmonieuse ] , ne peuvent acquérir les valeurs du bonheur de vivre , car si l'énergie personnelle est dégradée dans ces circonstances ... la joie d'exister pour créer s'atténue, puis s'éteint .

Apprendre à aborder différemment
les événements, les situations, les faits, les incidents,
les perspectives quelles qu'elles soient :
Notamment, un ennemi ,une difficulté, à vaincre constitue notre besoin de logique rationnelle :
cette habitude de notre intellect qui nous pousse à élaborer des enchaînements
qui nous paraissent logiques, mais qui nous coupent de notre vraie source
informatrice et équilibrante ,doit nous inciter à la réflexion .

Bien à vous, cordialement, Gerboise .


samedi 16 janvier 2010

L'imagination et les extrêmes : l'infiniment grand et l'infiniment petit,des frontières que l'Homme cherche à comprendre et à atteindre !

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Notre connaissance s'est étendue dans le domaine de l'infiniment (infini : illimité, qui est susceptible de s'accroître sans fin, par exemple le temps, la durée, l'espace ) grand [ l'espace sidéral]et dans celui de l'infiniment petit [ le monde des molécules, des atomes et de ses particules constituantes] , mais notre propre mesure reste toujours la même ; notre esprit qui nous permet de concevoir ces extrêmes, dont les capacités d'intégration sont limitées en un point du temps et de l'espace, s'accorde mal avec l'immense ( ce qui est sans bornes ) et avec l'infime ( très petit, qui est, à première vue, insignifiant et ne devrait pas compter, mais que la science a promu à l'essentiel des propriétés de la matière et de la durée de certains phénomènes atomiques ...) .

Ils dépassent notre entendement ; nous ne pouvons pas les comprendre, c'est-à-dire en concevoir toutes les propriétés alors même que nous avons construit des appareils qui prolongent nos organes sensoriels du côté du plus grand comme du plus petit et que nous mettons en œuvre toutes les ressources de notre raison et de notre imagination .

L'abord de l'infini est révélateur du conflit des facultés : raison et imagination .

Fénelon, François de SALIGNAC de LA MOTHE,1651- 1715 , prélat français, évêque de Cambrai,membre de l'Académie française, distinguait les mots concevoir et comprendre : concevoir un objet, c'est en avoir une connaissance qui suffit pour le distinguer de tout autre objet sans pour autant en connaître toutes les propriétés .Comprendre signifie connaître directement et avec évidence toutes les propriétés de l'objet .

René Descartes, 1596-1650, philosophe et savant français, Lettre à Thomas More, 5 Février 1649, déclarait absurde et inconsidéré de vouloir porter un jugement sur des choses à la perception desquelles notre esprit saurait atteindre . Les chercheurs n'en sont pas pour cela arrêtés ; ils abordent les sciences de l'infiniment grand et de l'infiniment petit avec des appareils et des techniques de plus en plus puissants ; ils avancent au plus loin par raisonnement et formulent ensuite des hypothèses nourries d'imagination .

Qu'est-ce que l'espace ?
Qu'est-ce que le temps ?
Qu'est-ce que la vie ?

La faculté qui depuis toujours a induit des réponses est indubitablement ( sans aucun doute) l'imagination .

Dès notre enfance, nous recevons une empreinte , marque profonde durable " qui nous façonne " et qui est, en quelque sorte, gravée dans notre personnalité .

L'espace est pour nous quelque chose qui est limité par la mer, par des frontières de nature extrêmement diverses ... et non par un horizon .

Nous concevons mal l'immensité du monde, connu ou deviné .

Le temps est pour nous quelque chose de fragmenté, et non un écoulement .Nous ne pouvons saisir que des durées relativement brèves correspondant à l'histoire humaine, aux quelques générations qui nous précèdent, à notre vie écoulée ; les intervalles de temps plus longs, en particulier, les grandes périodes de l'histoire géologique, n'ont sur nous aucun impact psychique ou émotionnel , sauf si nous sommes des scientifiques des sciences de la terre, de la vie, ou de l'univers .

Même aux confins ( parties d'un territoire situées à son extrémité, à sa frontière) de l'infiniment petit et de l'infiniment grand, des particules de l'atome aux lointaines galaxies, nous classons tout dans le fini, dans le mesurable .

Entre la connaissance sensible et intelligible et la connaissance scientifique, il y a une véritable rupture . Les mécanismes de notre pensée ont un sérieux handicap par rapport aux instruments de précision .

Habitués à faire des raisonnements sur les êtres et sur les choses à petite échelle, nous sommes dépassés dans le monde de la macrophysique comme celui de la microphysique .

Les nombres qui mesurent l'infiniment grands et l'infiniment petit ne correspondent à aucune réalité de notre vie . Les infinis de l'espace, du temps et des nombres, représentent un formidable défi à notre raison et à notre imagination, ils sont au-delà ... ils sont inimaginables .

