vendredi 30 novembre 2007

Initiation personnelle à la connaissance : passer une partie de son temps à étudier ( suite 2) du 27-11-2007



.Image d'autrefois d'une salle de classe, le jour de la leçon d'écriture : la dictée proposée est un exercice scolaire servant à tester les performances des élèves (et parfois des adultes) en matière d'Orthographe et de Grammaire (et de connaissance des mots pièges et rares comme ceux de la fameuse dictée de Mérimée, commandée à l'écrivain par l'impératrice Eugénie en 1857 ) . Il s'agit de la rédaction, bien sûr, mais également de l'élocution, ici celle de la maîtresse durant une lecture lente, où elle fait bien sonner l'articulation des mots et des liaisons , puis d'une lecture plus rapide, lors de la relecture finale du texte d'un bout à l'autre .



B - .L'attention volontaire : l'aperception ; souvenance ; impassibilité :maîtrise de soi .



1 -L'aperception : (une des formes de l'attention , prise de conscience réfléchie de l'objet de la perception , appréhension: fait de saisir par l'esprit, compréhension) .Forme de l'attention qui se cultive.



Chacun le mesure dans la vie de tous les jours . Or, elle est indispensable dans toutes les occupations , les savoirs-faire, les métiers , pratiques et/ou intellectuels . Dans le propre intérêt des apprenants , il est donc nécessaire de l'entraîner aussi chez les élèves, et précocement . En vue de réussir ce processus, cette opération , il est indispensable au départ, de leur assurer des conditions qui vont permettre cet entraînement de l'attention . Le silence, la non agitation des jeunes enfants sont au nombre de ces conditions nécessaires . Et l'effort demandé (et nécessairement expliqué dans ces conséquences) doit être de durée chaque fois croissante .



L'entraînement de l'attention peut se réaliser lors de l'observation de la nature, dans les jeux et dans le maniement des outils et des machines . Mais il doit également intervenir, dans le domaine de la maîtrise des textes , des enseignements historiques, géographiques, géologiques et biologiques . Il doit, bien entendu, prendre part à la pratique de tous les Arts .



2 -La mémorisation, cette mémoire de toute nos sensations et ensuite de nos perceptions, est le type même des facultés que l'on doit voir se développer avec l'entraînement et qu'il devient presque impossible de faire progresser plus tard ; il y a donc un danger certain à supprimer, comme on l'a fait parfois, les exercices qui y font appel - même si leur utilité immédiate n'apparaît pas ; tels sont les textes appris par coeur, le vocabulaire dans les langues, les faits historiques, les données chimiques, les tables de multiplication ...


Qu'une mémoire précise et étendue facilite le raisonnement est, au demeurant, d'une évidence admise dans tous les romans policiers . Leurs énigmes se trouvent résolues en associant divers indices mémorisés . Par cette capacité de rapprocher des contenus apparemment très éloignés les uns des autres, par analogies opérées sur de nombreuses informations accumulées, , l'esprit humain surclassera, pour longtemps encore, les ordinateurs . Bien éloignée des automatismes, cette capacité de mémorisation associative est à cultiver soigneusement .


3 -L'impassibilité : la maîtrise de soi est une qualité ( propriété, caractère, vertu , de quelle espèce, de quelle nature , dont nous avons déjà parlé dans plusieurs billets) plutôt qu'une faculté ( capacité , possibilité de faire, dispositions , pouvoir ) ; mais c'est une qualité qui s'acquiert et qui ouvre à son tour des possibilités diverses . Elle peut se développer par une pratique du sport en équipe, que nous devrions savoir mieux intégrer dans les activités scolaires ; elle peut aussi se cultiver dans l'apprentissage d'un métier manuel, du chant choral ou de la musique d'ensemble .

Elle est apparentée à l'attention (l'enfant domine sa tendance à la distraction) .Elle l'est aussi au jugement (l'enfant domine sa tendance à n'écouter que la voix de la sympathie ou de l'antipathie ) . Elle doit lui permettre aussi de supporter les autres, même s'ils ne lui plaisent pas - ce qui est le début de la vie en société .Et déjà elle mène à un dernier aspect de la formation que doit fournir l'enseignement et qui est, lui, d'ordre moral .

(voir la suite 3) Bien à vous, Gerboise .

jeudi 29 novembre 2007

L'Ail ,toute une panacée universelle et tout un "poème" plein de finesse et d'acuité .


























Images provenant d'un livre remarquable et fascinant . Gerboise vous recommande de vous le procurer ou de le lire en bibliothèque car personne ne peut ignorer tout l'ensemble de son contenu . D'abord le parcours historique des relations de cette plante avec l'humanité, ses vertus médicinales et culinaires et botaniques .



L'image de gauche : Photo de Pierre Mussenot, montre le marché d'Aix en Provence(p.44) ;

L'image de droite : Photo de Rémi Michel , évoque le ramassage de l'ail dans un champ (p. 36) .



Cet ouvrage : Le Livre de L'Ail de Jean-Paul CLEBERT a été publié aux Éditions A . Barthélemy, Collection "Du goût et de l' usage" en 1987 . L'auteur a déjà publié La Provence Antique (Laffont) et de nombreux ouvrages sur la civilisation provençale parmi lesquels :La Provence de Pagnol (Edisud) et le Guide RMC Provence-Côte d'Azur (Flammarion) .



L'éditeur, au verso de la couverture nous précise :



< "Découvert à l'état sauvage dans la steppe kirghize qui s'étend entre l'Oural et l'Irtych, l'ail a été très tôt cultivé . En Egypte, dès l'époque pharaonique, on remarqua sa valeur alimentaire et ses propriétés nutritives . L'historien grec Hérodote rapporte que les manoeuvres qui construisaient les pyramides recevaient quotidiennement d'importantes rations d'ail qui leur donnaient la force nécessaire à ce travail épuisant ..." De l'Egypte à la Provence , on a toujours célébré, l'histoire de ses vertus botaniques, domestiques, magiques, folkloriques et culinaires ... Ecrit avec une "pointe d'ail" qui parfume l'accent méditerranéen, ce livre fait l'éloge de ce condiment qui " relève " aujourd'hui la cuisine internationale en egayant toujours les " aïolis monstres " des fêtes méridionales . >



Dans le chapitre : Vertus littéraires, pages 5I à 60, que Gerboise vous recommande, entre autres, fortement de lire , il s'y se trouve un texte de G. Coquiot , intitulé : La Terre frottée d'ail, Paris, 1925, que voici :



"O Ail, Ail, Ail !... O Ail tout-puissant, très merveilleux assaisonnement, bouquet, arôme, parfum, fleur, odeur, aromate, épice ,

-tu es l'essence, le dictame (un baume qui guérit...) , l'encens qui relève, rehausse, pimente ;

-tu es le fouet, l'aiguillon, qui excite, stimule ;

-ô Ail, tu attises, tu talonnes, tu éperonnes, tu ravigotes ; grain de santé, onguent, panacée, beurre suprême, sel-poivre, tu fortifies, assainis, ragaillardis, fixes le goût ;

-tues le condiment-solo, tu es le roi et l'empereur des juleps (potions adoucissantes et calmantes) ;

-ô Ail, tu es la muscade, le coulis ; ....."

Nous avons trouvé dans l'article : Ail cultivé, de WIKIPEDIA , un hommage de l' Ail que nous ne résistons pas de vous faire apprécier .

Il s'agit du duo toulousain les" Fabulous Trobadors " qui fait de l' Ail une apologie pleine d'humour dans sa chanson intitulée l'alh (l'ail en occitan), de l'album . Après plusieurs couplets qui évoquent les nombreuses propriétés médicinales (réelles ou fantasmées) de la plante, le huitième balaie les objections qui concernent l'odeur :


"L'ail c'est vrai charge l'haleine
Et je veux pas le décharger,
Mais faut pas confondre hygiène
Question de goût et préjugés...
Les belles Languedociennes,
Ne se sentent pas gênées
De fleurer l'ail aborigène
Même quand elles vont flirter !
J'aime mieux les plébéiennes
Aux effluves liliacées
Que ces alinées mondaines
Puant le parfum à plein nez. "


C'est par ce petit fragment de poème, plein d'esprit, que Gerboise termine ici son billet dans lequel il s'agissait de vous faire apprécier ce thème plein de sagesse et d'enseignements concernant cette plante millénaire , qui vous "ouvrira "votre finesse, votre bon-sens et votre disposition à poursuivre votre implication dans l'acquisition des Savoirs et de la Réflexion ... Bien à vous .

mardi 27 novembre 2007

Initiation personnelle à la connaissance : passer une partie de son temps à étudier ( suite 1) du 22-11-2007

http://lesgerboises.blogspot.com/2007/11/initiation-personnelle-la-connaissance.html

Oui, c'est dans ces premières classes , que se joue tout l'avenir d'un être humain !

Photographie d'une maquette , prise à Saint-Malo, à travers la vitrine d'un magasin .

A-Aptitudes au raisonnement et à la réflexion .

Dès son plus jeune âge, l'enfant prend peu à peu conscience du monde qui l'entoure . D'abord , d'un contexte indifférencié dans lequel il incorpore les objets matériels , tous les êtres vivants et lui-même dont il n'a pas encore clairement conscience . Plus tard, il commence à séparer les choses matérielles, les objets , sur lesquels il n'a aucune influence, pas le moindre pouvoir (soit en riant, soit en pleurant) , des êtres vivants , qu'il est devenu capable d'influencer . De ce monde " manipulable ", il va commencer avec le temps, à extraire "sa propre personne" ; cette apparition de son " moi " , caractérisé par son prénom, est une étape cruciale des débuts de l'établissement de son individualité avant qu'il devienne bien conscient de sa propre existence par l'observation et la pratique , par exemple en regardant et en manipulant indéfiniment sa propre main .

L'observation et la pratique manuelle resteront au cours de l'éducation un des moyens privilégiés pour acquérir et maîtriser des connaissances nouvelles . Mais cette acquisition s'accompagne, dès le début , d'un processus de choix, de conceptualisation, d'organisation, qui constitue finalement la faculté de raisonner et de penser . C'est par cet effort répété de rationalisation de la connaissance empirique que le petit enfant apprend à parler, que plus tard le musicien apprend à jouer de son instrument . Toute la faculté de raisonner et de penser se développe ainsi par l'exercice, à condition qu'il soit constamment contrôlé .

