jeudi 19 novembre 2009

Ambiguïtés du langage : doubles sens, doubles entente, équivoques* .

.

* équivoques :

- qui peut s'interpréter de plusieurs manières et n'est pas clair . - dont la signification n"est pas certaine, qui peut s'expliquer de plusieurs façons . - caractère de ce qui prête à des interprétations diverses : ambiguïtés . - incertitude laissant le jugement hésitant . - qui a plus d'une signification . - qui est susceptible d'avoir plusieurs significations . - qui a deux sens entre lesquels on hésite, et souvent qui a été rendu tel à dessein, qui a été intentionnel .

Une phrase a un sens ÉQUIVOQUE lorsqu'elle peut être interprétée de différentes façons .

Les équivoques, les ambiguïtés, les doubles sens sont produits :

A - quand l'adjectif possessif répété désigne des personnes différentes .

A son arrivée au laboratoire il m'avait prévenu que dès son retour il lui restituerait ses documents .

Il aurait fallu écrire : Il m'a prévenu à son arrivée au laboratoire que dès son retour il lui restituerait ses documents .

B - par la place défectueuse du pronom relatif .

Nous avons reçu colis de notre fournisseur qui est en mauvais état .

Il aurait fallu écrire : Nous avons reçu de votre fournisseur un colis en mauvais état, ou qui est en mauvais état .

Car : Le pronom relatif doit toujours être mis aussi près que possible de son antécédent ( mot représenté par le pronom qui le reprend : Antécédent du relatif, auquel se rapporte le relatif) .
Si cet antécédent est suivi d'un complément qui vous forcerait à en éloigner le pronom relatif, construisez la phrase autrement .

Par suite de la rupture d'une poutrelle, dont on ignore les causes, l'accident se produisit .
Il aurait fallu écrire : Par suite de la rupture d'une poutrelle, rupture dont on ignore les causes, l'accident se produisit .

Même remarque que pour le pronom relatif qui ; dont, pronom relatif, doit être aussi près que possible de son antécédent .
Le pronom relatif peut être absent et l'équivoque existe si la phrase est mal tournée .

La péniche (bateau fluvial à fond plat) " La Bretagne " était stationnée sur la rive droite du canal dans le port de Redon destiné à être déchargé .

Il aurait fallu écrire : La péniche " La Bretagne " , destinée à être déchargée, était stationnée sur la rive droite du canal dans le port de Redon .

J'ai acheté un superbe livre à Montmartre qui m'a coûté 800 euros .

Il aurait fallu écrire : J'ai acheté à Montmartre un superbe livre qui m'a coûté 800 euros .

Mon père m'a acheté un costume sur mesure, mais il est si mal confectionné qu'il n'a pas voulu que je le mette .

Grammaticalement, d'après cette phrase, c'est le père qui est mal fait . Or, on désire que ce soit le costume . N'hésitons pas à répéter le substantif pour éviter l'équivoque .

Il aurait fallu écrire : Mon père m'a acheté un costume sur mesure . Ce costume est si mal confectionné que mon père n'a pas voulu que je le mette .

C - par la répétition d'un pronom personnel remplaçant des noms différents :

Il nous a certifié qu'il n'a pas tord car il a assurément un vice de construction .

Dans cette phrase il remplace tour à tour un ingénieur, un client, un moteur .

Il aurait fallu écrire : Notre ingénieur nous certifie que le client n'a pas tort car le moteur a un vice de construction .

Louis annonce à son ami qu'il va partir pour Paris et qu'il l'accompagnera .

Dans cette phrase le pronom il peut aussi bien se rapporter à Louis qu'à ami . En admettant même que le premier pronom il remplace Louis, il y a encore une faute de construction puisque le 2e est mis pour ami .

Il aurait fallu écrire : Je vais partir pour Paris, dit Louis à son ami, tu m'accompagneras .

D - par l'emploi à l'infinitif et au participe présent de verbes qui se rapportent pour le sens à un autre mot que le sujet exprimé dans la proposition principale .

Votre patron a décidé de vous licencier après avoir été surpris en flagrant délit de vol .

Par la construction de cette phrase, c'est le patron qui semble avoir été pris en flagrant délit de vol .

Il aurait fallu écrire : Votre patron a résolu de vous licencier après vous avoir surpris en flagrant délit de vol .