Le réel microphysique et le réel astrophysique sont à ce point différents du monde dans lequel nous vivons et dont notre langage est l'expression qu'on doit pour parler recourir aux métaphores et aux analogies ... avec toutefois cette particularité que l'on n'a aucune expérience des réalités microphysiques ou macrophysiques ainsi métaphoriquement désignées : ondes ou particules, et qu'il faut ensuite adapter, concilier à la symbolisation du réel, la technicité .

Aux frontières de la physique, le danger est d'être tenté par l'irrationalisme .

L'inconnu comme le connu obéissent certainement à des lois . L'Univers nous échappe mais ayons la conviction qu'il est rationnel, a déclaré Wilhelm Leibnitz , 1646-1716, philosophe et physicien allemand, dans Le Discours de la Métaphysique [ 1865] .

Galilée, 1564-1642, mathématicien, physicien et astronome, fut le premier véritable expérimentateur ; en 1609 il pointa sa lunette rudimentaire vers une longue bande blanchâtre que les hommes de l'Antiquité appelaient le cercle " laiteux " et aperçut ce qu'aucun œil humain n'avait vu avant lui : la Voie lactée est " une masse innombrable d'étoiles " . Le grossissement de sa lunette[ 33 fois) lui permit d'observer quatre des lunes de la planète Jupiter et les phases de Vénus .

Moins d'un siècle plus tard, Antonio Van Leeuwenhock,1632-1723 ,naturaliste hollandais, détecta les bactéries découvrit ainsi au travers d'un instrument de sa fabrication fait de verre et de métal, le monde de l'infiniment petit : une goutte d'eau, grouillant d'organismes vivants ; il observa tout ce qu'il parvenait à placer sous la lentille de son microscope : un jour, il prit un peu de salive et l'examina .A sa grande surprise, il vit " de très nombreux animacules [animaux microscopiques] en mouvement " . Plus tard, il eut ces mots :

" Qui dirait qu'il y a plus d'animaux vivants dans une bouche qu'il n'y a d'hommes dans tout un royaume " ?



Difficile à maîtriser, l'imagination entraîne souvent notre pensée vers l'extravagance et l'irrationnel ; si nous en faisons notre maîtresse, elle devient la " folle du logis " . Sollicitée et orientée, elle est au contraire une puissance génératrice de belles œuvres . Qu'il s'agisse des sciences de l'inerte, de l'astrophysique à la physique nucléaire, des sciences du vivant, de la biochimie à la biologie moléculaire, ou des sciences humaines, de l'anthropologie à la psychologie, qu'il s'agisse des arts ou de la littérature, elle intervient autant, et souvent plus, que la froide raison et sa logique pour créer le beau et découvrir le vrai .

Le mot " créer " signifie donner une existence à partir de rien .

La découverte c'est trouver ce qui est inconnu mais existant, l'invention, créer un objet nouveau .

" L'écrivain, l'artiste créent, l'homme de science découvre " Jean Bernard .

Le rationnel et l'irrationnel coexistent dans l'esprit humain . La pensée rationnelle est ouverte, susceptible de progrès, elle est un cheminement . La pensée irrationnelle, le plus souvent close, est un achèvement .

L'imagination se donne libre cours dans tout ce qui concerne l'irrationnel . Songes et mensonges, mythes et mythologies, magie et sciences occultes ... font appel au dépassement du réel et du rationnel . On a souvent des difficultés pour dire où finit le rationnel, où commence l'irrationnel .

L'ordinateur le plus compliqué fait d'un nombre considérable de composants électroniques reste câblé pour remplir inlassablement les mêmes fonctions, pour exécuter un programme prédéfini . Doté d'une prodigieuse mémoire, il n'a par contre pas d'imagination ... pas de passion ; ses créations sont prévisibles, sans originalité .

Nous allons vous laisser réfléchir à ces dimensions sur lesquelles reposent nos interactions avec le monde qui nous entoure, dans lequel nous sommes immergés . Nous reviendrons sur ce thème en présentant des exemples significatifs dans de nombreux domaines de nos connaissances et de notre environnement .

Cordialement, bien à vous, Gerboise .

mercredi 13 janvier 2010

Réflexions sur les"Bourreurs de crâne"pour qui la notion de "Doute" est absente de leur esprit,de leur dessein,de leur morale.Seule la bêtise y sévit*

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Deuxième partie .

*, fait rage, se déchaîne ...

" Bourrage de crâne " :voir le commentaire du début de la première partie du Lundi 21 Décembre 2009 .

Après avoir mis un point final à la première partie par cette affirmation :

L'endoctrinement est donc la répression de la pensée .