Cet exercice peut se pratiquer dans toutes les disciplines ou presque . Il comporte deux aspects également importants : le passage du concret à l'abstrait (ou, pour certains, l'opération inverse) et l'art d'enchaîner sans fautes les idées entre elles . La physique et les mathématiques élémentaires représentent des types assez purs de ces deux aspects . Mais cet exercice se pratique également ailleurs de façon moins visible : il était jadis présent dans l'explication des phénomènes naturels qui constituaient les " leçons de choses" de l'enseignement primaire ; il est important dans l'analyse grammaticale, permettant une compréhension correcte ; on s'y entraîne également dans la lecture attentive des textes, qui presque toujours présentent des exemples de raisonnement, et parfois des modèles de raisonnement contradictoire ; le passage à l'abstrait est, de même, facilité par les rencontres entre des époques différentes, par la comparaison des espèces vivantes ou des langues . Son couronnement légitime demeure, dans l'enseignement secondaire littéraire, la classe de philosophie : elle y consacre en effet le chemin parcouru sur la voie de la pensée générale .

Ces quelques remarques suggèrent déjà que la valeur des divers renseignements devra être jugée non pas tant en fonction de leur utilité pratique immédiate, que, plutôt, en fonction de l'utilité indirecte qu'ils présentent pour la formation de l'esprit .

Celle-ci, bien entendu, suppose aussi l'exercice du jugement . Si la pratique du raisonnement permet d'éviter les pièges des sophismes (paradoxes , qui par des raisonnements faux, malgré une apparence de vérité , trompent ou embarrassent, empêchent de voir la vérité, visent à mettre quelqu'un en difficulté , impliquent la mauvaise foi ) et ceux de l'incohérence, l'observation de la nature, la vérification expérimentale de notions élémentaires de physique et de chimie donnent à l'esprit le sentiment qu'il fait partie d'un monde complexe qui le dépasse ; l'expérience de pensées diverses, venues d'époques et de pays différents, l' "arme" aussi pour lui permettre de résister aux modes, aux conclusions hâtives, aux certitudes incontrôlées . .

Au contact du monde réel et des opinions des autres , ,se forme ainsi la liberté de l'esprit, qui succède alors au conformisme initial de l'ignorance . L'histoire des découvertes scientifiques, avec la révélation des connaissances nouvelles sur le monde et la vie, doit contribuer à ce développement . Les progrès immenses de la connaissance scientifique fournissent aujourd'hui une image générale de l'aventure humaine, de l'explosion initiale d'où a émergé notre monde sensible jusqu'au développement sur terre de la vie, puis de la pensée consciente . L'histoire des découvertes et le développement de la pensée ne donnent pas seulement l'idée de la noblesse du but poursuivi et de la modestie qu'inspire ce progrès sans cesse renouvelé ; ils permettent aussi aux jeunes de situer leur pensée dans un contexte plus large et de mieux apprécier les problèmes les plus importants pour l'homme . Et dans tous les domaines, c'est au contact des idées successivement proposées par leurs prédécesseurs que les jeunes peuvent apprendre à poser les problèmes, à comprendre la pensée des autres et à aller eux-mêmes de l'avant . La connaissance de ces idées peut commencer par des lectures simples, fables ou contes, pour s'élever à la formation des doctrines . Peu à peu les esprits s'aiguiseront et se renforceront dans ce dialogue .

En même temps se développeront, d'ailleurs, des qualités qui leur serviront dans cette activité . On les oublie parfois . En effet, l'intérêt que doit porter l'élève à l'enseignement qu'il suit doit être stimulé par le développement d'initiatives individuelles . Mais, par crainte de faire trop fortement pression sur la spontanéité de l'enfant, on a parfois négligé de développer chez lui des facultés précieuses qui sous-entendent cet intérêt .

Nous poursuivrons cette réflexion bientôt . Gerboise

lundi 26 novembre 2007

Les différents domaines et l'évolution des hautes températures dans l'histoire humaine (1ère partie).

La CRISTALLISATION , la matière solide , la FUSION , la matière liquide , l' ÉBULLITION , les phases gazeuses . Ces changements d'états sont des témoins de l'évolution des sociétés humaines et de notre planète .
Les points de solidification , de fusion et de d'ébullition des différents matériaux sont des constantes à une pression bien déterminée . Ils constituent de véritables traceurs (indicateurs) des conditions de température et de pression qui règnent aux grandes profondeurs dans les différentes zones de la " croûte terrestre " .
De la même façon que la densité permet de mesurer la concentration d'une masse dans un volume donné, de même la température sert à mesurer l'énergie présente dans une quantité de matière donnée . Mesure de l'intensité de la chaleur, la température exerce une influence déterminante sur les événements physiques et du monde vivant ; c'est un phénomène dont nous avons tous une conscience permanente dans la vie de tous les jours .
La connaissance de la température prend chez l'être humain la forme d'une sensibilité biologique . Les sensations tactiles nous permettent de constater que des objets sont froids ou chauds au toucher, selon que la chaleur quitte notre corps pour pénétrer dans l'objet ou qu'elle quitte l'objet pour pénétrer dans notre corps et, ainsi, modifier l'état de nos capteurs thermiques qui alors, émettent un signal vers notre cerveau . Dans le premier cas, la température du corps s'abaisse au point de contact ; dans le second cas, elle s'élève . Mais dans l'un et l'autre cas, le cerveau interprète l'évènement de manière appropriée . La chaleur et le froid peuvent également se faire sentir à distance, comme lorsqu'on se tient devant un brasier, un feu de cheminée, ou , devant la masse de glace d'une cascade solidifiée l'hiver, ainsi que devant la porte ouverte d'un réfrigérateur . Dans les premières circonstances, les courants aériens et le rayonnement portent la chaleur du feu vers notre corps ; dans les suivantes, la chaleur se propage de notre corps vers la glace ou vers l'enceinte réfrigérante .

Les premières tentatives de mesure objective de la température datent de 1593, année où Galilée inventa le "thermomètre" ( du grec " mesure de la chaleur") .A l'époque des observateurs avaient remarqué que les objets tendent à se dilater lorsque la température ( la chaleur devient plus importante) augmente, et Galilée pensa utiliser l'étendue de cette dilatation comme mesure de la température .
Galilée chauffa une ampoule creuse, à laquelle était soudé un long tube dans lequel l'air pouvait pénétrer . Puis il retourna l'ampoule et plongea le tube dans une bassine pleine d'eau . L'ampoule se refroidit, l'air qui y était enfermé se contracta et l'eau remonta dans le tube . Plus tard, quand la température s'éleva et que l'air prisonnier de l'ampoule se dilata, le niveau d'eau redescendit ; quand la température diminua, le niveau d'eau s'éleva à nouveau . L'expérience était assez grossière, puisque les variations survenues dans la pression de l'air extérieur faisaient également monter ou descendre le niveau, mais ce n'était là qu'un début, un commencement, la réalisation d'une véritable expérience scientifique .

En 1654, le grand-duc Ferdinand II de Toscane (1610-1670) fut le premier à utiliser une ampoule à laquelle était fixé un tube scellé . L'ampoule était remplie d'alcool, et les mouvements du liquide dans le tube ne dépendaient que de la température ; la pression de l'air extérieur ne jouait aucun rôle .
Le premier thermomètre suffisamment précis pour être utilisé dans des expériences scientifiques fut conçu par le physicien allemand Daniel Gabriel Fahrenheit (1686-1736) .
En 1714, il emplit l'ampoule du thermomètre de mercure pur (ce métal se présente à l'état liquide à la température ambiante) et le scella après avoir fait le vide .
Il établit ensuite une échelle permettant de mesurer la température . Il plaça le thermomètre dans un mélange d'eau, de glace et de sel afin de marquer le degré zéro . Il donna la cote 96 à la température corporelle d'une personne en bonne santé en plaçant dans sa bouche l'ampoule du thermomètre . Grâce à cette échelle, il situa le point de congélation de l'eau à 32° et son point d'ébullition à 212° . (De nos jours, la température corporelle d'une personne en bonne santé est estimée à 98°6 .)
L' <échelle Fahrenheit> n'est plus guère utilisée que dans les pays anglo-saxons, où son usage commence même à disparaître . Les températures que nous venons de citer sont respectivement notées 32 °F , 212° F et 98,6° F sur cette échelle .


En 1743 , l'astronome suédois Anders Celcius (1701-1744) conçut une échelle où le point de congélation de l'eau était fixé à 0° et le point d'ébullition à 100° . Elle portait à l'origine le nom d'<échelle centigrade> , d'après un mot latin signifiant . Ce n'est qu'en 1948 qu'elle fut rebaptisée <échelle Celcius>, en l'honneur de son inventeur . Les températures de congélation et d'ébullition de l'eau pure (la présence de corps à l'état dissous modifie ces valeurs) à la pression atmosphérique normale sont de 0° C et 100°C .

C'est uniquement lorsqu'on disposa de thermomètres précis que l'on pu se demander quelles seraient les températures maximales rencontrées .

La température normale de notre environnement varie selon l'heure du jour , les courants aériens et selon les saisons . Elle est parfois plus élevée que la température normale du corps, qui est de 37° C .

Certaines températures enregistrées à la surface de la Terre ou de sa proche banlieue sont encore plus élevées que la température générale de l'atmosphère à laquelle nous sommes habitués . Les éclairs, ,durant un orage, impliquent de très hautes températures pendant un temps très bref et dans des points très localisés .

Les éruptions volcaniques ne donnent pas lieu à des températures aussi élevées, mais elles se manifestent pendant des périodes assez longues . Dans l'un où l'autre cas, des incendies de forêt peuvent se produire .

L' Homos erectus (l'homme debout, dressé!) pendant des milliers d'années ne pouvait utiliser que le feu récupéré sur des matériaux enflammés par des causes naturelles - la foudre, principalement - avant de l'entretenir avec amour, dévotion . Si le feu mourait, s'éteignait , ces hommes devaient dérober un brandon, un tison, une braise incandescente à une tribu voisine ou attendre qu'un orage déclenche un nouvel incendie .
Ce n'est que vers 7000 ans av. J.-C. que les êtres humains apprirent à faire naître une flamme - par le moyen de la friction (effet du frottement intense d'une tige de bois très dure mise en rotation rapide sur un support plus tendre et très sec) .
Le feu obtenu par ces hommes primitifs est le résultat d'une réaction chimique dans laquelle l'oxygène de l'air se combine aux vapeurs qui se dégagent de matériaux organiques chauffés, tels que le bois ou l'huile . Cette combinaison produit une concentration de chaleur susceptible d'émettre de la lumière ; les températures qui en résultent dépassent les 1000° C .
L'usage du feu permit aux hommes d'atteindre des températures qui, à leur tour, suscitèrent des effets qui n'auraient pu exister autrement . Par exemple, de l'eau dans un récipient, placé sur un feu, se mettra à bouillir, ce qu'aucun facteur d'ordre purement météorologique ne serait parvenu à provoquer . Grâce à la chaleur du feu, la nourriture pouvait être cuite, ce qui eut des conséquences innombrables concernant la digestion et la conservation des aliments . Le sable, mélangé à d'autres ingrédients (fondants) sera transformé en matière vitreuse , avec des argiles ces hommes purent confectionner des briques très résistantes , puis par réduction dans les foyers activés par un courant d'air, enfin obtenir des métaux à partir de certains minerais .