Pour vérifier la comptabilité de cette société le Directeur a fait venir le comptable pour lui donner les explications utiles .

Par la construction de cette phrase, c'est le Directeur qui doit donner les explications .

Il aurait fallu écrire : Pour vérifier la comptabilité de cette société le Directeur a fait venir le comptable qui a dû lui donner les explications utiles .

E - par la mauvaise place donnée dans la phrase aux différents compléments .

En général : Il faut rapprocher le plus possible les propositions ou compléments des expressions auxquelles ils se rapportent et placer en premier lieu les compléments les plus courts .

N'écrivez pas : Je te remercie pour la faveur que tu m'as permis d'obtenir avec empressement .

mais écrivez : Je te remercie avec empressement pour la faveur que tu m'as permis d'obtenir .

N'écrivez pas : Tu croyais pouvoir terminer ce travail et me demander d'autres instructions ce soir .

mais écrivez : Tu croyais ce soir pouvoir terminer ce travail et me demander d'autres instructions .

N'écrivez pas : Nous sommes persuadés puisque nos prétentions ne sont pas excessives et qu'elles sont les mêmes que celles de notre estimé prédécesseur que vous accepterez .

mais écrivez : Nous sommes persuadés de votre acceptation puisque nos prétentions ne sont pas excessives et qu'elles sont les mêmes que celles de notre estimé prédécesseur .

A bientôt, afin de vous proposer d'autres ambiguïtés néfastes à la compréhension des textes .

Cordialement, bien à vous, Gerboise .

dimanche 15 novembre 2009

Les images de l'esprit sont les matières premières de nos raisonnements, de nos réflexions et donc de nos rapports avec le monde qui nous environne .

.

Tout bien considéré, finalement, ce sont ces images ( représentations mentales), parfois très labiles , qui semblent ( ont l'air) naître, qui apparaissent dans notre esprit, qui constituent, avec les sensations perçues par nos sens, les matériaux de toutes nos opérations intellectuelles ; la mémoire, le raisonnement, l'imagination sont des actes qui consistent, en dernière analyse, à grouper et coordonner des images, à en saisir les rapports déjà formés et à les réunir dans des rapports nouveaux .

Chaque image de notre esprit est une sensation spontanément renaissante, en général plus simple et plus faible que l'impression primitive, mais capable d'acquérir, dans des conditions données, une intensité si grande qu'on croirait continuer à voir l'objet extérieur .

Les images ne sont point des choses inertes et mortes, elles ont des propriétés actives ; elles s'attirent, elles s'enchaînent et se fusionnent . Nous avons tord de faire de l'image un cliché photographique, fixe et immuable : c'est un élément vivant, quelque chose qui naît, qui se transforme, et qui pousse comme nos ongles et nos poils .

L'activité de l'esprit résulte de l'activité des images ( si les conditions ne sont plus favorables à ce dynamisme, la pensée s'évanouit, , cesse, défaille, décline et disparaît ) comme la vie de la ruche résulte de la vie des abeilles, ou plutôt comme la vie d'un organisme résulte de l'activité de la vie de ses cellules ( lorsque cette activité cesse, la vie " s'en va " !) .

Il ne vous reste plus, après ces constatations, qu'à vous représenter les images intérieures qui pourraient susciter en vous des réflexions à propos de votre capacité à "voir et à comprendre le monde " ! et peut être, également vous même !

Cordialement votre, bien à vous, Gerboise .

mercredi 11 novembre 2009

Commémoration* de l'armistice** du 11 Novembre 2009 : Souvenirs des détresses, des souffrances, puis des joies, de l'allégresse, de l'euphorie*** .

Toutes ces images proviennent de divers numéros ,publiés en l'année 1918, de la Revue de l'ILLUSTRATION .

( vous pouvez agrandir cette image ainsi que les suivantes en réalisant un clic gauche sur chacune d'elles, puis revenir chaque fois à la précédente) .


Ci-dessus : La FRATERNITÉ (lien fraternel particulier établissant des rapports fraternels) - Aquarelle par Jean DROIT .

Deux sortes de sentiments puissants ont pu survenir [ et sont survenus fatalement ] dans l'esprit de ces soldats qui ont combattu vaillamment durant toutes ces années épouvantables , liés à de la peur, normale dans certaines situations, et à un courage invincible, admirable,qui leur permirent de remporter la victoire .