Nous allons poursuivre cette analyse en précisant des éléments indispensables à la " cohérence " ( aux rapports étroits d'idées qui s'accordent entre elles) dans la connaissance de l'ensemble des données concernant ce sujet enrichissant pour nos relations avec le monde qui nous entoure .
Nous ne pouvons réprimer la pensée avec les méthodes qui permettent de l'éveiller .

Et pourtant, l'acte d'endoctriner, cette sorte de " fanatisme " de ceux qui ont une passion, une admiration excessive ,pour quelqu'un ou pour quelque chose, n'est ni un dressage, ni une pure contrainte .

La force brute peut faire agir et parler, il est douteux qu'elle puisse faire croire .

Pour endoctriner : " faire la leçon à [quelqu'un] pour le gagner à une doctrine, à un point de vue " , il faut aussi des faits et des preuves ; il faut, dans une certaine mesure, faire appel à la raison ( faculté qui permet à l'homme de connaître, de juger et d'agir conformément à des principes bien définis ) .

C'est toujours une pensée qui réprime la pensée .

On pourrait dire que l'enseignement véritable s'oppose à l'acte de donner une croyance, une opinion toute faite, qui implique dogmatisme chez celui qui enseigne et absence d'esprit critique chez celui qui apprend, en ceci qu'il est purement intellectuel et dépourvu de toute objectivité . Mais c'est vraiment trop simpliste .

L'enseignement est la partie de l'éducation qui forme l'intelligence et non la sentimentalité pure, la connaissance intuitive, l'affectivité, la sensibilité, la délicatesse, la finesse, en un mot : l'humanité ; ni l'émotion lors des interactions humaines et animales ( à ce propos, il faut citer un téléfilm français présenté le Samedi 9 Janvier 2010 sur la chaîne de télévision France 2 : Des fleurs pour Algernon,[ la petite souris cobaye] , [comédie dramatique de David Delrieux, 2006] , avec des acteurs " sublimes " dans leur interprétation : Julien Boisselier, qui interprète le personnage de Charles Gaessler ; Hélène de Fougerolles qui incarne Alice ; Marianne Basler : Sonia Brugère . Thème : Un jeune homme simple d'esprit subit un traitement expérimental destiné à développer ses capacités intellectuelles , mais son affectivité pour autrui s'évanouit au fur et à mesure que son intelligence matérielle progresse... ! Cette histoire prenante, magnifique et bouleversante, aborde avec finesse et sensibilité le thème de la différence et des expérimentations hasardeuses ... La fin , à laquelle on ne s'attend pas du tout ," des fleurs pour la souris Algernon " est délicieuse et pleine de réflexion en ce qui concerne les véritables valeurs humaines . C'est une très belle leçon digne de l'humanisme ) .

Or, de même que l'intelligence est inséparable de la personnalité tout entière, l'enseignement est inséparable de l'éducation .

Apprendre n'est pas seulement devenir plus instruit, mais autre . .

Autre, c'est-à-dire soi-même, mais soi-même libéré, délivré d'une confusion, d'un préjugé, d'une impuissance . Et c'est pourquoi l'enseignement [livrer aux autres ses propres connaissances] est joie ; quand un être humain quel qu'il soit, arrive à comprendre un théorème ou à saisir le sens d'une oeuvre d'art, peinture, musique classique, sculpture, poème ... , c'est comme une soudaine aurore qui se lève en lui .

La première motivation, et de toutes la plus efficace, est précisément la joie de trouver, de comprendre, de créer .

La vraie récompense d'apprendre, c'est d'apprendre .

L'opposition de l'endoctrinement à l'enseignement n'est pas celle de la passion à la raison ; elle se situe à l'intérieur de la passion elle-même et s'exprime par deux adjectifs qui dérivent de ce mot : " passionné " et " passionnel " .

L'enseignement peut être passionné ; l'endoctrinement n'est que passionnel .

D'abord parce qu'il est entièrement dominé par la passion . La raison n'est plus alors un instrument de recherche et de preuve mais une arme . Et tous les arguments que la passion utilise - car la passion est " raisonneuse " - seraient abandonnés pour d'autres s'il le fallait .

La pensée n'est pour la passion qu'un moyen ; elle n'est pas détruite mais alliénée, en ce sens qu'elle ne dépend plus, en dernière instance, ni du penseur ni de l'objet pensé .

On le remarque encore mieux dans l'idéologie, (ensemble des idées, des croyances et des doctrines propres à une époque, à une société ou à une classe ) cette passion collective .

L'endoctrinement est donc un système d'enseignement qui emprisonne au lieu de libérer .

Aussi la joie, la joie de trouver, de comprendre, de créer, en est-elle exclue .

L'esprit sectaire, fanatique, dogmatique, en un mot doctrinaire ( personne qui se montre étroitement attachée à une doctrine [ ensemble de notions qu' on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir une interprétation des faits) , n'a rien de joyeux .