La maîtrise du feu, puis des plus hautes températures ,va permettre aux hommes , de poursuivre une épopée fantastique qui va "aller de l'avant", jusqu'à nos jours . Nous poursuivrons la narration de cette aventure bientôt, et ensuite nous tirerons toutes les conséquences de ces progrès .
Bien à vous, Gerboise .


dimanche 25 novembre 2007

Lueurs , au coeur d'un cratère en veilleuse ,ou au fond de cette rose en éruption ?


Dans l'un ou l'autre contexte de notre "image" , des êtres vivants vont y puiser de la matière ; les volcanologues , des échantillons de laves incandescentes et de gaz dans les effluves nauséabondes , pestilentielles qui sortent des fissures plongeant vers les entrailles de la Terre pour connaître , afin de comprendre ; les abeilles , les nectars aux parfums qu' exhalent cette rosacée à l'arôme suave et subtil pour survivre et indirectement , féconder!

Dans ces analogies (?) , les exhalaisons , de ces environnements métaphoriques , soient mortelles , soient énivrantes , ne laissent ces êtres vivants indifférents . De nombreux poétes ont présenté et fait l'apologie de ces "bouches de feu" dantesques et /ou de ces rosacées épanouies , des églantiers aux roses sophistiquées contemporaines , qui ont cotoyé l'Humanité durant des temps immémoriaux .

"Salut, rose vermeille ! salut, reine des fleurs !

Le matin a vu à peine ta fleur éclose ,

Que, emportés d'un doux zèle, les jeunes zéphyrs

Aux bosquets enchantés racontent la naissance ;

Et le printemps ravi, que décore ton éclat ,

Te remet le sceptre et la couronne de Flore .

Oh ! tu mérite bien la royauté aimable

Que décerne à ta beauté la main du printemps !

N'es-tu pas le riant interprète de nos coeurs ,

L'amour du poète, et l'ornement de la vierge ?

D'un éclat enflammé, tu fais briller, ô fleur ,

Du printemps parfumé le sein frais et vermeil .

Tu reposes et souris au fond de la pudeur ,

Et de tes roses le char du matin est rougi ,

Mais, hélas ! combien tes couleurs vont durer peu !

L'aube leur versa en vain le tribut de ses pleurs ;

Deux soleils ont, en passant, hâté sa vieillesse :

Riche ce matiin encor de jeunesse et de grâce ,

Elle était l'amour et l'espérance du jardin ;

Mais, dans l'espace d'un jour , la rose a vieilli .

De cette tête , ornée en vain par les Grâces ,

J'ai vu, le soir, la couronne fanée tomber ;

Et, sur les gazons fleuris , les zéphyrs ingrats

Ont roulés à mes pieds les débris de la rose ."

L'auteur est inconnu de Gerboise , navré !

A bientôt , Gerboise .

samedi 24 novembre 2007

Que d'énergie perdue ! Quelles sont les causes de ces mouvements de la mer ?

La promenade du sillon à Rochebonne (Saint-Malo) devant l' Hôtel des Acacias ,aux grandes marées de septembre, lors d'une forte dépression " du baromètre " ! Photo prise avec un Canon EOS 30 D , derrière une vitre .
Mois de septembre à Saint-Malo ; la marée monte, le vent s'est levé, les vagues, furieuses, se ruent sur les soubassements de la digue du "Sillon" .
Sera-t-il possible , un jour , de " ravir " toute (du moins une partie ) de cette énergie actuellement dissipée , dilapidée inutilement par ces masses d'eau qui attaquent les rivages et actuellement ne font qu ' éroder les matériaux. Voici un beau sujet de réflexion ! Pourquoi Gerboise et tous ses lecteurs, ne penseraient-ils pas à ce défi . Beau sujet de réflexion, n'est-ce pas ? Est-il utopique ? Gerboise ne le sait à priori . Mais quel bel exercice pour l'esprit d'entreprendre simplement , pour la " beauté du geste " , et "notre culture générale" , cette recherche. A bientôt, Gerboise .

jeudi 22 novembre 2007

Initiation personnelle à la connaissance : passer une partie de son temps à étudier .


Cette image , ci-dessus , représente au Moyen Âge un contexte particulier des rapports au savoir .

Première Partie .

Enseigner , c'est résister à la tentation du laisser aller , c'est apprendre , faire comprendre surtout à soi-même , à son propre esprit , et à celui de l'autre bien entendu , quel qu'il soit ( à autrui donc ) , la nécessité de se construire seul .

L'acquisition du savoir sous toutes ses formes , doit permettre à l'esprit et à la personnalité de chacun de se développer ; il doit aussi former des citoyens qui puissent jouer un rôle pleinement utile dans la société . La difficulté fondamentale de cette activité vient de ce qu'il faut conjuguer ces deux buts en tenant compte de la diversité des capacités et des tempéraments chez les êtres humains .


I - La construction de l'esprit et de la personnalité ( ce qui fait qu'un être humain est lui-même et non pas un autre ; individualité, chaque être humain forme un tout distinct par rapport à l'espèce humaine ) d'un individu pour qu'il devienne un citoyen .

La diversité biologique des êtres humains est un des acquis les plus évidents des recherches contemporaines , (celles en particulier qui concernent la composition du sang) . Cette diversité, qui transcende (dépasse) la notion ancienne de race, fait de chaque individu un être irremplaçable dont les qualités et les potentialités (capacités) innées jouent très certainement un rôle qu'il est nécessaire de prendre en compte et respecter (admettre) .

Cependant, cette donnée biologique originelle peut être profondément développée par la pratique de sa propre formation . Enseigner à soi-même et à autrui, ce n'est pas seulement, de ce point de vue, acquérir pour soi ou transmettre des connaissances diversifiées à l'autre . C'est aussi , c'est surtout, former l'esprit . On sait que toute activité, toute faculté qui n'est pas exercée régulièrement, cesse de se développer, puis s'atrophie ; une fois ce moment atteint, aucun effort ne pourra les raviver (faire renaître) .

Contrairement à ce que l'on a cru longtemps, les structures du cerveau humain ne sont pas figées (fixées) définitivement au moment où l'enfant vient au monde . Ce que cet enfant va ensuite vivre, voir, entendre, sentir, apprécier, subir ; toutes ses occupations, ses études, ses lectures, ses écoutes, ses rencontres, seront à l'origine de la progression et de l'achèvement de l'agencement de ce qui représente encore au début que des activités cérébrales en puissance, et largement modulables (adaptables) . Certaines voies de la conduction nerveuse s'ouvriront, se développeront, s'épanouiront (de nouvelles liaisons synaptiques , entre neurones , s'établiront) . D'autres au contraire, inutilisées, se fermeront pour toujours(il s'agit des synapses ne recevant plus de neurotransmetteurs à travers leurs "espaces synaptiques" ; ces derniers disparaissent) .Les observations scientifiques de ces dernières années donnent à penser qu'entre la naissance et la puberté, les connexions entre les neurones se modifient par vagues successives sous l'influence de l'activité cérébrale, qui oriente ainsi leurs configurations (assemblages) . Des images microscopiques saisissantes montrent comment le cône de croissance du neurone, véritable " tête chercheuse ", chemine pour choisir comme cible les neurones avec lesquels il établira une correspondance fonctionnelle . Des observations indiquent que la possibilité de prononcer certains sons se développe ou, au contraire, disparaît chez le jeune enfant, selon que le langage qu'il apprend comporte ou non ces sons .

Voilà, semble -t-il, des données qu'il est important de garder en mémoire pour se convaincre qu'à chaque instant du jeune âge se joue l'avenir du cerveau, que la formation reçue par un enfant influencera pour toujours ses structures mentales et qu'une fondation des savoirs imparfaite aura de grandes chances d'être sans recours dans le futur .

Dans la scolarité du premier et du second degré, les facultés qu'il est obligatoire de développer chez l'enfant, sous peine de les voir végéter, stagner, s'atrophier , couvrent un domaine immense

Nous poursuivrons le développement de cet important sujet dans une deuxième partie ; Bien à vous , Gerboise .

Image

"Note sur les chants des chevaux .

Les chants des chevaux qui figurent dans ce livre nous viennent de nombreuses voix . Certains furent portés par le vent et ponctués par le rythme des sabots sur la pierre .
D'autres furent écrits dans la poussière ou reflétés et retenus par la rosée sur l'herbe avant d'être rassemblés . Nombre de ces paroles sont celles d'hommes et de femmes qui ont aimé les chevaux, de William Shakespeare à un indien navajo .
Ces collaborateurs humains demeureront aussi anonymes que le furent les étalons et juments qui inspirèrent leurs vers .
Tous s'unissent ici pour un hymne aux chevaux du monde entier "

Les chevaux du soleil, de Robert VAVRA,1995 . ISBN 3-8228-8744-7 Imprimé en Italie
Gerboise dédie ce billet à Sarah (Les acacias) . Nous conseillons à tous les lecteurs de notre blog de se procurer ce livre plein d'images merveilleuses ou de le consulter dans une bibliothèque . Bien à vous .

mercredi 21 novembre 2007

Erreurs et inexactitudes déclenchées , engendrées , lors de notre réflexion et la construction de nos propres connaissances .

On peut dire qu'il y a erreur lorsqu'il y a défaut de codage ou de décodage et inexactitude quand il y a lacune ou oubli .

I - Erreurs durant les mécanismes liés aux fonctions intellectuelles .

Elles peuvent intervenir, se manifester à tous les stades des séquences lors des échanges des informations .

1- Lors de l'information , par information insuffisante, avec fausses reconnaissances et imprécisions ; d'où des déformations de la réalité qui se répercuteront sur toutes les opérations ultérieures .