- La PEUR : terme général qui indique un trouble violent et instinctif qu'on éprouve quand on se croit menacé d'un grand danger .

L'alarme : émotion causée par un danger ou par l'approche d'un danger dont on se sent menacé .

L'appréhension : crainte basée sur l'incertitude d'un événement futur.

La crainte : sentiment de peur de celui qui redoute le résultat d'une chose favorable ou défavorable .

L'effroi : grande frayeur inspirée par une révulsion très vive .

L'épouvante : terreur soudaine et très grande qui nous oblige le plus souvent à fuir sur le champ .

La frayeur : sentiment d'une grande crainte passagère et momentanée, accompagnée quelquefois de frissons .

La terreur : peur violente qui nous ôte l'usage de nos facultés ; elle naît d'un danger qui peut être réel ou imaginaire .

- Le COURAGE : vertu de l'âme qui fait affronter tous les chagrins de la vie, tous les périls auxquels on peut être exposé ; il est de tous les états et de toutes les situations ; on en a besoin dans la vie privée comme dans la vie publique .

La bravoure : ne sait pas ce que c'est que la peur, va au devant du danger et préfère l'honneur à tout, même la vie ; mais elle peut aussi s'acquérir par l'exemple et la Réflexion .

Le cœur : force de l'âme qui répudie toute crainte et qui fait que l'on reste inébranlable au milieu des dangers ; un cœur faible fléchit en présence du moindre péril ; un cœur fort , au contraire, demeure serein au milieu des plus grands chagrins comme des plus grandes catastrophes .

La hardiesse : dénote l'assurance, la résolution et refuse d'être conçue ou exécutée avec timidité .

L'intrépidité : porte à braver le danger avec courage et fermeté ; rien ne peut l'ébranler ni la rebuter .

La vaillance : manière d'être et qualité permanente et en quelque sorte latente d'un individu qui a du courage et de la valeur ; c'est elle qui commande d'être valeureux et qui anime les héros .

La valeur : se manifeste partout où il y a un péril à affronter et des lauriers à conquérir .

L'audace : disposition ou mouvement qui porte à des actions extraordinaires, au mépris des obstacles et des dangers .


Le froid dans la Somme : dessin de Lucien JONAS .


Dans le bois de Roucy dans l'Aisne : La toilette des poilus la veille de la bataille en Avril 1917 . Croquis de guerre par François FLAMENG .


Ambulances pendant la guerre . Enlèvement des blessés dans un poste de secours . Aquarelle de Georges SCOTT .

Noël des enfants qui n'ont plus de maisons . Dessin de Lucien JONAS .

" Nous n'avons plus de maisons !
Les ennemis ont tout pris, tout pris,
Jusqu'à notre petit lit .
Ils ont brûlés l'école et notre maître aussi,
Ils ont brûlé l'église et monsieur Jésus Christ ... "

Claude DEBUSSY


Le " TE DEUM " solennel à NOTRE-DAME de Paris, le Dimanche 17 Novembre 1918 .
Dessin de J. SIMONT .


Les fêtes de Strasbourg : le défilé alsacien le 9 Décembre 1918 . Dessin de notre envoyé spécial J. SIMONT .


Entrée à Strasbourg le 22 Novembre 1918, de la 4e Armée Française, commandée par le Général GOURAUD . Aquarelle de Georges SCOTT .
.
* Cérémonie destinée à rappeler le souvenir des " poilus " , soldats de la Grande Guerre de 1914-1918, qui vécurent des conditions de vie exécrables, odieuses, pitoyables .

** Convention conclue entre les belligérants afin de suspendre les hostilités .

*** et de la liesse générale en Alsace-Lorraine .

Voici quelques images que nous vous présentons pour vous rappeler cette effroyable boucherie ( combats meurtriers, carnages) et être ainsi " de tout cœur " avec tous ces êtres aujourd'hui tous morts , quels qu'ils soient, qui périrent sur cette terre de France dans des conditions inhumaines ,et que nous ne devrons jamais oublier .

Ce texte et ces images ont été présentés dans ce blog par Gerboise, en espérant que personne, ni même les générations futures, ne puisse oublier ces événements tragiques, et en souhaitant ,en espérant de tout notre cœur, que pareille tragédie et un tel immense malheur ne survienne à nouveau en Europe et dans le Monde .

Cordialement et tristement votre, bien à vous, Gerboise .