Et les passions, les idées fixes qui le dominent sont des passions tristes : le chagrin, la crainte, l'anxiété, l'envie, la haine .

Le chagrin, car le doctrinaire - endoctrineur ou endoctriné, peu importe - n'est pas libre .
Ce n'est pas vraiment lui qui pense quand il pense, c'est la communauté à laquelle il appartient . Et la seule joie qui lui soit accordée n'est pas celle de comprendre, mais le plaisir sadique que procurent les douteuses victoires du ressentiment ( le fait de se souvenir avec animosité des torts qu'on a subis ) : " Je vous l'avais bien dit ! " , " Ça va lui apprendre ! " , sont les expressions de cette joie empoisonnée .

La crainte, car n'osant pas penser par lui-même, il se réfugie dans la relation dominant/dominé . Tantôt maître, tantôt esclave, il n'est pas libre .

L'anxiété , la raideur du doctrinaire, son absence d'humour témoignent d'un manque de confiance en soi, en tout cas de la peur de tomber dans le scepticisme ; aussi réprime-t-il la pensée non seulement chez les autres mais en lui .

L'envie , l'esprit doctrinaire tend à dénigrer, par une crainte torturante de devoir admirer .
Qu'est-ce l'envie ?

Précisément ce qui lui manque le plus : le courage de penser par soi-même et d'être soi .

La rencontre d'un esprit libre lui est insupportable , parce qu'il y voit l'image de ce qu'il aurait pu devenir s'il l'avait voulu : " Et tout son art, qui est souvent profond, est de fâcher chacun contre soi, et de recruter des envieux " , dit Alain dans un de ses Propos .

La haine est à la fois le paroxysme de toutes ces passions et ce qui résume ce qu'elles ont de triste . La haine n'est pas seulement le besoin d'écarter, d'excommunier ; à base d'humiliation et d'impuissance, elle est le désir torturant d'humilier en retour, d'affirmer sa supériorité en rabaissant l'autre . Les gens que les sectaires haïssent le plus ne sont pas les sectaires d'en face, mais ceux qui ne le sont pas, les esprits indépendants qui refusent d'entrer dans le conflit manichéen ( qui suit un schéma de pensée dans lequel il y a du bon et du mauvais dans l'ordre des choses et des êtres ; avoir une vision manichéenne du monde, où le bien s'oppose au mal, sans juste milieu) . La haine est la passion des vaincus qui ne peuvent ni ne veulent surmonter leur défaite ; elle peut bien se manifester par la violence : ses convulsions ne prouvent que son impuissance .

L'esprit doctrinaire est aveugle, car il est dominé par des passions qui l'empêchent de comprendre l'autre et détruisent tout dialogue . Il est triste, car les passions qui le dominent résultent d'une impuissance qu'elles contribuent à aggraver . Et si l'enseignement a pour but de libérer la penser, sa mission n'est pas de tuer la foi, mais la haine .


Les traits qui vont suivre, caractérisent aussi bien un " endoctrineur " qu'un " endoctriné " : en principe c'est le même homme, fort-faible, tenace-versatile, résolu-lâche, autoritaire-conciliant ...

Images, représentations de ces deux types de personnages :

Lorsque nous jugeons de l'action d'endoctriner à ses résultats, nous pouvons essayer de brosser un portrait de ces personnages : un portrait robot d'une sorte de robot, d'automate sans âme, mais malfaisant, que nous devons bien définir afin de maîtriser les effets néfastes, conséquences de ces phénomènes .

Tout d'abord, il s'agit de la tendance à masquer les faits qui dérangent ces personnages , et de les masquer : on néglige le développement de ces éléments et parfois on les néglige carrément . Ce qui est scientifiquement inconcevable, inadmissible .

Ensuite, doit être pris en considération le caractère unilatéral (qui provient d'un fait unique , qui n'intéresse qu'un seul élément lorsque deux conceptions sont en question) de leurs arguments ; ils ne sont pas des 'hommes qui pèsent le pour et le contre ; ou tout leur est pour, ou tout leur est contre .

Puis, le troisième n'est pas son absence de logique, mais le caractère complexe de sa logique : pétitions de principe, raisonnements illégitimes, équivoques des termes utilisés, etc.

La quatrième caractéristique est un recours à la rhétorique (éloquence creuse, purement formelle) précisément pour masquer les failles (les défauts) de sa logique ; la métaphore ( procédé de langage qui consiste dans une modification de sens) , l'euphémisme (adoucissement d'une idée désagréable, erronée, odieuse ou triste, en la déguisant sous une expression qui n'est point l'expression propre de cette idée) , l'hyperbole ( figure de style qui consiste à mettre en relief une idée au moyen d'une expression qui la dépasse) sont ses figures favorites .