2- Lors de la compréhension , par distorsion (une sorte d'altération) des messages, avec correspondance impropre "signifié - signifiant" (par signifiant, on entend le fait sensible qui évoque une chose qui n'est pas actuellement sensible pour le sujet :<> ; par signifié, ce que le signifiant évoque . La signification consiste alors dans l'acte de signifier ou encore dans le rapport du signifiant avec le signifié ) ou lors de la traduction de signifiant à signifiant ; d'où des termes mal compris ;

3- Lors de l'élaboration , par intervention de " bruits " intempestifs (inopportuns, malvenus), sous la forme de pulsions parasites émanant de notre subjectivité qui faussent la décision ;

4- Lors de la préparation , par ordination (action d'ordonner) impropre des différents termes du programme, rendant celui-ci inapplicable ;

5- Lors de la réalisation , par inadéquation des gestes avec " formes " inadaptées, séquences mal ordonnées, d'où temps perdu et " pagaïe "( grand désordre) .

II - Inexactitudes par manque, par insuffisance (moyens très limités hors de proportion avec les buts qu'on peut se proposer) de " retour " à l'information et ainsi par lacunes, oublis .

A ) Lors de la prise de l'information , oubli de certains termes, d'où confusion et incompréhension ; il faut relire plusieurs fois l' énoncé du problème pour être certain (certitude qui entraîne la conviction, à la suite d'un examen) , sûr ( ce terme indique des raisons moins décisives que " certain " : <> ) de sa signification ; oublis de détails importants, lacunes dans le champ perçu ;

B ) Lors de la phase de compréhension ,oubli d'un terme, d'une partie importante du discours ou de la consigne, lecture trop rapide avec substitution de l' imaginé au réel .

C ) Pendant l'élaboration , construction gratuite parce que hors de la réalité qui est vue de haut," des bureaux", et non au contact de l'exécution ;

D ) Pendant la préparation , manque de précision, oublis importants ; ce que l'observation minutieuse préalable, de la réalité, eût permis d'éviter ; d'où une organisation défectueuse dans l'ensemble ;

E ) Pendant la réalisation , insuffisance d'auto-contrôle et d'assujettissement (état de dépendance ) au but, le risque de pièces " loupées " , d'œuvre impropre (qui ne convient pas).

Cet ensemble , cette analyse , constitue un objet de réflexion qui sera introduit dans nos démarches futures .

Bien à vous, Gerboise .



lundi 19 novembre 2007

Une anecdote (1)peut parfois venir à la rescousse (2)de la signification et des interprétations du langage !

(1) Anecdote : se dit d'un récit bref et piquant , succinct, ordinairement satyrique , correspondant à un fait curieux, particulier, pas ou peu connu, qui peut servir à juger le vrai caractère, la psychologie d'une personne, d'une époque, d'une certaine classe d'hommes , les dessous de faits plus importants .
(2) Prêter main forte , intervenir en faveur .

L'hermétisme (l'opacité ) du langage est, dans une certaine mesure une nécessité , mais il convient d'en limiter les effets nocifs (nuisibles) , la meilleure voie pour cela étant d'en rire .

Et si un auteur scientifique n'a pas su se faire comprendre, au moins de certains de ses lecteurs, c'est que, comme le dit l'usage courant, il se serait "mal exprimé" .
Alors, pour tenter de faire admettre ce fait, la lecture d'un texte qui peut comporter le danger des interprétations univoques (se dit des noms qui s'appliquent dans le même sens à plusieurs choses : baie est univoque à un petit golfe et à un fruit charnu) , où un trait commun apparaît comme déterminant, alors que le vrai déterminant est masqué sous une variation apparente .
L'anecdote, transposée (renversement de l'ordre logique des mots ) de celle de cet homme qui va consulter son médecin , pose aussi le problème de la bonne foi ! Cette bonne foi qui se pose dans le métier des sciences comme dans n'importe quelle autre activité humaine, est à prendre en considération . Du mythomane et du "fumiste" à l'escroc, en passant par le camelot et le courtisan, les "scientistes" (scientisme : tendance à réduire toute connaissance valable à celle que procurent les sciences physico-chimiques , positivisme ) offrent une gamme, peut-être numériquement réduite, mais subtile et si riche en nuances que l'escroquerie ne peut s'y peut démontrer exceptionnellement, dans les cas limites .

Donc , c'est l'histoire de cet homme qui, souffrant du foie, va consulter plusieurs fois son médecin, mais en vain, tout en buvant successivement : whisky-soda , gin-soda , brandy-soda . Finalement il se précipite chez son praticien : " Docteur, j'ai trouvé, c'est le soda qui me rend malade ."

Il est à craindre que beaucoup de raisonnements soient tombés et tombent encore dans l'illusion du soda !
Il semble que le sujet de cette anecdote soit puéril , frivole .
Cependant , les conséquences de " l'image " qu'elle nous permet d'appréhender sont sérieuses et de plus , sont capables de nous faire toucher du doigt un problème fondamental dans la transmission du savoir , et surtout dans la confiance concernant les résultats présentés .

Bien à vous , Gerboise .

dimanche 18 novembre 2007

Les dégradations graduelles des renseignements obtenus sur les choses et les êtres .

De même qu'il existe une transition continue entre une sensation pure (par exemple un regard rapide sur une feuille de papier blanche ) et une perception construite par la fusion, la synthèse de différents éléments (notamment à la vue de l'ensemble des joueurs lors d'un match de rugby ), de la même manière, il est délicat, scabreux, de tracer une limite entre une description (celle des évènements successifs d'un accident), le récit des péripéties d'un roman d'espionnage et un ouvrage de cristallographie décrivant les espèces minérales . Dans les différents cas précédents , il est chaque fois uniquement question de communiquer des faits (ou ce que le rédacteur, le narrateur estime tel) .
Au niveau du témoignage commun, banal, dont il nous faudra montrer ci-dessous les traquenards, les écueils, les embûches ,et dont il ne faudra pas négliger les transformations qui peuvent s'insinuer par la répétition (par le fait d'une seule personne ou de plusieurs) . D'ailleurs la formation des légendes anciennes et même actuelles , dans toute les strates de l'humanité contemporaine, est liée à ce phénomène .
Gordon Allport, aux Etats-Unis en 1943 procéda à de nombreuses expériences . Voici celle qui sera la plus déterminante pour nous faire comprendre les mécanismes de ces phénomènes universels qui se produisent systématiquement .

"On choisit (au hasard ) dix élèves d'une classe d'enseignement secondaire (ou même de l'université , qui ne seront admis qu'isolément à voir et à raconter . Le premier d'entre eux (témoin oculaire) étant seul dans la salle, on lui montre , sur un écran, une scène quelconque : une bagarre dans la rue, un accident d'auto ...
La lumière étant rétablie, on fait entrer un second adolescent, auquel le premier raconte ce qu'il a vu et sort . Le second le répète à un troisième, selon le même scénario, et ainsi de suite jusqu'au dixième . Lorsque ce dernier colporteur a été mis au courant par l'avant-dernier, on fait rentrer tout le monde , on projette à nouveau le film, tandis que l'ultime récit est fait par l'ultime "cobaye", le dos tourné à l'écran . En règle générale, cette version n'a que peu de rapports avec la scène originale, et les déformations déclenchent l'hilarité de l'assistance ". (Il est très intéressant de réaliser également les expériences, ce que Gerboise avait réalisé il y a quelques années avec des jeunes chercheurs et des étudiants, à l'aide de témoignages auditifs, enregistrement systématique avec un magnétophone, olfactifs et même tactiles ;les résultats ont été sidérants, médusants ! , incroyables !) .
Une dégradation de même nature se produit, quand une seule et même personne est priée de raconter le même fait à diverses reprises, au bout de durées de temps plus ou moins longues .
Ce que l'on contaste le plus souvent, c'est à la fois un appauvrissement par défaut de mémoire et par omission (de détails jugés accessoires et sans aucun intérêt ) et un enrichissement par acharnement et insistance (sur des détails qui semblent , qui paraissent , qui ont l'air essentiels)!
, substitution et addition : l'exact s'est perdu , pour faire place à de l'inexact, souvent de très bonne foi . Chaque répétition , en effet, est une reconstruction, et, à chaque rénovation, l'effort personnel risque d'ajouter une particularité ou une nuance nouvelles, qui s'inscrivent et vont en s'affirmant de plus en plus par la suite . Il ne peut y avoir de souvenirs tant soit peu anciens, qui, au cours d'évocations et utilisations ultérieures, ne subissent une évolution plus ou moins déformante . Un phénomène du même ordre se produit lorsqu'on est amené , par des emplois du temps difficiles à maîtriser, à devoir répéter un même enseignement d'une heure , quatre ou cinq fois de suite ; à certains moments vers la fin de cette épreuve (!) on ne sait plus si l'on a traité ou non tel concept de son exposé ! A la suite de récits successifs faits par nous, il arrive que nous nous souvenions de ce que nous avons raconté plus que de ce que nous avons vu ; nos évocations répétées finissent par estomper le fait originel lui-même .

"Ces remarques -quoique souvent négligées- trouvent leur applications dans les témoignages et interrogatoires judiciaires et les publications scientifiques orales dans les colloques .les dépositions successives accroissent l'assurance et la conviction manifestée par le sujet, mais aussi bien pour l'inexact que pour l'exact . Si bien que la certitude apparente paraît souvent à l'inverse de la fidélité (Alfed Binet). Ce dernier psychologue a mis également en évidence ce qu'il appelle la " mémoire forcée " au cours des péripéties d'une enquête : pressé de questions, le témoin se croit mis en demeure de savoir et par un sentiment complexe (gêne émotive, suggestibilité, vanité, orgueil, partialité ), il se préoccupe moins d'être véridique que de répondre . S'il ne sait pas ou s'il doute, il refuse d'en convenir et opte pour l'estimation personnelle du moment . C'est d'ailleurs là un mécanisme extrêmement répandu dans la formation des croyances (fantômes, apparitions ...) : ce qu'on a raconté une fois sert d'aliment à des ruminations évocatrices, et les images qui s'ensuivent deviennent plus intenses que les perceptions primitives, même en l'absence d'un besoin morbide de se faire valoir .

Après avoir rencontré deux des facteurs primordiaux, qui conduisent à se poser la question préalable à la crédibilité des récits et des témoignages dans les activités scientifiques, mais également dans tous les événements de la vie courante , crédibilité liée à la personnalité innée ou acquise du narrateur et au contexte dans lequel il se trouve, nous devrons continuer l'analyse de ce problème primordial dont les conséquences sont très souvent à l'origine de situations négatives . Bien à vous, Gerboise .

Fleurs blanches ?


Photographie prise dans un jardin de Saint Malo . Gerboise ignore le nom de cette plante dont les fleurs "semblent" couvertes de givre . Qui pourrait l'aider à l' identifier ?

Merci à l'avance, Bien à vous .

samedi 17 novembre 2007

Conditions de l'activité de la conscience , sélection des idées et évolution de la pensée .(1ère partie)

" L'horrible chose , c'est de ne jamais être conscient de ce dont on n'a pas conscience"
Edward De Bono

" Un grand effort de discipline est demandé aux esprits les plus brillants, avant qu'ils atteignent le stade où ils deviennent capables de se laisser absorber par leur œuvre de façon spontanée .
Les mille et une distractions doivent être écartées ; l' esprit doit se tenir en dehors des myriades de tentations d'errance qui ponctuent les chemins séduisants de la pensée vagabonde .
Il doit s'immerger totalement dans la vague montante de son dessein profond .Le plus important est de laisser grossir la vague ; la plupart d'entre nous pataugent dans leurs idées, et confondent les clapotis provoqués par notre agitation bruyante avec un mouvement réel " .
Eugene Raudsepp

"Le génie , c'est celui qui distingue un peu plus tôt que l'homme ordinaire la structure des choses au milieu de la confusion des détails ."
Ben Shahn

Gerboise vous laisse "absorber", ces trois pensées et y réfléchir ; si elles vous inspirent , il existe un lien ci-dessous qui vous permettra d'intervenir . Des commentaires seront présentés dans la deuxième partie .Bien à vous.

vendredi 16 novembre 2007

Statut du mineur au marteau-piqueur !


Photographie par J. L. Craven .

Ce mineur , avec son marteau-piqueur pneumatique , marque l'époque d'entre les deux guerres mondiales , quand cet outil d'abattage individuel du charbon, la houille noire, connut son apogée en Europe .

L'image suffit en elle-même pense Gerboise ! pour exprimer les risques , les aléas (tours imprévisibles que peuvent prendre les évènements à plus de mille mètres de profondeurs ) .

Eux , "ces mineurs de fond" , méritaient bien leur retraite dont ils ne profitaient pas bien longtemps !

Un ancien mouleur-fondeur à main se souvient de son premier métier en aciérie , les jours de la Coulée de l'acier liquide dans les moules , tout revêtu d'amiante , au milieu des myriades d'étincelles et des gouttelettes de métal incandescentes . Gerboise à cette époque avec seulement son CAP , de l'âge de 13 ans à 17 ans , a exercé un des plus admirable métier au monde , fait d'efforts et de Réflexion. C'est là que l'on apprend très tôt à être pleinement responsable (avec les pieds sur terre), car la moindre erreur ne pardonne pas ! Que de chemins parcourus depuis ces moments inoubliables ? Toujours , avec des efforts incessants , l'envie de connaître et de comprendre la conduisit jusqu'au Doctorat es Sciences .

Par les temps qui courent, ces jours-ci , je me devais de dire ces choses , en vue de m'extraire de ces bavardages inconséquents qui nous inondent sans arrêts , dans les divers médias ! et, ainsi d'essayer de remettre un peu , les choses à leur juste place !

A bientôt , Gerboise .

mercredi 14 novembre 2007

Points de vue et façons de regarder

Voyages : Alain, Propos sur le bonheur, Éditions Gallimard, 1928.

Dans ce propos, Alain nous fait "toucher du doigt"un certain nombre de valeurs qui , la plupart du temps, comme la prise en compte de la richesse de certains détails des objets et des évènements", ne sont pas considérés à leur juste valeur dans "nos rapports" avec le monde qui nous entoure . Leurs images passent devant nos yeux, tellement fugaces, qu'elles ne peuvent être perçues (interprétées). Que de pertes parfois inestimables, de réalités négligées , de gâchis inadmissibles ; rester ainsi à la surface des choses, quelle négligence, quel "laisser aller"...!

Voici un texte hors du commun , remarquable , toujours actuel , qu' Alain a eu le mérite de publier et qui demande toute notre attention .

"En ce temps de vacances, le monde est plein de gens qui courent d'un spectacle à l'autre , évidemment avec le désir de voir beaucoup de choses en peu de temps . Si c'est pour en parler, rien de mieux ; car il vaut mieux avoir plusieurs noms de lieux à citer ; cela remplit le temps . (quelle ironie!) . Mais si c'est pour eux, et pour réellement voir, je ne les comprends pas bien . Quand on voit les choses en courant (on ne regarde pas, on n'observe pas) elles se ressemblent beaucoup . Un torrent c'est toujours un torrent . Ainsi celui qui parcourt le monde à toute vitesse n'est guère plus riche de souvenirs à la fin qu'au commencement .

La vraie richesse des spectacles est dans le détail . Voir, c'est parcourir les détails, s'arrêter un peu à chacun, et, de nouveau , saisir l'ensemble d'un coup d'oeil (passer d'une échelle à une autre). Je ne sais si les autres peuvent faire cela vite, et courir à autre chose, et recommencer . Pour moi, je ne le saurais . Heureux ceux de Rouen (ceci est une image présentée par l'auteur, caractéristique de sa façon de présenter les concepts ) qui, chaque jour, peuvent donner un regard à une belle chose et profiter de Saint-Ouen, par exemple, comme d'un tableau que l'on a chez soi .
Tandis que si l'on passe dans un musée une seule fois, ou dans un pays à touristes, il est presque inévitable que les souvenirs se brouillent et forment enfin une espèce d'image grise aux lignes brouillées .
Pour mon goût, voyager c'est faire à la fois un mètre ou deux, s'arrêter et regarder à nouveau un nouvel aspect des mêmes choses . Souvent aller s'asseoir un peu à droite ou à gauche, cela change tout, et bien mieux que si je fais cent kilomètres .
Si je vais de torrents en torrents, je trouve toujours le même torrent . Mais si je vais de rochers en rochers (ici, il créé un changement d'échelle et montre ainsi que les choses observées peuvent être différentes) , le même torrent devient autre à chaque pas . Et si je reviens à une chose déjà vue, en vérité elle me saisit plus que si elle était nouvelle . Il ne s'agit que de choisir un spectacle varié et riche, afin de ne pas s'endormir dans la coutume (sans se remettre en cause).
Encore faut-il dire qu'à mesure que l'on sait mieux voir (ce que Gerboise souhaiterait vous voir réaliser naturellement à l'aide des outils qu'elle vous apportera ) , un spectacle quelconque enferme des joies inépuisables .
Et puis, de partout, on peut voir le ciel étoilé ; voilà un beau précipice ."

Pour vous convaincre du bien fondé de sa façon de considérer les rapports au savoirs, Gerboise à besoin de vous" immerger" dans les textes d'auteurs reconnus pour leur pertinence et leur réflexion dans les rapports à la connaissance . Bien à vous .

mardi 13 novembre 2007

L'objectivité scientifique .

Cette impartialité n'est-elle pas à proprement parler la motivation finale , le fondement même du cheminement , de la démarche scientifique . C'est de toute façon le message véhiculé par la pensée , l'idéologie technicienne dans laquelle est immergée notre société : le chercheur , le scientifique est imaginé , supposé observer des faits , vérifier , tester des hypothèses ,déterminer , mesurer des grandeurs expérimentales , le tout en faisant abstraction , en laissant de côté ses propres préjugés , ses propres désirs quant à l'issue de ses activités, de son travail . Pour la majorité des personnes , l'objectivité est bien la caractéristique essentielle du scientifique , l'arme qui lui permet de se maintenir à l'abri des idéologies et des doctrines de la société , l'outil qui l'aide à construire une vision des choses qui soit le reflet le plus fidèle de la réalité . Et progresser ainsi , pas à pas , sur le chemin de la vérité ...
Cette appréciation est tellement répandue que la relation a fini par s'inverser : pour le plus grand nombre , scientifique est devenu est devenu synonyme d'objectif . Il suffit que quelqu'un soit présenté comme Prix Nobel (en particulier) ou spécialiste reconnu de tel ou tel domaine (pas forcément celui dont il s'agit !) pour que ses affirmations , dans tous les domaines , soient tout de suite traitées , acceptées comme des certitudes absolues et surtout frappées du sceau de l'objectivité scientifique . Ce qui est une absurdité .
Ces considérations sont si importantes , si "pleines de conséquences négatives" que nous devrons reprendre ses/ces données dans un prochain billet de Gerboise .Bien à vous .

lundi 12 novembre 2007

Suggérer, proposer, évoquer, insinuer, sous-entendre .Que va vous suggérer Gerboise ?

Écoutons Victor Hugo dans "L' Homme qui rit" , roman publié en 1869, II, V, II Ce qui erre ne se trompe pas .

"...Il était habile à cet art qu'on appelle la suggestion, et qui consiste à faire dans l'esprit des autres une petite incision où l'on met une idée à soi ; tout en se tenant à l'écart, et sans avoir l'air de s'en mêler ..."

Prêtons l'oreille également à cette " suggestion " d' Alain dans son ouvrage : Définitions, publié en 1953 aux Éditions Gallimard .

" Suggestion : Pour saisir le sens médical de ce mot, il n'y a qu'à en suivre le sens tout ordinaire . Conseiller, c'est apporter (présenter) une idée, la proposer (dans un ou plusieurs cadres), la mettre en bonne lumière ( l'expliciter) , et la dire (la décrire, l'expliquer) .
Suggérer, c'est apporter seulement le signe, mot, geste, ou simple objet . Ce fameux despote qui abattait les épis les plus hauts, ne conseillait rien ; il suggérait (chacun pensait à sa propre tête !) . Un simple mot suggère, sans aucune explication . Et même, à se défendre de suggérer, on ne suggère que mieux .
Le classique fou du roi suggère en sécurité, parce que personne n'est tenté de le croire . D'où la règle de politesse, qui est de n'employer que les mots d'usage .
Transportons maintenant le pouvoir de suggérer au cas de l'enfant, de l'inférieur, du malade, de l'imitateur on comprendra l'irrésistible puissance d'un mot répété tous les jours . Sur le somnolent encore plus . Et surtout sur l'endormi, si l'on arrive à s'en faire entendre sans l'éveiller ; on suggère alors un rêve, et même on le conduit de bout en bout , ce qui donne un grand pouvoir (il s'agit alors dans ce cas , pour ainsi dire, d'endoctrinement ?) . Il n'est donc permis de parler librement qu'à celui dont on prévoit qu'il résistera librement . Socrate venait au secours de l'interlocuteur ."

Donc, en réfléchissant à ces propos, on peut "suggérer" que "suggérer" , c'est présenter une idée ou un projet mais discrètement, de manière que celui qui l'adoptera puisse croire qu'il n'a point été influencé (comparer avec convaincre et persuader !) ; c'est aussi "introduire" par la petite porte de derrière de l'esprit !