La cinquième , est l'aspect figé de son langage, l'abus des formules toutes faites, des clichés, des slogans, tenus pour autant d'évidences ; c'est une pensée par " prêt-à-penser " .

La sixième, qui explique les précédentes, est la crainte de douter, de " changer d'idées " , d'avoir tort, de ne pas savoir : la crainte de penser .

La septième caractéristique, qui découle de la précédente, est la haine envers tous ceux qui peuvent déranger ses certitudes, de tous ceux qui pensent .

La huitième est un certain manichéisme ( conception dualiste du bien et du mal comme deux forces opposées) à l'égard des valeurs, des doctrines ou des hommes qui les incarnent ; pour lui tout ce qui n'est pas blanc est noir, tout ce qui n'est pas vrai est faux, etc.

La neuvième est l'absence d'autocritique, de recul envers soi ; il peut sans doute faire preuve d'un esprit critique fort subtil, mais toujours à l'égard de l'adversaire [jamais envers soi ! ] .

La dixième spécificité est la confusion constante entre l'ordre de la force et l'ordre de la raison, entre le chantage et l'argument, entre la soumission et l'adhésion, entre le fait de vaincre et le fait de convaincre .

La onzième caractéristique est un mépris de l'homme ; l'homme n'est jamais pour lui qu'un moyen de servir sa cause, ou qu'un obstacle qu'elle doit écarter .

Enfin la douzième qualité est l'absence d'humour ...


Tous ces traits précédents caractérisent autant l'endoctrineur que l'endoctriné : en principe c'est le même type d'homme . Il n'est sans doute pas nécessaire qu'ils les ait tous ensemble ; encore qu'il soit difficilement concevable qu'un seul n'entraîne pas tous les autres . Ainsi il arrive qu'un doctrinaire fasse preuve d'humour ; mais il vient toujours un moment où, devant la résistance des faits, l'humour grince .

Nous pensons que le développement actuel ,que nous vous avons jusqu'à présent présenté sur ce redoutable sujet, est resté à la surface des choses . Nous essayerons de pénétrer au plus profond des problèmes pouvant se poser dans la réalité des connaissances et de leurs applications fonctionnelles , car les conséquences sont toujours considérables .

Cordialement , bien à vous, Gerboise .

dimanche 10 janvier 2010

L'imagination, faculté que possède l'esprit de se représenter des images, des idées , ou d'évoquer des représentations d'objets déjà perçus .

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Le moins " imaginatif " (qui a une facilité particulière à imaginer ; appliqué aux processus psychiques : qui est de l'ordre de l'image et non du concept) et le " moins intérieur " ( concerne le contenu de la conscience, dans ce cas tend vers le superficiel) , des hommes participe à sa manière à l'intuition ( mode de connaissance immédiat,c'est-à-dire, soit instantané, soit sans intermédiaire) .

N'a-t-il pas en lui, spectacle immédiat et comme spontané, le tableau renaissant des milles impressions (sentiments en mémoire , souvenirs) qui l'émurent ( émouvoir : toucher en éveillant un intérêt puissant ) ?
Nulle conscience que ne traverse, à l'heure même des réflexions opiniâtres (tenaces dans ses idées, ses résolutions, déterminées, résolues) , la figure distrayante et fâcheuse des mémoires désormais étranges et inopportunes . Ainsi, présent et pressant mais fugitif à l'ordinaire et renouvelé toujours, survit et se meurt en nous le fantôme obstiné d'un monde qui nous rappelle .

Souvent aussi, fidèle aux pensées que nous construisons, la forme des choses que nous connûmes et des sentiments qui nous habitèrent s'éveille heureusement, trace mobile d'un univers maintenant souhaité, au regard chercheur de notre souvenir . Rompue et changeante, mais objet indéniable d'une épreuve continuelle, s'impose donc à l'expérience immédiate de chacun des hommes la réalité concrète de l'imagination .

Gerboise vous laisse imaginer la suite de ces réflexions !

Cordialement vôtre . A bientôt .

mardi 5 janvier 2010

Le langage : instrument de la pensée ! Equivoque*, Ambiguïté**, Double sens***...

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* Équivoque : interprétation différente d'une expression qui n'existe que dans la pensée de celui qui parle ; qui a deux sens entre lesquels on hésite, et souvent qui a été rendu tel à dessein ; marque un défaut toujours fâcheux et se dit surtout des mots . Douteux, obscur .
** Ambiguïté : sens général susceptible d'être compris de plusieurs façons ; ambigu, en parlant des pensées, des discours, des actions, qui présente deux ou même plusieurs sens possibles de sorte que l'esprit ne saurait se déterminer clairement pour aucun . Incertitude, indécision , malentendu, quiproquo.
*** Double sens : qui a deux significations, l'une facile à comprendre, l'autre plus ou moins difficile à saisir .