Dans un autre contexte, celui de la poésie, il y a ce qui est dit, et ce qui est suggéré ; seul le suggéré est poétique .

Parfois dans notre société, on peut , de temps en temps , recevoir des suggestions "pas piquées des hannetons !", parfois incroyables ; vous vous demandez alors dans quel monde on vit ? Oui, il peut exister des situations imprévisibles , tout de même pittoresques à la réflexion , si votre humour reprend le dessus après un temps d'accablement , de consternation , même de découragement momentané , enfin de courroux , ce dernier est bénéfique car arrive ensuite un sentiment de mépris réconfortant . Survient ensuite le rire réparateur devant une situation aussi grotesque .
Oui , Gerboise a eu l'outrecuidance, l'effronterie, de prétendre que son projet , dans lequel il est question d'apprendre , à ceux qui le désire (encore faut-il qu'ils soient averti de son existence), à développer leur esprit critique, à mieux réfléchir, à savoir jauger avec davantage de discernement les diverses situations , pouvait être recommandé . Après cette suggestion auprès de certains organismes officiels (et divers médias , ces derniers, sans exceptions m'ont, peut-être pour ne pas prendre position, dit : votre Blog ne correspond pas à notre orientation rédactionnelle !), en vue de l'aider à faire connaître son site , le blog de Gerboise : Savoirs et Réflexions , voici ce qu'il advint !
En réponse à cette demande il m'a été suggéré d'abandonner cette idée car elle pourrait conduire à des situations insupportables, même invivables : <> .

Mais ce concept de suggestion peut nous faire apparaître à l'esprit, nous suggérer bien d'autres significations :

- suggérer c'est quelquefois l'action d'introduire avec prudence une idée dans l'esprit de quelqu'un, sans la lui imposer, comme si elle venait par hasard, pour qu'il en fasse son profit .
- suggérer c'est faire concevoir, penser quelque chose à quelqu'un sans l'exprimer ni la formuler explicitement .
- suggérer c'est faire naître la pensée d'un acte, en tant que représentation, idée, image, dans l'entendement de quelqu'un , évoquer, rappeler .
-suggérer c'est inciter une personne à agir d'une certaine façon , lui faire entrer quelque chose dans l'esprit .
-suggérer c'est soumettre une pensée sans rien imposer , instiller .
-suggérer, insinuer à l'autre, faire allusion à ..., dire à mi-voix, faire naître dans la conscience , sous-entendre , laisser entendre , faire penser à ...
-enfin l'autosuggestion , suggestion que l'on se fait à soi-même , une sorte d'influence personnelle que l'on s'applique en vue de se contraindre à évoluer , consciemment , en toute connaissance de cause . Se convaincre soi-même , se dire à mi-voix
-persuader : suggérer à quelqu'un de faire telle chose .
-qu'est-ce que ce tableau , ce mot , ce récit, vous suggère, vous évoque, vous inspire ?
-suggestion d'une idée par une autre !
-que suggérez-vous , que conseillez -vous, que proposez-vous ?
-la force de suggestion d'une image !
-suggérer un titre accrocheur pour un livre, un article :proposer, soumettre .

Gerboise espère que , si vous approuvez cet ensemble de propositions , vous serez tenté d'adopter ses /ces suggestions , ses/ces conseils . Si certaines vous suggéraient des réticences, des hésitations, des arrières-pensées, enfin des réserves , Gerboise souhaiterait vous voir les exprimer à partir du lien accessible à la fin de ce billet . Ce sera sa dernière suggestion !

L'outil de vérification orthographique de Blogger me signale parfois qu'il n'a aucune "suggestion " à me faire concernant certains termes surlignés en jaune ! Bien à vous, Gerboise .

dimanche 11 novembre 2007

Adaptations au Stress,est-ce possible ? :" A trop tirer sur la corde, dit le proverbe, elle finit par casser ".

Chacun, à sa manière, est "mort"(!) de trop (accumulation) de stress.
L'excès de ce que l'on appelle le "stress" et le "fil (le lien) de l'existence", représenté par la réserve (le stock) d'énergie (de ressources , de potentiel ) que chacun porte en lui au départ ,le nœud finit par se défaire, par se rompre .
L'hyperactif , à coup de décharges d'adrénaline , fragilise son cœur , altère ses vaisseaux , appauvrit sa capacité de réaction au stress .
L'introverti encaisse, intériorise et, à coup de décharges de cortisol , épuise son potentiel d'énergie et de défense . Sans retour . Nous n'avons pas de chèques en blanc .

On peut "entamer " une petite partie de son potentiel d'énergie à condition -1- que sa propre "machine " soit de bonne qualité au départ et ainsi résiste mieux ", et -2- , sous réserve qu ' elle fut bien entretenue durant toute son existence .

Certains individus semblent ,dès la quarantaine , être devenus des vieillard . Il est des vies tranquilles et douces, qui font un visage lisse et doux et un corps alerte . Et des vies rudes, âpres, qui s'inscrivent en rides prématurées sur le front ou autour des yeux, dans un dos voûté, une lourdeur du corps . Car le stress provoque un vieillissement accéléré en puisant dans le capital de résistance que chaque individu possède à la naissance . Indéniablement, certains sont plus riches que d'autres : les hommes ne naissent pas égaux devant les " coups du sort " .

Chacun a un " capital d'adaptation " , sorte de compte en banque , de réserve d'énergie dans laquelle il puise chaque fois qu'il subit une agression , un stress , et qui , chaque fois , s'appauvrit d'autant .


Ce capital théorique , généralement programmé, est une donnée innée, et si à l'évidence certains individus sont, au départ, mieux armés que d'autres, le processus est toujours le même : le capital d'adaptation est un capital jeunesse et le stress l'équivalent d'un phénomène d'usure, celle-ci étant d'autant plus rapide et précoce que la dose de stress est plus grande et plus rapidement cumulée . Sans en avoir conscience, on tire sur un compte qui n'est jamais réapprovisionné . Ainsi, la dose totale de stress qu'il supporte est un élément plus déterminant de vieillissement de l'organisme que le temps qui passe . Les coups, les drames, les déceptions, les humiliations, les contraintes quotidiennes, les déséquilibres tuent notre jeunesse plus sûrement et plus vite que les années .


Quand on vit à mille à l'heure, quand on en fait trop, vient vite le jour où on a l'impression de n'être plus capable de récupérer . La fatigue s'accumule, la mémoire se brouille, on dit qu ' "on n'en peut plus " . Et c'est vrai . Ce jour -là, on a usé son énergie . Le compte est à découvert !


Contrairement à ce qu'on croit souvent , il ne suffit pas de se reposer quand on est surmené pour tout effacer et se faire une nouvelle jeunesse .


Tout au plus peut-on ainsi reconstituer des réserves superficielles, immédiatement disponibles et aussitôt brûlées . Mais on ne corrige jamais tout à fait les lésions organiques, les troubles du métabolisme, l'usure des cellules . Chaque stress laisse une cicatrice biologique irréversible . Les stigmates du vieillissement sont indélébiles .

Certaines manières de vivre sont, au sens propre, plus usantes que d'autres . Alimentation trop riche, ou trop pauvre, nuits sans sommeil, excès de tabac, d'alcool, de fatigue, compétition, challenge permanent, un jour le corps craque . On sait, par des études à la fois scientifiques et statistiques, que certains métiers usent prématurément :mineurs de fond, les travailleurs de nuit, mais aussi les hommes soumis aux difficultés et à la solitude des responsabilités , vivent plus mal et quelquefois moins vieux que d'autres . Mais surtout, la multitude des stress psycho-émotionnels subis jour après jour nous font vieillir avant l'heure et nous exposent à ces maladies dégénératives que sont l'arthrose, les rhumatismes ou l'athérosclérose .

C'est une lapalissade de dire qu'une vie conjugale conflictuelle, un travail qu'on aime pas, des bouleversements incessants ou un train-train contraignant épuisent plus rapidement qu'une vie harmonieuse et un travail motivant . Ce qu'on sait moins, c'est que nous pouvons être plus ou moins dépensiers ou économes de notre capital de jeunesse et que , pour vieillir lentement, pour garder notre jeunesse le plus longtemps possible, nous devons apprendre à gérer nos stress et notre compte en banque personnel, dont nous sommes seuls garants et seuls débiteurs sans espoir de recours .

Nous voyons chaque jour, et de plus en plus souvent, des hommes et des femmes à bout de forces ou de nerfs, malades du stress ou d'une pathologie induite par le stress . Dans notre Blog, Gerboise a décidé de lancer un signal d'alarme afin que des drames soient évités . Cela doit faire également partie des savoirs , des réflexions et des connaissances dans l'éducation de tout individu .

Parce que la nature humaine s'imprègne des diversités individuelles au point qu'aucune personne ne ressemble à une autre, le même stress peut avoir des effets différents . Il faut donc, autant que savoir reconnaître ses stress, se connaître soi-même pour pouvoir réagir, encaisser, résister, positiver .

Nous approfondirons et essayerons de faire comprendre le stress qui est à la fois l'essence même de la vie et un poison social contre lequel, s'il n'existe pas d'immunité, il est pourtant possible de trouver quelques antidotes . Bien à vous, en espérant que vous deviendrez capable de bien gérer ce fléau si par malchance ou erreur, il vous a, vous, ou un de vos proches , envahi plus ou moins intensément .Comprendre ces phénomènes, sera une des premières protections que vous pourrez utiliser par la suite . Gerboise .


vendredi 9 novembre 2007

La place et la nature de l'observation dans les sciences . Avant propos d'une thèse de Doctorat d' Etat es Sciences soutenue il y a trente ans !