Le langage a pour but de traduire, décrypter les idées par des mots . Le langage a pour dessein de décoder, transcrire les jugements et les raisonnements par des phrases .

Mais il n'est pas une expression adéquate,appropriée, ni même logique , cohérente, de la pensée .

Le langage est un système de signes, comme la mimique, la gestuelle, - le plus souple, le plus complexe et le moins imparfait, pour objectiver les faits psychiques, la pensée .

La formation et le développement du langage sont donc associés intimement à la formation et au développement de la pensée humaine . Les lois psychologiques de l'intelligence sont en rapport étroits avec celles de la parole . L'élaboration et la conservation de la connaissance ne peuvent guère se concevoir, abstraction faite des signes qui fixent les idées .

Le mot n'exprime pas l'idée : il l'évoque ( la rappelle à la conscience) imparfaitement et en général par l'intermédiaire d'une image [ nous développerons cet aspect dans un futur article concernant l'imagination].

" Comprendre un mot, une phrase, ce n'est pas avoir l'image des objets réels que représente ce mot ou cette phrase, mais bien sentir en soi un faible réveil des tendances de toute nature qu'éveillerait la perception des objets représentés par le mot " .

L'analyse de la formation spontanée et même artificielle des mots montre quelle part prépondérante est réservée à l'imagination dans les opérations intellectuelles, et quel rôle minime a joué, en revanche, l'abstraction, même pour la formation primitive des idées générales .

Les objets sont désignés à l'aide d'images qui évoquent l'un de leurs aspects les plus frappants . Un objet est souvent désigné par un mot qui était affecté auparavant à un objet voisin : c'est la métaphore, qui repose essentiellement sur l'association des idées, comme les autres figures de grammaire .
Cette opération est provoquée par la faculté qu'a toute représentation psychologique d'éveiller dans l'esprit une image ou une idée apparentée par un rapport quelconque .

C'est par le procédé métaphorique qu'on a exprimé, au début, les idées abstraites .

Penser, à l'origine, c'est peser [ ses idées] , les évaluer, les apprécier; peser ses mots ! .

Le langage n'a pas moins de rapports avec la mémoire, dont l'association des idées est le principe directeur .

Qu'elle soit auditrice, motrice, visuelle, olfactive, tactile ou gustative, la mémoire est facilitée par le langage, puisque la parole est, suivant le point de vue, un ensemble de sons entendus ou de sons proférés, et qu'elle peut se traduire en signes visibles .

De même qu'il est plus aisé d'éveiller les images que les idées abstraites, de même des signes sonores
ou visuels arrivent à être évoqués plus facilement par le cerveau que les images dont ils sont la représentation . La mémoire des mots, qui peut se substituer à la mémoire des idées, et qui lui est, en tout cas, d'un grand secours, procède des même lois : elle varie en raison de la vivacité et de la répétition de l'expression première, comme en raison de la possibilité d'association . La mnémotechnie (capacité d'aider la mémoire par des associations mentales) n'est qu'une application particulière de l'association des idées .

Mais si le langage est en relation directe avec les lois psychologiques de la pensée, il n'a guère de contact avec la logique . Il ignore l'opération de la généralisation comme celle de l'abstraction . Le logicien nous enseigne que l'idée d'oiseau dérive d'une comparaison entre les diverses espèces d'oiseaux dont on a abstrait les caractères généraux .

Le langage procède par une toute autre voie .

Quand le latin a appelait l'oiseau volubilis en songeant au vol de ces animaux, il ne faisait pas une généralisation à proprement parler, puisque les oiseaux ont entre eux bien d'autres caractères communs en dehors du vol, et que le vol caractérise en outre les insectes, par exemple, qui ne sont pas désignés par ce mot .

Aucune langue n'a un mot populaire pour désigner les mammifères ou les insectes . L'image, comme le mot, est susceptible d'éveiller un groupe d'êtres plus ou moins restreints, suivant les cas ou suivant les peuples : une population de pêcheurs distinguera divers poissons, tandis que des " terriens " se contenteront souvent d'un seul terme . Mais aucune idée de classification rationnelle ne préside à ces dénominations .

Comme les jugements et les raisonnement s'expriment à l'aide de phrases, on en a conclu longtemps que la " grammaire générale " était la logique du langage, et que le langage obéissait et devait obéir aux lois de la raison . Rien n'est moins exact . Les formes et la syntaxe s'expliquent historiquement par des évolutions dans laquelle la psychologie seule joue son rôle - par voie analogique ;

et c'est au contraire la pensée qui doit se couler dans le moule de la phrase et se plier à l'ordre des mots
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Même les esprits les plus vigoureux, s'ils arrivent à imprimer à leur style le cachet de leur pensée, sont impuissants à transformer la syntaxe d'une langue .

Il n'y a pas plus de logique dans la construction française courante qui place le verbe entre le sujet et le complément, que dans les constructions allemandes qui rejettent le verbe à la fin de la phrase, ou dans les tournures interrogatives qui mettent le sujet après le verbe, ou dans la phrase arabe qui met le complément avant le verbe . Tout n'est qu'une question d'usage, d'associations d'idées .

Le langage est devenu à peu près inséparable de la pensée . Penser, n'est-ce pas, en général, se parler à soi-même ?

Parole intérieure, si finement analysée par tous ceux qui se passionnent pour les rapports entre soi-même et les autres ! Le langage, qui a pour but de communiquer la pensée, contribue à la former, en la fixant par des signes sonores, précis et objectifs, qui permettent une analyse plus rigoureuse, - à la simplifier aussi, parce qu'elle substitue des formules aux images et aux idées . Le signe ( ce qui permet de deviner ou de prévoir, de connaître ou de reconnaître quelque chose ; représentation ou action sensible permettant de faire connaître une pensée ou de manifester un désir ; élément du langage) , créé pour le service de la pensée, réagit à son tour sur elle, et facilite le travail intellectuel en permettant de penser des mots, substituts des idées : il tend à avoir une valeur propre .

Le mot - théoriquement et à l'origine - est bien un signe arbitraire et conventionnel . Mais pour un individu donné, il se présente sous un aspect différent, comme un signe évocateur d'une ou plusieurs idées auxquelles il est lié pour une association habituelle et, qui plus est, héréditaire .

Le langage de chaque individu, est " un système complexe d'associations inconscientes, de mouvements et de sensations au moyen desquelles il peut parler et comprendre les paroles émises par d'autres " .

Le mot est évocateur en bloc et non en détail .

La linguistique (science qui a la langue pour objet) assurait jadis que chaque partie du mot a sa signification propre : aux yeux du savant, sans doute, qui, par une analyse minutieuse, retrouve dans les flexions, suffixes et radicaux, les résidus des étapes antérieures et les témoins des filiations historiques ; mais pour celui qui parle, le mot forme un tout, et si sa décomposition est un procédé de critique scientifique, elle ne correspond pas à la vie subjective ou objective du langage .

Le mot forme un tout .

Encore son individualité est-elle souvent bien imparfaite . L'indépendance du mot par rapport à la phrase est toute relative .
La décomposition du discours en ses différents termes par la grammaire suppose déjà un état intellectuel avancé, une force de réflexion et d'analyse qui est étrangère à la plupart des individus qui parlent une langue .
Essayez de faire séparer les mots d'une phrase à quiconque n'a pas étudié la grammaire, et vous serez frappé par les erreurs commises, plus encore par les hésitations et les incertitudes .

Il n'y a donc pas équivalence exacte entre le mot et l'idée, puisque le mot n'a pas, en général, une forme fixe, et que, pour chaque forme spéciale, une notion de nombre, de sexe, de personne, de temps, de mode, etc., s'ajoute - parfois en double, en triple ou en quadruple - à l'idée représentée .

Mais pour un mot donné, cette idée même est susceptible de variation suivant la phrase, le lieu et le moment, le milieu social, les dispositions de l'individu ou l'individu lui-même .

Dans aucune langue, un seul mot ne correspond à une idée et à une seule .Chaque mot a eu en général, plusieurs significations, de même qu'une idée peut être exprimée par un certain nombre de synonymes .

Tel mot prend un sens différent suivant le contexte ou les circonstances dans lesquelles il est prononcé .

Examinez le mot " ascension " in abstracto (dans l'abstrait) et en grammairien : vous reconnaîtrez qu'il est susceptible de désigner, dans la langue actuelle, une fête religieuse, une ascension de montagne ou l'ascension symbolique vers les honneurs, la hiérarchie d'une entreprise, d'une carrière professionnelle ... etc.
Prêtera-t-il à l'amphibologie (double sens présenté par une phrase) dans le langage ? Nullement, car la phrase suffira souvent, à elle seule, à l'éclairer ; et il n'y aura aucune hésitation quand on demandera : " Quelle est la date de l'Ascension cette année ? " ou " Combien d'heures faut-il pour faire l'ascension du Mont Blanc ?"

Mais la phrase elle-même est enveloppée dans une ambiance qui précise encore le sens des termes :

sujet de conversation pour les interlocuteurs, - milieu naturel ou social qui suffit à fixer les idées, à défaut de la phrase, pour le début de la conversation ou pour le nouvel auditeur qui surgit . Le mot " ascension " , affiché à la porte d'une église, évoque une idée aussi précise, quoique différente, que le même terme entendu à la montagne dans un groupe d'alpinistes .