Tout d'abord, cette étude des ... ( de ces minéraux ) en relation avec leur contexte géologique est une thèse de Physique et de Sciences Naturelles .
Il serait naïf de penser que l'on peut se passer des données de la Physique , mais j'aimerais que ce qui va suivre , montre qu'il y a encore une possibilité de travail scientifique dans les sciences minérales qui repose, presque entièrement, sur l'observation .
Les résultats de la physique ne doivent être appliqués aux phénomènes géologiques que s'ils viennent expliquer et préciser des faits observés dans de nombreux contextes .
Pour nous, géologues, pétrologues, métallogénistes et minéralogistes, l'observation doit garder sa place dans toute étude, et l' "escamoter" est, je pense une faute . Elle est primordiale et doit avoir les mêmes lettres de noblesse que le calcul et l'expérimentation .
Nous allons montrer que la connaissance du minéral fait appel à une "façon de faire" que trop de scientifiques des sciences de la Terre actuellement considèrent comme du détail .
On ne peut pas connaître un minéral et l'étudier, et un...( ce type de cristal ) en particulier, sans l'avoir observé dans ses multiples gisements sur le terrain (affleurements des roches concernées ), sans l'avoir vu s'altérer, se désagréger, se fragmenter, sans l'avoir cassé, taillé, usé, aminci, poli et regardé attentivement lors de l'amincissement des lames minces pour les examens microscopiques, sans l'avoir observé dans toutes les directions à la loupe binoculaire ( grossissements ×10 à 50 fois) , au microscope polarisant (grossissements × 50 à 1000 fois ) , lui , et tous les autres minéraux qui l'entourent ,et enfin , sans l'avoir étudié au microscope électronique .
D'autre part ,ce travail montre qu'un ...(ce type de minéral) ou d'ailleurs tout autre minéral , roche ou massif géologique , doivent être considérés comme un groupement d'éléments en interaction avec le milieu et l'environnement , qui met en jeu des variables à la fois spatiales, temporelles, matérielles et énergétiques .

[Il existe , pour chaque objet ou groupes d'objets une échelle et une" maille sensible" :celles qui ne les laissent pas échapper à l'observation ].

Vouloir étudier en détail qu'un seul élément "sorti " de son contexte est, je pense, une utopie .

Nous allons montrer qu'il faut trouver le niveau d'organisation qui sera susceptible de révéler le facteur prépondérant : " la clé" ! ; cette clé n'est pas obligatoirement la même pour tous les facteurs .

Nous allons prouver également, que ce n'est pas uniquement la structure cristalline à l'échelle de la maille atomique et les mesures des propriétés physiques qui peuvent permettre d'atteindre cette "clé " du problème .

Souvent, la manipulation des chiffres, des résultats numériques lorsqu'ils sont prépondérants dans le travail " stérilise " l'intuition, l'aptitude à la vision dans l'espace (du minéral jusqu'au massif géologique). quelques mesures ponctuelles isolées dans un seul cristal ou dans un seul massif , laissent échapper la notion de gradient, de progression des phénomènes et ne permettent pas de réaliser de bonnes synthèses dans les divers contextes géologiques .
Il faut relier les résultats absolument nécessaires obtenus, à cette échelle d'investigation (par exemple ceux de la diffraction des Rayons X sur un monofragment micrométrique ) à ceux obtenus par une autre méthode à l'échelle kilométrique du terrain .

L' "escamotage " de certaines étapes dans l'étude des minéraux et d'autres matériaux , des roches ou des gangues qui les contiennent , par exemple l'observation minutieuse, étapes qui se révèlent souvent essentielles pour la connaissance de ces minéraux, est également comme celui de " certains niveaux d'organisation, une des maladies les plus répandues actuellement " .

Actuellement , en 2007, les mêmes remarques peuvent être faites .Nous en verrons les conséquences prochainement . C'est une belle leçon de modestie, que d'affirmer que les moyens sophistiqués ne sont pas toujours nécessaires pour découvrir des "choses " nouvelles et faire progresser les connaissances . D'importantes économies d'argent et de travail pourraient être réalisées si ce message était pris en considération par les formateurs dans toutes les disciplines et pour de nombreux métiers dans les diverses activités humaines ...!
Bien à vous, Gerboise .

jeudi 8 novembre 2007

Est-il possible d'atteindre une image correcte de la Réalité ? (1)

La perception de la Réalité : Est-ce un idéal , une chimère, une utopie ,une illusion ou une certitude, une évidence, une vérité, un fait authentique ?



-Il n'y a pas de façon absolue (formelle, catégorique) de connaître ce qu'est vraiment la Réalité (d'un être ou d'une chose ou d'un phénomène) . Il est impossible de savoir si nous possédons une image " correcte " (conforme [ à quoi ?], fidèle, juste, exacte) du monde empirique (qui ne s'appuie que sur l'expérience, qui reste au niveau de l'expérience spontanée ou commune, qui n'a rien de rationnel ni de systématique, qui n'a rien de théorique ), car le mot "correct" implique que nous ne saurions comment est le monde empirique et que nous pourrions juger de l'exactitude ou de la qualité de nos perceptions . Nos perceptions (différentes de nos sensations) n'étant que des théories et des prédictions sur le monde empirique acquisent dès les débuts des grandes civilisations , et dont nous avons hérité, le mieux que nous puissions faire est de tester nos théories en agissant et en communiquant comme si elles étaient correctes, pour ensuite observer les résultats que nous obtenons .

-Pour décrire nos perceptions de la réalité (monde empirique) nous dépendons du langage (monde symbolique) .
-Le langage est à la réalité ce qu'une carte géographique est à un territoire . La carte n'est utile que dans la mesure où sa structure reflète adéquatement (d'une façon , exactement équivalente à l'objet qu'elle offre à la pensée, appropriée ) la structure du territoire .
-C'est un point crucial, parce que la structure du langage est relativement (?) statique et que la structure de la réalité elle, est constamment changeante et en mouvement, il ne peut y avoir de correspondance exacte entre le langage et la réalité, entre les cartes et les représentations symboliques et la réalité empirique .
Nous sommes, être humains imparfaits, limités à tout jamais par nos sens et plus encore par notre outil symbolique qu'est le langage, dont nous avons pourtant besoin pour décrire et comprendre un monde en changement perpétuel et une réalité insaisissable .
Que le langage et la réalité, les cartes et les territoires ne puissent jamais correspondre pleinement ne veut pas dire que nous ne réussissons jamais à prédire, à dominer notre environnement, n'y à y évoluer de manière adéquate .
Ce que nous disons, c'est que, comme nous sommes parfois trompés ou illusionnés par nos sens, ou que nous déformons ce que nous voyons pour le faire correspondre à nos idées préconçues, notre langage peut transmettre un mensonge ou une illusion ou nous pouvons ne pas parvenir à dire ni à obtenir ce que nous désirons vraiment .
En fonction de cet état de chose, nous allons continuer de décrire les imperfections de la relation entre le langage et la réalité, et les implications de cette relation sur notre communication .

Nous venons de" toucher du doigt " un fait essentiel dans notre rapport avec les êtres et les choses qui nous entourent et dont nous dépendons . Il est important d'y réfléchir . Nous reprendrons cette discussion prochainement . A bientôt, Gerboise .

mercredi 7 novembre 2007

Les savoirs- faire : de la fermentation de la pâte pétrie en vue de l' obtention du pain d' antan , savoureux et odorant .


Comme le raconte si bien le regretté Lionel Poilâne dans son ouvrage : Guide de l'amateur de pain , publié en 1981 aux Éditions Robert Laffont , avant l'opération de la fermentation ," le pétrissage, action d'unir l'eau et la farine en un mélange homogène, dont la densité, la fermeté sont laissées à l'initiative et à l'appréciation du boulanger", est une opération délicate et difficile .



L'expression " être dans le pétrin", est révélatrice des obstacles qui y sont associés .

"Ce n'est pas un jeu d'enfant de réussir à la force des bras un bon mélange entre , disons, 65 kg de farine et 35 litres d'eau !"...

Il y faut beaucoup -d'Intelligence- aussi et, peut-être , est-elle encore d'avantage nécessaire que les savoirs-faire manuels . La fermentation qui va suivre le pétrissage demande, elle également pour être réussie pleinement, une forme "d'intelligence" acquise peu à peu , au fil des siècles à des époques où l' être humain était beaucoup proche de la nature et avait la possibilité (prenait le temps) de s'imprégner des phénomènes par l'observation et la réflexion .



Voici ce que Lionel Poilâne nous en disait dans son livre consacré au vrai pain !



"La fermentation est un phénomène qui s'accomplit spontanément et inévitablement lorsqu'on mélange une bonne farine et de l'eau, à une température convenable .

La fermentation naturelle, sauvage (ou endogène : qui se développe, qui se forme à l' intérieur, au sein même de la matière, entre ses constituants intimes - différence avec un phénomène exogène qui , dans notre situation impliquerait une interaction avec par exemple , l'oxygène de l'air environnant , ce qui ne se produit pas lors de ce phénomène de fermentation) est appelée fermentation au levain ;elle se transmet d'une pâte à une autre en conservant un morceau de l'ancienne que l'on ajoute dans la suivante (à la façon de la présure des yaourts) .

A côté de cette méthode les hommes ont imaginés et mis au point (conçu, élaboré) une autre fermentation plus rapide (exogène) qui se réalise en sélectionnant des souches de ferments (saccaromyces , terme de botanique , nom générique des levures [ champignons ascomycètes ] qui décomposent les sucres) cultivés sur des terrains biologiques que l'on ajoute à la pâte ; c'est la levure, utilisée aujourd'hui par les boulangers .

On peut dire qu'il y a deux familles de ferments : "les endogènes", au levain, ou fermentation sauvage, et "les exogènes", à la levure, ou fermentation génétiquement contrôlée .
L'acte de réaliser et de conduire la fermentation est la tâche la plus élevée du métier de boulanger, sa vraie noblesse . C'est l'acte qui donne la vie . Après cet ensemencement, la conduite de l'opération exige une grande dose de connaissance des aléas que peut subir la vie biologique, et ressemble singulièrement au rôle de la mère, pour obtenir un produit proche de la perfection, dans le respect d'un ordre chronologique harmonieux .
Si on en croit la légende, la fermentation du pain fut inventée par hasard : longtemps avant notre ère, sur les bords du Nil, une femme oublia sa pâte avant de la cuire . Quand elle la retrouva, elle avait changé d'aspect son volume avait augmenté, elle avait fermenté . Au lieu de jeter ce produit inhabituel, elle décida de la cuire (peut-être par économie) et elle obtint un produit plus léger, meilleur au goût . Le premier pain fermenté était né . Cette légende est confortée par la découverte, dans le limon du Nil, de ferments saccaromyces, la même famille de ferments que ceux qu'on utilise aujourd'hui pour réaliser la levure .
On sait peu de choses sur le cheminement de la technique de la fermentation à travers le temps et les civilisations. La Bible nous permet de penser que les Hébreux faisaient lever naturellement leur pain puisque un des souvenirs de la traversée du désert est lié à leur incapacité de le faire (pain azyme , qui est sans levain, que les juifs mangent au temps de la Pâque ) . Par la suite l'archéologie nous renseigne mal sur les techniques utilisées par nos ancêtres . Nos premières certitudes sur la fermentation ne remontent pas au-delà du XVIIème siècle .