De là vient que les mots ont une tendance à se spécialiser en raison du milieu social, car, suivant la profession, le genre de vie, les habitudes, un vocable, doué de plusieurs significations dans la langue générale, s'associe plus étroitement à l'une d'entre elles, pour de tels individus ou tels groupes .

Le mot reprise , lancé à brûle-pourpoint, évoquera une idée toute différente chez un auteur dramatique, un pianiste, un escrimeur, un notaire, un tacticien, un agent de change ou une femme de chambre .
C'est le germe des langues spéciales . Pour des hommes du XVIIe siècle, des termes comme enfer, royauté , par l'ensemble des idées associées qu'ils éveillaient, avaient une toute autre valeur que pour nous .

La valeur du mot est susceptible de varier suivant le moment et selon les dispositions de l'individu . Sous l'influence de la colère, les termes prennent une signification tout autre, les images jaillissent, les métaphores se précipitent, - dans la recherche de l'expression forte, violente, susceptible de frapper l'adversaire : hommes ou femmes des couches populaires qui se querellent, se jettent à la tête des noms d'animaux, des mots désignant des individus tarés, débiles,ou des professions infâmes déshonorantes, violemment détournées, pour les besoins de la cause, de leur signification : ainsi s'explique la formation des termes injurieux . Comparez, à l'autre pôle, la prudence et la réserve des diplomates en conférence, pesant la valeur des mots, et jaugeant les termes sous toutes leurs faces . - Les expressions " un bon lit " , " une source fraîche " , ont-elles la même valeur en temps normal, en hiver, et au retour d'une ascension estivale ?

On dit parfois que dans aucune langue il n'y a de synonymes parfaits .

Pareille affirmation n'est exacte - approximativement - que pour le langage d'un individu déterminé : car si chacun, lorsqu'il est de sang-froid, donne un sens assez précis à chaque mot, en revanche la valeur des synonymes est essentiellement variable d'un individu à l'autre, et les différences assignées entre eux par des grammairiens sont souvent artificielles, surtout dans les langues littéraires où divers mots, issus de sources différentes, sont tombés pêle-mêle et au hasard dans un déversoir commun . Péninsule et presqu'île , celui-là savant, celui-ci populaire, ont exactement le même sens étymologique : l'usage décide de leur emploi et il varie suivant les habitudes, la culture intellectuelle, la recherche ou l'aversion du terme technique .

Ailleurs la signification originaire, l'histoire des mots est différente, comme pour parler [dire une parabole ( récit allégorique, comparaison) ] et causer [ alléguer ( mettre en avant, invoquer, ) ], visage [ sens conservé] et figure [sens géométrique] .

Si les divergences sont aussi sensibles chez un même individu ou chez deux individus voisins, l'écart est bien plus grand entre des peuples éloignés, surtout lorsqu'ils parlent des idiomes ( langues envisagées comme moyen d'expression propre à une communauté) différents .

D'une langue à l'autre, il n'y a pas d'équivalence entre les moyens d'expression, et une traduction rigoureusement exacte d'une conversation aussi bien que d'une œuvre littéraire, ne saurait se concevoir . Le faisceau d'idées multiples susceptibles d'être exprimées par un mot varie d'une langue à l'autre, et les associations formées entre elles à l'aide du terme commun sont trop étroites pour que l'évocation de l'une d'elles n'entraîne pas peu ou prou (plus ou moins, quasiment) celle de sa voisine qui est différente suivant l'idiome : il en résultera une altération, insensible peut-être, mais certaine du concept .

Quand le Latin employait sapere au sens abstrait de " savoir " , pouvait-il faire complètement abstraction des significations " avoir de la saveur " , " percevoir une saveur " que possédait aussi ce verbe, et lui donner un sens aussi purement abstrait que le Français se servant de savoir ?

Le langage ne saurait donc prétendre à réaliser la transmission exacte de la pensée .

Il est seulement l'instrument le moins imparfait qui permette la transmission des idées
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Nous poursuivrons cette analyse des différents aspects du langage dans un prochain article de ce site, en développant notamment ses perspectives sociales, le problème des sons articulés,sa transcription par l'écriture et enfin la diversité des langues dans le monde depuis la plus haute Antiquité .

Cordialement votre en ce début de l'année nouvelle . Gerboise .


vendredi 1 janvier 2010

2010 :En cette nouvelle année celle qui vous conduira vers plus de connaissances et de maîtrise des choses et de la langue,en vue d'être réellement*..

..* un être libre dans tous les sens du terme : autonome, indépendant, accessible, curieux de tout ...


Gerboise présente à chacun de ses lecteurs, ses meilleurs voeux pour l'année 2010 .Vœux de bonheur, de prospérité et de parfaite santé pour chacun d'entre-vous,votre famille et vos amis .

Cordialement .