La fermentation ne fait pas que rendre le pain plus léger en créant des trous ; la fermentation(exactement comme pour le vin) donne ses caractéristiques organoleptiques (se dit en physiologie des propriétés qui affectent les organes des sens) , son odeur, et d'une manière générale sa personnalité au pain . La première indication de la bonne fermentation s'apprécie par le nez .
Pour juger de la bonne ou médiocre fermentation , le pain doit avoir une odeur plutôt fruitée, dans le sens "acidulée", et non pas de simple expression du mélange eau-farine . L'odeur peut s'apparenter parfois au parfum de fruit en état de décomposition, ce qui indique une dose massive de levure . (De nos jours l'industrie chimique est capable de synthétiser des composés de la chimie organique dont les odeurs sont assimilables à celles du "bon pain, bien levé !) .
Bien que la tendance actuelle n'aille pas dans ce sens pour des raisons d'évidence rentabilité et de rapidité, mon goût personnel incline définitivement dans le sens des fermentations lentes qui confèrent une légère acidité au pain, propre à développer les qualités gustatives des papilles (1372, "bout du sein, XVIème siècle", petite éminence à la surface du derme ou d'une muqueuse qui correspond à une terminaison vasculaire ou nerveuse) .
C'est aussi cette nature du pain qui exige le plus de " métier ", et qui expose le boulanger à des accidents de fermentation issus de la caractéristique " sauvage " de la fermentation au levain (qui peut rendre le pain plat, cela arrive en période d'orage).
Le critère de jugement le plus tangible (authentique) pour le choix de votre pain est lié à sa fermentation . Il ne doit pas être trop léger, ce qui indique une fermentation rapide, son parfum doit être fruité, ce qui indique une bonne culture ".

Voyez-vous ! , même les métiers dits " manuels" demandent une part de connaissances et d'intelligences diverses qui participent à l'attrait de la plupart de ces véritables métiers artisanaux . Nous vous proposerons, par la suite, toute une série de métiers dans lesquels les activités manuelles et intellectuelles doivent être associées, ce qui en font des professions et des "occupations "passionnantes . Bien à vous, Gerboise.

vendredi 2 novembre 2007

Rabelais et Montaigne en avant-garde ! : Pédagogies , Savoirs et Réflexions d'autrefois et de notre temps ?

RABELAIS , le conteur , le satirique , le philosophe , le pédagogue ; MONTAIGNE , peintre de lui-même , de la philosophie de ses idées et de sa pédagogie .

Ces deux plus grands prosateurs du XVIeme siècle vont faire , ici , l'objet d'une analyse critique concernant les rapports à la formation et à la maîtrise des compétences , jadis, en ces temps de la Renaissance et, présentement, dans notre période contemporaine .

La Bruyère , portant sur Rabelais un jugement qui paraît sans appel , a bien mis en lumière le double caractère de son oeuvre :

"Cest un monstrueux assemblage d'une morale fine et ingénieuse et d'une sale corruption .Où il est mauvais , il passe bien loin au-delà du pire , c'est le charme de la canaille ; où il est bon , il va jusques à l'exquis et à l'excellent , il peut-être le mets des plus délicats" .(Les caractères, chap. 1 :Des ouvrages de l'esprit ).

Rabelais lui-même, dans son prologue, a reconnu que son livre était à double face . Dans les conseils à ses lecteurs il précise sa pédagogie :


"Mais par (avec) telle legiereté (légèreté) ne convient estimer les oeuvres des humains ; car vous-mêmes dites que l'habit ne fait point le moine... C'est pourquoi faut ouvrir le livre, et soigneusement peser ce que (ce qui) y est déduit . Lors connaîtrez que la drogue dedans contenue est bien d'autre valeur que ne promettait la boite , c'est-à-dire que les matières ici traitées ne sont tant folâtres comme le titre au-dessus prétendait ..."

Les Essais de Montaigne sont le journal , non pas de sa vie , mais de sa pensée . Il a lui-même , au début de son livre , expliqué son intention première :


"C'est ici un livre de bonne foi, lecteur . Il t'avertit dès l'entrée que je ne m'y suis proposé aucune fin , que (sinon) domestique et privée ; je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire : mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein . Je l'ai voué à la commodité (avantage, profit) particulière de mes parents et amis : à ce que (afin que) m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) , ils y puissent retrouver aucuns (quelqes-uns) traits de mes conditions et humeurs (mes manières d'être et mes goûts), et que par ce moyen ils nourrissent plus entière et plus vive la connaissance qu'ils ont eu (Montaigne n'applique pas toujours la règle d'accord du participe passé conjugué avec avoir) de moi ... Ainsi , lecteur , je suis moi-même la matière de mon livre ..."



RABELAIS , le Pédagogue :


Comme tous les grands esprits dans les périodes de rénovation intellectuelle , Rabelais s'est préoccupé de réformer l'éducation de la jeunesse . Sa pédagogie , dont nous indiquerons plus loin les rapports avec celle de Montaigne , découle de sa philosophie générale qui, nous venons de le voir, a prêché l'ardent amour de la vie et le libre épanouissement des individualités humaines .

Les idées pédagogiques de Rabelais se trouvent exposées dans deux passages principaux de son roman : dans l'histoire de l'éducation de Gargantua (Livre I, chap. XIV , XV , XXIII , XXIV) et dans la lettre de Gargantua à Pantagruel (Livre II, chap. VIII). De ces deux morceaux le second a dû être composé avant le premier , puisque le Livre I de Pantagruel a paru avant Gargantua .

Dans le récit de l'éducation de Gargantua Rabalais critique sévèrement l'enseignement scolastique du moyen âge .


Gargantua est d'abord confié aux soins de Thubal Holoferne, docteur en théologie, puis de maître Jobelin Bridé "un autre vieux tousseux" . Ces deux précepteurs ne s'adressent qu'à sa mémoire et emploient pour la développer d'extravagantes méthodes :ils lui font, par exemple, réciter toutes ses leçons à rebours .

A la fin , dit Rabelais (Livre I, chap. XV) "son père s'aperçut que vraiment il étudiait très bien, et y mettait tout son temps ; toutefois qu'en rien ne profitait, et, qui pis est, en devenait fou, niais, tout rêveux et rassoté (sot) ... Car leur savoir n'était que bêterie (bêtise) ; et leur sapience (sagesse) n'était que moufles (niaiseries) ,abâtardissant les bons et nobles esprits et corrompant toute fleur de jeunesse ." C'est alors que, sur le conseil d'un de ses amis , Grandgousier met Gargantua entre les mains d'un nouveau maître, Ponocrates, dont les méthodes diffèrent heureusement de celles des vieux précepteurs .


La journée de gargantua enfant ... S'éveillait donc Gargantua environ quatre heures du matin ...(Livre I : Gargantua , chap. XXIII .)


Quant à la lettre de Gargantua à Pantagruel, empreinte d'un profond amour paternel et d'un grave accent religieux, elle contient un vaste programme, dont le caractère encyclopédique nous déconcerte, mais dont nous ne pouvons que louer le souci constant de moralité et la sage préoccupation pratique .


Letttre de Gargantua à Pantagruel étudiant ... Mon fils, je t'admoneste (je t'engage) qu'employe (que tu employes) ta jeunesse à bien profiter en étude et en vertu . Tu es à Paris ...( Livre II : Pantagruel, chap. VIII.)


MONTAIGNE , ses idées pédagogiques .


Si Montaigne fut un fils très affectionné [il parle avec émotion de son père , le meilleur père qui fut onques (jamais), il ne paraît pas avoir été un père bien tendre .(voir le chapitre :De l'institution des enfants Livre I, chap. XI, addition de 1595) . A la demande de Mme Diane de Foix, contesse de Gurson, qui allait être mère, il a exposé, sans doute vers 1579-1580, ses idées sur l'éducation dans ce chapitre fameux des Essais (Livre I, chap. XXV ).


Montaigne pédagogue est d'accord avec Rabelais sur plusieurs points .


Lui aussi, par réaction contre l'éducation des collèges, trace le plan d'une éducation individuelle ;lui aussi poursuit le complet développement du corps et de l'esprit :"Ce n'est pas assez de lui raidir l'âme ; il lui faut aussi raidir les muscles ..." -" Ce n'est pas une âme, ce n'est pas un corps qu'on dresse, c'est un homme ..." Lui aussi s'élève contre la méthode d'autorité en faveur au moyen âge : Qu'il lui fasse tout passer par l'étamine (étoffe servant à filtrer. D'où le sens de la phrase : qu'il l'oblige à tout examiner soigneusement par lui-même ), et ne loge rien en sa tête par simple autorité et à crédit ."Lui aussi enfin assigne un but moral à l'éducation : Le gain de notre étude, c'est en être devenu meilleur et plus sage ".

Mais si Montaigne et Rabelais ont adopté vis -à -vis du passé une attitude semblable (puisqu'ils rejettent et condamnnent tous les deux la vieille éducation), ils ne s'accordent plus ensemble quand il s'agit de préconiser pour l'avenir des méthodes nouvelles . Rabelais, s'adressant à la mémoire , cherche surtout à faire un érudit, un "abîme de science" ; Montaigne, songeant à façonner le jugement, vise plutôt à former un esprit cultivé, qui des sciences goûtera seulement "la croûte première" . Le danger de la méthode de Rabelais serait de surcharger le jeune homme d'une foule de connaissances encombrantes et de submerger sous cet abus d'érudition sa personnalité naissante . Le danger de la méthode de Montaigne serait de faire de l'adolescent un esprit plus brillant que solide, un causeur aimable et superficiel dont le vernis aura du succès dans le "monde", mais un caractère fortement trempé et puissamment armé pour la lutte de la vie .

De ces deux pédagogies, qui auraient gagné de se compléter l'une par l'autre, la plus rapprochée de notre idéal moderne, volontiers positiviste et utilitaire, c'est plutôt , semble -t-il, celle de Rabelais, vu la plus grande part qu'elle fait à la science et aux connaissances pratiques .


Entre ces deux extrêmes , tout l'art pédagogique que préconise Gerboise : c'est , tout d'abord, d'apprendre à être capable de "se forger soi-même" un esprit et un entendement qui seront les plus "ouverts et plus réceptifs" possibles ; ensuite d'être apte à acquérir les connaissances les plus opérationnelles envisageables , dans le plus grand nombre de contextes ouverts dans les réalités matérielles du monde et non dans des vues simplement théoriques et philosophiques !

Nous serons amenés à mettre en application cette façon de considérer la pédagogie , lors de l'acquisition des "tours de mains" , [qui sont aussi importants que celle des "tours d'esprit"] , dans des exemples concrets choisis dans les entreprises terre à terre de nos occupations habituelles .



A bientôt , Gerboise .